Liban: Le Hezbollah dit avoir tiré des roquettes sur une base israélienne

Un soldat israélien portant un écusson au dos de son gilet pare-balles montrant le chef du Hezbollah libanais Hassan Nasrallah comme cible, devant un obusier d'artillerie automoteur en Haute Galilée, dans le nord d'Israël, alors qu'une unité d'artillerie bombarde le sud du Liban, le 4 janvier 2024. (Photo  Jalaa Marey  AFP)
Un soldat israélien portant un écusson au dos de son gilet pare-balles montrant le chef du Hezbollah libanais Hassan Nasrallah comme cible, devant un obusier d'artillerie automoteur en Haute Galilée, dans le nord d'Israël, alors qu'une unité d'artillerie bombarde le sud du Liban, le 4 janvier 2024. (Photo Jalaa Marey AFP)
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Publié le Dimanche 07 janvier 2024

Liban: Le Hezbollah dit avoir tiré des roquettes sur une base israélienne

  • «Dans le cadre de la réponse initiale à l'assassinat du grand leader cheikh Saleh al-Arouri (...), la résistance islamique (Hezbollah, ndlr) a ciblé la base (militaire) de Meron avec 62 missiles de types différents», a indiqué le Hezbollah
  • Saleh al-Arouri et six autres responsables et cadres du Hamas ont été tués mardi soir

BEYROUTH, Liban : Le Hezbollah libanais a affirmé avoir tiré samedi des dizaines de roquettes vers une base militaire dans le nord d'Israël, présentant cette attaque comme sa première riposte à l'élimination du numéro deux du Hamas dans son fief près de Beyrouth.

Saleh al-Arouri et six autres responsables et cadres du Hamas ont été tués mardi soir dans une frappe attribuée à Israël contre un bureau du mouvement islamiste palestinien, dans la banlieue sud de Beyrouth, un fief du Hezbollah pro-iranien.

Le Hamas, le Hezbollah et le gouvernement libanais ont accusé Israël et un responsable américain de la défense a dit mercredi qu'il s'agissait bien d'une "frappe israélienne".

Israël n'a pas endossé la responsabilité de cette frappe, la première près de Beyrouth depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas palestinien le 7 octobre.

"Dans le cadre de la réponse initiale à l'assassinat du grand leader cheikh Saleh al-Arouri (...), la résistance islamique (Hezbollah, ndlr) a ciblé la base militaire d'observation radar et de contrôle aérien de Meron avec 62 missiles de types différents", a indiqué le Hezbollah dans un communiqué.

Six combattants tués 

L'armée israélienne a déclaré de son côté que les sirènes d'alerte aux roquettes avaient retenti dans les villes du nord d'Israël.

Elle a fait état samedi matin d'une quarantaine de tirs de roquettes tirées vers la région de Meron depuis le Liban voisin, ajoutant dans un communiqué que ses forces avaient frappé en riposte une cellule responsable de certains de ces tirs.

L'Agence nationale d'information (ANI, officielle) a elle fait état de bombardements israéliens et d'une série de frappes aériennes sur plusieurs villes et villages du sud du Liban.

L'une des frappes aériennes a touché une maison dans le district de Saïda, situé à environ 25 kilomètres de la frontière israélo-libanaise, selon la même source.

Une réfugiée syrienne a été blessée par une frappe visant un village du district de Marjayoun, a indiqué l'ANI, et le Hezbollah a annoncé que six combattants avaient été tués samedi, sans plus de détails.

Depuis le 8 octobre, le Hezbollah lance des attaques quotidiennes contre Israël depuis le sud du Liban, en soutien au Hamas, son allié. Et Israël riposte en bombardant des cibles dans le sud du Liban.

Le Hezbollah cible notamment des positions militaires israéliennes proches de la frontière.

Paix et sécurité 

En déplacement au Liban, le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Josep Borrell, a déclaré samedi que le Liban ne devrait pas être "entraîné dans un conflit régional".

Sa visite s'inscrit dans le cadre d'un effort diplomatique visant à éviter un débordement de la guerre entre Israël et le Hamas déclenchée par une attaque d'une ampleur sans précédent sur le sol israélien le 7 octobre, mais aussi à appeler à une solution à la guerre.

"Seule la paix apportera la sécurité au Moyen-Orient", a-t-il dit lors d'une conférence de presse à Beyrouth, indiquant qu'il se rendrait dimanche en Arabie saoudite pour trouver des "mesures concrètes susceptibles de galvaniser un effort de paix international sérieux".

Les violences ont fait 181 morts au Liban, parmi lesquels 135 combattants du Hezbollah mais aussi plus de 20 civils, selon un décompte de l'AFP.

Dans le nord d'Israël, neuf soldats et cinq civils ont été tués, selon les autorités.

Vendredi, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a affirmé que la frappe de mardi sur son fief "est grave et ne resterait pas sans réponse". "La riposte est inéluctable" et le mouvement va "répondre" sur "le champ de bataille", a-t-il averti.


La coalition arabe met en garde contre toute action militaire compromettant la désescalade au Yémen

Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj lors d'un rassemblement pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC) dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025. (AFP)
Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj lors d'un rassemblement pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC) dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025. (AFP)
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  • Le porte-parole de la coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a indiqué que cet avertissement fait suite à une demande du Conseil présidentiel yéménite pour prendre des mesures urgentes

DUBAÏ : La coalition arabe soutenant le gouvernement yéménite internationalement reconnu a averti samedi que tout mouvement militaire compromettant les efforts de désescalade serait traité immédiatement afin de protéger les civils, a rapporté l’Agence de presse saoudienne.

Le porte-parole de la coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a déclaré que cet avertissement fait suite à une demande du Conseil présidentiel yéménite visant à prendre des mesures urgentes pour protéger les civils dans le gouvernorat de Hadramout, face à ce qu’il a qualifié de graves violations humanitaires commises par des groupes affiliés au Conseil de transition du Sud (CTS).

Le communiqué précise que ces mesures s’inscrivent dans le cadre des efforts conjoints et continus de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis pour réduire les tensions, faciliter le retrait des forces, remettre les camps militaires et permettre aux autorités locales d’exercer leurs fonctions.

Al-Maliki a réaffirmé le soutien de la coalition au gouvernement yéménite internationalement reconnu et a appelé toutes les parties à faire preuve de retenue et à privilégier des solutions pacifiques, selon l’agence.

Le CTS a chassé ce mois-ci le gouvernement internationalement reconnu de son siège à Aden, tout en revendiquant un contrôle étendu sur le sud du pays.

L’Arabie saoudite a appelé les forces du CTS à se retirer des zones qu’elles ont prises plus tôt en décembre dans les provinces orientales de Hadramout et d’Al-Mahra.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les Émirats arabes unis saluent les efforts de l’Arabie saoudite pour soutenir la stabilité au Yémen

Les Émirats arabes unis ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen. (WAM)
Les Émirats arabes unis ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen. (WAM)
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  • Les Émirats arabes unis ont salué le rôle constructif du Royaume dans la promotion des intérêts du peuple yéménite

DUBAÏ : Les Émirats arabes unis ont salué vendredi les efforts de l’Arabie saoudite pour soutenir la sécurité et la stabilité au Yémen, a rapporté l’agence de presse officielle WAM.

Dans un communiqué, les Émirats ont loué le rôle constructif du Royaume dans la promotion des intérêts du peuple yéménite et dans le soutien de leurs aspirations légitimes à la stabilité et à la prospérité.

Les Émirats ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen, en soulignant leur appui aux efforts contribuant à la sécurité et à la prospérité régionales.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban adopte le projet de loi sur le gap financier malgré l’opposition du Hezbollah et des Forces libanaises

Le Premier ministre libanais Nawaf Salam s'exprimant lors d'une conférence de presse après une réunion du Conseil des ministres à Beyrouth, le 26 décembre 2025. (AFP)
Le Premier ministre libanais Nawaf Salam s'exprimant lors d'une conférence de presse après une réunion du Conseil des ministres à Beyrouth, le 26 décembre 2025. (AFP)
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  • Le texte vise à trancher le sort de milliards de dollars de dépôts bloqués et devenus inaccessibles pour les citoyens libanais depuis l’effondrement financier du pays

BEYROUTH : Le Conseil des ministres libanais a approuvé vendredi un projet de loi controversé visant à encadrer la relance financière et à restituer les dépôts bancaires gelés aux citoyens. Cette décision est perçue comme une étape clé dans les réformes économiques longtemps retardées et exigées par le Fonds monétaire international (FMI).

Le texte a été adopté par 13 voix pour et neuf contre, à l’issue de discussions marathon autour du projet de loi dit du « gap financier » ou de récupération des dépôts, bloqué depuis des années après l’éclatement de la crise bancaire en 2019. Les ministres de la Culture et des Affaires étrangères étaient absents de la séance.

La législation vise à déterminer le sort de milliards de dollars de dépôts devenus inaccessibles pour les Libanais durant l’effondrement financier du pays.

Le projet a été rejeté par trois ministres des Forces libanaises, trois ministres du Hezbollah et du mouvement Amal, ainsi que par la ministre de la Jeunesse et des Sports, Nora Bayrakdarian, le ministre des Télécommunications, Charles Al-Hajj, et le ministre de la Justice, Adel Nassar.

Le ministre des Finances, Yassin Jaber, a rompu avec ses alliés du Hezbollah et d’Amal en votant en faveur du texte. Il a justifié sa position par « l’intérêt financier suprême du Liban et ses engagements envers le FMI et la communauté internationale ».

Le projet de loi a suscité une vive colère parmi les déposants, qui rejettent toute tentative de leur faire porter la responsabilité de l’effondrement financier. Il a également provoqué de fortes critiques de l’Association des banques et de plusieurs blocs parlementaires, alimentant les craintes d’une bataille politique intense au Parlement, à l’approche des élections prévues dans six mois.

Le Premier ministre Nawaf Salam a confirmé que le Conseil des ministres avait approuvé le texte et l’avait transmis au Parlement pour débat et amendements avant son adoption définitive. Cherchant à apaiser les inquiétudes de l’opinion publique, il a souligné que la loi prévoit des audits judiciaires et des mécanismes de reddition des comptes.

« Les déposants dont les comptes sont inférieurs à 100 000 dollars seront intégralement remboursés, avec intérêts et sans aucune décote », a déclaré Salam. « Les grands déposants percevront également leurs premiers 100 000 dollars en totalité, le reste étant converti en obligations négociables garanties par les actifs de la Banque centrale, estimés à environ 50 milliards de dollars. »

Il a ajouté que les détenteurs d’obligations recevront un premier versement de 2 % après l’achèvement de la première tranche de remboursements.

La loi comprend également une clause de responsabilité pénale. « Toute personne ayant transféré illégalement des fonds à l’étranger ou bénéficié de profits injustifiés sera sanctionnée par une amende de 30 % », a indiqué Salam.

Il a insisté sur le fait que les réserves d’or du Liban resteront intactes. « Une disposition claire réaffirme la loi de 1986 interdisant la vente ou la mise en gage de l’or sans l’approbation du Parlement », a-t-il déclaré, balayant les spéculations sur une utilisation de ces réserves pour couvrir les pertes financières.

Reconnaissant que la loi n’est pas parfaite, Salam l’a néanmoins qualifiée de « pas équitable vers la restitution des droits ».

« La crédibilité du secteur bancaire a été gravement entamée. Cette loi vise à la restaurer en valorisant les actifs, en recapitalisant les banques et en mettant fin à la dépendance dangereuse du Liban à l’économie du cash », a-t-il expliqué. « Chaque jour de retard érode davantage les droits des citoyens. »

Si l’Association des banques n’a pas publié de réaction immédiate après le vote, elle avait auparavant affirmé, lors des discussions, que la loi détruirait les dépôts restants. Les représentants du secteur estiment que les banques auraient du mal à réunir plus de 20 milliards de dollars pour financer la première tranche de remboursements, accusant l’État de se dédouaner de ses responsabilités tout en accordant de facto une amnistie à des décennies de mauvaise gestion financière et de corruption.

Le sort du texte repose désormais sur le Parlement, où les rivalités politiques à l’approche des élections de 2025 pourraient compliquer ou retarder son adoption.

Le secteur bancaire libanais est au cœur de l’effondrement économique du pays, avec des contrôles informels des capitaux privant les déposants de leurs économies et une confiance en chute libre dans les institutions de l’État. Les donateurs internationaux, dont le FMI, conditionnent toute aide financière à des réformes profondes du secteur. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com