Golden Globes: Déflagration pour «Oppenheimer», honneurs pour «Anatomie d'une chute»

Justine Triet, réalisatrice du film doublement récompensé «Anatomie d'une chute» (Photo, AFP).
Justine Triet, réalisatrice du film doublement récompensé «Anatomie d'une chute» (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 08 janvier 2024

Golden Globes: Déflagration pour «Oppenheimer», honneurs pour «Anatomie d'une chute»

  • Oppenheimer, le biopic de Christopher Nolan sur le père de la bombe atomique, a débuté la soirée par un carton plein
  • «Anatomie d'une Chute», qui a doublé la mise en raflant le titre de meilleur film en langue étrangère

LOS ANGELES: Les Golden Globes ont été marqués dimanche par la déflagration "Oppenheimer", parti favori avec "Barbie", et les honneurs appuyés décernés au film français "Anatomie d'une Chute", récompensé par deux trophées.

Le biopic de Christopher Nolan sur le père de la bombe atomique a débuté la soirée par un carton plein: meilleur réalisateur, meilleur acteur dans un film dramatique pour Cillian Murphy, qui y incarne Robert Oppenheimer, et meilleur second rôle pour Robert Downey Jr, qui prête ses traits à un politicien, grand rival du scientifique.

""Une grande histoire sur le dilemme éthique des armes nucléaires. Est-ce que ça a une chance de marcher ? Non.", a plaisanté M. Downey Jr. "Sauf si Universal mise tout sur Christopher Nolan pour diriger Cillian Murphy."

Parti favori avec huit nominations, le film a aussi raflé le prix de la meilleure bande originale.

Le succès de l'autre favori, "Barbie", a été plus mesuré. Le Golden Globe de la meilleure actrice dans une comédie est allée à Emma Stone, pour son rôle de Frankenstein au féminin dans "Pauvres Créatures, plutôt qu'à sa star Margot Robbie.

La satire féministe de Greta Gerwig, qui voit la poupée peroxydée découvrir la misogynie du monde réel, a logiquement remporté le nouveau Golden Globe du meilleur succès commercial, après avoir dominé le box-office mondial l'an dernier.

«Anatomie» d'une surprise

Mais elle a été devancée pour celui du meilleur scénario par le film français "Anatomie d'une Chute", qui a doublé la mise en raflant le titre de meilleur film en langue étrangère. De quoi confirmer l'attrait universel de la dernière Palme d'Or cannoise.

Emue, sa réalisatrice Justine Triet a raconté sa surprise de voir son long-métrage, qui raconte le procès d'une écrivaine accusée du meurtre de son mari et dissèque la dégringolade de leur couple, tant apprécié.

Pendant l'écriture avec son compagnon Arthur Harari, "nous n'arrêtions pas de nous dire que nous nous amusions beaucoup, mais que personne n'irait voir ce film", a-t-elle expliqué. Selon elle, le long-métrage "traite de la vérité et de l'impossibilité de la cerner."

Ce double succès risque de susciter des regrets en France, car "Anatomie d'une Chute" ne pourra pas prétendre à l'Oscar du meilleur film international. Il a été snobé pour représenter l'Hexagone au profit de la "Passion de Dodin Bouffant", une romance historique entre deux gastronomes.

Scandales remisés au placard

Le battage médiatique autour du phénomène "Barbenheimer", qui a rempli les salles partout dans le monde cet été, tombait à pic pour les Golden Globes, récemment rachetés et réformés par des investisseurs privés.

Longtemps considérée comme un tremplin vers les Oscars, l'ex-soirée préférée d'Hollywood, réputée pour son atmosphère décontractée, a été minée par des scandales de corruption et de racisme ces dernières années.

Pour sortir de cette mauvaise passe, l'association de la presse étrangère d'Hollywood (HFPA), qui avait créé ces récompenses et concentrait les accusations de manquements éthiques et d'amateurisme, a été dissoute. La nouvelle organisation a largement diversifié le jury, en invitant des critiques issus du monde entier.

Des réformes saluées malicieusement par Robert Downey Jr, encore lui.

"Aux journalistes des Golden Globes: merci d'avoir changé les règles de votre jeu, et donc votre nom", a lancé le comédien, récompensé pour son second rôle dans "Oppenheimer".

Les principaux gagnants des Golden Globes

Voici les gagnants dans les principales catégories pour les 81e Golden Globes qui ont été décernés dimanche soir près de Los Angeles.

FILMS

Meilleur film dramatique: "Oppenheimer" de Christopher Nolan

Meilleure comédie ou comédie musicale: "Pauvres Créatures" de Yorgos Lanthimos

Meilleur acteur dans un film dramatique: Cillian Murphy, "Oppenheimer"

Meilleure actrice dans un film dramatique: Lily Gladstone, "Killers of the Flower Moon"

Meilleur acteur dans une comédie: Paul Giamatti, "Winter Break"

Meilleure actrice dans une comédie: Emma Stone, "Pauvres Créatures"

Meilleur acteur dans un second rôle: Robert Downey Jr, "Oppenheimer"

Meilleure actrice dans un second rôle: Da'vine Joy Randolph, "Winter Break"

Meilleur réalisateur: Christopher Nolan, "Oppenheimer"

Meilleur film en langue étrangère: "Anatomie d'une Chute" de Justine Triet

Meilleur film d'animation: "Le Garçon et le Héron" de Hayao Miyazaki

Meilleur scénario: "Anatomie d'une Chute", écrit par Justine Triet et Arthur Harari

SERIES TELEVISEES 

Meilleure série dramatique: "Succession"

Meilleure série comique: "The Bear"

Meilleur film de télévision ou mini-série: "Acharnés"

Meilleur acteur dans une série dramatique: Kieran Culkin, "Succession"

Meilleure actrice dans une série dramatique: Sarah Snook, "Succession"

Meilleur acteur dans une série comique:  Jeremy Allen White, "The Bear"

Meilleure actrice dans une série comique: Ayo Edebiri, "The Bear"

 

Le gratin avait répondu présent cette année, loin du boycott de la cérémonie en 2022. Hollywood semble ainsi indiquer qu'il est prêt à passer l'éponge.

Outre des poids lourds du cinéma comme Leonardo DiCaprio et Martin Scorsese ("Killers of the Flower Moon"), la productrice Oprah Winfrey et les stars de la musique Billie Eilish, Dua Lipa et Taylor Swift, également nominées, ont toutes foulé le tapis rouge.

L'humoriste Ricky Gervais, qui avait présenté la cérémonie par le passé, manquait toutefois à l'appel pour recevoir son prix du meilleur spectacle de stand-up.

Présentateur sage

Pour cette cérémonie placée sous le signe du renouveau, l'hôte de la soirée Jo Koy a soigneusement évité les blagues polémiques, en réservant ses traits d'esprit au duo "Barbenheimer".

"Je ne veux pas que vous pensiez que je suis un pervers, mais c'était un peu bizarre d'être attiré par une poupée en plastique", a lancé l'humoriste, avant d'ironiser sur les trois heures d'"Oppenheimer", comparables à une série.

"Je l'ai adoré, surtout la première saison", a-t-il plaisanté.

La 81e cérémonie des Golden Globes se poursuit, avec d'autres récompenses majeures attendues.


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.