Israël accusé de «génocide» à Gaza devant la CIJ

Israël et l'Afrique du Sud s'affrontent jeudi devant la plus haute juridiction de l'ONU (Photo, AFP).
Israël et l'Afrique du Sud s'affrontent jeudi devant la plus haute juridiction de l'ONU (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 09 janvier 2024

Israël accusé de «génocide» à Gaza devant la CIJ

  • Pretoria estime qu'Israël «s'est livré, se livre et risque de continuer à se livrer à des actes de génocide contre le peuple palestinien à Gaza»
  • Les décisions de la CIJ sont sans appel et juridiquement contraignantes mais elle n'a aucun pouvoir pour les faire appliquer

LA HAYE: Israël et l'Afrique du Sud s'affrontent jeudi devant la plus haute juridiction de l'ONU, après que Pretoria a accusé Israël d'"actes génocidaires" à Gaza, accusations qualifiées par les Israéliens de "diffamation sanglante".

Dans une requête de 84 pages adressée à la Cour internationale de Justice (CIJ), qui siège à La Haye, l'Afrique du Sud exhorte les juges à ordonner d'urgence à Israël de "suspendre immédiatement ses opérations militaires" dans la bande de Gaza.

Pretoria estime qu'Israël "s'est livré, se livre et risque de continuer à se livrer à des actes de génocide contre le peuple palestinien à Gaza".

Israël a réagi avec véhémence à ces propos, qualifiés de "diffamation sanglante absurde" par le porte-parole du gouvernement, Eylon Levy.

"Comme c'est tragique que la nation arc-en-ciel, qui se targue de lutter contre le racisme, se batte bénévolement pour les racistes anti-juifs", a ajouté M. Levy.

"Non, Afrique du Sud, ce n'est pas nous qui sommes venus perpétrer un génocide, c'est le Hamas", a déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou.

Israël a juré de "détruire" le Hamas après son attaque inédite sur le sol israélien le 7 octobre, qui a fait environ 1.140 morts, essentiellement des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles israéliennes.

Depuis, cette guerre a fait plus de 23.000 morts dans la bande de Gaza, majoritairement des femmes et des mineurs, selon un bilan diffusé du ministère de la Santé du Hamas.

Les quelque 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza, dont environ 1,9 million ont dû fuir leur foyer selon l'ONU, continuent d'être confrontés à une situation humanitaire désastreuse.

La CIJ statue sur les différends entre Etats membres. Ses décisions sont sans appel et juridiquement contraignantes mais elle n'a aucun pouvoir pour les faire appliquer.

La juridiction peut en théorie ordonner à Israël de mettre fin à son opération militaire, mais il est probable qu'Israël en fasse fi.

En mars 2022, la CIJ avait ordonné à la Russie de "suspendre immédiatement" son invasion de l'Ukraine, une injonction complètement ignorée par Moscou.

Une décision de la cour contre Israël aurait cependant un "impact symbolique extrêmement important", estime auprès de l'AFP Johann Soufi, avocat et expert en justice internationale.

"Après, bien sûr, il y a le problème de la mise en œuvre des décisions (...) mais au final, la justice internationale, c'est tout ce qui nous reste", ajoute M. Soufi, qui a travaillé pour l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens à Gaza.

Complicité criminelle

L'Afrique du Sud et Israël ont tous deux signé la Convention des Nations unies sur le génocide, créée en 1948 en réponse à l'Holocauste. Tout pays signataire peut en poursuivre un autre devant la CIJ en cas de désaccord sur "l'interprétation, l'application ou le respect" des règles destinées à prévenir le génocide.

L'Afrique du Sud a déclaré qu'elle était "extrêmement consciente du poids particulier de la responsabilité dans l'ouverture de poursuites contre Israël pour violations de la convention sur le génocide".

Pretoria a également condamné "sans équivoque" l'attaque du Hamas, mais estime qu'aucune attaque armée, "aussi grave soit-elle", ne peut justifier des violations de la convention.

L'Afrique du Sud affirme que l'action israélienne à Gaza est "destinée à provoquer la destruction d'une partie substantielle du groupe national, racial et ethnique palestinien".

Elle évoque le meurtre de milliers de Palestiniens, des déplacements forcés et l'empêchement d'un accès adéquat à une aide humanitaire, entraînant une "famine".

L'Afrique du Sud souhaite que la CIJ impose des "mesures provisoires", à savoir des injonctions d'urgence, pendant que l'affaire est examinée sur le fond - une procédure qui peut prendre des années.

"Les circonstances ne pourraient pas être plus urgentes", affirme Pretoria, décrivant une "campagne militaire exceptionnellement brutale menée par Israël".

L'Afrique du Sud demande également des réparations pour la reconstruction de Gaza et le retour des réfugiés palestiniens déplacés.

La requête a été rejetée par Washington comme étant "sans valeur, contre-productive et totalement dénuée de tout fondement factuel".

L'Afrique du Sud donne "une couverture politique et juridique" aux attaques du Hamas et se rend ainsi "criminellement complice de la campagne de génocide du Hamas contre notre peuple", a affirmé Eylon Levy.

"L'Histoire jugera l'Afrique du Sud pour avoir encouragé les héritiers modernes des nazis", a ajouté M. Levy.


L'écrivain Boualem Sansal ne se pourvoira pas en cassation en Algérie

L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal pose après avoir reçu le Grand Prix du Roman à l'Académie française à Paris, le 29 octobre 2015. (Photo de FRANCOIS GUILLOT / AFP)
L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal pose après avoir reçu le Grand Prix du Roman à l'Académie française à Paris, le 29 octobre 2015. (Photo de FRANCOIS GUILLOT / AFP)
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  • « D'après nos informations, il ne fera pas de pourvoi en cassation », a d'abord assuré Noëlle Lenoir, présidente du comité de soutien international à l'écrivain franco-algérien, sur la station de radio publique française France Inter.
  • Ses proches, qui précisent qu'il est « bien traité », espèrent néanmoins qu'il obtiendra une « grâce humanitaire à titre personnel ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, condamné à cinq ans de prison pour « atteinte à l'unité nationale » en Algérie, ne fera pas de pourvoi en cassation, a appris l'AFP de sources concordantes samedi.

« D'après nos informations, il ne fera pas de pourvoi en cassation », a d'abord assuré Noëlle Lenoir, présidente du comité de soutien international à l'écrivain franco-algérien, sur la station de radio publique française France Inter.

« Cela signifie que la condamnation est définitive. D'ailleurs, compte tenu de l'état de la justice en Algérie, il n'a aucune chance en cassation pour faire requalifier son infraction », a ajouté l'ancienne ministre.

Des proches de l'écrivain ont ensuite indiqué à l'AFP qu'il avait « renoncé à un recours ».

Sollicité par l'AFP, son avocat français, Me Pierre Cornut-Gentille, a refusé de faire tout commentaire.

Emprisonné depuis plus de sept mois, le romancier et essayiste de 80 ans a vu sa condamnation confirmée en appel mardi. Il dispose en principe de huit jours pour introduire un pourvoi en cassation.

Parmi les faits qui lui sont reprochés par la justice algérienne, figurent notamment des déclarations faites en octobre 2024 au média d'extrême droite français Frontières, dans lesquelles l'écrivain estimait que l'Algérie avait hérité de territoires appartenant jusque-là au Maroc sous la colonisation française.

Selon ses proches, M. Sansal, atteint d'un cancer de la prostate, ne figurait pas parmi les milliers de personnes graciées par la présidence algérienne vendredi, à la veille de la fête de l'indépendance du pays, et rien ne laissait présager une grâce imminente ce week-end.

Ses proches, qui précisent qu'il est « bien traité », espèrent néanmoins qu'il obtiendra une « grâce humanitaire à titre personnel ».

Noëlle Lenoir estime également qu'il ne faut pas s'attendre à une grâce à l'occasion de la fête de l'indépendance, même si elle a assuré à France Inter « garder l'espoir ». 

« Nous pensons qu'il sera libéré. Il est impossible que l'Algérie prenne la responsabilité de sa mort en prison », a-t-elle avancé.

L'écrivain fait l'objet d'une âpre lutte diplomatique entre l'Algérie et la France depuis son arrestation à son arrivée à Alger, le 16 novembre.


334 000 citoyens saoudiens ont reçu une formation à intelligence artificielle

Le président de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, a participé au Forum du secteur à but non lucratif sur l'éducation et la formation 2025 le 2 juillet, en compagnie du ministre de l'Éducation, Yousef Al-Benyan, et du vice-ministre de l'Environnement, de l'Eau et de l'Agriculture, Mansour Al-Mushaiti. (SPA)
Le président de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, a participé au Forum du secteur à but non lucratif sur l'éducation et la formation 2025 le 2 juillet, en compagnie du ministre de l'Éducation, Yousef Al-Benyan, et du vice-ministre de l'Environnement, de l'Eau et de l'Agriculture, Mansour Al-Mushaiti. (SPA)
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  • Lancé en septembre 2024, ce programme de formation s'adresse aux citoyens de tous âges et de tous horizons professionnels.
  • Lors de la session plénière du Forum, le directeur de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, a souligné les principales caractéristiques du programme.

RIYAD : Selon l'Autorité saoudienne des données et de l'intelligence artificielle, 334 000 citoyens saoudiens ont bénéficié d'un programme gouvernemental leur permettant d'acquérir des compétences en intelligence artificielle.

Intitulé « Un million de Saoudiens dans l'IA », il a été mis en place en septembre 2024 en partenariat avec le ministère de l'Éducation et le ministère des Ressources humaines et du Développement social.

Lors de la session plénière du Forum du secteur à but non lucratif dans l'éducation et la formation 2025, qui s'est tenue à Riyad le 2 juillet, le directeur de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, a souligné les principales caractéristiques du programme.

Il a déclaré que les partenariats noués par l'autorité avec d'autres agences gouvernementales avaient permis au Royaume de se positionner au niveau mondial en matière d'autonomisation des femmes dans le domaine de l'IA et de sensibilisation de la communauté, a récemment rapporté l'Agence de presse saoudienne.

Lancée lors du Sommet mondial sur l'IA, l'initiative SAMAI s'adresse aux citoyens de tous âges et de tous horizons professionnels.

Il a également cité plusieurs initiatives nationales issues de cette collaboration, notamment l'Olympiade nationale de programmation et d'intelligence artificielle, ou concours ATHKA.

Plus de 260 000 élèves de collèges et de lycées y ont participé et 10 000 d'entre eux se sont qualifiés pour la finale, a-t-il ajouté.

Le directeur de la SDAIA a également cité le programme « Road to ATHKA », qui a formé plus de 570 000 élèves aux concepts de l'IA.

Une autre initiative, intitulée « Future Intelligence Programmers », a permis de former plus de 10 000 enseignants.

La SDAIA et le ministère de l'Éducation ont également créé le Centre d'excellence en éducation.

Il a été conçu pour « institutionnaliser l'intégration technologique dans le secteur de l'éducation, soutenir les initiatives tournées vers l'avenir et tirer parti de l'IA pour améliorer les résultats scolaires ». 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza : la Défense civile annonce 32 morts dans des raids et tirs israéliens

Des Palestiniens inspectent les dégâts causés par une frappe israélienne dans le camp d'Al-Bureij, dans le centre de la bande de Gaza, le 4 juillet 2025. (Photo : Eyad BABA / AFP)
Des Palestiniens inspectent les dégâts causés par une frappe israélienne dans le camp d'Al-Bureij, dans le centre de la bande de Gaza, le 4 juillet 2025. (Photo : Eyad BABA / AFP)
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  • Selon Mahmoud Bassal, porte-parole de l'organisation de premiers secours de Gaza, cinq personnes ont été tuées dans un raid aérien sur une école de Gaza-ville (nord), qui servait de refuge à des déplacés.
  • Une frappe nocturne à proximité d'une autre école de la ville a coûté la vie à trois Palestiniens et fait une dizaine de blessés, dont des enfants, a indiqué la même source.

GAZA, TERRITOIRES PALESTINIENS : La Défense civile locale a fait état de 32 Palestiniens tués samedi dans la bande de Gaza, où Israël a étendu son offensive, près de 21 mois après le début de la guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Selon Mahmoud Bassal, porte-parole de l'organisation de premiers secours de Gaza, cinq personnes ont été tuées dans un raid aérien sur une école de Gaza-ville (nord), qui servait de refuge à des déplacés.

Une frappe nocturne à proximité d'une autre école de la ville a coûté la vie à trois Palestiniens et fait une dizaine de blessés, dont des enfants, a indiqué la même source.

Depuis le début de la guerre, déclenchée par le Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, de nombreux Gazaouis déplacés par le conflit trouvent refuge dans des bâtiments scolaires, qui ont été à plusieurs reprises la cible d'attaques israéliennes.

Selon l'armée israélienne, ces attaques visent des combattants du Hamas qu'elle accuse de se cacher parmi les civils.

M. Bassal a également fait état de huit Palestiniens tués par des tirs de l'armée israélienne à proximité d'un centre de distribution d'aide humanitaire, dans le sud du territoire assiégé par Israël.

Quatre Palestiniens, membres d'une même famille, ont été tués par une frappe qui a touché leur tente dans le secteur d'Al-Mawassi, dans le sud de la bande de Gaza, d'après la même source.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a déclaré ne pas être en mesure de faire de commentaires sur des frappes en particulier, en l'absence de coordonnées géographiques précises.

Compte tenu des restrictions imposées par Israël aux médias et des difficultés d'accès au terrain à Gaza, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les affirmations de la Défense civile.

Vendredi soir, le Hamas a affirmé être prêt à engager « immédiatement » des négociations sur la mise en œuvre d'une proposition de cessez-le-feu parrainée par les États-Unis.

Un responsable gouvernemental israélien a indiqué à l'AFP qu'« aucune décision n'avait été prise à ce stade sur la question ».