Biden pas informé pendant des semaines du cancer de son ministre de la Défense, la polémique enfle

Lloyd Austin, 70 ans, a été admis au centre médical militaire national Walter Reed le 1er janvier en raison de complications liées à une intervention médicale non urgente (Photo, AFP).
Lloyd Austin, 70 ans, a été admis au centre médical militaire national Walter Reed le 1er janvier en raison de complications liées à une intervention médicale non urgente (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 10 janvier 2024

Biden pas informé pendant des semaines du cancer de son ministre de la Défense, la polémique enfle

  • Le chef du Pentagone, Lloyd Austin, est sous le feu des critiques depuis la révélation qu'il a récemment été hospitalisé et que son problème de santé a été gardé secret, contrairement aux protocoles en vigueur
  • Non seulement la population n'en a été informée que vendredi soir, juste avant le week-end, mais le président Biden lui-même n'a rien su du diagnostic de cancer pendant des semaines, a dit la Maison Blanche

WASHINGTON: En admettant mardi que le ministre de la Défense avait été opéré d'un cancer sans que Joe Biden en ait été informé, l'exécutif américain a fait enfler une polémique déjà très embarrassante pour le président.

C'est une situation "pas idéale", a sobrement reconnu devant la presse John Kirby, un porte-parole de la Maison Blanche. "Ce n'est pas comme cela que les choses doivent se passer".

Le chef du Pentagone, Lloyd Austin, est sous le feu des critiques depuis la révélation qu'il a récemment été hospitalisé et que son problème de santé a été gardé secret, contrairement aux protocoles en vigueur.

Non seulement la population n'en a été informée que vendredi soir, juste avant le week-end, mais le président Biden lui-même n'a rien su du diagnostic de cancer pendant des semaines, a dit la Maison Blanche, en pleine année électorale et alors que la première puissance militaire mondiale suit de près deux conflits majeurs en Ukraine et dans la bande de Gaza.

Ce qui a provoqué la stupéfaction jusque dans le camp démocrate et suscité des appels de républicains à la démission de M. Austin.

"Il n'a pas l'intention de démissionner", a répondu le porte-parole du Pentagone, Pat Ryder, lors d'une conférence de presse mardi.

Plus tôt, le ministère de la Défense avait détaillé les hospitalisations de M. Austin dans un communiqué, disant pour la première fois qu'un cancer de la prostate lui avait "été détecté de manière précoce".

"Son pronostic est excellent", ont assuré des médecins dans ce texte.

Un mois après

Le 22 décembre, il a été admis à l'hôpital militaire Walter Reed et a subi sous anesthésie générale une prostatectomie, une intervention chirurgicale qui consiste en une ablation de la prostate, selon les médecins.

M. Austin "s'est remis sans incident de son opération et est rentré chez lui le lendemain matin", ont-ils ajouté.

Mais le 1er janvier, il a de nouveau été hospitalisé avec des complications suite à l'opération du 22 décembre, "dont des nausées avec de fortes douleurs à l'abdomen, à la hanche et à la jambe", ont-ils précisé.

Le 2 janvier, il a été transféré en soins intensifs "pour y être suivi de près", ont-ils encore dit. "Pendant ce séjour, le ministre Austin n'a jamais perdu conscience et n'a pas été placé sous anesthésie générale", selon la même source.

Mais ajoutant encore à la controverse, la Maison Blanche a indiqué peu après que le président Biden n'avait été informé que mardi du diagnostic posé début décembre de cancer de la prostate de M. Austin, soit environ un mois après.

"Ce n'est pas idéal qu'une telle situation dure aussi longtemps sans que le commandant en chef ne soit au courant", a dit John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale.

La Maison Blanche n'était pas non plus au courant que M. Austin avait été placé sous anesthésie générale le 22 décembre, selon M. Kirby.

"Nous nous attendons, si un membre du gouvernement est hospitalisé et que pour quelque raison que ce soit il ne puisse pas exercer ses fonctions même temporairement, à ce que cela soit signalé tout en haut de la chaîne de commandement, au commandant en chef", a-t-il insisté.

Examen des procédures

Lundi, la porte-parole de Joe Biden avait assuré qu'il avait "entièrement confiance" en son ministre de la Défense malgré cette affaire.

Mais plusieurs adversaires républicains de Joe Biden, à commencer par son probable rival à la présidentielle de novembre, Donald Trump, ont réclamé le renvoi ou la démission de Lloyd Austin.

Plusieurs conservateurs ont par ailleurs jugé que l'affaire révélait un manque d'autorité ou de compétence de la part du président américain.

Selon une note interne obtenue mardi par l'AFP, la Maison Blanche a rappelé que les ministres devaient l'informer en cas de délégation d'autorité et a annoncé le lancement d'un examen des procédures en la matière.

Le texte signé du directeur de cabinet, ou "chief of staff" de Joe Biden, Jeff Zients, demande à tous les ministères et agences gouvernementales de "soumettre (leurs) protocoles actuels en matière de délégation d'autorité" à la Maison Blanche d'ici le 12 janvier.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.

 


Un pilote de ligne dit avoir évité une collision avec un avion militaire américain au large du Venezuela

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne
  • Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants

NEW YORK: La compagnie américaine JetBlue a annoncé lundi avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.

Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne.

Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants.

Le dirigeant a toujours réfuté ces allégations, affirmant que Washington s'en servait comme d'un prétexte pour le renverser et mettre la main sur les immenses réserves de pétrole du pays.

Vendredi, l'un des pilotes d'un vol JetBlue assurant la liaison entre l'île caribéenne de Curaçao et New York, a signalé, par radio au contrôle aérien, avoir dû interrompre son ascension après détection d'un avion ravitailleur de l'US Air Force.

Toujours selon le pilote, dont la conversation avec les contrôleurs a été enregistrée et est disponible sur le site LiveATC.net, l'appareil militaire n'avait pas activé son transpondeur, l'émetteur-récepteur qui permet au trafic aérien de le repérer.

"On a failli avoir une collision", explique le pilote. "C'est scandaleux."

"Scandaleux", lui répond le contrôleur aérien. "Vous avez tout à fait raison."

Sollicité par l'AFP, JetBlue a salué l'initiative de l'équipage ayant "rapporté promptement cet incident" à sa hiérarchie, qui en a fait état "aux autorités fédérales". La compagnie américaine "contribuera à toute enquête" sur les circonstances de ce chassé-croisé.

Le commandement militaire américain dédié à cette région, l'US Southern Command, a expliqué à l'AFP "étudier" le dossier, tout en rappelant que "la sécurité (demeurait sa) priorité absolue".

Fin novembre, l'Agence de régulation de l'aviation civile, la FAA, avait demandé aux vols opérant dans la région où se trouve le Venezuela de "faire preuve de prudence".

Elle avait justifié cet avis par "une détérioration des conditions de sécurité et du renforcement de l'activité militaire au Venezuela et dans ses environs".

La FAA avait évoqué des "menaces qui pourraient présenter un risque pour les appareils (commerciaux) à toutes altitudes, que ce soit en vol, à l'atterrissage et au décollage".

 


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
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  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.