Forum des minéraux du futur 2024: Un espace d’accélération de l'innovation minérale

Cette réunion marque le début de la troisième édition du Forum des minéraux du futur (Photo fournie).
Cette réunion marque le début de la troisième édition du Forum des minéraux du futur (Photo fournie).
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Publié le Mercredi 10 janvier 2024

Forum des minéraux du futur 2024: Un espace d’accélération de l'innovation minérale

  • Selon Alkhorayef, le nouveau système d'investissement minier est l'un des meilleurs au monde en termes de transparence, de clarté et de rapidité d'obtention des licences
  • L'événement agit aussi en phare pour la coopération mondiale dans la production de minéraux essentiels à la transformation du secteur de l'énergie

RIYAD: Les plans d'un nouvel espace d’accélération de l'innovation minérale en Arabie saoudite ont été dévoilés lors d'une réunion des décideurs mondiaux à Riyad, dans le cadre d'un événement de trois jours consacré à l'industrie.

S'exprimant lors du discours d'ouverture de la table ronde ministérielle du Forum des minéraux du futur, le ministre saoudien de l'Industrie a déclaré que le projet signalait l'intention de l'Arabie saoudite de tenir ses promesses en matière d'énergie durable.

Bandar Alkhorayef, également responsable des ressources minérales de l’Arabie saoudite, a fait ces commentaires devant des ministres de plus de 77 pays, ainsi que des représentants de l'UE et de l'ONU.

«Je suis fier d'annoncer aujourd'hui la création d'un espace d’accélération de l'innovation minérale. Il s'agit d'un partenariat entre la Cité roi Abdelaziz pour la science et la technologie, le ministère de l'Industrie et des Ressources minérales, le programme industriel et logistique national et le service géologique saoudien», a révélé le ministre.

«Cette étape concrète dans la création du réseau régional de centres d'excellence témoigne de notre engagement à atteindre nos objectifs. Nous vous invitons à réfléchir à la manière dont vos pays peuvent contribuer à cet effort. En faisant avancer d'autres initiatives, nous devons maintenant nous concentrer sur la mise en œuvre», a-t-il ajouté.

Alkhorayef a exprimé sa fierté quant aux réalisations collectives résultant des discussions précédentes, soulignant sa confiance dans la capacité à poursuivre sur cette lancée.

Il a ensuite souligné l'opportunité actuelle d'avancer sur le consensus des quatre initiatives qui ont été convenues lors du forum de l'année dernière.

«Ces initiatives consistent à élaborer un cadre pour les minéraux essentiels dans la super région, à définir les attentes régionales en matière d'approvisionnement responsable en minéraux essentiels, à renforcer les capacités grâce à des centres d'excellence et à créer des pôles régionaux de métaux verts s'appuyant sur la technologie», a précisé le ministre.

Se référant à la discussion tenue lors de la conférence des Nations unies sur le changement climatique de 2023 à Dubaï, connue sous le nom de COP28, sur un engagement mondial à atteindre les objectifs zéro nets décrits dans l'Accord de Paris, Alkhorayef a indiqué que l'accent est mis sur le passage à une énergie plus propre, soulignant la nécessité d'actions urgentes de la part de toutes les parties concernées.

«Nous devons tous contribuer à relever le défi que représente la création de chaînes de valeur plus durables et plus résistantes qui produiront et fourniront les minéraux nécessaires à la transition énergétique mondiale», a signalé le ministre.

«Ensemble, nous pouvons maximiser le potentiel des pays fournisseurs afin d'aider le monde à réaliser ses ambitions futures, car aujourd'hui est une occasion en or de poursuivre les progrès en matière d'excellence», a-t-il ajouté.

En marge de la réunion de haut niveau, Alkhorayef a indiqué dans un communiqué de presse qu'il existe un consensus avec les pays qui ont besoin de minéraux pour leurs industries afin de lancer une série d'initiatives.

«La plus importante d'entre elles est l'élaboration d'une politique claire sur la manière de définir l'exploitation minière durable qui sert les intérêts des communautés, préserve l'environnement et fournit en même temps des minéraux», a-t-il poursuivi.

Le ministre a également indiqué que le nouveau système d'investissement minier est l'un des meilleurs au monde en termes de transparence, de clarté et de rapidité d'obtention des licences nécessaires.

Cette évolution intervient alors que la situation géographique stratégique de l’Arabie saoudite la positionne comme une plaque tournante importante dotée de diverses capacités dans ce secteur.

En outre, Alkhorayef a insisté sur la capacité collective à maximiser le potentiel des pays fournisseurs pour aider le monde à atteindre ses objectifs futurs.

Il a également souligné l'importance de tirer parti de la chaîne d'approvisionnement en minéraux pour assurer la prospérité sociale et économique des communautés locales, tant dans la super région qu'au niveau mondial.

«Ici, en Arabie saoudite, dans le cadre des investissements que nous avons réalisés pour élaborer notre propre stratégie nationale en matière de minéraux, nous avons réussi à créer un impact social et économique positif pour les minéraux», a-t-il expliqué.

Réfléchissant à l'engagement du Royaume à façonner l'avenir des minéraux, Alkhorayef a souligné qu'il pouvait y avoir des points d'accord et de désaccord, mais il a ajouté: «Lorsque le monde cherche à savoir où l'action mondiale sur les minéraux est formulée, il se tourne vers nous parce qu'il s'agit du seul véritable forum mondial pour façonner l'avenir des minéraux.»

«Nous avons un engagement mondial. Nous avons un élan, et nos thèmes trouvent un écho auprès des gouvernements et des parties prenantes partout dans le monde», a-t-il spécifié.

En outre, le ministre a déclaré qu'en Arabie saoudite, grâce aux investissements réalisés pour formuler la stratégie nationale sur les minéraux, le gouvernement a réussi à générer des effets sociaux et économiques favorables liés aux minéraux.

Impact du Moyen-Orient

Khalid al-Mudaifer, vice-ministre des Affaires minières, a souligné l'importance de la coopération entre les pays, les gouvernements et les experts du secteur minier, l'objectif ultime de l’Arabie saoudite étant de soutenir les chaînes d'approvisionnement en se concentrant sur l'augmentation des investissements et le renforcement des capacités.

«Jusqu'à présent, 75% des dépenses d'exploration sont encore effectuées dans cinq pays seulement. Nous avons réalisé des progrès remarquables et pris des mesures importantes dans un certain nombre d'initiatives, mais il nous reste encore beaucoup à faire», a-t-il déclaré lors du discours de clôture de la réunion.

Le vice-ministre a ajouté: «Nous allons mettre en place un cadre pratique pour les minéraux afin d'élaborer des politiques et d'accélérer les opérations de prospection et d'extraction. Nous sommes à l'aube d'une nouvelle ère dans le secteur de l'industrie minière et métallurgique.»

La table ronde souligne la contribution importante de la région, qui s'étend de l'Afrique à l'Asie occidentale et centrale, et met en évidence le rôle de l'Arabie saoudite en tant que chef de file.

Le premier rassemblement mondial sur les minéraux vise à relever les défis du secteur des mines et des métaux, en particulier la demande accrue de minéraux pour la transition énergétique.

Cette réunion de haut niveau, qui précède la troisième édition du Forum des minéraux du futur, verra la participation de plus de 80 pays, de plus de 45 ministres et de représentants de 20 organisations internationales, de 30 organisations non gouvernementales et de 13 associations professionnelles.

Alors que les pays s'empressent de garantir la stabilité des chaînes d'approvisionnement, les efforts de collaboration occuperont le devant de la scène, l'accent étant mis sur le soutien au développement technologique.

La promotion d'une chaîne d'approvisionnement en minéraux verts, en tirant parti de sources d'hydrogène et d'énergie renouvelable fiables afin d’alimenter ce parcours de transformation sera mise en lumière.

L'événement n'est pas seulement une plate-forme de discussion, mais un phare pour la coopération mondiale dans la production de minéraux essentiels à la transformation du secteur de l'énergie.

Les principales discussions porteront sur le potentiel de cette super région riche en minéraux. Des représentants gouvernementaux et des responsables d'organisations multilatérales telles que les Nations unies et la Banque mondiale, ainsi que des associations commerciales et d'entreprises, échangeront des idées et des expériences.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’Arabie saoudite s’engage en faveur des technologies vertes, déclare le ministre de l’Énergie

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  • Les experts ont discuté des projets de divers pays sur la manière de progresser dans la production de molécules vertes
  • Malgré les aspects positifs des pays engagés dans la production de molécules vertes, comme la création d’emplois, il reste encore un long chemin à parcourir

DUBAÏ: L’Arabie saoudite se concentre sur la production de molécules vertes: c’est ce qu’a déclaré le prince Abdelaziz ben Salmane al-Saoud, ministre de l’Énergie du Royaume.

«Nos projets sont clairs pour tout le monde. Nous nous concentrons sur la molécule», a affirmé le prince lors d’une réunion du Forum économique mondial, à Riyad. «Être respectueux de l’environnement est notre devoir humain. Ce que nous faisons aujourd’hui ne devrait nullement compromettre les aspirations des générations futures.»

Lors d’une réunion axée sur les molécules vertes comme les biocarburants, l’hydrogène et leurs dérivés, les experts ont discuté des projets de divers pays sur la manière de progresser dans la production de molécules vertes.

Pour sa part, le prince Abdelaziz est convaincu que le concept devrait être indépendant de la couleur, car le commerce des molécules concerne la manière dont nous produisons de l’énergie propre – et cela n’a pas de couleur.

«Il existe une empreinte carbone que nous devons gérer et atténuer. Je pense que la stigmatisation restreindrait nos choix plutôt que de les élargir. Nous pensons, en tant que Saoudiens, que nous avons besoin de toutes les sources d’énergie, qu’il s’agisse de combustibles nucléaires, à base d’hydrocarbures ou de synthèse. Nous sommes ouverts aux options qui se présentent à nous.»

Le prince a également déclaré que le Royaume était «libertaire» dans son approche commerciale, qu’il étaitdisposé à partager son expertise avec d’autres pays et qu’il était déjà en affaires avec certains États européens.

«Même si la technologie reste un défi, nous continuons à déployer les efforts nécessaires pour la rendre accessible et abordable à tous», a-t-il affirmé.

Le ministre de l’Énergie et des Infrastructures des Émirats arabes unis (EAU), Souhail al-Mazrouei, a soutenu que, comme en Arabie saoudite, les dirigeants de son pays étaientconscients de la nécessité d’investir dans les nouvelles énergies.

«La région revêt une importance primordiale pour résoudre les problèmes et trouver des solutions», a précisé M. Al-Mazrouei. «L’énergie propre est un domaine dans lequel nous avons décidé de nous lancer il y a dix-sept ans, alors que nous réfléchissions à ce qui se passerait lorsque nous exporterions le dernier baril de pétrole.»

Faisant écho aux propos du prince, M. Al-Mazrouei a indiquéque les consommateurs ne devraient pas se limiter à la technologie considérée comme exploitable simplement parce qu’ils peuvent se permettre de la payer.

«Nous travaillons sur la technologie pour la rendre accessible à tous», a-t-il ajouté.

Amani Abou Zeid, commissaire aux infrastructures et à l’énergie de l’Union africaine, a fait savoir que l’Afrique avait différents niveaux de développement et de besoins et il a exprimé la nécessité de favoriser des options énergétiques de rechange.

Electrifiés que dans 49% du continent

«Dans l’ensemble, nous ne sommes encore électrifiés que dans 49% du continent; plus de la moitié de la population n’adonc pas d’électricité. L’Afrique ne peut se permettre d’écarter une solution à ce stade.»

Patrick Pouyanné, président-directeur général de TotalEnergies SE, ainsi que Shrikant Vaidya, président de l’Indian Oil Corporation, et Erasmo Carlos Battistella, PDG de Be8, ont réitéré l’importance de l’accessibilité et du prix abordable lors de la production de molécules vertes.

Malgré les aspects positifs des pays engagés dans la production de molécules vertes, comme la création d’emplois, il reste encore un long chemin à parcourir.

Le prince Abdelaziz a conclu en ces termes: «Je pense que nous devons être conscients de l’importance de ce défi. Nous évoquons toujours l’intelligence artificielle, la composante de l’électrification, et ce qui est nécessaire pour y parvenir. Le monde aura besoin de molécules propres et nous espéronsœuvrer tous ensemble à cette fin.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Riyad se prépare à la réunion du WEF sur la collaboration, la croissance et l'énergie

Un millier de dirigeants de 92 pays se réuniront à Riyad pour la réunion spéciale du Forum économique mondial sur la collaboration mondiale, la croissance et l'énergie au service du développement, dimanche et lundi. (AFP/File)
Un millier de dirigeants de 92 pays se réuniront à Riyad pour la réunion spéciale du Forum économique mondial sur la collaboration mondiale, la croissance et l'énergie au service du développement, dimanche et lundi. (AFP/File)
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  • La réunion vise à combler le fossé croissant entre le Nord et le Sud et à trouver des « solutions collaboratives à des défis communs »
  • Elle favorisera un « dialogue orienté vers l'action » sur trois thèmes-clés : La croissance inclusive, l'énergie pour le développement et la collaboration mondiale

RIYAD : Environ 1 000 dirigeants de 92 pays se réuniront à Riyad pour la réunion spéciale du Forum économique mondial sur la collaboration mondiale, la croissance et l'énergie au service du développement, dimanche et lundi.

Dans le prolongement du sommet inaugural sur la croissance qui s'est tenu en Suisse l'année dernière, la réunion de Riyad, selon le WEF, « encouragera les approches prospectives des crises interconnectées, tout en restant réaliste quant aux compromis à court terme » et « s'efforcera de combler le fossé croissant entre le Nord et le Sud sur des questions telles que les politiques économiques émergentes, la transition énergétique et les chocs géopolitiques ».

Børge Brende, président du WEF, a déclaré dans un communiqué de presse : « Avec les tensions géopolitiques et les disparités socio-économiques qui creusent les fossés à l'échelle mondiale, la collaboration internationale et le dialogue ciblé n'ont jamais été aussi urgents. »

Cette réunion spéciale, placée sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, offre l'occasion aux dirigeants, selon Brende, de « transformer les idées en actions et de débloquer des solutions évolutives aux nombreux défis interconnectés auxquels ils sont confrontés. »

Le ministre saoudien de l'Économie et de la Planification, Faiçal Al-Ibrahim, a déclaré dans le communiqué : « En cette période charnière, la revitalisation de la collaboration internationale n'a jamais été aussi importante. En Arabie saoudite, le Forum économique mondial a choisi une plateforme mondiale établie et dynamique pour le leadership de la pensée, les solutions et l'action, comme hôte d'une réunion cruciale à un moment aussi critique ».

« Nous nous efforçons de faire en sorte que le progrès d'une partie du monde ne se fasse pas au détriment d'une autre. Et nous nous engageons à affronter ce moment avec la détermination de créer ensemble un avenir commun qui soit sûr, stable et durable », a-t-il poursuivi.

Les trois thèmes de l'événement sont les suivants : « Un pacte pour une croissance inclusive », « Catalyser l'action sur l'énergie pour le développement » et « Redynamiser la collaboration mondiale ».

Parmi les participants figurent Mishal Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah, l'émir du Koweït, le Premier ministre égyptien Mostafa Kamal Madbouly, le remier ministre irakien Mohammed Shia Al-Sudani, Bisher Al-Khasawneh, le Premier ministre jordanien ; Anwar Ibrahim, Premier ministre malaisien ; Shehbaz Sharif, Premier ministre pakistanais ; Mahmoud Abbas, président palestinien ; Mohammed Bin Abduelrahman Al-Thani, Premier ministre qatari ; Antony Blinken, secrétaire d'État américain ; Josep Borrell, haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité ; Stéphane Séjourné, ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères ; Annalena Baerbock, ministre fédérale allemande des Affaires étrangères ; David Cameron, secrétaire d'État britannique aux Affaires étrangères, au Commonwealth et au Développement ; Kristalina Georgieva, directrice générale du Fonds monétaire international ; Sigrid Kaag, coordinatrice principale de l'aide humanitaire et de la reconstruction des Nations unies pour Gaza ; et Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'Organisation mondiale de la santé.

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

 


France : le gouvernement échappe à la sanction de Fitch et Moody's

Un gros plan montre un site web de média avec la note triple "A" ( AAA ) suivie d’un point d’interrogation. (Photo Thomas Coex AFP)
Un gros plan montre un site web de média avec la note triple "A" ( AAA ) suivie d’un point d’interrogation. (Photo Thomas Coex AFP)
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  • Fitch, qui avait dégradé la note française l'an dernier, à «AA-» avec perspective stable, a réaffirmé cette note, qui signifie que le risque de défaut reste très faible
  • Le déficit public de la France a lourdement dérapé à 5,5% du PIB en 2023 au lieu de 4,9% espérés, en raison surtout de moindres recettes que prévu, et les 110,6% de PIB de dette représentent le troisième plus fort ratio de dette de l'UE

PARIS : Leur avis sur la solidité de la dette française était particulièrement guetté vendredi après une série de mauvaises nouvelles concernant les finances publiques depuis février. Mais Fitch et Moody's, deux des plus grandes agences de notation, ont laissé leurs notes inchangées.

Fitch, qui avait dégradé la note française l'an dernier, à «AA-» avec perspective stable, a réaffirmé cette note, qui signifie que le risque de défaut reste très faible. Elle avait prévenu dès le début du mois qu'elle ne comptait pas la changer.

Moody's pour sa part n'a pas à proprement parler «réaffirmé» sa note de Aa2, avec perspective stable, un cran au-dessus de celle de Fitch, mais ne l'a pas modifiée non plus.

Le déficit public de la France a lourdement dérapé à 5,5% du PIB en 2023 au lieu de 4,9% espérés, en raison surtout de moindres recettes que prévu, et les 110,6% de PIB de dette représentent le troisième plus fort ratio de dette de l'UE après la Grèce et l'Italie. Le gouvernement a dû annoncer en urgence depuis février deux trains d'efforts budgétaires de 10 milliards d'euros chacun.

Le ministre des Finances Bruno Le Maire a aussitôt «pris note» de ces nouvelles dans un bref communiqué, ajoutant que «cette décision doit nous inviter à redoubler de détermination pour rétablir nos finances publiques et tenir l’objectif fixé par le président de la République: être sous les 3% (de PIB, NDLR) de déficit en 2027».

«Nous tiendrons notre stratégie fondée sur la croissance et le plein emploi, les réformes de structure et la réduction des dépenses publiques», assure le ministre.

Dans leurs communiqués respectifs, il est clair que ni Fitch ni Moody's ne croient au retour du déficit sous les 3% en 2027, qui est une exigence de Bruxelles.

Pour Moody's cependant, la perspective pourrait s'améliorer si le gouvernement «réussit à faire adopter et à appliquer des mesures» permettant de réduire significativement la dette. Mais la perspective et la note elle-même pourraient à l'inverse se dégrader à l'avenir si la situation de la dette se détériorait en France davantage que chez ses «pairs».

Fitch observe que la note de la France se justifie à la fois par une économie «vaste et diversifiée», des institutions «fortes et efficaces» et «une stabilité reconnue». Mais qu'en revanche, cette notation est affaiblie par les finances publiques et en particulier le niveau élevé de dette.

- «Signal positif» -

Les notes attribuées par les deux agences classent encore la dette française parmi celles de «haute qualité». La France a perdu en 2012 son triple A, marquant les dettes souveraines les plus sûres, comme celle de l'Allemagne actuellement.

«La France est dans une situation plutôt solide, les marchés lui prêtent à un taux qui n’a pas bougé malgré les mauvaises nouvelles économiques», remarquait vendredi après-midi sur franceinfo Xavier Timbeau, directeur de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).

Pour lui, une dégradation aurait eu plutôt un «impact assez fort dans le débat politique» avant les élections européennes du 9 juin: ce qu'il prédisait comme un argument pour que ces agences n'abaissent pas la note de la France, afin «de ne pas jouer avec le feu dans une période électorale».

Le gouvernement aura encore à affronter le 31 mai la notation de la plus regardée des agences, S&P, qui place la France sur la même ligne que Moody's, à AA, mais avec une perspective négative, signifiant que la note pourrait baisser à moyen terme.

M. Le Maire va devoir aller défendre le Programme de Stabilité («PSTAB») et les prévisions de retour du déficit public sous 3% en 2027 qu'il contient, devant les députés lundi, puis devant les sénateurs mardi.

Le président (LFI) de la Commission des Finances de l'Assemblée Eric Coquerel a considéré sur X que la décision des agences n'avait «aucune importance», mais «n'empêchait pas la politique budgétaire et économique du gouvernement de nous emmener dans le mur».

Le rapporteur général du budget à l'Assemblée nationale, Jean-René Cazeneuve (Renaissance), a estimé au contraire que le maintien des notes était «un signal positif qui valide notre politique de réduction du déficit et les décisions prises en début d'année dès que le ralentissement de la croissance s'est confirmé».