Deux rivaux républicains de Trump face-à-face juste avant le début des primaires

Nikki Haley et Ron DeSantis, largement devancés par Donald Trump dans les sondages pour l'investiture républicaine, jouent un peu à quitte ou double lors de ce dernier débat des primaires (Photo, AFP).
Nikki Haley et Ron DeSantis, largement devancés par Donald Trump dans les sondages pour l'investiture républicaine, jouent un peu à quitte ou double lors de ce dernier débat des primaires (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 11 janvier 2024

Deux rivaux républicains de Trump face-à-face juste avant le début des primaires

  • Dans une passe d'armes avant le face-à-face, Nikki Haley a accusé Ron DeSantis de «mentir parce qu'il est en train de perdre»
  • Nikki Haley et Ron DeSantis sont largement devancés par Donald Trump dans les sondages pour l'investiture républicaine

DES MOINES: Deux républicains vont tenter mercredi de se présenter comme la meilleure alternative au grand favori Donald Trump pour l'élection présidentielle américaine, lors d'un face-à-face télévisé à moins d'une semaine du début des primaires.

Nikki Haley et Ron DeSantis, largement devancés par Donald Trump dans les sondages pour l'investiture républicaine, jouent un peu à quitte ou double lors de ce dernier débat avant le choix des électeurs de l'Iowa.

Car une bonne prestation électorale lundi, dans ce petit Etat où l'enjeu est grand, leur servirait de tremplin pour espérer accrocher Donald Trump et déjouer les pronostics.

Dans une passe d'armes avant le face-à-face, Nikki Haley a accusé Ron DeSantis de "mentir parce qu'il est en train de perdre", après qu'il a affirmé que sa rivale était inspirée par Hillary Clinton, l'ancienne candidate démocrate à la présidence.

Les autres candidats républicains abordent la course avec si peu d'élan qu'ils n'ont même pas rempli les critères fixés par le parti pour participer à ce débat à Des Moines.

Trump fait bande à part

Donald Trump, lui, a encore une fois choisi de ne pas y prendre part, estimant avoir une trop grande avance et qu'il n'avait rien à gagner à s'exposer à un possible feu roulant de critiques.

Mais il a de nouveau pris le soin d'organiser une contre-programmation, avec un événement de campagne dans la même ville diffusée par la chaîne conservatrice Fox News pendant que ses deux rivaux débattront sur CNN.

Cette attitude lui a valu une pique de son ancienne ambassadrice à l'ONU, Nikki Haley, qui a jugé dans un communiqué qu'"il était temps que Donald Trump se montre". "A mesure que le champ des débatteurs se réduit, ça devient plus dur pour lui de se cacher", a assuré l'ancienne gouverneure de la Caroline du Sud.

Ron DeSantis l'a également critiqué sur ce point, affirmant récemment: "Il vient pour faire une demi-heure ou une heure de discours et repart, plutôt que d'écouter les habitants de l'Iowa, répondre à leurs questions".

Reste que l'ancien président se trouve probablement conforté par un nouveau sondage (Suffolk University/USA TODAY) indiquant que 51% des électeurs républicains ne prévoient pas de regarder ce débat, signe que l'affiche proposée manque peut-être d'un peu de saveur à leur goût.

Selon l'agrégateur de sondages RealClearPolitics, Trump mène la danse dans l'Iowa avec 52,3% des intentions de vote, loin devant Nikki Haley et Ron DeSantis chacun autour de 16%.

Au plan national, l'homme d'affaires est crédité de 51,5%.

Tremplin pour Haley

Son avance ne faiblit pas en dépit des procédures judiciaires contre lui, dont le calendrier est presque imbriqué à celui des primaires. Au contraire, le magnat a intégré les inculpations et les procès dans sa stratégie de campagne, jusqu'à utiliser sa photo d'identité judiciaire sur des mugs et des tee-shirts.

Mardi, il était ainsi devant la cour d'appel fédérale de Washington qui examine sa demande de bénéficier de l'immunité pénale en tant qu'ancien président. Et jeudi, il sera de nouveau devant le tribunal new-yorkais qui le juge au civil pour des soupçons de fraudes dans la gestion de la Trump organization.

Un temps présenté comme une sérieuse menace pour Donald Trump, le gouverneur de la Floride Ron DeSantis n'a jamais réussi à émerger.

Si bien qu'il se trouve maintenant à essayer de rester au contact de Nikki Haley, la rivale de Donald Trump ayant le plus le vent en poupe, et que son avenir passe quasi-obligatoirement par un résultat très solide dans l'Iowa.

Pour Nikki Haley, une bonne prestation dans l'Iowa serait un tremplin idéal vers le scrutin suivant, le 23 janvier dans le New Hampshire, où les électeurs indépendants peuvent voter pour les primaires républicaines. Ces derniers pourraient lui accorder leurs faveurs, plus qu'à Trump, resserrant potentiellement la course.

Sans faire une campagne parfaite, Nikki Haley affiche suffisamment de soutiens, d'argent récolté et de bons chiffres dans les sondages pour essuyer désormais des attaques de Trump et ses alliés, qui l'avaient ignorée jusque-là.


Russie: le suicide apparent d'un ministre sème la peur au sein de l'élite

Roman Starovoït avait été gouverneur de la région russe de Koursk, frontalière de l'Ukraine, avant d'être promu ministre à Moscou en mai 2024, trois mois avant que les troupes ukrainiennes ne prennent le contrôle d'une petite partie de ce territoire lors d'une offensive surprise. Une attaque qui avait été un revers pour le Kremlin. (AFP)
Roman Starovoït avait été gouverneur de la région russe de Koursk, frontalière de l'Ukraine, avant d'être promu ministre à Moscou en mai 2024, trois mois avant que les troupes ukrainiennes ne prennent le contrôle d'une petite partie de ce territoire lors d'une offensive surprise. Une attaque qui avait été un revers pour le Kremlin. (AFP)
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  • Si les circonstances de la mort de Roman Starovoït, âgé de 53 ans, restent floues, les médias russes ont évoqué une enquête pour corruption le visant, assurant qu'il devait être arrêté prochainement
  • Limogé par le président Vladimir Poutine, il s'est probablement donné la mort, selon les premiers résultats de l'enquête, qui est en cours

SAINT-PETERSBOURG: Le suicide probable du ministre russe des Transports, Roman Starovoït, annoncé peu après son limogeage lundi par Vladimir Poutine sur fond d'allégations de corruption, a profondément choqué l'élite politique, où chacun redoute de faire les frais de la chasse aux profiteurs.

Ses funérailles ont eu lieu vendredi dans un cimetière de Saint-Pétersbourg en présence de sa famille et de collègues, mais en l'absence de M. Poutine qui n'a pas non plus participé à la cérémonie d'adieu jeudi.

Si les circonstances de la mort de Roman Starovoït, âgé de 53 ans, restent floues, les médias russes ont évoqué une enquête pour corruption le visant, assurant qu'il devait être arrêté prochainement.

Limogé par le président Vladimir Poutine, il s'est probablement donné la mort, selon les premiers résultats de l'enquête, qui est en cours.

"C'est une grande perte pour nous, très inattendue. Nous sommes tous choqués", a déclaré à l'AFP Vassilissa, 42 ans, l'épouse d'un collègue de M. Starovoït, lors de la cérémonie de jeudi.

"Il était tellement actif, joyeux, il aimait énormément la vie. Je ne comprends pas comment cela a pu arriver", ajoute cette femme, les larmes aux yeux.

Après avoir déposé devant le cercueil de grands bouquets de roses rouges, des anciens collègues de M. Starovoït, en costumes sombres, sont repartis très vite dans leurs luxueuses voitures noires.

Dans une ambiance très lourde rappelant les funérailles dans le film culte "Le Parrain" de Francis Ford Coppola, d'autres personnes interrogées par les journalistes de l'AFP dans la foule ont refusé de parler.

"Bouc émissaire" 

Roman Starovoït avait été gouverneur de la région russe de Koursk, frontalière de l'Ukraine, avant d'être promu ministre à Moscou en mai 2024, trois mois avant que les troupes ukrainiennes ne prennent le contrôle d'une petite partie de ce territoire lors d'une offensive surprise. Une attaque qui avait été un revers pour le Kremlin.

Son successeur à la tête de cette région, Alexeï Smirnov, a lui été arrêté au printemps pour le détournement des fonds destinés à renforcer les fortifications à la frontière. Celle-là même que les Ukrainiens ont traversé facilement, pour n'être repoussés que neuf mois plus tard.

Les autorités "ont essayé de faire de lui (Roman Starovoït) un bouc émissaire", accuse auprès de l'AFP Andreï Pertsev, analyste du média indépendant Meduza, reconnu "indésirable" et interdit en Russie.

L'incursion ukrainienne "s'est principalement produite parce qu'il n'y avait pas assez de soldats pour protéger la frontière", mais c'était "plus facile de rejeter la faute sur un responsable civil", explique-t-il.

L'affaire Starovoït s'inscrit dans une vague récente de répression visant de hauts responsables soupçonnés de s'être enrichis illégalement pendant l'offensive russe en Ukraine. Et selon des analystes, si les scandales de corruption on toujours existé en Russie, la campagne militaire a changé les règles du jeu politique.

"Il existait des règles auparavant, selon lesquelles les gens savaient: une fois qu'ils montaient suffisamment haut, on ne les embêtait plus", estime M. Pertsev. "Mais elles ne fonctionnent plus."

"On ne vole pas" 

Alors que Vladimir Poutine promettait régulièrement de s'attaquer à la corruption - étant lui même accusé de s'être enrichi illégalement par ses détracteurs -, les rares arrestations médiatisées ont été davantage utilisées pour cibler des opposants ou résultaient de luttes internes entre les échelons inférieurs du pouvoir en Russie.

Depuis l'offensive en Ukraine lancée en février 2022, "quelque chose dans le système a commencé à fonctionner de manière complètement différente", souligne la politologue Tatiana Stanovaïa du Centre Carnegie Russie Eurasie, interdit en Russie en tant qu'organisation "indésirable".

"Toute action ou inaction qui, aux yeux des autorités, accroît la vulnérabilité de l'État face aux actions hostiles de l'ennemi doit être punie sans pitié et sans compromis", estime Mme Stanovaïa en définissant la nouvelle approche du pouvoir.

Pour le Kremlin, la campagne en Ukraine est une "guerre sainte" qui a réécrit les règles, confirme Nina Khrouchtcheva, professeure à The New School, une université de New York, et arrière-petite-fille du dirigeant soviétique Nikita Khrouchtchev.

"Pendant une guerre sainte, on ne vole pas (...) on se serre la ceinture et on travaille 24 heures sur 24", résume-t-elle.

Signe des temps, plusieurs généraux et responsables de la Défense ont été arrêtés pour des affaires de détournement de fonds ces dernières années. Début juillet, l'ancien vice-ministre de la Défense Timour Ivanov a été condamné à 13 ans de prison.

Cette ambiance, selon Mme Stanovaïa, a créé un "sentiment de désespoir" au sein de l'élite politique à Moscou, qui est peu susceptible de s'atténuer.

"À l'avenir, le système sera prêt à sacrifier des figures de plus en plus en vue," avertit-elle.

 


Un trafic de stupéfiants démantelé entre Espagne et France, 13 arrestations

reize personnes, dont le "donneur d'ordres" présumé, ont été arrêtées par des policiers qui ont démantelé un "important" trafic de drogues importées d'Espagne pour alimenter la région Auvergne-Rhône-Alpes, au terme d'une enquête de près de deux ans, a annoncé vendredi la police. (AFP)
reize personnes, dont le "donneur d'ordres" présumé, ont été arrêtées par des policiers qui ont démantelé un "important" trafic de drogues importées d'Espagne pour alimenter la région Auvergne-Rhône-Alpes, au terme d'une enquête de près de deux ans, a annoncé vendredi la police. (AFP)
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  • 2,4 tonnes de résine de cannabis ont été saisies par les enquêteurs de Office anti-stupéfiants (OFAST) de la police judiciaire de Lyon, qui ont mené ces opérations
  • Dans cette première phase, les 11 suspects ont été mis en examen et sont, depuis, en détention provisoire, selon la DIPN

LYON: Treize personnes, dont le "donneur d'ordres" présumé, ont été arrêtées par des policiers qui ont démantelé un "important" trafic de drogues importées d'Espagne pour alimenter la région Auvergne-Rhône-Alpes, au terme d'une enquête de près de deux ans, a annoncé vendredi la police.

Onze suspects ont été interpellés entre décembre 2023 et juillet 2024, notamment grâce à l'interception par les policiers de deux poids-lourds et d'un convoi de voitures "entre la région lyonnaise et le Gard", "au moment où les stupéfiants étaient remis à des équipes locales", explique la Direction interdépartementale de la police (DIPN) du Rhône dans un communiqué.

Dans le même laps de temps, 2,4 tonnes de résine de cannabis ont été saisies par les enquêteurs de Office anti-stupéfiants (OFAST) de la police judiciaire de Lyon, qui ont mené ces opérations.

Dans cette première phase, les 11 suspects ont été mis en examen et sont, depuis, en détention provisoire, selon la DIPN.

Puis l'enquête a permis l'interpellation, le 30 juin dernier, d'un homme "soupçonné d'être le donneur d'ordres" et, le lendemain, d'un autre suspect, "fugitif condamné en 2016" à sept ans de prison pour trafic de stupéfiants. A son domicile dans l'Ain, "54 kg de cocaïne et plusieurs dizaines de milliers d'euros" ont été saisis, précise le communiqué qui n'en dit pas plus sur le profil de ces hommes. Ils ont été mis en examen le 4 juillet et placés en détention provisoire.

La police considère ainsi avoir réussi le "démantèlement de ce groupe criminel organisé (...) réalisant des importations de stupéfiants depuis l'Espagne vers la région Auvergne-Rhône-Alpes" pour des "quantités importantes".

 


Iran: la lauréate du prix Nobel de la Paix Mohammadi se dit «menacée d'élimination physique», selon le comité Nobel

La prix Nobel de la paix iranienne, Narges Mohammadi, dit avoir été "directement et indirectement menacée d'élimination physique" par les autorités iraniennes, a indiqué vendredi le comité Nobel qui s'est entretenu avec elle par téléphone. (AFP)
La prix Nobel de la paix iranienne, Narges Mohammadi, dit avoir été "directement et indirectement menacée d'élimination physique" par les autorités iraniennes, a indiqué vendredi le comité Nobel qui s'est entretenu avec elle par téléphone. (AFP)
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  • La prix Nobel de la paix iranienne, Narges Mohammadi, dit avoir été "directement et indirectement menacée d'élimination physique"
  • Ces menaces "montrent clairement que sa sécurité est en jeu, à moins qu'elle ne s'engage à mettre fin à tout engagement public en Iran"

OSLO: La prix Nobel de la paix iranienne, Narges Mohammadi, dit avoir été "directement et indirectement menacée d'élimination physique" par les autorités iraniennes, a indiqué vendredi le comité Nobel qui s'est entretenu avec elle par téléphone.

Ces menaces "montrent clairement que sa sécurité est en jeu, à moins qu'elle ne s'engage à mettre fin à tout engagement public en Iran" ainsi qu'à "toute apparition dans les médias", ajoute le comité Nobel dans un communiqué. Mme Mohammadi a été récompensée en 2023 pour "son combat contre l'oppression des femmes en Iran et pour la promotion des droits de l'homme".