Tourisme: 200 investisseurs et décideurs réunis pour que la France soit «the place to be»

Emmanuel Macron clôturera jeudi au château de Chantilly (Oise) le deuxième sommet Destination France destiné à promouvoir les investissements dans le tourisme dans l'Hexagone, a annoncé mercredi l'Elysée (Photo, AFP).
Emmanuel Macron clôturera jeudi au château de Chantilly (Oise) le deuxième sommet Destination France destiné à promouvoir les investissements dans le tourisme dans l'Hexagone, a annoncé mercredi l'Elysée (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 11 janvier 2024

Tourisme: 200 investisseurs et décideurs réunis pour que la France soit «the place to be»

  • Environ 200 participants seront au rendez-vous, dont 48 patrons de groupes étrangers et 40 français, de l'hôtellerie-restauration aux transports
  • Ces dirigeants d'entreprises se verront présenter les opportunités d'investissement dans le secteur du tourisme en France

PARIS: Faire de la France "the place to be": quelque 200 chefs d'entreprises et décideurs français et internationaux du secteur du tourisme étaient réunis jeudi à Chantilly (Oise) pour le deuxième sommet Destination France, à six mois des Jeux olympiques.

"Il faut que la France devienne la +place to be+ pour les investisseurs, pour les voyageurs, pour tous ceux qui envisagent de voyager", a déclaré Bruno Le Maire le ministre de l'Economie qui, accompagné de la ministre déléguée au Tourisme Olivia Grégoire, a ouvert cet après-midi de tables rondes et rencontres.

Emmanuel Macron est attendu en fin de journée pour le discours de clôture.

Selon Olivia Grégoire, cette année, la France - qui accueille les Jeux olympiques cet été, mais aussi le 80e anniversaire du Débarquement en Normandie ou les 150 ans de l'impressionnisme -  devrait "recevoir en un an plus de 100 millions de touristes, c'est-à-dire au moins une fois et demie sa population".

"La France sera au rendez-vous", a-t-elle prévenu, car "la consommation touristique ne représente pas 7,5% de notre PIB (Produit intérieur brut ndlr) par hasard".

"Il ne faut pas se reposer sur ses lauriers, il faut toujours faire mieux pour attirer les touristes", a cependant reconnu Bruno Le Maire.

Mercredi, Dominique Marcel, président de l'Alliance France Tourisme, groupe de réflexion qui réunit des entreprises du secteur comme Accor, Belambra, SNCF Connect ou encore la Compagnie des Alpes, a estimé que "le tourisme n'est pas une rente" et qu'il fallait "une stratégie nationale" de long terme.

"Les chiffres montrent que la France porte la couronne. La France est la destination la plus populaire dans le monde", confirme à l'AFP Julia Simpson, présidente de World Travel and Tourism Council (WTTC) qui regroupe les grands opérateurs du tourisme mondial.

Pékin devant Paris

Mais, prévient-elle, "l'Asie-Pacifique progresse rapidement et nous pensons que dans les 10 prochaines années, Pékin prendra à Paris la couronne de la ville la plus visitée".

"Dites-nous ce qui ne va pas, ce que vous attendez de nous", pour que l'offre touristique française reste dans le haut des standards mondiaux, a lancé Bruno Le Maire avant d'ajouter: "le nerf de la guerre ce sont vos investissements".

"L'Europe est un marché mature, mais les jeunes marchés grandissent et il y a beaucoup de pays qui investissent énormément sur le tourisme, il y a beaucoup de compétition", estime Julia Simpson.

"La chose la plus importante que peut faire la France, c'est de ne pas décourager les visiteurs", et notamment en faisant attention aux taxes, selon elle.

"La France est l'enfant gâté du tourisme mondial grâce à ses atouts uniques (diversité de son offre touristique, offre culturelle et de paysages...) et elle a fait beaucoup de progrès", estime auprès de l'AFP Eric Bismuth, fondateur et président de la société d'investissement Montefiore Investment.

"On doit continuer à faire mieux plutôt que beaucoup plus, car l'enjeu est aussi de faire que le tourisme s'adapte aux évolutions énergétiques, climatiques et sociétales", selon lui.

"Pour ce faire il faut réussir la transformation du tissu économique de la filière", ajoute-t-il.

"Un des sujets, c'est la durabilité", abonde la présidente du WTTC. Une table ronde de la journée était d'ailleurs intitulée "la durabilité au service d'une expérience olympique inoubliable".

"J'aimerais vraiment voir le gouvernement français encourager la production de carburant durable pour l'aviation car les visiteurs qui viennent en France arrivent en avion", a déclaré à l'AFP Mme Simpson.

"Il faut qu'on accélère. Tout n'est pas parfait, il y a des sujets qui dépassent le cadre économique", comme la sécurité, l'accueil ou encore la formation, estime pour sa part M. Bismuth.


Accord EU-USA: Bayrou juge que la France a été "un peu seule"

Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis
  • Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire"

PARIS: Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis, en marge d'un déplacement dans les locaux de Tracfin, organisme de lutte contre la criminalité financière, à Montreuil (93).

Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire", et qu'il fallait "un processus encore pas totalement élucidé de ratification" de cet accord.

"Il y a à vérifier quelle est la portée exacte de ces accords, et les Etats auront d'une manière ou d'une autre leur mot à dire", a-t-il ajouté.

"Je sais que toutes les autorités françaises, et en particulier le président de la République (Emmanuel Macron), ont été ceux qui se sont battus le plus contre des concessions qu'on considérait comme excessives", a-t-il affirmé avant de s'interroger: "Est-ce que nous avons été un peu seuls? Oui".

"Est-ce qu'on a le sentiment qu'à l'intérieur de l'Union européenne, des forces politiques et économiques étaient plutôt sur une ligne de trouver des accommodements? Oui", a-t-il ajouté, en estimant que de son point de vue, "la voie pour l'Europe est une voie d'affirmation et de résistance quand il faut et de fierté le plus souvent possible".

La classe politique française a été unanime à dénoncer l'accord conclu entre le président américain, Donald Trump, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui prévoit notamment une hausse de 15% des droits de douane sur les exportations européennes.

Le président Emmanuel Macron a déploré mercredi en Conseil des ministres que l'Union européenne n'ait pas été assez "crainte" dans ses négociations commerciales avec les Etats-Unis, affirmant que la France continuerait de faire montre "d'exigence et de fermeté" dans la suite des discussions.


Lille: enquête ouverte après les propos sur internet d'une étudiante gazaouie

L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
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  • Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie

LILLE: Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie, dont Sciences Po Lille a annulé l'inscription mercredi.

"Une enquête a été ouverte pour apologie du terrorisme, apologie de crime contre l'humanité avec utilisation d'un service de communication au public en ligne", a écrit la procureure de la République de Lille, Carole Etienne, à l'AFP.

Des captures d'écran circulant sur les réseaux sociaux montrent qu'un compte, attribué à cette étudiante par des internautes et fermé depuis, a repartagé des messages appelant à tuer des juifs.

Elle a été désinscrite de l'Institut d'études politiques de Lille, où elle devait étudier à partir de septembre, en raison du contenu de certaines de ses publications qui "entre en contradiction frontale avec les valeurs portées par Sciences Po Lille", a indiqué l'établissement mercredi.

"Pourquoi on est passé à travers? Il y a quand même une question, il faut y répondre", a reconnu jeudi sur RMC François-Noël Buffet, ministre auprès du ministre de l'Intérieur.

"Il y aura des poursuites qui seront engagées et sur la base de ces éléments-là, elle est susceptible d'être renvoyée dans son pays, bien évidemment", a-t-il ajouté.

"Administrativement, semble-t-il, je suis très prudent, il n'y avait pas de difficulté particulière, sauf que sur les réseaux sociaux, voilà, on s'en est rendu compte", a-t-il ajouté, précisant que "les services des titres de séjour relèvent du ministère des Affaires étrangères".

Sollicité par l'AFP, Sciences Po Lille a expliqué avoir "accueilli cette étudiante sur proposition du consulat général de France à Jérusalem".

L'incident a fait largement réagir dans la classe politique, jusqu'au gouvernement.

"Une étudiante gazaouie tenant des propos antisémites n'a rien à faire en France", a réagi sur X le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. Il a indiqué avoir "demandé à ce qu'une enquête interne soit diligentée pour que cela ne puisse en aucun cas se reproduire".

Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a souligné sur le même réseau social avoir "demandé de faire fermer ce compte haineux", et a martelé que "les propagandistes du Hamas n'ont rien à faire dans notre pays".


Restitutions coloniales: le gouvernement français annonce un projet de loi

La ministre française de la Culture Rachida Dati (G) et la ministre française des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative Marie Barsacq quittent le Palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 30 juillet 2025, après la réunion hebdomadaire du conseil des ministres. (AFP)
La ministre française de la Culture Rachida Dati (G) et la ministre française des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative Marie Barsacq quittent le Palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 30 juillet 2025, après la réunion hebdomadaire du conseil des ministres. (AFP)
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  • Le gouvernement français a présenté mercredi en conseil des ministres un projet de loi-cadre visant à faciliter la restitution à leur pays d'origine de biens culturels pillés pendant la colonisation
  • Ce projet de loi-cadre crée une dérogation au principe d'inaliénabilité pour les œuvres des collections nationales françaises

PARIS: Le gouvernement français a présenté mercredi en conseil des ministres un projet de loi-cadre visant à faciliter la restitution à leur pays d'origine de biens culturels pillés pendant la colonisation.

S'appliquant en priorité aux pays africains mais de "portée géographique universelle", ce texte vise à accélérer le retour dans leur pays d'origine de biens culturels appartenant aux collections nationales françaises.

Ils doivent revenir à des "Etats qui, du fait d'une appropriation illicite, en ont été privés" entre 1815 et 1972, selon le ministère français de la Culture.

Ce projet de loi-cadre crée une dérogation au principe d'inaliénabilité pour les œuvres des collections nationales françaises. Les oeuvres à restituer devront avoir été acquises "dans une situation de vol, de pillage, de cession ou de libéralité obtenue par contrainte ou violence ou d'une personne qui ne pouvait en disposer", a précisé le ministère.

La décision de sortie des collections pour opérer cette restitution ne passera plus par un processus législatif au cas par cas mais pourra intervenir sur seul décret du Conseil d'Etat et après avis, le cas échéant, d'une commission scientifique bilatérale.

Cette commission devra en effet documenter et déterminer, si besoin, le caractère illicite de l'appropriation des oeuvres réclamées à travers un travail qui associerait des experts et historiens français et l'Etat demandeur, selon le ministère.

Concernant la période historique retenue, 1815 correspond à la date d'un règlement des conquêtes napoléoniennes qui est dû à un premier mouvement de restitution d'œuvres à l'échelle européenne. 1972 est celle de l'entrée en application de la convention internationale de l'Unesco protégeant les biens culturels contre le trafic illicite.