Israël et le Hezbollah échangent des tirs, les diplomates appellent au calme

De la fumée s’élève après une frappe aérienne israélienne sur le village de Kfar Kila, dans le sud du Liban, près de la frontière avec Israël, le 9 janvier 2024, dans un contexte de tensions transfrontalières persistantes, alors que les combats se poursuivent entre Israël et les militants du Hamas à Gaza. (AFP)
De la fumée s’élève après une frappe aérienne israélienne sur le village de Kfar Kila, dans le sud du Liban, près de la frontière avec Israël, le 9 janvier 2024, dans un contexte de tensions transfrontalières persistantes, alors que les combats se poursuivent entre Israël et les militants du Hamas à Gaza. (AFP)
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Publié le Jeudi 11 janvier 2024

Israël et le Hezbollah échangent des tirs, les diplomates appellent au calme

  • La ministre allemande des Affaires étrangères a insisté sur la nécessité de mettre en œuvre la résolution 1 701 dans le sud du Liban, lors de ses réunions avec des responsables libanais à Beyrouth mercredi
  • Parmi les dispositions de la résolution figurent la cessation des hostilités et l’absence de personnel armé du Hezbollah dans la zone d’opération de la Finul

BEYROUTH: Israël a poursuivi ses frappes contre des cibles du Hezbollah au Liban, alors que les craintes d'une guerre à la frontière ne cessent de croître.

Le Hezbollah a également riposté contre des cibles en Israël malgré les mises en garde des responsables israéliens.

Des informations parues dans les médias locaux libanais et israéliens affirment que le ciblage provocateur du Hezbollah par Israël pourrait entraîner le groupe dans un conflit total.

Depuis le 8 octobre, date à laquelle le Hezbollah a tiré des dizaines de roquettes sur Israël pour soutenir l’attaque menée par le Hamas, le groupe continue ses frappes de faible intensité contre Israël, ce qui est très alarmant pour le gouvernement libanais.

Le Premier ministre par intérim, Najib Mikati, a tenté d’apaiser les tensions. Lors d’un entretien avec la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, il déclare: «Le Liban respecte toutes les résolutions internationales, à commencer par l’accord d’armistice, pour parvenir à une stabilité permanente au sud du Liban.»

M. Mikati a appelé à soutenir l’armée libanaise «pour lui permettre de remplir ses fonctions».

Il ajoute: «Il est grand temps de trouver une solution permanente et juste à la cause palestinienne, en commençant par un cessez-le-feu, avant d’adopter une approche internationale en faveur d’une solution finale et globale basée sur le principe des deux États.»

Dans le même temps, Israël intensifie ses efforts à sa frontière nord, utilisant des matériaux incendiaires pour déclencher des incendies de forêt au Liban.

Le commandement de l’armée libanaise déclare dans un communiqué: «Une patrouille conjointe de l’armée et de la Force intérimaire des nations unies au Liban (Finul) à la périphérie de la ville frontalière de Labbouné a trouvé trois tuyaux utilisés pour pomper des matériaux incendiaires placés par l’ennemi israélien, depuis l’intérieur des territoires palestiniens occupés vers le territoire libanais. Une unité spécialisée de l’armée a travaillé à leur démantèlement en présence de membres de la Finul.»

«Dans l’intervalle, l’armée et les membres de la Finul ont été exposés aux tirs ennemis, mais aucune victime n’a été signalée.»

Le communiqué ajoute: «Une autre patrouille conjointe a trouvé, dans la périphérie de la ville d’Aïta el-Chaab, deux tuyaux similaires qui provenaient du centre militaire de l’ennemi israélien à Tal al-Raheb et une unité militaire spécialisée les a démontés.»

L’armée libanaise surveille la situation à la frontière sud avec l’aide de la Finul.

L’armée israélienne a pris pour cible une maison à Kfarchouba à l’aide d’un drone, tuant un membre du Hezbollah, Nabegh Ahmed al-Qadiri, de Kfarchouba, et blessant le propriétaire de la maison, Ibrahim Qasab.

La maison de M. Al-Qadiri ayant été détruite par les bombardements de l’artillerie israélienne, il s’était réfugié dans la maison de M. Qasab.

L’armée israélienne a annoncé mener des frappes «ciblées au Liban, notamment contre des infrastructures militaires à Kfarchouba».

Les bombardements israéliens contre les villes et villages frontaliers libanais, de Naqoura à Kfarchouba, se sont poursuivis. Avec l’aide de la Finul et de l’armée libanaise, la Croix-Rouge libanaise a réussi à récupérer un corps partiellement décomposé à Metoula.

Les médias israéliens ont rapporté, mercredi, que «le Hezbollah a tiré un puissant missile qui a atterri dans une colonie dont le nom n’a pas été divulgué, entraînant des destructions importantes dans les maisons voisines dans un rayon de cent mètres».

Le journal israélien Yedioth Ahronoth rapporte que «les grandes destructions infligées par le Hezbollah aux colonies du nord sont sans précédent».

Mme Baerbock a insisté sur la nécessité de mettre en œuvre la résolution 1 701 dans le sud du Liban, lors de ses réunions avec des responsables libanais à Beyrouth mercredi.

Parmi les dispositions de la résolution figurent la cessation des hostilités et l’absence de personnel armé du Hezbollah dans la zone d’opération de la Finul.

La position allemande a été exprimée la veille par l’envoyé spécial du président américain, Amos Hochstein, qui arrive aujourd’hui à Beyrouth pour une brève visite. Il va rencontrer le président du Parlement, Nabih Berri; le Premier ministre par intérim, Najib Mikati; le chef de l’armée, le général Joseph Aoun et le chef de la Sûreté générale, le général Élias Baïssari.

Cette visite s’inscrit dans le cadre des efforts internationaux visant à prévenir une escalade militaire à la frontière, les hostilités ayant déjà conduit à des évacuations massives de centaines de colonies dans le nord d’Israël.

Le vice-président du Parlement, Élias Bou Saab, qui avait rencontré M. Hochstein à Rome, soutient: «Une guerre ne ramènera pas les colons israéliens dans leurs colonies du nord, mais les éloignera davantage et prolongera le problème d’un an.»

Il ajoute: «La solution ne réside pas dans la guerre, mais dans les efforts diplomatiques.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Liban: deux morts dans une frappe israélienne à Baalbeck 

Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien. (AFP)
Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien. (AFP)
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  • L'agence nationale d'information ANI a rapporté que la frappe avait été menée par un "drone israélien" dans la ville millénaire qui abrite un ensemble de temples romains classés au patrimoine mondial de l'Unesco
  • Ni ANI ni le ministère n'ont fourni d'autres précisions sur ce raid ou sur l'identité des victimes

BEYROUTH: Au moins deux personnes ont été tuées mercredi dans une frappe israélienne contre une voiture dans la ville de Baalbeck, dans l'est du Liban, a indiqué le ministère libanais de la Santé.

L'agence nationale d'information ANI a rapporté que la frappe avait été menée par un "drone israélien" dans la ville millénaire qui abrite un ensemble de temples romains classés au patrimoine mondial de l'Unesco.

Ni ANI ni le ministère n'ont fourni d'autres précisions sur ce raid ou sur l'identité des victimes.

Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien.

Sous pression américaine et craignant une intensification des frappes israéliennes, le gouvernement libanais a ordonné le mois dernier à l'armée d'élaborer un plan visant à désarmer le Hezbollah, sorti très affaibli par la guerre.

Selon Beyrouth, l'armée libanaise doit achever ce désarmement d'ici trois mois en ce qui concerne le sud du pays, proche de la frontière avec Israël.

 


Attaques israéliennes à Doha: le Qatar s'entretient avec la présidente de la CPI

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, préside le sommet sur l'urgence arabo-islamique 2025 à Doha, au Qatar. (QNA/AFP)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, préside le sommet sur l'urgence arabo-islamique 2025 à Doha, au Qatar. (QNA/AFP)
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  • Le Qatar explore des recours légaux contre Israël après une frappe à Doha ayant tué plusieurs membres du Hamas et un agent de sécurité qatari
  • Bien que simple observateur à la CPI, Doha intensifie ses démarches diplomatiques et judiciaires pour demander des comptes à Israël

DOHA: Un haut représentant du Qatar a rencontré mercredi la présidente de la Cour pénale internationale (CPI) alors que Doha cherche à engager des poursuites contre Israël après des frappes sans précédent sur son territoire, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères qatari.

Mohammed Al-Khulaifi, qui a été chargé d'entreprendre d'éventuelles démarches légales après l'attaque israélienne, s'est entretenu avec la juge Tomoko Akane à La Haye, a indiqué le ministère.

Le pays du Golfe explore "toutes les voies juridiques et diplomatiques disponibles pour s'assurer que les responsables de l'attaque israélienne contre le Qatar rendent des comptes", a précisé jeudi auprès de l'AFP un responsable qatari, s'exprimant sous couvert d'anonymat en raison de la sensibilité des discussions.

Le Qatar, en tant qu'État observateur à la CPI, ne peut pas saisir directement la cour.

La frappe meurtrière menée la semaine dernière à Doha, visant des dirigeants du mouvement islamiste palestinien Hamas, a déclenché une vague de critiques à l'international, les Nations unies condamnant une "violation choquante du droit international". Elle a aussi valu à Israël une rare réprobation du président américain Donald Trump.

Israël et le Qatar, pays médiateur dans les négociations en vue d'une trêve à Gaza, sont tous deux alliés des États-Unis.

Le Hamas a affirmé que ses principaux dirigeants politiques, installés au Qatar avec l'aval de Washington depuis 2012, avaient survécu à l'attaque qui a tué cinq de ses membres, ainsi qu'un membre des forces de sécurité qataries.

À l'issue d'un sommet extraordinaire lundi à Doha, la Ligue arabe et l'Organisation de la coopération islamique ont appelé "tous les Etats (...) à revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël et à engager des poursuites à son encontre".

En 2024, la CPI a émis des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, pour crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza.

L'offensive israélienne, qui a fait plus de 65.000 morts dans le territoire palestinien selon les chiffres du Hamas, fiables selon l'ONU, a été déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.

La CPI a également émis des mandats d'arrêt contre l'ancien ministre israélien de la Défense Yoav Gallant et le commandant militaire du Hamas Mohammed Deif, tué depuis par Israël.


L'Arabie saoudite et le Pakistan signent un pacte de défense mutuelle

Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
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  • Le pacte marque une étape majeure dans le renforcement des liens sécuritaires et économiques entre deux alliés de longue date
  • L'accord de Riyad transforme des décennies de coopération militaire en un engagement sécuritaire contraignant

​​​​​ISLAMABAD : Le Pakistan et l’Arabie saoudite ont signé mercredi un « Accord stratégique de défense mutuelle », s’engageant à considérer toute agression contre l’un des deux pays comme une attaque contre les deux, renforçant ainsi la dissuasion conjointe et solidifiant des décennies de coopération militaire et sécuritaire.

Cet accord intervient moins de deux semaines après les frappes aériennes israéliennes à Doha visant des dirigeants du Hamas, un événement ayant intensifié les tensions régionales et souligné l’urgence pour les États du Golfe de renforcer leurs partenariats sécuritaires.

L'accord de Riyad marque également une volonté des deux gouvernements de formaliser leurs liens militaires de longue date en un engagement contraignant.

Le pacte a été signé lors de la visite officielle du Premier ministre Shehbaz Sharif à Riyad, où il a rencontré le prince héritier et Premier ministre Mohammed ben Salmane au palais Al-Yamamah. Accompagnés de ministres et responsables militaires de haut niveau, les deux dirigeants ont passé en revue ce que le bureau de Sharif a qualifié de relation « historique et stratégique » entre les deux nations, en discutant également des développements régionaux.

« L’accord stipule que toute agression contre l’un des deux pays sera considérée comme une agression contre les deux », a déclaré le communiqué conjoint.

Il décrit le pacte comme un reflet de l’engagement commun des deux gouvernements à renforcer la coopération en matière de défense et à œuvrer pour la sécurité et la paix dans la région et dans le monde.

Depuis des décennies, l’Arabie saoudite et le Pakistan entretiennent des liens étroits sur les plans politique, militaire et économique. Le Royaume accueille plus de 2,5 millions de ressortissants pakistanais — la plus grande communauté d’expatriés pakistanais — et a souvent soutenu financièrement Islamabad lors de crises économiques. La coopération en matière de défense a inclus des formations, des achats d’armes et des exercices militaires conjoints.

Le nouvel accord formalise cette coopération sous la forme d’un engagement de défense mutuelle, une étape qui, selon de nombreux analystes, place cette relation au même niveau que d’autres partenariats stratégiques dans la région.

Bien que le communiqué n’ait pas précisé les mécanismes de mise en œuvre, il a souligné que l’accord visait à développer les aspects de la coopération en matière de défense et à renforcer la dissuasion conjointe face à toute agression.

Cette visite intervient également alors que le Pakistan cherche à renforcer ses liens avec les États du Golfe, dans un contexte de défis économiques persistants.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.pk