Les Houthis menacent de s'en prendre aux intérêts américains et britanniques, des «cibles légitimes»

Les partisans du mouvement Houthi se rassemblent pour dénoncer les frappes aériennes lancées par les États-Unis et la Grande-Bretagne contre des cibles Houthis, à Sanaa, au Yémen, le 12 janvier 2024 (Photo, AFP).
Les partisans du mouvement Houthi se rassemblent pour dénoncer les frappes aériennes lancées par les États-Unis et la Grande-Bretagne contre des cibles Houthis, à Sanaa, au Yémen, le 12 janvier 2024 (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 13 janvier 2024

Les Houthis menacent de s'en prendre aux intérêts américains et britanniques, des «cibles légitimes»

  • Les rebelles Houthis ont menacé de riposter aux frappes menées tôt vendredi par les Etats-Unis et le Royaume-Uni au Yémen
  • Les frappes américaines et britanniques, "73 raids", ont visé des sites militaires à Sanaa et dans les gouvernorats de Hodeida (ouest), Taëz (sud), Hajjah (nord-ouest) et Saada (nord)

SANAA: Les rebelles Houthis ont menacé de riposter aux frappes menées vendredi par les Etats-Unis et le Royaume-Uni au Yémen, en s'en prenant aux intérêts de ces deux pays, considérés désormais comme des "cibles légitimes".

Ils ont d'ailleurs tiré après les frappes "au moins un missile" qui n'a cependant touché aucun navire, a indiqué le général Douglas Sims, de l'Etat-major américain. Les Houthis ne se sont pas exprimés à ce sujet.

Le président américain Joe Biden a ensuite répété qu'il "répondra" si les rebelles "poursuivent leur comportement inacceptable".

Dans le contexte de la guerre entre Israël et le Hamas, la tension est montée d'un cran en mer Rouge, théâtre depuis novembre de nombreuses attaques contre la marine marchande, menées par les rebelles yéménites soutenus par l'Iran, les Houthis affirmant viser des navires liés à Israël en solidarité avec la bande de Gaza.

Tôt vendredi, des frappes américaines et britanniques ont visé des sites militaires tenus par les Houthis, qui contrôlent de vastes régions du Yémen, dont la capitale Sanaa, relançant les craintes d'un débordement régional de la guerre à Gaza déclenchée par l'attaque sans précédent menée par le mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien le 7 octobre.

"Tous les intérêts américano-britanniques sont devenus des cibles légitimes pour les forces armées yéménites après l'agression directe et déclarée" contre le Yémen, a prévenu vendredi le Conseil politique suprême des Houthis, une haute instance des rebelles dans un communiqué.

«Succès»

Les frappes américaines et britanniques, "73 raids", ont visé des sites militaires à Sanaa et dans les gouvernorats de Hodeida (ouest), Taëz (sud), Hajjah (nord-ouest) et Saada (nord), avait indiqué plus tôt le porte-parole militaire des Houthis.

Le général Douglas Sims a parlé vendredi de 30 positions militaires ciblées, avec un total de plus de 150 frappes.

Le mouvement des Houthis fait partie de "l'axe de la résistance" établi par l'Iran, qui réunit dans la région des groupes hostiles à Israël, notamment le Hezbollah libanais et des groupes armés en Irak et en Syrie.

"Cette agression (...) ne restera pas sans réponse", a encore dit le porte-parole des Houthis, indiquant que cinq personnes avaient été tuées et six blessées parmi les rebelles.

Joe Biden, a parlé de son côté d'une opération menée "avec succès", évoquant une action "défensive" pour protéger notamment le commerce international.

Leur reprochant d'avoir ignoré "les avertissements répétés de la communauté internationale", le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, a qualifié les frappes de mesures "nécessaires (...) en état de légitime défense".

Dans une déclaration commune, Washington, Londres et huit de leurs alliés parmi lesquels l'Australie, le Canada et Bahreïn ont souligné que leur objectif était la "désescalade" en mer Rouge.

L'Otan a appelé les Houthis à cesser leurs attaques après ces frappes "défensives".

A Moscou, le Kremlin a condamné des frappes occidentales "illégitimes du point de vue du droit international", tout comme le président turc, Recep Tayyip Erdogan, parlant d'une réponse "disproportionnée". L'opération aura "des répercussions sur la sécurité régionale", a réagi pour sa part le Hamas.

Le sultanat d'Oman, médiateur entre Houthis et forces loyalistes dans la guerre civile au Yémen, a dénoncé le "recours de la part de pays amis à l'action militaire".

Les Houthis ont tiré un missile anti-navire après les frappes au Yémen

Les Houthis ont tiré un missile anti-navire "en riposte" aux frappes des Etats-Unis et du Royaume-Uni sur les positions du mouvement rebelle au Yémen, a déclaré vendredi un général américain.

"Nous savons qu'ils ont tiré au moins un missile en riposte", a affirmé à la presse le général Douglas Sims, de l'Etat-major américain, précisant que le missile n'avait touché aucun navire.

Le responsable américain a dit s'attendre à des "tentatives de représailles" de la part des rebelles yéménites qui ont adopté une "rhétorique assez virulente".

"Chaque cible que nous avons frappée la nuit dernière était associée" aux tentatives des Houthis d'entraver "la liberté de navigation en mer Rouge", a-t-il ajouté.

Appels à la retenue

La Chine a quant à elle appelé les parties "à faire preuve de retenue".

Un appel au calme a également été lancé par l'Arabie saoudite, à la tête d'une coalition militaire anti-Houthis intervenant aux côtés du gouvernement depuis 2015 dans la guerre civile au Yémen, qui connaît une accalmie depuis une trêve négociée en avril 2022 par les Nations unies.

A l'ONU, le secrétaire général Antonio Guterres a lui aussi appelé "toutes les parties concernées à éviter une escalade (...) dans l'intérêt de la paix et de la stabilité en mer Rouge et dans l'ensemble de la région", selon son porte-parole Stéphane Dujarric.

Lors d'une réunion du Conseil de sécurité, le représentant de la Russie, Vassili Nebenzia, a fustigé une "agression flagrante" et une "frappe massive" contre "la population du pays dans son ensemble".

L'ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield a elle prévenu qu'aucun navire n'était à l'abri de la menace.

"Nous ne pouvons pas tolérer que des voyous harcèlent le transport international", a déclaré au Telegraph le ministre britannique de la Défense Grant Shapps, appelant l'Iran à ce que ses "intermédiaires" dans la région, comme les Houthis ou le Hezbollah, "cessent leurs activités".

Les attaques des Houthis, menées avec des missiles et des drones, ont poussé de nombreux armateurs à délaisser le couloir de la mer Rouge entre Europe et Asie, au prix d'une hausse des coûts et temps de transport, le dernier en date étant vendredi la compagnie de transport maritime danoise Torm.

Pour y faire face, Washington a mis en place en décembre une coalition multinationale pour protéger le trafic maritime dans cette zone par où transite 12% du commerce mondial.

Les Houthis ont lancé mardi 18 drones et trois missiles qui ont été abattus par trois destroyers américains, un navire britannique et des avions de combat. Le gouvernement britannique a parlé de la "plus importante attaque" des rebelles yéménites à ce jour.

Cette semaine, le Conseil de sécurité de l'ONU avait exigé l'arrêt "immédiat" de leurs attaques. Mais jeudi, les Houthis ont tiré un autre missile antinavire.

Les rebelles ont mené depuis le 19 novembre 27 attaques près du détroit de Bab el-Mandeb séparant la péninsule arabique de l'Afrique, selon l'armée américaine.

L'Iran a de son côté condamné une "violation flagrante de la souveraineté" du Yémen. Des centaines de manifestants se sont rassemblés vendredi à Téhéran en soutien aux rebelles et aux Palestiniens de Gaza.

A Sanaa, des centaines de milliers de personnes ont protesté contre les frappes américaines et britanniques, scandant: "Mort à l'Amérique, mort à Israël".

Malgré les frappes américaines, Washington ne "cherche pas de conflit avec l'Iran", a assuré vendredi la Maison Blanche.


Le carnaval des dattes dynamise l’économie à Buraidah

Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
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  • Le festival se tiendra jusqu’au 9 octobre
  • Les agriculteurs et commerçants présentent plus de 100 variétés de dattes de Qassim

BURAIDAH: Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes.

Organisé par le Centre national des palmiers et des dattes, en collaboration avec le ministère saoudien de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture, et sous la supervision du gouvernorat de Qassim, le festival se poursuivra jusqu’au 9 octobre.

Les agriculteurs et commerçants y présentent plus de 100 variétés de dattes de la région de Qassim, dont les célèbres Sukkari, Barhi et Saqi.

Le carnaval propose une programmation riche en activités et événements : expositions sur les industries de transformation, participation des familles productrices, artisanat autour du palmier, soirées culturelles mêlant poésie et patrimoine, ainsi que des représentations de groupes folkloriques traditionnels.

Un espace dédié aux enfants avec des activités de dessin est également prévu, en plus d’un large éventail de programmes conçus pour divertir et rassembler tous les publics.

À noter : la précédente édition du carnaval avait généré près de 3,2 milliards de riyals saoudiens (environ 85 millions de dollars) de ventes, avec une moyenne de 2 000 véhicules transportant des dattes chaque jour.

L’événement avait également attiré plus de 800 000 visiteurs, témoignant de son succès croissant et de son impact économique significatif.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com