Le Liban, un théâtre d'une guerre éternelle au Moyen-Orient?

Le commandant du Hezbollah Wissam al-Tawil, en haut à droite avec le leader Sayed Hassan Nasrallah et en bas à droite avec le général Qassem Soleimani de la force Al-Quds de l'Iran.  Al-Tawil a été tué dans le village de Kherbet Selm, au sud du Liban, le lundi 8 janvier 2024. (Photos, AP)
Le commandant du Hezbollah Wissam al-Tawil, en haut à droite avec le leader Sayed Hassan Nasrallah et en bas à droite avec le général Qassem Soleimani de la force Al-Quds de l'Iran. Al-Tawil a été tué dans le village de Kherbet Selm, au sud du Liban, le lundi 8 janvier 2024. (Photos, AP)
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Publié le Samedi 13 janvier 2024

Le Liban, un théâtre d'une guerre éternelle au Moyen-Orient?

  • En raison de sa situation géographique, de sa faiblesse militaire et de sa politique sectaire, le Liban a longtemps été un champ de bataille privilégié
  • Après l'assassinat présumé de plusieurs figures du Hamas et du Hezbollah sur le sol libanais par Israël, le pays semble à nouveau au bord de la guerre

DUBAI/LONDRES: L'assassinat présumé par Israël d'un haut responsable du Hamas, Saleh al-Arouri, à Beyrouth le 2 janvier, suivi de la mort d'un commandant du Hezbollah, Wissam al-Tawil, lors d'une frappe similaire dans le sud du Liban le 8 janvier, a une fois de plus plongé le pays au cœur du conflit israélo-palestinien.

Bien que les forces israéliennes et les membres de la milice libanaise Hezbollah, soutenue par l'Iran, aient échangé des coups de feu de part et d'autre de leur frontière commune depuis le début du conflit à Gaza le 7 octobre, nombreux sont ceux qui craignent que le ciblage présumé de dirigeants de la milice sur le sol libanais par Israël ne conduise à une escalade régionale.

Al-Arouri, chef adjoint du bureau politique du Hamas et fondateur de la branche armée du groupe, les Brigades Al-Qassam, a été tué lors d'une frappe de drone de précision avec plusieurs de ses hommes de main dans un appartement situé dans un quartier contrôlé par le Hezbollah dans le sud de la capitale libanaise.

Des milliers de partisans du Hamas se sont rassemblés pour pleurer sa mort et exiger des représailles. Dans un discours retransmis en direct, Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, a condamné l'assassinat, le décrivant comme un acte d’«agression israélienne flagrante», et a promis qu'il ne resterait pas impuni.

Toutefois, le chef du Hezbollah n'a pas déclaré la guerre à Israël.

C'était avant qu’Al-Tawil, chef adjoint de la force Radwan du Hezbollah, ne soit également tué lors d'une attaque présumée de drone israélien sur un véhicule dans la ville de Kherbet Selm, dans le sud du Liban. Il est le premier haut responsable du Hezbollah à mourir depuis le début du conflit à Gaza.

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Cette photo non datée publiée par les médias militaires du Hezbollah montre le commandant en chef du Hezbollah, Wissam al-Tawil. Une frappe aérienne israélienne a tué Al-Tawil, la dernière en date d'une escalade de frappes le long de la frontière qui fait craindre une nouvelle guerre au Proche-Orient, alors même que les combats à Gaza font de plus en plus de victimes civiles. (Photo, Médias militaires du Hezbollah, via l’AP)

Puis, le 9 janvier, Ali Hussein Burji, commandant des forces aériennes du Hezbollah dans le sud du Liban, a également été tué à Khirbet Selm lors d'une autre frappe aérienne israélienne présumée.

Jusqu'à présent, la «drôle de guerre» entre Israël et le Hezbollah s'est limitée à des attaques réciproques de roquettes et de drones le long de la frontière commune. Mais si les hostilités s'intensifient, le Liban pourrait assister à une répétition de la guerre dévastatrice de 2006 avec Israël − un conflit qu'il ne peut pas se permettre.

Le gouvernement intérimaire du Liban s'est efforcé d'atténuer les tensions. «Notre Premier ministre continue de dialoguer avec le Hezbollah», a déclaré Abdallah Bou Habib, ministre libanais des Affaires étrangères, à CNN peu après l'assassinat d'Al-Arouri.

«Je ne crois pas que la décision leur revienne − en référence au Hezbollah − et nous espérons qu'ils ne s'engagent pas dans une guerre plus importante. Mais nous travaillons avec eux sur ce sujet. Nous avons de nombreuses raisons de penser que cela ne se produira pas. Nous tous, tous les Libanais, ne voulons pas de guerre», a expliqué Bou Habib. 

Il a ajouté: «Nous ne pouvons pas leur donner d'ordres, mais nous pouvons les convaincre. Et cela fonctionne dans ce sens.»

En effet, de nombreux Libanais estiment que leur pays est pris en otage par l'Iran, par l'intermédiaire du Hezbollah, à un moment où les citoyens libanais et les nombreux réfugiés palestiniens du pays sont plus préoccupés par leur survie quotidienne au milieu d’une crise financière paralysante que par les événements de Gaza.

Le ressentiment croissant à l'égard de l'emprise du Hezbollah sur le pays a été amplement démontré le 7 janvier lorsque les écrans de départ de l'aéroport international de Beyrouth ont été piratés pour afficher des messages contre la guerre.

«L'aéroport Rafic Hariri n'appartient ni au Hezbollah ni à l'Iran», peut-on lire dans l'un des messages. «Hassan Nasrallah, vous ne trouverez pas d'alliés si vous entraînez le Liban dans la guerre. Hezbollah, nous ne nous battrons au nom de personne.»

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Les écrans d'information de l'aéroport principal de Beyrouth ont été piratés dimanche avec un message destiné au chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah. (Captures d'écran/X)

Alléguant la responsabilité du Hezbollah dans l'explosion dévastatrice du port de Beyrouth le 4 août 2020 et son rôle dans l'importation d'armes iraniennes au Liban, le message a ajouté: «Vous avez fait exploser notre port et vous voulez maintenant faire la même chose avec notre aéroport en y introduisant des armes. Que l'aéroport soit libéré des griffes du mini-état (Hezbollah).»

Les craintes d'une influence étrangère excessive au Liban sont un thème récurrent depuis que le pays a obtenu son indépendance de la France en 1943, les pays régionaux et les groupes armés considérant le Liban comme un champ de bataille pour leurs propres guerres par procuration.

La guerre civile libanaise, qui a débuté en 1975 et s'est achevée en 1990, a été l'une des périodes les plus sanglantes de l'histoire du pays, marquée par un conflit féroce entre milices chrétiennes et musulmanes qui cherchaient chacune à s'aligner sur des puissances étrangères.

Avant même la guerre civile, des groupes armés utilisaient le Liban comme rampe de lancement du terrorisme. En 1971, Yasser Arafat, ancien dirigeant de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), a fait du Liban sa base d'opérations pour attaquer Israël.

Les chrétiens libanais, concentrés dans la partie orientale de Beyrouth et dans les montagnes du Keserwan, n'apprécient pas la présence palestinienne dans leur pays et ont choisi de conclure des alliances avec Israël et la Syrie pour contrer cette influence. Bien qu’apparemment avantageux pour les chrétiens libanais, les motivations d’Israël étaient largement égoïstes; au plus fort de la guerre civile libanaise, les forces israéliennes ont lancé des attaques aériennes et maritimes contre l'OLP à Beyrouth et au Sud-Liban.

Lors d'un incident notoire, après l'assassinat du président Bachir Gemayel le 14 septembre 1982, des miliciens chrétiens alliés à Israël ont massacré entre 800 et 3 500 Palestiniens dans les camps de Sabra et Chatila, dans la banlieue de Beyrouth.

Les troupes israéliennes avaient bouclé les camps pendant que les miliciens se livraient à leur folie meurtrière, prenant pour cible des civils non armés. Malgré le tollé mondial, personne n'a jamais été arrêté ni jugé pour ce massacre.

En Israël, une enquête a révélé qu'un certain nombre de responsables, dont le ministre de la Défense de l'époque, Ariel Sharon, étaient indirectement responsables.

EN BREF

* Saleh al-Arouri, chef adjoint du bureau politique du Hamas et fondateur de sa branche armée, les Brigades d’Al-Qassam, a été tué lors d'une attaque présumée de drone israélien à Beyrouth le 2 janvier.

* Wissam al-Tawil, chef adjoint de la force Radwan du Hezbollah, a été tué par un drone israélien dans la ville de Khirbet Selm, dans le sud du Liban, le 8 janvier.

* Ali Hussein Burji, commandant des forces aériennes du Hezbollah dans le sud du Liban, a également été tué à Khirbet Selm par une frappe aérienne israélienne présumée le 9 janvier.

Malgré le retrait officiel de l'OLP du Liban en août 1982, Israël a profité de l'occasion pour envahir le pays deux mois plus tard dans le but déclaré d'écraser toutes les cellules dormantes et les bases restantes de l'OLP, et a fini par occuper le sud jusqu'en mai 2000.

C'est dans le chaos de la guerre civile libanaise que la milice musulmane chiite Hezbollah a vu le jour.

Pendant ce temps, la Syrie, sous le régime de Hafez el-Assad, s'est retranchée dans la politique libanaise, faisant du Liban un État fantoche, le Hezbollah servant de partenaire junior. Pendant cette période, la Syrie avait plus de 30 000 soldats stationnés dans tout le pays.

«Je me souviens très bien de cette époque», a déclaré à Arab News Walid Saadi, un retraité libanais de 67 ans qui a vécu la guerre civile. «On avait l'impression de ne pas vivre au Liban, mais en Syrie.»

«Dans les années 90, l'armée syrienne disposait d'une puissance redoutable, supérieure à celle de l'armée libanaise. Les soldats syriens se déchaînaient dans les villes et vous ne pouviez pas oser leur dire quoi que ce soit. Tout ce que la Syrie voulait, le Liban le servait», a-t-il éclairci.

Selon Saadi, bien que le pays ait connu une période de paix relative et de stabilité économique dans les années 1990 et au début des années 2000, la génération plus âgée a continué à éprouver un sentiment d'humiliation et de soumission face à la présence syrienne.

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Le Hezbollah et les forces israéliennes échangent des tirs à la frontière libanaise. (Photo, AFP)

Saadi a poursuivi: «Beaucoup de personnes ont disparu pendant la guerre civile, beaucoup ont été enlevés par les forces syriennes. Il est impossible de demander où elles se trouvent. Même si vous le vouliez, vous n'obtiendriez aucune réponse. Le régime syrien était, et reste, brutal.»

Ce n'est qu'après l'assassinat, en 2005, du Premier ministre Rafic Hariri, qui critiquait ouvertement le régime syrien, que la Syrie a officiellement retiré ses forces, mais seulement sous l'effet d'une intense pression internationale.

Depuis lors, le pouvoir du régime syrien a considérablement diminué en raison de sa propre guerre civile, qui a débuté en 2011. Le régime du président Bachar el-Assad n'est plus qu'un vassal de ses derniers bailleurs de fonds internationaux, la Russie et l'Iran.

Aujourd'hui, alors qu'Israël poursuit son opération militaire contre le Hamas dans la bande de Gaza, la société libanaise et la communauté internationale craignent que le Hezbollah n'exploite la crise en transformant le Liban en champ de bataille entre Israël et l'Iran.

Dans un discours prononcé le 5 janvier, le deuxième depuis la mort d’Al-Arouri, Nasrallah, chef du Hezbollah, a déclaré que «la décision est maintenant entre les mains du champ de bataille» et qu'une réponse adéquate sera «sans limites».

«La réponse est inévitable», a-t-il averti lors du discours retransmis en direct. «Nous ne pouvons pas rester silencieux face à une violation de cette ampleur, car cela signifierait que le Liban tout entier serait exposé.»

Toutefois, les analystes soupçonnent le Hezbollah de préférer éviter une guerre avec Israël, quelles que soient ses sympathies pour le Hamas et les Palestiniens qui souffrent à Gaza, en choisissant plutôt de préserver son stock d'armes comme moyen de dissuasion contre toute attaque israélienne potentielle contre l'Iran.

«Le Hezbollah souhaite vraiment maintenir le statu quo actuel et éviter une guerre totale avec Israël», a estimé Firas Maksad, chercheur principal au Middle East Institute et professeur adjoint à l'Elliott School of International Affairs de l'université George Washington, à NPR le 7 janvier.

«Le statu quo actuel convient très bien au Hezbollah, car il revient à une guerre asymétrique, une guerre de ‘zone grise ‘, diraient certains, qui lui permet de harceler Israël de l'autre côté de la frontière, de montrer son soutien au Hamas et aux Palestiniens en forçant Israël à redéployer et à recentrer des centaines de milliers de soldats de Gaza vers la frontière nord, tout en restant à l'écart d'une guerre totale qui pourrait être en faveur d'Israël», a-t-il précisé.

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Une image de la chaîne de télévision Al-Manar du Hezbollah, prise le 5 janvier 2024, montre le chef du mouvement chiite libanais Hezbollah Hassan Nasrallah prononçant un discours télévisé, avec une photo du chef adjoint du Hamas tué, Saleh al-Aruri, à sa gauche. (Photo, AFP)

Israël est également largement considéré comme voulant éviter d'ouvrir un front supplémentaire dans la guerre qui pourrait exposer ses villes au redoutable arsenal de missiles du Hezbollah.

Cependant, certains membres du gouvernement israélien estiment que le Hezbollah représente une menace trop importante pour la sécurité nationale d'Israël pour qu'on puisse le laisser tranquille indéfiniment, ce qui rend le conflit tout à fait possible une fois que le Hamas aura été vaincu dans la bande de Gaza.

Dans une analyse publiée le 2 janvier, Yezid Sayigh, chercheur principal au Malcolm H. Kerr Carnegie Middle East Center à Beyrouth, a déclaré qu'il était peu probable qu'Israël prenne le risque de compromettre son opération à Gaza en passant à l'offensive contre le Hezbollah.

Il a ajouté que même si de nombreux membres de l'establishment israélien «partagent le désir d'éliminer le Hezbollah en tant que menace militaire puissante, ils éviteront probablement d'ouvrir un deuxième front, au nord, s'il existe un risque que cela puisse entraver leur capacité à ‘finir le travail’ à Gaza.»

«L'élargissement de la guerre de Gaza en une guerre régionale − même si elle se limite au Liban − pourrait inciter les gouvernements américain et européen à une diplomatie plus active, ce qui pourrait potentiellement restreindre la liberté d'action militaire d'Israël à Gaza et limiter ses options pour la phase d'après-conflit dans cette région», a-t-il expliqué.

Néanmoins, avec une entité hostile à sa porte, Israël pourrait se sentir obligé de prendre des mesures contre le Hezbollah.

«Le statu quo actuel, s'il convient au Hezbollah et à l'Iran, comme je l'ai dit, ne convient pas aux Israéliens», a signalé Maksad à NPR.

Il a ajouté: «Les Israéliens ont environ 75 000 ou 80 000 citoyens qui ont quitté le nord du pays de peur que le Hezbollah, bien plus puissant que le Hamas, ne leur fasse ce que le Hamas a fait dans le sud d'Israël. Et ils ne sont pas prêts à revenir tant que cette question n'est pas réglée.»

«Israël exige donc que le Hezbollah retire ses forces, au moins ses troupes d'élite, de cette frontière, faute de quoi il menace de faire la guerre», a-t-il indiqué.

Même si une guerre totale entre Israël et le Hezbollah est évitée, la posture de Nasrallah et les attaques transfrontalières de la milice ont suffi à saper et à délégitimer la souveraineté de l'État libanais.

Pour les citoyens libanais comme Saadi, cela signifie, en l'absence d'un gouvernement opérationnel, la poursuite de la paralysie politique, du déclin institutionnel et des difficultés économiques du pays.

«Ce n'est plus le nôtre, c'est celui de l'Iran maintenant», a déclaré Saadi à propos de son pays. «Nous n'avons pas goûté à la souveraineté depuis notre création, toujours ballotés d'une puissance à l'autre, depuis les Français jusqu'à l'Iran.»

«L'espoir est vain, mais je ne peux m'empêcher d'espérer que le Hezbollah fera passer les intérêts du Liban avant ceux de son maître, l'Iran, et nous épargnera une guerre à laquelle nous ne survivrons pas», a-t-il soutenu.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La solution à deux États, "clé de la stabilité régionale", déclare le ministre saoudien des Affaires étrangères à l’ONU

Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
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  • Le prince Faisal a déclaré que la paix régionale doit commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien
  • Le prince Faisal affirme qu'aucune relation ne sera établie avec Israël avant la création de l'État palestinien

NEW YORK: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal ben Farhane, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à deux États dans le cadre du conflit israélo-palestinien constituait « la clé de la stabilité régionale ».

S’exprimant à l’ouverture d’une conférence internationale de haut niveau sur le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en œuvre de la solution à deux États, qui s’est tenue lundi au siège des Nations Unies, Faisal ben Farhane a souligné :

« Le Royaume considère que la solution à deux États est essentielle à la stabilité régionale. La conférence de New York constitue une étape charnière vers la concrétisation de cette solution. »

Faisal ben Farhane a réaffirmé que la paix dans la région devait commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien. Il a salué l’intention du président français Emmanuel Macron de reconnaître officiellement un État palestinien en septembre.

« Assurer la sécurité, la stabilité et la prospérité pour tous les peuples de la région passe d’abord par la justice envers le peuple palestinien, en lui permettant d’exercer ses droits légitimes, au premier rang desquels la création d’un État indépendant dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale », a-t-il déclaré.

Il a présenté l’Initiative de paix arabe comme le cadre fondamental pour toute solution juste et globale.

Le ministre a également appelé à une cessation immédiate de la catastrophe humanitaire à Gaza, et a confirmé que l’Arabie saoudite et la France avaient facilité le transfert de 300 millions de dollars de la Banque mondiale vers la Palestine.

Faisal ben Farhane a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts auprès de plusieurs pays afin d’obtenir une reconnaissance internationale de l’État de Palestine.

Il a catégoriquement rejeté toute idée de conditionner cette reconnaissance à un veto israélien, et a réaffirmé qu’aucune relation ne serait établie avec Israël avant la création d’un État palestinien.

Le ministre a exprimé son soutien aux efforts de réforme de l’Autorité palestinienne, et a noté que le président américain Donald Trump pourrait jouer un rôle majeur dans la résolution des conflits régionaux.

Faisal ben Farhane a également annoncé la signature, prévue mardi, de plusieurs protocoles d’accord avec différents secteurs palestiniens, dans le but de les renforcer.

Il a conclu en soulignant l’importance de maintenir l’élan diplomatique et la coordination internationale pour parvenir à une solution à deux États viable et pacifique.

Le coprésident de la conférence, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, a abondé dans le même sens, déclarant à la presse que d'autres pays pourraient reconnaître la Palestine dans les mois à venir.

« La France affirme le droit du peuple palestinien à la souveraineté sur ses terres », a-t-il affirmé.

Il a ajouté : « D’autres États pourraient reconnaître la Palestine dès septembre. La conférence sur la solution à deux États constitue une étape décisive dans sa mise en œuvre. Des engagements historiques seront pris. Le ciblage des civils à Gaza est inacceptable ; la guerre dans la bande dure depuis trop longtemps et doit cesser. »

Il a insisté sur le rôle de la communauté internationale pour transformer ce cadre en réalité concrète.

« Nous devons œuvrer pour faire de la solution à deux États une réalité tangible », a-t-il déclaré. « Qui répond aux aspirations légitimes du peuple palestinien. Nous avons enclenché une dynamique irréversible vers une solution politique au Moyen-Orient. »

Lors de la première session, le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa a salué la tenue de la conférence, qu’il a qualifiée d’opportunité cruciale pour la paix.

« La solution à deux États est une opportunité historique pour toutes les parties », a-t-il déclaré. « Nous sommes reconnaissants à l’Arabie saoudite et à la France pour avoir organisé cette conférence historique. »

Il a ajouté que la conférence envoyait un message clair de soutien international au peuple palestinien :

« La conférence sur la solution à deux États confirme au peuple palestinien que le monde est à ses côtés. »

Mohammad Mustafa a également appelé à l’unité politique entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, exhortant le Hamas à déposer les armes en faveur d’un contrôle par l’Autorité palestinienne :

« Nous devons œuvrer à l’unification de la Cisjordanie et de Gaza. Nous appelons le Hamas à remettre ses armes à l’Autorité palestinienne », a-t-il déclaré.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com