Japon : nouvelle collision au sol de deux avions, mais pas de victime

Deux avions appartenant à Korean Air Lines et Cathay Pacific Airways ont coupé leurs ailes mardi à l'aéroport de New Chitose, sur l'île d'Hokkaido, au nord du Japon, dans des conditions hivernales, a déclaré un responsable de Korean Air (Photo, AFP).
Deux avions appartenant à Korean Air Lines et Cathay Pacific Airways ont coupé leurs ailes mardi à l'aéroport de New Chitose, sur l'île d'Hokkaido, au nord du Japon, dans des conditions hivernales, a déclaré un responsable de Korean Air (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 16 janvier 2024

Japon : nouvelle collision au sol de deux avions, mais pas de victime

  • Cathay Pacific a indiqué qu'un de ses appareils stationné à l'aéroport Shin-Chitose avait été «heurté par un A330 de Korean Air qui circulait au sol»
  • Elle a précisé qu'il n'y avait ni passagers ni personnels à bord de son avion

TOKYO: Un avion de Korean Air a "heurté" un appareil vide de la Cathay Pacific au sol mardi à l'aéroport de Sapporo, dans le nord du Japon, sans faire de blessés, deux semaines après un accident similaire meurtrier à Tokyo.

Dans un communiqué, la compagnie aérienne hongkongaise Cathay Pacific a indiqué qu'un de ses appareils stationné à l'aéroport Shin-Chitose avait été "heurté par un A330 de Korean Air qui circulait au sol". Elle a précisé qu'il n'y avait ni passagers ni personnels à bord de son avion.

De son côté, Korean Air a assuré, dans un communiqué distinct, que personne n'avait été blessé à bord de son A330 en partance pour Seoul Incheon, où avaient pris place 276 passagers et 13 membres d'équipage.

A 17H35 (08H35 GMT), "un appareil de Korean Air est entré en contact avec un avion de Cathay durant une marche arrière à l'aéroport Shin-Chitose quand un véhicule de manutention au sol d'une tierce partie a dérapé en raison d'importantes chutes de neige", a expliqué la compagnie sud-coréenne.

Hokkaido a été frappée par un front froid ces derniers jours avec des avertissements de fortes chutes de neige émis dans plusieurs villes. Selon certaines informations, 46 vols ont été annulés mardi en raison de fortes chutes de neige.

"Il n'y a pas eu de blessés et la compagnie coopère avec toutes les autorités compétentes", a-t-elle ajouté.

Ni Cathay ni la Korean Air n'ont estimé le montant des dégâts occasionnés. Les deux transporteurs ont simplement précisé que leurs passagers respectifs seraient transférés à bord d'autres appareils.

Contrôles accrus 

L'opérateur Hokkaido Airports n'a pu être joint pour commenter l'accident, lequel, selon la chaîne de télévision Hokkaido Cultural Broadcasting, n'a pas engendré de fuite de carburant.

Cet incident sur l'île d'Hokkaido, survient deux semaines après une collision au sol, le 2 janvier, entre un Airbus A350-900 de Japan Airlines et un plus petit appareil des garde-côtes nippons. La collision s'est produite à l'atterrissage de l'avion de la JAL à Tokyo-Haneda (île d'Honshu), d'où celui des garde-côtes devait décoller.

Les 379 personnes à bord de l'appareil de Japan Airlines ont pu en sortir avant qu'il ne soit englouti par les flammes. Mais cinq des six personnes à bord du petit avion sont mortes.

A la suite de cet accident, le gouvernement japonais a annoncé la semaine dernière avoir renforcé ses procédures de contrôle du trafic aérien. "L'une de mes missions les plus importantes est de restaurer la confiance dans l'aviation (civile, NDLR) et les transports publics", a déclaré le ministre des Transports Tetsuo Saito.

En vertu des nouvelles procédures, un membre du personnel doit constamment contrôler un système de surveillance qui alerte les tours de contrôle en cas d’incursions sur les pistes.

Par ailleurs, pour éviter les malentendus, les contrôleurs ne doivent pas dire aux avions à quelle place ils sont dans la file d'attente pour le décollage.

Une transcription des communications du 2 janvier publiée par le ministère suggère que l’avion de la JAL a été autorisé à atterrir, mais que l’avion des garde-côtes a reçu l’ordre de s’arrêter avant la piste. Les contrôleurs ont dit à l’avion des garde-côtes qu’il était "n°1", soit le prochain dans la file d’attente pour le décollage.

Mais le pilote des garde-côtes, le seul survivant, aurait déclaré qu’il croyait avoir l’autorisation de se déplacer sur la piste, où son avion est resté environ 40 secondes avant le crash.

Au cours de la décennie écoulée, au moins 23 "incidents sérieux" posant des risques de collision au sol ont été enregistrés dans les aéroports japonais selon le journal Asahi.


L'UE appelle les 27 à scruter les investissements des entreprises à l'étranger pour endiguer les fuites de technologies

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  • La Commission européenne a recommandé aux États membres de l'UEd'examiner les risques d'investissements étrangers de leurs entreprises, craignant des fuites de technologies
  • Bruxelles recommande aux Vingt-Sept de « réexaminer » les « risques pour la sécurité économique » des transactions entre les entreprises européennes et celles de « pays tiers »

BRUXELLES : La Commission européenne a recommandé mercredi aux États membres de l'UE d'examiner les risques d'investissements étrangers de leurs entreprises, craignant des fuites de technologies dans trois secteurs clés : les semi-conducteurs, l'intelligence artificielle et le quantique.

Bruxelles recommande aux Vingt-Sept de « réexaminer » les « risques pour la sécurité économique » des transactions entre les entreprises européennes et celles de « pays tiers » dans ces trois domaines.

La Commission ne mentionne pas l'invasion russe en Ukraine, la concurrence de la Chine ou l'arrivée au pouvoir de Donald Trump aux États-Unis, mais le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, évoque le contexte « géopolitique » et les « risques potentiels » qu'il peut entraîner.

« L'objectif est d'empêcher les investissements sortants de l'UE d'avoir une incidence négative sur la sécurité économique de l'Union en veillant à ce que des technologies et un savoir-faire essentiels ne tombent pas entre de mauvaises mains », a expliqué la Commission.

Le réexamen demandé par Bruxelles « doit durer 15 mois et couvrir les transactions en cours et passées, en remontant jusqu'au 1^(er) janvier 2021 ».

Les États membres sont invités à fournir un premier rapport d'avancement pour le 15 juillet, puis un rapport complet sur les risques identifiés pour le 31 mars 2026.

La souveraineté industrielle est au cœur du nouveau mandat de l'exécutif européen, dans le sillage du rapport de Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne (BCE) et ancien Premier ministre italien, qui doit être publié en 2024.

L'Europe accuse un retard économique par rapport aux États-Unis et accroît sa dépendance envers la Chine, a-t-il mis en garde.


Accords commerciaux et méga-projets d'infrastructures entre l'Irak et le Royaume-Uni

Le Premier ministre britannique Keir Starmer (G) serre la main du Premier ministre irakien Mohammed Shia al-Sudani au 10 Downing Street, dans le centre de Londres, le 14 janvier 2025, avant leur rencontre. (AFP)
Le Premier ministre britannique Keir Starmer (G) serre la main du Premier ministre irakien Mohammed Shia al-Sudani au 10 Downing Street, dans le centre de Londres, le 14 janvier 2025, avant leur rencontre. (AFP)
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  • Méga-projets de 12,3 milliards de livres sterling, partenariat de défense "stratégique": la visite au Royaume-Uni du Premier ministre irakien Mohamed Chia al-Soudani a été marquée mardi par une série d'accords
  • Un consortium emmené par le Royaume-Uni sera chargé d'un projet d'une valeur de 5,3 milliards de livres pour fournir une eau propre et améliorer l'irrigation dans le sud et l'ouest

LONDRES: Méga-projets de 12,3 milliards de livres sterling, partenariat de défense "stratégique": la visite au Royaume-Uni du Premier ministre irakien Mohamed Chia al-Soudani a été marquée mardi par une série d'accords illustrant la volonté des deux pays de consolider leurs relations.

Le chef du gouvernement irakien, porté au pouvoir par une coalition de partis pro-Iran, a rencontré mardi matin le roi Charles III avant de s'entretenir avec le Premier ministre britannique Keir Starmer.

Les deux dirigeants ont "approuvé un ensemble d'accords commerciaux à hauteur de 12,3 milliards de livres sterling" (plus de 14 milliards d'euros), d'après un communiqué commun. De quoi multiplier par dix les échanges par rapport à l'an dernier, selon Downing Street.

Ils portent notamment sur plusieurs méga-projets d'infrastructures dans les domaines de l'énergie, des télécoms, de la défense mais aussi de la fourniture d'eau potable et du traitement des eaux usées.

Un projet vise la réhabilitation de la base aérienne d'Al-Qayyarah, afin d'"apporter à l'Irak une capacité de défense aérienne pour le nord et l'ouest" du pays.

Un consortium emmené par le Royaume-Uni sera chargé d'un projet d'une valeur de 5,3 milliards de livres pour fournir une eau propre et améliorer l'irrigation dans le sud et l'ouest, "améliorant les conditions de vie de millions d'Irakiens".

- "Nouvelle ère de coopération sécuritaire" -

La visite de trois jours de M. Soudani intervient dans un contexte régional fragile au Moyen-Orient, alimenté par la guerre à Gaza, une trêve fragile au Liban, mais aussi le retour prochain à la Maison Blanche de Donald Trump, artisan d'une politique de "pression maximale" envers l'Iran durant son premier mandat.

Allié de Téhéran et partenaire incontournable de Washington, l'Irak pratique depuis des années un exercice d'équilibriste pour préserver ses rapports avec les deux camps, tout en tentant de diversifier ses relations avec ses voisins arabes du golfe mais aussi les Occidentaux.

Les deux Premiers ministres ont signé mardi une "déclaration commune" jetant les jalons "d'une nouvelle ère de coopération sécuritaire" entre leurs deux pays.

Dans le domaine de la défense, l'Irak initie des partenariats bilatéraux avec plusieurs pays pour pouvoir amorcer dès septembre 2025 le retrait progressif des forces de la coalition internationale antijihadistes.

Cette coalition, lancée en 2014 sous la houlette de Washington pour lutter en Irak et en Syrie contre le groupe Etat islamique (EI), englobe notamment le Royaume-Uni et la France.

Cette "fin de mission" a été négociée par M. Soudani avec Washington.

Les conseillers militaires de la coalition devront commencer dès septembre 2025 à se retirer des bases de l'Irak fédéral. Une deuxième phase de retrait, qui doit débuter en septembre 2026, se fera depuis le Kurdistan autonome (nord).

- Expulsions de migrants -

Les deux dirigeants ont aussi évoqué la lutte contre l'immigration illégale, une des priorités de M. Starmer.

Les deux pays avaient dévoilé en novembre un "nouvel accord sur des retours de migrants". Une fois entériné, il doit permettre de renvoyer "rapidement" dans leur pays des migrants irakiens n'ayant pas droit de rester au Royaume-Uni, a indiqué Downing Street lundi.

Londres va aussi exporter vers Bagdad des équipements d'une valeur de 66,5 millions de livres (plus de 79 millions d'euros) pour "renforcer les frontières de l'Irak et démanteler les gangs" de passeurs.

Londres tente d'endiguer les arrivées de migrants par la Manche sur de petits bateaux. Elles sont reparties à la hausse l'an dernier, avec 36.816 personnes parvenues à rejoindre le Royaume-Uni.

Trois hommes impliqués dans un réseau de passeurs ont été interpellés au Kurdistan d'Irak, ont annoncé mardi les services de sécurité britanniques, évoquant une opération conjointe avec les forces de la région autonome.

Un des interpellés est accusé d'avoir coordonné les traversées en mer "de plus d'une dizaine d'embarcations" transportant des migrants vers la Grèce ou l'Italie, avec à bord de chaque bateau entre 60 et 70 personnes.


Au Nicaragua, 46 journalistes ont été forcés à l'exil en 2024, selon une ONG

Le président du Nicaragua Daniel Ortega (R) prononce un discours à côté du président du Venezuela Nicolas Maduro devant le palais présidentiel de Miraflores à Caracas, le 10 janvier 2025. Nicolas Maduro, au pouvoir depuis 2013, a prêté serment pour un troisième mandat malgré un tollé mondial qui a fait sortir des milliers de personnes pour protester la veille de la cérémonie (Photo AFP).
Le président du Nicaragua Daniel Ortega (R) prononce un discours à côté du président du Venezuela Nicolas Maduro devant le palais présidentiel de Miraflores à Caracas, le 10 janvier 2025. Nicolas Maduro, au pouvoir depuis 2013, a prêté serment pour un troisième mandat malgré un tollé mondial qui a fait sortir des milliers de personnes pour protester la veille de la cérémonie (Photo AFP).
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  • Quarante-six journalistes nicaraguayens ont été contraints à l'exil en 2024 et quatre d'entre eux ont été arrêtés, selon un rapport publié lundi par l'ONG Fondation pour la liberté d'expression et la démocratie (FLED).
  • « Au cours des derniers mois de 2024, le gouvernement a intensifié sa répression à l'encontre des médias et des journalistes indépendants par des disparitions forcées, des exils et des détentions arbitraires », a commenté l'ONG .

SAN JOSE, COSTA RICA : Quarante-six journalistes nicaraguayens ont été contraints à l'exil en 2024 et quatre d'entre eux ont été arrêtés, selon un rapport publié lundi par l'ONG Fondation pour la liberté d'expression et la démocratie (FLED).

Le Nicaragua est dirigé par Daniel Ortega depuis 2007. Ancien guérillero, il a déjà gouverné le pays dans les années 80.

Il est accusé par les États-Unis, l'Union européenne et plusieurs pays d'Amérique latine d'avoir instauré une autocratie au Nicaragua, où des centaines d'opposants ont été arrêtés, contraints à l'exil et déchus de leur nationalité.

« Au cours des derniers mois de 2024, le gouvernement a intensifié sa répression à l'encontre des médias et des journalistes indépendants par des disparitions forcées, des exils et des détentions arbitraires », a commenté l'ONG qui opère depuis le Costa Rica.

Depuis les manifestations antigouvernementales de 2018 qui ont fait plus de 300 morts selon l'ONU, 283 professionnels des médias ont été forcés à s'exiler « pour protéger leurs vies et celles de leurs familles », souligne la FLED dans son rapport « Presse indépendante au Nicaragua : 2024, résilience et courage face à la répression de l'État ».

Une cinquantaine de médias indépendants ou critiques du gouvernement ont depuis fermé au Nicaragua et leurs biens ont été confisqués, selon Reporters sans Frontières (RSF) et d'autres organisations internationales de presse.

Fin 2024, Daniel Ortega, âgé de 79 ans, a promulgué une révision constitutionnelle autorisant l'État à « superviser » la presse et l'Église afin qu'ils ne répondent pas à des « intérêts étrangers ».

Il a également réformé la loi sur les cyberdélits, augmentant les peines encourues et autorisant la condamnation pour des publications sur les réseaux sociaux.

Parmi les quatre journalistes arrêtés en 2024, Fabiola Tercero est détenue dans un lieu inconnu, selon le FLED. La Cour interaméricaine des droits de l'homme a demandé la libération « immédiate » de Leo Carcamo, arrêté en novembre, au même moment qu'Elsbeth D'Anda, poursuivi pour avoir dénoncé sur une chaîne de télévision locale la hausse des prix des denrées alimentaires.