Près de 80 morts dans les raids israéliens à Gaza, tirs et frappes à Khan Younès

 Des dizaines de Palestiniens ont été tués dans des frappes israéliennes jeudi dans la bande de Gaza, où l'armée a annoncé une progression de ses soldats dans la ville méridionale de Khan Younès (Photo d'illustration, AFP).
 Des dizaines de Palestiniens ont été tués dans des frappes israéliennes jeudi dans la bande de Gaza, où l'armée a annoncé une progression de ses soldats dans la ville méridionale de Khan Younès (Photo d'illustration, AFP).
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Publié le Vendredi 19 janvier 2024

Près de 80 morts dans les raids israéliens à Gaza, tirs et frappes à Khan Younès

  • L'armée a dans le même temps intensifié ses raids en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, où un homme de 27 ans a été tué par balle
  • Khan Younès est désormais l'épicentre des combats

GAZA: L'armée israélienne a bombardé intensément vendredi la bande de Gaza tuant près de 80 Palestiniens selon le Hamas, et ses soldats continuent de livrer des combats acharnés au mouvement islamiste dans la ville de Khan Younès devenue l'épicentre de la bataille.

Au quatrième mois de la guerre entre Israël et le Hamas palestinien, les risques d'une régionalisation du conflit augmentent avec des échanges de tirs quotidiens à la frontière israélo-libanaise, la multiplication des attaques des rebelles yéménites Houthis en mer Rouge et l'intensification des frappes américaines au Yémen.

Aux premières heures de vendredi, des témoins ont fait état de tirs nourris et de frappes aériennes à Khan Younès, principale ville du sud de la bande de Gaza où se cachent selon Israël de nombreux membres de la direction du Hamas, classé groupe terroriste par les Etats-Unis et l'Union européenne notamment.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, 77 Palestiniens ont péri dans les frappes israéliennes ces dernières heures dans plusieurs secteurs du territoire palestinien assiégé, y compris à Khan Younès.

Le Croissant-Rouge palestinien a évoqué "d'intenses" tirs d'artillerie dans les environs de l'hôpital local al-Amal, alors qu'un épais nuage de fumée noire s'élève au dessus de Gaza, dévastée par les bombardements incessants qui ont poussé environ 80% de la population à fuir vers l'extrême sud du territoire surpeuplé de 362km2.

Selon l'armée israélienne, sous une couverture de l'aviation et de la marine, ses troupes au sol ont progressé du nord vers le sud de la bande de Gaza, après leur entrée le 27 octobre dans le territoire palestinien à partir du sud d'Israël.

Elle a ajouté dans un communiqué que des combats et des bombardements avaient également lieu dans le nord de Gaza, où "forces aériennes et terrestres ont tué plusieurs terroristes".

Le Hamas a également fait état de combats dans le camp de réfugiés de Jabaliya et à Gaza-Ville, dans le nord.

Depuis quelques semaines, l'essentiel des combats se déroule dans le sud, principalement dans le secteur de Khan Younès, mais l'armée dit qu'elle reste confrontée à des attaques de groupes isolés du Hamas dans le nord.

«Conditions de vie inhumaines»

La guerre a été déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre dans le sud d'Israël qui a tué 1 140 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels.

Quelque 250 personnes ont été enlevées et emmenées à Gaza durant l'attaque, dont une centaine ont été libérées à la faveur d'une trêve fin novembre. Selon Israël, 132 restent détenues dont 27 seraient mortes.

En représailles, Israël a juré "d'anéantir" le Hamas. Selon le ministère de la Santé du Hamas, 24 620 personnes, en grande majorité des femmes, enfants et adolescents ont été tuées et 61 830 blessées dans les bombardements incessants israéliens et les combats à Gaza.

Les frappes ont rasé des quartiers entiers, provoqué une crise humanitaire majeure et mis hors service plus de la moitié des hôpitaux dans le territoire palestinien, auquel Israël impose un siège total depuis le 9 octobre après un blocus terrestre, aérien et maritime datant de 2007.

Le patron de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déploré un contexte sanitaire "explosif" et des "conditions de vie inhumaines" à Gaza.

Face aux appels à une trêve humanitaire, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu reste inflexible et veut poursuivre la guerre jusqu'à notamment "l'élimination des chefs terroristes" et "le retour de nos otages à la maison".

Il veut aussi selon ses mots reprendre "le contrôle sécuritaire total" de Gaza et "avoir le contrôle de la sécurité sur l'ensemble du territoire situé à l'ouest du Jourdain", ce qui "est en contradiction avec l'idée" d'un Etat palestinien.

Sa déclaration a fait ressurgir la dispute avec l'allié américain à propos de la création d'un Etat palestinien indépendant.

"Nous voyons évidemment les choses de façon différente", a lâché le porte-parole du Conseil national de sécurité John Kirby. Pour Washington, la création d'un Etat palestinien viable est nécessaire en vue d'une "véritable sécurité".

«Eruption volcanique»

"Sans un Etat palestinien indépendant, il n'y aura ni sécurité ni stabilité dans la région. La région entière est sur le bord d'une éruption volcanique en raison de politiques agressives des autorités d'occupation israéliennes", a déclaré le porte-parole du président palestinien Mahmoud Abbas.

La communauté internationale redoute déjà un débordement du conflit.

Tôt vendredi, les Houthis ont revendiqué des tirs contre un pétrolier américain, le Chem Ranger, dans le Golfe d'Aden, dernière attaque en date de ce groupe soutenu par l'Iran contre des navires marchands en "solidarité" avec Gaza.

Le commandement militaire américain au Moyen-Orient (Centcom) a confirmé des tirs contre le Chem Ranger qui n'a cependant pas été touché selon lui.

Avant cette attaque, les Etats-Unis ont lancé de nouvelles frappes, parfois menées avec le Royaume-Uni, contre des positions des Houthis au Yémen, classés à nouveau entité "terroriste" par Washington.

"La folie et l'idiotie des Etats-Unis et du Royaume-Uni ont joué contre eux: désormais aucun de leur navire ne pourra franchir une des principales voies commerciales au monde", a averti Mohammed al-Bukhaiti, un responsable des Houthis au quotidien russe Izvestia.


Le chef de la diplomatie libanaise décline une invitation de l'Iran

Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
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  • Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a refusé une invitation à se rendre en Iran, évoquant des conditions inappropriées, et a proposé une rencontre dans un pays tiers neutre
  • Ce refus intervient sur fond de pressions américaines pour désarmer le Hezbollah, soutenu par l'Iran, alors que Beyrouth insiste sur la non-ingérence dans ses affaires internes

BEYROUTH: Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a décliné mercredi une invitation de son homologue à se rendre en Iran, qui soutient le Hezbollah islamiste, et proposé une rencontre dans un pays tiers.

Le gouvernement libanais est soumis à une intense pression des Etats-Unis pour désarmer le Hezbollah, affaibli par une guerre avec Israël, alors que l'Iran a affiché son opposition à cette mesure.

Début décembre, le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi avait invité M. Raggi à se rendre à Téhéran pour évoquer "les relations bilatérales" ainsi que les "développements régionaux et internationaux", selon le ministère iranien des Affaires étrangères.

En réponse à M. Araghchi, "j'ai déclaré que je ne pouvais pas accepter son invitation à me rendre à Téhéran dans les circonstances actuelles", a annoncé mercredi M. Raggi sur X.

"Cela ne signifie pas un refus d'engager le dialogue, mais plutôt que les conditions ne sont pas propices à cette visite", a-t-il ajouté.

Il a proposé à son homologue de s'entendre pour se rencontrer "dans un pays tiers neutre", soulignant que les relations entre le Liban et l'Iran devaient être basées sur le principe de "non ingérence dans les affaires internes" de chaque pays.

L'Iran arme et finance le puissant Hezbollah, qu'une guerre a opposé à Israël d'octobre 2023 à novembre 2024.

En août, le Liban avait signifié à un haut responsable iranien, Ali Larijani, en visite à Beyrouth, son refus catégorique de "toute ingérence" dans ses affaires internes, après des critiques par Téhéran de la décision du gouvernement de désarmer le Hezbollah.

Téhéran dénonce régulièrement les frappes israéliennes qui le visent. Les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, avaient appelé en novembre à "venger" l'assassinat par Israël au Liban du chef militaire du Hezbollah, Haitham Ali Tabatabai.


L'Arabie saoudite et l'Iran réaffirment leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin

Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
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  • Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a participé mardi à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint

RIYAD : L’Arabie saoudite et l’Iran ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin lors d’une réunion tenue mardi à Téhéran.

Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a assisté à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint entre l’Arabie saoudite, l’Iran et la Chine.

Les parties saoudienne et iranienne « ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin dans son intégralité, ainsi que leur volonté de renforcer les relations de bon voisinage entre leurs pays, dans le respect de la Charte des Nations unies, de la Charte de l’Organisation de la coopération islamique et du droit international », a indiqué l’Agence de presse saoudienne dans un communiqué.

L’Arabie saoudite et l’Iran ont également salué le rôle positif continu joué par la Chine ainsi que son soutien constant à la mise en œuvre de l’Accord de Pékin.

De son côté, la Chine a réaffirmé sa disponibilité à poursuivre son soutien et à encourager les démarches entreprises par le Royaume et l’Iran pour développer leurs relations dans divers domaines.

Les trois pays ont salué les progrès continus dans les relations saoudo-iraniennes et les perspectives qu’ils offrent à tous les niveaux, a ajouté la SPA.

Les trois pays ont également appelé à une cessation immédiate des agressions israéliennes en Palestine, au Liban et en Syrie.

Ils ont en outre condamné tout acte portant atteinte à l’intégrité territoriale de l’Iran.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.