Le forum de La Mecque souligne le rôle clé de l’Arabie saoudite dans la croissance de l’industrie halal mondiale

Short Url
Publié le Vendredi 26 janvier 2024

Le forum de La Mecque souligne le rôle clé de l’Arabie saoudite dans la croissance de l’industrie halal mondiale

  • Le Fonds public d’investissement (PIF) a créé la Halal Products Development Company (HPDC), une initiative visant à faire progresser l’industrie halal mondiale
  • Le secrétaire général de la Chambre islamique de commerce et de développement a indiqué lors du forum que le marché halal était évalué entre 2 200 et 2 800 milliards de dollars

LA MECQUE: L’industrie halal mondiale est sur le point de connaître une expansion rapide, et l’Arabie saoudite devrait jouer un rôle essentiel dans le développement de produits conformes à la charia, a affirmé un ministre saoudien.

S’exprimant lors de l’édition inaugurale du Makkah Halal Forum, le ministre du Commerce saoudien, Majed ben Abdallah al-Qasabi, a relevé l’importance de la participation locale et internationale et de la signature de six accords en marge de l’événement.

Organisé au Makkah Chamber of Exhibitions and Events Center, ce forum de trois jours a accueilli plusieurs tables rondes.

«L’industrie halal est l’un des secteurs qui se développent le plus rapidement au niveau mondial. Actuellement, le marché de l’alimentation est évalué à environ 2 500 milliards de dollars (1 dollar = 0,92 euro) et devrait atteindre 5 800 milliards de dollars en 2033», a précisé M. Al-Qasabi. 

L'industrie halal est sur le point de connaître une transformation sans précédent au niveau mondial, comme l’a souligné Abdallah Saleh Kamel, président de la Chambre islamique de commerce et de développement, lors du même événement. Il a noté que le prince héritier Mohammed ben Salmane avait fait des produits halal un centre d’intérêt mondial grâce à la création de la Halal Products Development Company (HPDC) par le Fonds public d’investissement (PIF).

«C’est la première fois que nous apprenons qu’un fonds souverain a créé une entreprise spécialisée dans le développement de produits halal. Nous sommes fiers que cette société soit un partenaire stratégique du forum», a déclaré M. Kamel. 

Cette initiative vise à faire progresser l’industrie halal mondiale et à développer un système vital et flexible pour les produits halal en Arabie saoudite.

Fawaz ben Talal al-Harbi, président de la HPDC, a attiré l’attention sur l’intérêt croissant que suscitaient les produits et services halal dans le monde, les dépenses de consommation devant atteindre 5 000 milliards de dollars dans les années à venir.

Il a ajouté que différentes études montraient que le Royaume figurait parmi les principaux importateurs d’industries et de produits halal. «En outre, l’Arabie saoudite est le plus grand pays exportateur de produits halal vers les pays non musulmans, ce qui ouvre de vastes perspectives à l’industrie halal du Royaume», a indiqué M. Al-Harbi, donnant l’exemple de la création de la HPDC. 

M. Al-Harbi a expliqué que le forum visait à renforcer le secteur prometteur du halal en impliquant le secteur privé, les régulateurs et les autorités législatives afin de tirer parti des nombreuses possibilités dans ce domaine.

L’objectif est d’ouvrir des horizons prometteurs pour les jeunes, de favoriser les échanges d’opinions, de partager l’expertise et les expériences, et de présenter les pratiques les plus récentes pour le développement du secteur.

Alors que les rapports sur la taille mondiale du marché halal varient, Youssouf Khalawi, secrétaire général de la Chambre islamique de commerce et de développement, a indiqué que le marché de la nourriture et des boissons halal était évalué entre 2 200 et 2 800 milliards de dollars, avec un taux de croissance moyen d’environ 15%.

Dans une interview accordée à Arab News, M. Khalawi se dit convaincu que les statistiques publiées par les sociétés de conseil ne sont pas exactes.

ds
Youssouf Khalawi, secrétaire général de la Chambre islamique de commerce et de développement (Photo, Fournie).

«Je peux vous donner un exemple pour illustrer ça. L’ensemble de la production saoudienne est considérée comme halal, mais elle n’est pas classée dans la catégorie des aliments conformes à l’islam, tout simplement parce que la plupart des produits saoudiens ne sont pas estampillés “halal” ou n’ont pas de certification attestant qu’ils sont halal», a-t-il expliqué. «Les productions des principaux pays musulmans, comme l’Arabie saoudite, la Turquie, l’Indonésie et la Malaisie, sont halal, même si ce n’est pas indiqué sur le produit.»

Certification halal

Le secrétaire général a insisté sur l’importance des produits halal portant une étiquette certifiée, une désignation qui serait accordée sur la base de critères spécifiques afin de garantir que la charia est respectée.

«Si vous voulez faire certifier quelque chose, cela signifie qu’il faut mettre en place certaines normes. Or, jusqu’à présent, la plupart des pays musulmans ne disposent pas de normes officielles. N’importe qui peut donc créer un certificat halal et le donner à n’importe quelle société de production», indique-t-il à Arab News.

Dans des pays bien établis comme l’Arabie saoudite, ajoute-t-il, les produits qui ne sont pas certifiés conformes à la charia ne sont pas autorisés. «Les certifications permettraient d’améliorer le niveau de normalisation dans le monde entier. Nous sommes donc très satisfaits des pays qui disposent de spécifications détaillées pour le halal, comme les Émirats arabes unis, la Turquie, la Malaisie ou par exemple les Comores. Cela fera évoluer l’ensemble de l’industrie halal et en fera une industrie professionnelle», fait remarquer M. Khalawi. 

Il est convaincu que si davantage de pays accordent la priorité à cette question, l’industrie halal continuera à progresser, car «d'importants développements sont encore nécessaires dans le secteur halal pour qu’il devienne une industrie professionnelle».

Six accords conclus

Au cours du forum, six accords ont été conclus, visant à renforcer la collaboration entre les parties concernées, marquant l’inauguration d’une nouvelle phase pour l’industrie halal et jetant les bases de futures réalisations dans ce secteur.

Parmi les accords figure un mémorandum d’entente entre la HPDC et la Sinad Holding Company. Un autre mémorandum a été signé entre la HPDC et la Chambre islamique de commerce et de développement.

Un troisième accord a été conclu entre Manafae et la Fédération des chambres de commerce et d’industrie du Pakistan, et le quatrième entre Manafae et la Fédération des chambres saoudiennes.

Un accord a également été conclu entre la Islamic Chamber Halal Services Company et la Chambre indonésienne de commerce et d’industrie. Le sixième mémorandum d’entente a été signé entre le ministère de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Environnement des Comores et la société holding de la Chambre islamique de commerce et de développement.

Abdallah Saleh Kamel, de la Chambre islamique de commerce et de développement, a évoqué la profonde signification spirituelle de La Mecque pour les musulmans du monde entier. Il a par ailleurs mis l’accent sur le rôle de la ville en tant que lieu d’accueil du forum, en insistant sur son objectif d’assurer le bien-être collectif de la communauté musulmane.

M. Kamel, qui est également président du conseil d’administration de la Chambre de commerce de La Mecque, a mentionné que le forum était l’une des activités découlant de l’accord de Manafae.

L’accord tripartite entre la Chambre de commerce de La Mecque, la Chambre de commerce de Médine et la Chambre islamique de commerce, d’industrie et d’agriculture a pour objectif de transformer les deux villes en pôles pour les événements professionnels et en centre pour les investissements, profitant en fin de compte aux musulmans du monde entier.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Climat: l'UE face aux pays pétroliers et émergents, la COP30 dans l'impasse

Vue des camions de pompiers depuis l'extérieur de la COP30 à Belém au Brésil, le 20 novembre 2025, après qu'un incendie s'est déclaré dans un pavillon. (AFP)
Vue des camions de pompiers depuis l'extérieur de la COP30 à Belém au Brésil, le 20 novembre 2025, après qu'un incendie s'est déclaré dans un pavillon. (AFP)
Short Url
  • Les négociations de la COP30 à Belém sont dans l’impasse, l’Union européenne se retrouvant isolée face aux pays pétroliers et émergents qui refusent d’inscrire la sortie des énergies fossiles dans l’accord final
  • Les pays en développement exigent davantage de financements pour la transition et l’adaptation, tandis que les Européens menacent de quitter la conférence sans accord

BELEM: La conférence de l'ONU sur le climat à Belém (Brésil) est entrée en prolongation samedi, avec un face-à-face entre Union européenne d'un côté et des pays pétroliers et émergents de l'autre, en désaccord frontal.

Les négociations se sont poursuivies dans la nuit de vendredi à samedi, alors que la COP30 devait s'achever vendredi soir, après deux semaines de travaux. Où en est-on au petit matin?

"Nulle part", répond la ministre française de la Transition écologique, Monique Barbut, en arrivant à une réunion avec les Vingt-Sept tôt samedi. De nombreux négociateurs n'ont pas dormi de la nuit, alors que des parties du site à Belem commencent à être démontées.

Que doit dire la déclaration finale de cette COP30? La question divise les délégations venues jusqu'en Amazonie.

Une séance de clôture est programmée à 10h00 (13h00 GMT), mais l'horaire pourrait changer.

Pour les Européens, l'avenir passe obligatoirement par un message pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et les énergies fossiles. Celles-ci sont responsables de la grande majorité du réchauffement.

Des pays comme la Chine, la Russie, l'Arabie saoudite ou l'Inde sont désignés par la France comme menant le camp du refus.

Mais une partie du monde en développement ne soutient pas non plus la bataille contre les fossiles.

Ils expliquent que de nombreuses économies, pauvres ou émergentes, n'ont pas à l'heure actuelle les moyens d'une transition vers une consommation et une croissance moins denses en carbone, ou tout simplement de s'adapter à un climat déréglé. Ils réclament des pays les plus riches des engagements financiers supplémentaires pour aider les nations qui le sont moins.

- Européens "isolés" -

La présidence brésilienne de la conférence a consulté tout le monde vendredi sur une proposition d'accord qui ne contient plus le mot "fossiles". Et encore moins la création d'une "feuille de route" sur la sortie du pétrole, du charbon et du gaz, réclamée par au moins 80 pays européens, latino-américains ou insulaires, et soutenue par le président brésilien Lula lui-même.

L'Union européenne a évoqué vendredi la perspective de partir "sans accord". Ce serait un échec retentissant pour l'hôte, le Brésil, et pour une conférence organisée dans l'une des régions emblématiques des questions environnementales posées à la planète, l'Amazonie.

Mais cela pose un dilemme. Les Européens se retrouvent "isolés" dans leur refus du texte, selon une délégation d'un des 27. Ils hésitent sur l'attitude à adopter: claquer la porte pour marquer la gravité de la situation, ou chercher encore une conciliation par "peur (...) d'endosser la responsabilité" de l'échec du sommet.

Le projet d'accord de la présidence brésilienne demande des "efforts" pour tripler les financements pour l'adaptation des pays pauvres au changement climatique. Or les État appelés à contribuer appelés sont réticents, un an après une COP29, à Bakou, qui les a déjà engagés sur dix ans.

"Concentrons-nous sur l'essentiel: l'accès à l'énergie pour les plus pauvres, la sécurité énergétique pour tous et la durabilité énergétique pour la planète", dit à l'AFP l'Indien Arunabha Ghosh, émissaire de la COP30 pour l'Asie du Sud.

- "Nous mettre d'accord" -

Selon plusieurs observateurs et délégués interrogés par l'AFP, les débats se concentrent sur des modifications à la marge des trois principaux points de friction: l'ambition de réduction des énergies fossiles, l'aide financière due par les pays développés, et les tensions commerciales sur les taxes carbone aux frontières.

"Ceux qui doutent que la coopération soit la meilleure chose à faire pour le climat seront absolument ravis de voir qu'on n'arrive pas à nous mettre d'accord", lançait le président de la COP30, le diplomate André Corrêa do Lago.

L'idée d'une "feuille de route" pour accélérer la sortie du pétrole, du charbon et du gaz, est née de la frustration face au manque de concrétisation de l'engagement à leur abandon progressif pris à la COP28 il y a deux ans.

Peu comptaient sur le retour de cette question au menu, jusqu'à ce que le président brésilien la remette au centre du jeu au début du sommet.

Premier producteur de pétrole au monde, les États-Unis sont eux-mêmes absents de cette COP30, le président Donald Trump jugeant ces négociations inutiles.


Sept accords technologiques avec les États-Unis pour accélérer l’IA saoudienne

L'Autorité saoudienne des données et de l'intelligence artificielle a signé sept accords stratégiques avec des entreprises technologiques américaines de premier plan dans le cadre des efforts visant à accélérer la transformation numérique du Royaume et à développer ses capacités en matière d'intelligence artificielle. (SPA)
L'Autorité saoudienne des données et de l'intelligence artificielle a signé sept accords stratégiques avec des entreprises technologiques américaines de premier plan dans le cadre des efforts visant à accélérer la transformation numérique du Royaume et à développer ses capacités en matière d'intelligence artificielle. (SPA)
Short Url
  • La cérémonie de signature a été dirigée par le président de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, en marge du Forum d’investissement saoudo-américain à Washington DC

WASHINGTON : L’Autorité saoudienne des données et de l’intelligence artificielle (SDAIA) a signé sept accords stratégiques avec des entreprises technologiques américaines de premier plan dans le cadre des efforts visant à accélérer la transformation numérique du Royaume et à développer ses capacités en intelligence artificielle (IA).

Les accords ont été signés en marge du Forum d’investissement saoudo-américain à Washington DC, qui a rassemblé des hauts responsables, dignitaires, PDG et cadres de grandes entreprises saoudiennes et américaines, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

La cérémonie de signature a été dirigée par le président de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, a ajouté la SPA.

Ces accords couvrent un large spectre de collaborations visant à renforcer l’infrastructure des données, développer les compétences nationales et promouvoir l’adoption de l’IA dans des secteurs clés.

Dans le cadre d’un partenariat, Supermicro travaillera avec la SDAIA sur des solutions serveur, la conception de centres de données, des événements centrés sur l’IA, des programmes de formation et des initiatives d’apprentissage en ligne destinées à développer l’expertise locale.

Dell coopérera avec la SDAIA pour accélérer l’adoption des technologies IA grâce à l’amélioration de l’infrastructure, au transfert de connaissances et à des initiatives de renforcement des capacités nationales.

Un accord distinct avec Accenture permettra aux deux parties d’échanger leur expertise pour renforcer les capacités de leadership en IA. Le partenariat comprend le développement des infrastructures de données et d’IA, le soutien à la transformation de la main-d’œuvre et la sensibilisation du public à l’importance de l’adoption de l’IA.

La collaboration de Cisco se concentrera sur l’accélération de la transformation numérique dans le secteur public, la promotion d’initiatives IA et le développement d’environnements de centres de données évolutifs et dotés d’IA.

L’accord-cadre de la SDAIA avec Boomi renforcera l’innovation au sein de l’écosystème IA du Royaume grâce au développement de centres de données IA alimentés par la technologie Boomi, ainsi qu’à des programmes plus larges d’échange de connaissances.

SambaNova soutiendra la SDAIA à travers des événements conjoints, des camps de formation, le partage de connaissances et des campagnes de sensibilisation pour renforcer les capacités nationales en IA et en données.

Par ailleurs, GitLab explorera des opportunités conjointes dans le développement des compétences, les projets d’innovation, les solutions commerciales et l’expansion de la portée mondiale des applications IA développées en Arabie saoudite.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


BNP Paribas rehausse ses objectifs de solidité financière et bondit en Bourse

Plus ce ratio est élevé, plus une banque est capable d'absorber, grâce à son capital, des pertes liées à des crédits non honorés ou à des investissements risqués. (AFP)
Plus ce ratio est élevé, plus une banque est capable d'absorber, grâce à son capital, des pertes liées à des crédits non honorés ou à des investissements risqués. (AFP)
Short Url
  • Une banque peut améliorer ce ratio soit en augmentant ses fonds propres, par exemple en mettant en réserve ses bénéfices ou en émettant des actions, soit en réduisant ses crédits et investissements risqués
  • Les exigences de CET1 applicables aux banques françaises se situent généralement entre 9% et 10%

PARIS: Le groupe bancaire français BNP Paribas gagnait plus de 5% jeudi matin à la Bourse de Paris, après avoir annoncé qu'il visait un ratio de solvabilité supérieur d'ici 2027.

Son titre prenait 5,79% vers 08H15 GMT, à 70,93 euros, en première place d'un CAC 40 en hausse de 1,13%. BNP Paribas table désormais sur un "ratio CET1 fixé à 13% à l'horizon 2027".

Plus ce ratio est élevé, plus une banque est capable d'absorber, grâce à son capital, des pertes liées à des crédits non honorés ou à des investissements risqués.

Une banque peut améliorer ce ratio soit en augmentant ses fonds propres, par exemple en mettant en réserve ses bénéfices ou en émettant des actions, soit en réduisant ses crédits et investissements risqués.

Les exigences de CET1 applicables aux banques françaises se situent généralement entre 9% et 10%.

BNP Paribas vise aussi une amélioration "continue" de son coefficient d'exploitation, un indicateur de rentabilité qui rapporte les coûts fixes au produit net bancaire (équivalent du chiffre d'affaires pour les banques).

L'objectif est qu'il atteigne 61% en 2026 et 58% en 2028, "un engagement fort de maîtrise des coûts", selon le communiqué.

BNP Paribas souhaite par ailleurs rester "à l'écoute de [ses] actionnaires grâce à une politique de distribution attractive et disciplinée", a expliqué Jean-Laurent Bonnafé, directeur général de BNP Paribas, cité dans un communiqué.

Le groupe a aussi annoncé qu'il lancerait courant novembre son programme de rachat d'actions de 1,15 milliard d'euros, dans le cadre de sa distribution du résultat de 2025.