Riyad: une exposition rend hommage au célèbre architecte palestinien Nabil Fanous

L’interprétation d’Alia Mardini de l’œuvre de M. Fanous s’exprime à travers une tapisserie en papier habilement découpée qui crée une forme géométrique visuellement étonnante, évoquant la splendeur des structures en métal.(Photo AN).
L’interprétation d’Alia Mardini de l’œuvre de M. Fanous s’exprime à travers une tapisserie en papier habilement découpée qui crée une forme géométrique visuellement étonnante, évoquant la splendeur des structures en métal.(Photo AN).
L’architecte roumain Laurian Ghinitoiu fait partie des artistes dont les œuvres sont exposées. (Photo AN).
L’architecte roumain Laurian Ghinitoiu fait partie des artistes dont les œuvres sont exposées. (Photo AN).
L’architecte roumain Laurian Ghinitoiu fait partie des artistes dont les œuvres sont exposées. (Photo AN).
L’architecte roumain Laurian Ghinitoiu fait partie des artistes dont les œuvres sont exposées. (Photo AN).
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Publié le Vendredi 26 janvier 2024

Riyad: une exposition rend hommage au célèbre architecte palestinien Nabil Fanous

  • Il s’agit de la première exposition qui met en lumière la carrière aux multiples facettes et le dévouement de M. Fanous, qui ont fait de lui un pionnier du design
  • Elle rend hommage au talent et à la vision de l’architecte et permet aux visiteurs de découvrir ses créations à travers des interprétations artistiques

RIYAD: L’exposition Nabil Fanous, qui rend hommage à l’héritage et aux contributions si riches du regretté architecte palestinien à l’Arabie saoudite, a été inaugurée dimanche au Fenaa Alawwal, à Riyad.

M. Fanous, né en 1940, était l’un des architectes les plus prolifiques et les plus célèbres de la région arabe. Il était progressiste, alors que ses projets de conception et ses collaborations étaient reconnus à l’échelle internationale. M. Fanous a transcendé les frontières pour produire une œuvre d’une richesse inestimable dans le paysage saoudien postmoderne avant sa mort, survenue en 2017.

Il s’agit de la première exposition mettant en lumière la carrière aux multiples facettes et le dévouement de M. Fanous, qui ont fait de lui un pionnier du design. Elle rend hommage au talent et à la vision de l’architecte et permet aux visiteurs de découvrir ses créations à travers des interprétations artistiques.

Ses œuvres sont présentées dans un bâtiment qu’il a conçu, le Fenaa Alawwal, ce qui est une manière de lui rendre un hommage unique et poignant.

Initialement commandé par la Saudi Hollandi Bank en 1985, ce bâtiment est un centre culturel du quartier diplomatique de Riyad.

L’exposition comprend une sélection de conceptions architecturales uniques de M. Fanous ainsi que d’œuvres d’artistes et d’architectes inspirés par sa pratique.

Visiter l’exposition, c’est s’imprégner de l’esprit de l’artiste. En effet, chaque structure et chaque espace reflète son style et son souci du détail.

Les visiteurs ne peuvent s’empêcher de ressentir un lien profond avec l’architecte; ils mesurent son influence. Cet événement célèbre une vie consacrée à la création d’espaces qui façonnent nos vies et nous rappellent l’incidence durable d’un architecte visionnaire.

L’architecte roumain Laurian Ghinitoiu fait partie des artistes dont les œuvres sont exposées. Il travaille également dans le cinéma, la photographie et les arts plastiques.

Ses photographies replacent les bâtiments clés de M. Fanous dans le contexte dans lequel ils ont été construits.

Doté d’un grand sens de l’observation, curieux et sensible, le photographe a porté son regard au-delà des structures et a su révéler les intrigues qui se déroulent au cœur de la ville qui les encadre.

M. Ghinitoiu confie à Arab News: «Ma façon de concevoir l’architecture réside dans le fait d’examiner les éléments, mais aussi la façon dont ils sont utilisés, dans l’immobilité, à mesure que le temps s’étend dans l'espace.»

Son travail a fait le tour du monde. Il est notamment exposé aux États-Unis et en Allemagne.

M. Ghinitoiu présente les photos qu’il a prises des bâtiments en ces termes: «J’ai visité sept projets et j’ai choisi une photo de chacun d’eux dans le but de rendre, en un seul cliché, le sentiment qui se dégage de ces bâtiments.»

Il ajoute que le sous-sol du Fenaa Alawwal, où se trouve l’exposition, abritait autrefois le coffre-fort d’une banque.

«En raison de cette courbure dans la pièce auparavant sécurisée, j’ai décidé de cadrer mes photographies dans une forme concave. Cela lui donne également un effet 3D», explique M. Ghinitoiu.

L’exposition se présente comme une anthologie architecturale des réalisations de M. Fanous plutôt que comme un aperçu complet de son œuvre monumentale. Elle propose un examen approfondi d’une sélection de bâtiments, y compris ceux qui datent des débuts de l’époque d’inspiration brutaliste de l’artiste, comme le siège du Gosi, son bâtiment créé après la période d’expressionnisme moderne, mais aussi ses travaux contemporains centrés sur la matière, comme l’Institut arabe de développement urbain.

L’interprétation d’Alia Mardini de l’œuvre de M. Fanous s’exprime à travers une tapisserie en papier habilement découpée qui crée une forme géométrique visuellement étonnante, évoquant la splendeur des structures en métal.

«Chaque couche saisit l’essence de la vision architecturale de M. Fanous, mettant en valeur l’interaction entre la lumière, l’ombre et la forme», confie-t-elle à Arab News.

Cette exposition fascine par sa géométrie et son architecture. Elle offre aux spectateurs la possibilité de découvrir un mélange harmonieux d’art et de design.

L’exposition se poursuit jusqu’au 14 avril.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Jean Paul Gaultier nomme Ameni Esseibi première ambassadrice régionale de sa gamme de parfums

Ameni Esseibi, considérée comme la première mannequin grande taille au Moyen-Orient (Photo,  fournie)
Ameni Esseibi, considérée comme la première mannequin grande taille au Moyen-Orient (Photo, fournie)
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  • «Jean Paul Gaultier est plus qu’une marque pour moi», affirme-t-elle dans un communiqué
  • Ameni Esseibi a fait ses débuts internationaux en septembre 2022 en défilant pour la marque française Victor Weinsanto lors de la Fashion Week de Paris

DUBAÏ: La marque de luxe française Jean Paul Gaultier a annoncé que la mannequin tunisienne Ameni Esseibi a été nommée pour la première fois ambassadrice régionale de la gamme de parfums de la marque.

Ameni Esseibi, considérée comme la première mannequin grande taille au Moyen-Orient, a présenté le parfum emblématique Scandal de la marque dans les images de campagne, en portant divers ensembles.

Parmi ces ensembles figurait une robe bleue moulante ornée de motifs floraux roses. Sur un autre cliché, elle est vêtue d’une combinaison de la même couleur, avec des imprimés géométriques jaunes, orange, violets et roses.

Elle a également revêtu une robe noire ainsi qu’une robetransparente beige et or superposée sur une simple base noire.

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Ameni Esseibi a présenté le parfum emblématique Scandal de la marque dans les images de campagne. (Photo fournie)

«Jean Paul Gaultier est plus qu’une marque pour moi», affirme-t-elle dans un communiqué. «C’est un peu comme une famille. Son identité incarne tout ce que je représente: la rébellion, la force, l’audace, l’intrépidité, la sensualité et une touche de scandale.»

«En grandissant, le parfum préféré de ma mère était de la marque Jean Paul Gaultier, ce qui en fait un élément précieux de ma vie. Je suis très honorée d’entrer dans l’Histoire en tant que première ambassadrice arabe dans la région et cette marque fera toujours partie intégrante de ma carrière», ajoute-t-elle.

Ameni Esseibi a fait ses débuts internationaux en septembre 2022 en défilant pour la marque française Victor Weinsanto lors de la Fashion Week de Paris.

Elle a ensuite travaillé avec plusieurs marques réputées, dont H&M, et elle a figuré dans les pages de nombreuses publications.

En 2022, l’Arab Fashion Council, une organisation à but non lucratif représentant l’industrie de la mode au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, a nommé la mannequin basée à Dubaï comme ambassadrice.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Algérie: entre hockey et croquet, un jeu traditionnel pour fêter le printemps

Dans les montagnes du nord de l'Algérie, l'arrivée du printemps vient d'être fêtée avec le "thakourth", un jeu traditionnel, mélange de hockey sur gazon et de croquet, qui sert aussi à résoudre les conflits dans les villages berbères (Photo, AFP).
Dans les montagnes du nord de l'Algérie, l'arrivée du printemps vient d'être fêtée avec le "thakourth", un jeu traditionnel, mélange de hockey sur gazon et de croquet, qui sert aussi à résoudre les conflits dans les villages berbères (Photo, AFP).
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  • Ce jeu qui remonterait à l'Antiquité existe avec des variantes dans toute l'Afrique du nord, du Maroc jusqu'à la Libye
  • Il a aussi une connotation religieuse et la prière de la «Fatiha» est récitée avant chaque partie

BLIDA: Dans les montagnes du nord de l'Algérie, l'arrivée du printemps vient d'être fêtée avec le "thakourth", un jeu traditionnel, mélange de hockey sur gazon et de croquet, qui sert aussi à résoudre les conflits dans les villages berbères.

"Nous l'avons hérité de nos ancêtres, il y a longtemps. Il est pratiqué par nos tribus berbères. Nous y jouons chaque année à l'arrivée du printemps, sept fois pendant le mois de mai", raconte fièrement à l'AFP Ahmed Yettou, 22 ans, un jeune villageois.

Il se joue avec le "medjghaf", mot berbère pour désigner la crosse en bois et une balle ("thakourth") balle taillée dans le bois dur de bruyère.

Ce jeu qui remonterait à l'Antiquité existe avec des variantes dans toute l'Afrique du nord, du Maroc jusqu'à la Libye. Il a aussi une connotation religieuse et la prière de la "Fatiha" est récitée avant chaque partie.

"Ce jeu, nous l'avons appris de nos pères et grands-pères dès notre enfance. Aujourd'hui nous cherchons à le faire connaître à la nouvelle génération", confie Rabeh Zaghmim, 68 ans, un joueur de thakourth.

Extension de la nature 

"Nous préparons manuellement les +Medjghaf+, ces bâtons utilisés pour jouer (de taille différente) selon les âges et (qui restent) légers afin que tout le monde puisse jouer confortablement. Si Dieu le veut, eux (les jeunes) et leurs proches continueront à s'entraîner et à jouer", explique M. Zaghmim.

"Nous préférons les petits troncs car ils sont faciles à manipuler, contrairement aux grands", explique Omar Darbal, 50 ans, un autre joueur, qui fabrique "six ou sept balles (par saison) selon le nombre de semaines de jeu".

Le but du jeu, qui se pratique avec une équipe se trouvant à l'est d'un terrain et l'autre à l'ouest, est de ramener la balle dans le camp adverse. Il exige une grande force physique pour courir et frapper fort avec le "Medjghaf" dans la balle en bois.

Le contact direct est interdit mais il est possible de frapper la crosse de l'adversaire. Si un joueur parvient à faire s'envoler la balle et à l'attraper pour l'envoyer dans le camp adverse, son équipe marque le point. Ainsi de suite jusqu'au score de sept points.

"Ce jeu est une extension de la nature, il symbolise l'accueil et la joie à l'arrivée du printemps", souligne l’historienne et chercheuse en patrimoine, Radhia Beljedoui.

Le jeu peut aussi servir à résoudre des problèmes entre des gens "qui passent parfois un an sans se voir", souligne Omar Hamadouch, 76 ans.


Le film Everybody Loves Touda, présenté à Cannes, est un brillant exemple du travail de Nabil Ayouch

Le film Everybody Loves Touda, réalisé par Nabil Ayouch et projeté dans le cadre du festival de Cannes, raconte l’histoire d’une mère célibataire (Photo, fournie).
Le film Everybody Loves Touda, réalisé par Nabil Ayouch et projeté dans le cadre du festival de Cannes, raconte l’histoire d’une mère célibataire (Photo, fournie).
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  • La projection du film s’est terminée par une standing ovation
  • Comme les autres films de Nabil Ayouch, Everybody Loves Touda fait preuve d’un réalisme fascinant qui peut parfois sembler un peu trop dur

CANNES: Le film Everybody Loves Touda, réalisé par Nabil Ayouch et projeté dans le cadre du festival de Cannes, raconte l’histoire d’une mère célibataire, Touda (Nisrin Erradi), qui estime que «tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir».

Dans la petite ville dans laquelle elle habite, elle apporte de la musique et de la gaieté, et ses danses répandent la bonne humeur parmi son public. Cependant, elle fait bientôt l'objet d'une attention non désirée.

La projection du film s’est terminée par une standing ovation et la quatrième participation de M. Ayouch au festival a semblé susciter bien plus d'intérêt de la part du public que les années précédentes. En 2012, son drame Les Chevaux de Dieu, acclamé par la critique, a été présenté dans la section «Un certain regard», deuxième en importance après la compétition principale et largement considérée comme une plate-forme pour le cinéma expérimental. Mais Nabil Ayouch a également présenté un film dans la section «En compétition» pour la très convoitée Palme d’or : sorti en 2021, son long-métrage Haut et Fort, le premier film marocain depuis 1962 à concourir pour cette distinction, a fait sensation.

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Maryam Touzani et Nabil Ayouch lors de la séance photo du film Everybody Loves Touda au 77e festival de Cannes. (Getty Images)

Comme les autres films de Nabil Ayouch, Everybody Loves Touda fait preuve d’un réalisme fascinant qui peut parfois sembler un peu trop dur. Bien que M. Ayouch ait écrit le scénario avec Maryam Touzani (Le Bleu du caftan), afin probablement d’adoucir son histoire, Touda se caractérise par une détermination exceptionnelle. Cherchant à s’installer à Casablanca, où son fils sourd aurait une meilleure scolarité et où elle pourrait elle-même trouver de meilleures opportunités, Touda se met à chanter dans les boîtes de nuit des villages, supportant avec un sourire le regard lubrique des hommes ivres d’illusion.

Ce n’est pas la première fois que Nabil Ayouch dépeint les femmes dans des situations aussi précaires. Son film Whatever Lola Wants, sorti en 2008, raconte les épreuves d’une employée des postes à New York qui rêve de devenir danseuse orientale en Égypte. Quant à Much Loved (qui a été présenté dans la section «La Quinzaine des cinéastes»), il a déclenché un tollé en raison de son exploration de la prostitution au Maroc.

La musique du film, composée par Flemming Nordkrog, est très entraînante, mais Touda chante aussi des chansons folkloriques sur la libération et sur d’autres formes de droits de la femme. La performance captivante de l’actrice fait briller le récit: Nisrin Erradi a une présence remarquable à l’écran, ce qui rend le film particulièrement agréable à regarder.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com