Les USA franchissent le cap des 20 millions de cas de coronavirus

«Je suis plus optimiste que jamais (...) nous avons les équipes les plus efficaces au monde», avait déclaré la veille le président élu Joe Biden qui prendra ses fonctions le 20 janvier (Photo, AFP).
«Je suis plus optimiste que jamais (...) nous avons les équipes les plus efficaces au monde», avait déclaré la veille le président élu Joe Biden qui prendra ses fonctions le 20 janvier (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 02 janvier 2021

Les USA franchissent le cap des 20 millions de cas de coronavirus

  • Seuls 2,8 millions d'Américains avaient reçu la première dose de leur vaccin contre le Covid-19, loin de l'objectif affiché par l'administration Trump, de 20 millions de personnes vaccinées d'ici la fin de l'année 2020
  • En France, le couvre-feu en vigueur dans tout le pays démarrera à 18h à partir de samedi dans une grande partie du pays où la situation sanitaire est jugée alarmante

WASHINGTON: Plus de 20 millions de cas de Covid-19 recensés aux Etats-Unis, retards dans les campagnes de vaccination dans de nombreux pays: 2021 a commencé sous de mauvais auspices, refroidissant les espoirs d'embellie en cette nouvelle année.

La flambée de l'épidémie ne donne aucun signe de ralentissement aux Etats-Unis, le pays le plus endeuillé du monde avec plus de 347 500 morts du virus.

La première puissance mondiale avait atteint la barre des 10 millions de cas détectés le 9 novembre, et le rythme des nouvelles infections s'est emballé depuis.

Ce spectaculaire rebond de l'épidémie depuis l'automne a été aggravé par les déplacements de millions d'Américains pour la grande fête familiale de Thanksgiving fin novembre et les réjouissances de fin d'année, malgré les nombreux appels des autorités à rester chez soi.

Les espoirs d'une éradication de la maladie nourris par l'arrivée des vaccins ont de leur côté été refroidis par la lenteur de la campagne de vaccination américaine, plombée par des difficultés logistiques et des hôpitaux débordés.  

Seuls 2,8 millions d'Américains avaient reçu vendredi la première dose de leur vaccin contre le Covid-19, loin de l'objectif affiché par l'administration Trump, de 20 millions de personnes vaccinées d'ici la fin de l'année. 

Un retard déploré par le président élu Joe Biden, qui s'est toutefois montré déterminé à accélérer la cadence. «Soyons clairs: l'administration Biden-Harris ne va pas ménager ses efforts pour faire en sorte que les gens soient vaccinés», a-t-il assuré vendredi.

«Je suis plus optimiste que jamais (...) nous avons les équipes les plus efficaces au monde», avait aussi déclaré la veille le démocrate qui prendra ses fonctions le 20 janvier. 

Lenteur de la vaccination

Les campagnes de vaccination font aussi l'objet de critiques en Europe. Des médecins allemands ont déploré que le personnel hospitalier ne soit pas prioritaire dans leur pays. En France, c'est la lenteur du processus qui alarme.

Une partie des difficultés tient au nombre relativement faible de commandes effectuées par l'UE pour ses 27 pays membres, avec un contrat signé seulement en novembre, plus tard que d'autres pays.

La société allemande BioNTech a expliqué prévoir d'augmenter rapidement en Europe la production de son vaccin développé avec son partenaire américain Pfizer, afin d'y combler un «manque» en l'absence d'autres vaccins approuvés.

BioNTech compte notamment faire tourner dès février une nouvelle unité de fabrication à Marburg en Allemagne.

La reine du Danemark Margrethe II, très populaire dans son pays, s'est fait vacciner vendredi. La souveraine a fêté en 2020 ses 80 ans, ce qui la plaçait dans la première cohorte des Danois pouvant bénéficier d'un vaccin.

En attendant, la pandémie a fait au moins 1 820 970 morts dans le monde pour plus de 83 millions de personnes contaminées.

En France, le couvre-feu en vigueur dans tout le pays de 20h à 6h démarrera à 18h à partir de samedi dans une grande partie du pays où la situation sanitaire est jugée particulièrement alarmante, notamment sur la Côte d'Azur.

Ce couvre-feu a été globalement respecté dans toute la France pendant la nuit du Nouvel-an, mais une immense rave-party en Bretagne (ouest) a rassemblé jusqu'à 2 500 personnes venues de tout le pays et de l'étranger et se poursuivait dans la nuit de vendredi à samedi. Le secteur a été cerné par les forces de l'ordre qui infligeaient systématiquement des amendes à toutes les personnes quittant les lieux.

La Norvège, où le taux de contamination au Covid-19 est l'un des plus faibles d'Europe, rend obligatoire à partir de samedi un test de dépistage du Covid-19 pour entrer sur son territoire.

Cette décision intervient après la découverte en Norvège de cinq cas de Covid-19 liés au nouveau variant du coronavirus apparu au Royaume-Uni et présenté par le gouvernement britannique comme plus contagieux.

Ce nouveau variant a été détecté pour la première fois cette semaine aux Etats-Unis dans le Colorado, en Californie et désormais en Floride. Mais le célèbre immunologue américain Anthony Fauci a assuré «ne pas être surpris» ni particulièrement inquiet, estimant qu'elle circulait déjà «probablement dans d'autres Etats».

La souche mutante britannique a aussi été repérée en Turquie, a annoncé vendredi le ministre turc de la Santé Fahrettin Koca, chez 15 personnes ayant récemment voyagé au Royaume-Uni. Les vols en provenance du Royaume-Uni ont été suspendus jusqu'à nouvel ordre. 


A l'ONU, l'enquêtrice en chef sur Gaza a encore espoir que les dirigeants israéliens soient un jour jugés

Navi Pillay, la présidente de la commission d'enquête indépendante de l'ONU qui a accusé cette semaine Israël de commettre un génocide à Gaza, ne perd pas espoir que les dirigeants israéliens soient un jour jugés. (AFP)
Navi Pillay, la présidente de la commission d'enquête indépendante de l'ONU qui a accusé cette semaine Israël de commettre un génocide à Gaza, ne perd pas espoir que les dirigeants israéliens soient un jour jugés. (AFP)
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  • Selon les enquêteurs, le président israélien, Isaac Herzog, le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, ont "incité à commettre un génocide"
  • Israël a "rejeté catégoriquement" ce "rapport biaisé et mensonger"

GENEVE: Navi Pillay, la présidente de la commission d'enquête indépendante de l'ONU qui a accusé cette semaine Israël de commettre un génocide à Gaza, ne perd pas espoir que les dirigeants israéliens soient un jour jugés.

"La justice est lente", a affirmé l'ancienne juge sud-africaine, dans un entretien à l'AFP.

Mais "comme l'a dit (Nelson) Mandela, cela semble toujours impossible, jusqu'à ce qu'on le fasse. Je considère qu'il n'est donc pas impossible qu'il y ait des arrestations et des procès" à l'avenir, a-t-elle ajouté.

La commission d'enquête, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU, a établi qu'Israël commet un génocide à Gaza depuis le début de la guerre déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas du 7-Octobre.

Selon les enquêteurs, le président israélien, Isaac Herzog, le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, ont "incité à commettre un génocide".

Israël a "rejeté catégoriquement" ce "rapport biaisé et mensonger".

La Cour pénale internationale (CPI) avait déjà émis des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant.

Mme Pillay reconnaît que la CPI dépend des Etats pour la mise en œuvre des mandats d'arrêt car elle n'a "ni shérif, ni forces de police".

Mais elle veut y croire, faisant une comparaison : "Je n'aurais jamais pensé que l'apartheid prendrait fin de mon vivant".

"Tellement douloureux" 

Jeune avocate d'origine indienne dans l'Afrique du Sud de l'apartheid, devenue juge et Haute-Commissaire aux droits de l'homme à l'ONU (2008-2014), Mme Pillay, 83 ans, a l'art de traiter des dossiers difficiles.

Sa carrière l'a menée des cours sud-africaines, où elle a défendu les activistes anti-apartheid et obtenu des droits cruciaux pour les prisonniers politiques, au Tribunal pénal international pour le Rwanda, en passant par la CPI.

Sa mission est des plus ardues depuis qu'elle préside, depuis sa création en 2021, la commission chargée par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU d'enquêter sur les atteintes aux droits dans les territoires palestiniens et en Israël.

Elle déplore d'avoir été qualifiée d'"antisémite" depuis et dénonce les appels sur les réseaux sociaux de ceux qui réclament que les Etats-Unis la sanctionnent, comme Washington l'a fait pour une rapporteure de l'ONU, des juges de la CPI et des ONG palestiniennes.

Mais le plus dur, pour elle et son équipe, est de visionner les vidéos provenant de Gaza.

"Nous nous inquiétons pour notre personnel. Nous les surmenons et c'est traumatisant ces vidéos", dit-elle, citant "des violences sexuelles contre les femmes" et "les médecins qui sont dénudés par l'armée".

"C'est tellement douloureux" à regarder même si "on ne peut pas comparer notre souffrance à celle de ceux qui l'ont vécue", poursuit-elle.

Alors qu'elle présidait le Tribunal pénal international pour le Rwanda, des vidéos de civils abattus ou torturés l'ont aussi "marqué à vie".

Selon elle, la comparaison entre le Rwanda et Gaza ne s'arrête pas là : "Je vois des similitudes. Ce sont les mêmes méthodes".

Du Rwanda à Gaza 

"Dans le cas du Rwanda, c'était le groupe des Tutsi qui était visé. Ici, tous les éléments de preuve montrent que c'est le groupe palestinien qui est visé", dit-elle.

Elle mentionne aussi les propos de dirigeants israéliens qui "déshumanisent" les Palestiniens en les comparant à des "animaux". Comme lors du génocide rwandais, lorsque les Tutsi étaient "traités de cafards", ce qui revient à dire qu'"il est acceptable de les tuer", dénonce-t-elle.

Mme Pillay a indiqué qu'à l'avenir la commission entendait se pencher aussi sur des crimes supposés commis par d'autres "individus", expliquant qu'une grande partie des preuves a été publiée par les soldats israéliens eux-mêmes sur les réseaux sociaux.

Elle déplore toutefois que, faute de financements, la commission n'ait pas pu encore examiner si certains Etats qui fournissent de l'armement à Israël pouvaient être considérés complices.

Un travail qu'elle laisse à son successeur. Elle quitte la commission le 3 novembre en raison de son âge et de problèmes de santé.

Avant cela, elle doit présenter un dernier rapport devant l'Assemblée générale de l'ONU à New York. "J'ai déjà un visa", confie-t-elle.


Gaza: Bruxelles propose de taxer des biens importés d'Israël dans l'UE et de sanctionner deux ministres

La Commission européenne a proposé mercredi de renchérir le coût de certaines importations en provenance d'Israël et de sanctionner deux ministres d'extrême droite du gouvernement de Benjamin Netanyahu.  "Je veux être très claire, le but n'est pas de punir Israël. Le but est d'améliorer la situation humanitaire à Gaza", a affirmé lors d'un point presse la cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas. (AFP)
La Commission européenne a proposé mercredi de renchérir le coût de certaines importations en provenance d'Israël et de sanctionner deux ministres d'extrême droite du gouvernement de Benjamin Netanyahu. "Je veux être très claire, le but n'est pas de punir Israël. Le but est d'améliorer la situation humanitaire à Gaza", a affirmé lors d'un point presse la cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas. (AFP)
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  • L'exécutif européen avait déjà proposé en août 2024 de sanctionner ces deux ministres. Une tentative vaine, faute d'accord au sein des 27 Etats membres
  • Ces sanctions pour être adoptées requièrent l'unanimité des pays de l'UE

BRUXELLES: La Commission européenne a proposé mercredi de renchérir le coût de certaines importations en provenance d'Israël et de sanctionner deux ministres d'extrême droite du gouvernement de Benjamin Netanyahu.

"Je veux être très claire, le but n'est pas de punir Israël. Le but est d'améliorer la situation humanitaire à Gaza", a affirmé lors d'un point presse la cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas.

Les mesures commerciales devraient, si elles étaient adoptées par les pays de l'UE, renchérir de quelque 227 millions d'euros le coût de certaines importations israéliennes, principalement d'origine agricole.

La Commission européenne a également proposé de sanctionner deux ministres israéliens d'extrême droite, Itamar Ben-Gvir, chargé de la Sécurité nationale, et Bezalel Smotrich chargé des Finances, selon un responsable de l'UE.

L'exécutif européen avait déjà proposé en août 2024 de sanctionner ces deux ministres. Une tentative vaine, faute d'accord au sein des 27 Etats membres. Ces sanctions pour être adoptées requièrent l'unanimité des pays de l'UE.

"Tous les États membres conviennent que la situation à Gaza est intenable. La guerre doit cesser", a toutefois plaidé mercredi Mme Kallas. Ces propositions seront sur la table des représentants des 27 Etats membres dès mercredi.

Les sanctions dans le domaine commercial ne nécessitent que la majorité qualifiée des Etats membres. Mais là encore, un accord sera difficile à obtenir, jugent des diplomates à Bruxelles.

Des mesures beaucoup moins ambitieuses, également présentées par la Commission européenne il y a quelques semaines, n'avaient pas trouvé de majorité suffisante pour être adoptées. Avait notamment fait défaut le soutien de pays comme l’Allemagne ou l'Italie.

Les exportations israéliennes vers l'UE, son premier partenaire commercial, ont atteint l'an dernier 15,9 milliards d'euros.

Seuls 37% de ces importations seraient concernés par ces sanctions, si les 27 devaient donner leur feu vert, essentiellement dans le secteur agro-alimentaire.


Trump s'en prend à des magistrats après l'assassinat de Charlie Kirk

Cette capture d'écran provenant de la diffusion en direct du tribunal de l'Utah montre Tyler Robinson, suspect dans le meurtre du militant politique Charlie Kirk, assistant à une audience à distance depuis sa cellule de prison à Provo, dans l'Utah, le 16 septembre 2025. (AFP)
Cette capture d'écran provenant de la diffusion en direct du tribunal de l'Utah montre Tyler Robinson, suspect dans le meurtre du militant politique Charlie Kirk, assistant à une audience à distance depuis sa cellule de prison à Provo, dans l'Utah, le 16 septembre 2025. (AFP)
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  • Dans le viseur du locataire de la Maison Blanche, sur son réseau Truth, se trouvent deux de ses cibles privilégiées : l'ex-procureur spécial Jack Smith, et le juge Juan Merchan qui avait présidé son procès pour des paiements cachés à une star du X
  • Donald Trump reproche à Jack Smith d'avoir ouvert il y a quelques années une enquête sur Turning Point, le mouvement créé par l'influenceur ultraconservateur américain Charlie Kirk, assassiné le 10 septembre

WASHINGTON: Le président américain Donald Trump a de nouveau stigmatisé mercredi des magistrats qui l'avaient poursuivi et jugé durant le mandat de Joe Biden, prenant prétexte du récent assassinat de l'influenceur ultraconservateur Charlie Kirk.

Dans le viseur du locataire de la Maison Blanche, sur son réseau Truth, se trouvent deux de ses cibles privilégiées : l'ex-procureur spécial Jack Smith, et le juge Juan Merchan qui avait présidé son procès pour des paiements cachés à une star du X.

Donald Trump reproche à Jack Smith d'avoir ouvert il y a quelques années une enquête sur Turning Point, le mouvement créé par l'influenceur ultraconservateur américain Charlie Kirk, assassiné le 10 septembre.

"Pourquoi le merveilleux Turning Point a-t-il été mis sous ENQUÊTE par le +Dérangé+ Jack Smith et l'administration Biden Corrompue et Incompétente ?", s'interroge Donald Trump dans un message sur Truth.

"Ils ont essayé de forcer Charlie, ainsi que de nombreuses autres personnes et mouvements, à cesser leurs activités. Ils ont instrumentalisé le ministère de la Justice contre les opposants politiques de Joe Biden, y compris MOI!", s'offusque-t-il encore.

Jack Smith, lui-même visé par une enquête administrative depuis le retour au pouvoir de Donald Trump, avait été nommé procureur spécial en 2022.

Il avait lancé des poursuites fédérales contre Donald Trump, pour tentatives illégales d'inverser les résultats de l'élection de 2020 et rétention de documents classifiés après son départ de la Maison Blanche.

Les poursuites avaient été abandonnées après la réélection de Trump, en vertu de la tradition consistant à ne pas poursuivre un président en exercice. Jack Smith avait ensuite démissionné du ministère de la Justice.

Sans jamais le citer nommément, le président Trump s'en prend également sur le réseau Truth à Juan Merchan, qui a présidé le procès Stormy Daniels. Le président avait été reconnu coupable de 34 chefs d'accusation, pour des paiements cachés de 130.000 dollars à l'ex-star du X.

Donald Trump exprime le souhait que le juge "corrompu" paie "un jour un prix très élevé pour ses actions illégales".

Depuis l'assassinat de Charlie Kirk, le camp républicain redouble de véhémence contre les démocrates et organisations progressistes, accusés de promouvoir la violence politique.

"La gauche radicale a causé des dégâts énormes au pays", a affirmé le président républicain mardi, avant son départ au Royaume-Uni. "Mais nous y remédions".

Selon le Washington Post, un élu républicain du Wisconsin a déposé une proposition de loi visant à bloquer les fonds fédéraux aux organisations employant des personnes "qui tolèrent et célèbrent la violence politique".

Le New York Times précise pour sa part que sont notamment dans le viseur l'Open Society Foundation du milliardaire George Soros ainsi que la Ford Foundation, qui toutes deux financent des organisations de gauche.