Militaires américains tués en Jordanie: Biden promet de répliquer, l'Iran réfute toute implication

Le président américain Joe Biden a imputé cette attaque à des groupes soutenus par l’Iran (Photo, AFP).
Le président américain Joe Biden a imputé cette attaque à des groupes soutenus par l’Iran (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 29 janvier 2024

Militaires américains tués en Jordanie: Biden promet de répliquer, l'Iran réfute toute implication

  • C'est la première fois que des soldats américains sont tués au Moyen-Orient depuis le début de la guerre à Gaza
  • Joe Biden a affirmé qu'à ce stade, «nous savons que cela a été mené par un groupe de combattants radicaux pro-Iran»

WASHINGTON: Trois militaires américains ont été tués et plus de 30 blessés dans une attaque au drone en Jordanie, a annoncé dimanche Washington, le président Joe Biden menaçant de représailles les auteurs et désignant des groupes pro-Iran comme responsables.

"Nous allons répondre," a-t-il lancé en marge d'un déplacement en Caroline du Sud.

C'est la première fois que des soldats américains sont tués au Moyen-Orient depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, ce qui fait craindre une escalade des tensions encore plus grande dans la région.

"Aujourd'hui, l'Amérique a le coeur lourd. La nuit dernière, trois militaires américains ont été tués, et plusieurs blessés dans une attaque de drone sur nos forces basées dans le nord-est de la Jordanie", a déclaré le président américain dans un communiqué.
"Nous savons que cela a été mené par des groupes de combattants radicaux soutenus par l'Iran opérant en Syrie et en Irak", a dit Joe Biden. "N'ayez aucun doute: nous allons faire rendre des comptes à tous les responsables, au moment et de la manière que nous voulons", a-t-il ajouté, le ton menaçant.

Le commandement américain pour le Moyen-Orient (Centcom) a précisé que 25 soldats ont été blessés sur cette base, près de la frontière avec la Syrie.

Revendication

En cette année électorale aux Etats-Unis, les adversaires républicains de Joe Biden n'ont pas attendu pour critiquer son bilan diplomatique, Donald Trump dénonçant dimanche "la faiblesse, l'abandon" du démocrate sur ce dossier.

Le porte-parole du gouvernement jordanien, Muhannad Mubaidin, a de son côté condamné "l'attaque terroriste qui a visé une position avancée à la frontière avec la Syrie", frappant des troupes américaines "qui coopèrent avec la Jordanie pour faire face au terrorisme et sécuriser la frontière." Il a affirmé qu'aucun soldat jordanien n'a été blessé ou tué.

Sur son compte Telegram, la "Résistance islamique en Irak", nébuleuse de combattants issus de groupes armés pro-Iran, a de son côté revendiqué des "attaques menées dimanche à l'aube avec des drones" contre trois bases en territoire syrien, dont celles d'Al-Tanf et de Rukban, toutes proches du point où se rejoignent Irak, Syrie et Jordanie.

Sami Abou Zahri, un porte-parole du Hamas, a déclaré que la mort des trois soldats "est un message à l'administration américaine": "la poursuite de l'agression américano-sioniste à Gaza fait risquer une explosion régionale".

Déflagration régionale 

Ces décès militaires américains interviennent dans un contexte éruptif: à la guerre à Gaza se sont en effet ajoutées de multiples frappes et attaques entre, d'un côté, l'Iran et ses alliés régionaux, et de l'autre Israël, les Etats-Unis et leurs partenaires.

Depuis la mi-octobre, plus de 150 frappes de drones ou tirs de roquettes ont visé les soldats américains et ceux de la coalition, en Irak et en Syrie. Elles sont généralement revendiquées par la "Résistance islamique en Irak". Washington avait jusqu'ici répondu par des frappes ciblées en Irak.

Plus au sud, les Houthis, qui visent depuis plusieurs mois le trafic maritime international au large du Yémen, ont également été la cible de frappes américaines depuis début janvier.

Par ailleurs, Israël a intensifié ses frappes contre le régime syrien et les groupes pro-iraniens dans ce pays. Israël fait aussi face, à sa frontière nord, à des échanges réguliers de tirs avec le Hezbollah libanais, très proche de l'Iran.

Tôt lundi, un jeune Palestinien de 21 ans a été touché à l'abdomen par des tirs de l'armée israélienne près du village d'Al-Yamoun à l'ouest de Jénine en Cisjordanie, avant de décéder des suites de ses blessures dans la clinique où il avait été conduit, ont annoncé des sources médicales à l'AFP.

Au moins 140 personnes ont été tués la nuit dernière dans la bande de Gaza, a annoncé le ministère de la Santé du Hamas, affirmant que l'armée israélienne poursuivait lundi ses bombardements contre des hôpitaux de la localité de Khan Younès où se concentrent les combats.

La guerre à Gaza a été déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël le 7 octobre, qui a entraîné la mort d'environ 1.140 personnes en Israël, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens.

En riposte, Israël a lancé une vaste opération militaire à Gaza, qui a fait 26.422 morts, en grande majorité des femmes, enfants et adolescents, selon le dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas.


Sommet à Doha pour discuter de la riposte arabo-islamique à l’attaque israélienne contre le Qatar

Une photo prise le 15 octobre 2022 montre une vue de la ligne d'horizon de la capitale qatarie Doha. (AFP)
Une photo prise le 15 octobre 2022 montre une vue de la ligne d'horizon de la capitale qatarie Doha. (AFP)
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  • Un sommet arabo-islamique extraordinaire discutera de l’attaque israélienne contre l’État du Qatar ciblant des hauts responsables du Hamas

DUBAÏ : Le ministère des Affaires étrangères du Qatar a déclaré samedi qu’un sommet arabo-islamique d’urgence, qui se tiendra dans la capitale Doha, discutera d’un projet de résolution concernant l’attaque israélienne contre l’État du Golfe, selon l’Agence de presse du Qatar (QNA).

« Le sommet examinera un projet de résolution sur l’attaque israélienne contre l’État du Qatar, présenté par la réunion préparatoire des ministres des Affaires étrangères arabes et islamiques, prévue demain dimanche », a déclaré à la QNA le porte-parole du ministère, Majid ben Mohammed Al Ansari.

Le ministère avait annoncé plus tôt que Doha accueillerait un sommet arabo-islamique extraordinaire pour débattre de l’attaque israélienne contre l’État du Qatar visant des dirigeants de haut rang du Hamas.

Al Ansari a souligné que « la tenue de ce sommet arabo-islamique à ce moment précis revêt une importance particulière, car elle reflète la large solidarité arabe et islamique avec l’État du Qatar face à l’agression israélienne lâche ».

La réunion préparatoire des ministres des Affaires étrangères se tiendra dimanche. Le sommet débutera lundi.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza : Israël affirme que 250 000 habitants ont fui la ville, 32 morts dans de nouvelles frappes

Les habitants de Gaza ont déclaré que le coût du voyage vers le sud était prohibitif et qu'il n'y avait plus d'espace pour planter des tentes dans les zones désignées. (AFP)
Les habitants de Gaza ont déclaré que le coût du voyage vers le sud était prohibitif et qu'il n'y avait plus d'espace pour planter des tentes dans les zones désignées. (AFP)
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  • Plus de 250 000 habitants auraient fui Gaza-ville ces dernières semaines, selon l'armée israélienne qui multiplie les frappes et ordonne des évacuations massives, malgré les risques humanitaires
  • La guerre, déclenchée après l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, a causé plus de 64 000 morts à Gaza selon le ministère de la Santé local

Jérusalem: L'armée israélienne a affirmé samedi que plus de 250.000 habitants avaient quitté ces dernières semaines la ville de Gaza vers d'autres secteurs du territoire palestinien, après une intensification des bombardements et raids israéliens.

De son côté, la Défense civile dans la bande de Gaza a fait état de cinq Palestiniens tués depuis l'aube dans les bombardements israéliens, au lendemain de la mort selon elle d'au moins 50 personnes à travers le territoire assiégé et dévasté par 23 mois de guerre.

"Selon les estimations de l'armée, plus d'un quart du million d'habitants de la ville de Gaza l'ont quittée pour leur propre sécurité", a déclaré le porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichay Adraee, sur X.

Selon des estimations récentes de l'ONU, environ un million de Palestiniens vivent dans et autour de la ville de Gaza, la plus grande du territoire.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.

L'armée dit vouloir prendre le contrôle de Gaza-ville, qu'elle présente comme l'un des derniers bastions du mouvement islamiste palestinien Hamas.

Samedi, l'armée de l'air israélienne a largué des tracts exhortant les habitants des quartiers ouest de la ville à les évacuer, alors que la Défense civile locale a fait état de frappes aériennes continues.

"L'armée agit avec force dans votre secteur et est déterminée à démanteler et à vaincre le Hamas", pouvait-on lire dans le tract. "Pour votre sécurité, évacuez immédiatement via la rue al-Rachid vers le sud (du territoire). Vous avez été prévenus."

Les forces israéliennes ont détruit plusieurs tours d'habitation à Gaza-ville ces derniers jours, l'armée affirmant son intention d'"intensifier le rythme (de ses) frappes ciblées (...) afin de nuire aux infrastructures terroristes du Hamas (...) et réduire la menace pour (ses) troupes".

De nombreux acteurs humanitaires jugent que le déplacement une nouvelle fois de la population du nord vers le sud du territoire est impossible et dangereux.

La guerre à Gaza a été déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, qui a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des sources officielles israéliennes.

L'offensive israélienne menée en riposte à fait au moins 64.756 morts dans la bande de Gaza, selon des données du ministère de la Santé de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas. Elle a aussi dévasté le territoire palestinien et provoqué un désastre humanitaire.

L'ONU a déclaré la famine à Gaza. Israël, qui assiège le territoire, dément.


Le Liban fait état d'une personne tuée dans une frappe israélienne dans le sud

Des panaches de fumée s'élèvent après une frappe israélienne sur la colline d'Ain el-Taher dans le village de Nabatiyeh al-Faouqa, au sud du Liban, le 31 août 2025. (AFP)
Des panaches de fumée s'élèvent après une frappe israélienne sur la colline d'Ain el-Taher dans le village de Nabatiyeh al-Faouqa, au sud du Liban, le 31 août 2025. (AFP)
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  • Une personne a été tuée vendredi lors d'une attaque israélienne dans le sud du Liban, dans un contexte de raids réguliers visant le Hezbollah malgré un cessez-le-feu en vigueur depuis novembre 2024
  • Le gouvernement libanais, sous pression américaine, a chargé son armée de désarmer le Hezbollah dans le sud du pays d’ici trois mois

BEYROUTH: Le ministère libanais de la Santé a indiqué vendredi qu'une personne avait été tuée dans une frappe israélienne dans le sud, où Israël mène régulièrement des raids disant viser le Hezbollah.

"Une frappe ennemie israélienne sur la ville d'Aitaroun a tué une personne", a déclaré le ministère dans un communiqué.

L'armée israélienne continue de mener des attaques régulières au Liban, affirmant cibler des membres ou sites du Hezbollah, malgré l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin le 27 novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien.

Jeudi, le ministère de la Santé avait annoncé la mort d'une personne dans une frappe de drone israélienne dans le sud, après des attaques israéliennes lundi dans l'est du pays ayant tué cinq personnes.

Sous pression américaine et craignant une intensification des frappes israéliennes, le gouvernement libanais a ordonné le mois dernier à l'armée d'élaborer un plan visant à désarmer le Hezbollah.

Selon Beyrouth, l’armée libanaise doit achever ce désarmement d'ici trois mois en ce qui concerne la partie du sud du pays proche de la frontière avec Israël.