Un point de passage fermé à Gaza après des manifestations

Des Palestiniens déplacés font la queue devant une école des Nations Unies pour recevoir de l'aide de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 28 janvier 2024 (Photo, AFP).
Des Palestiniens déplacés font la queue devant une école des Nations Unies pour recevoir de l'aide de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 28 janvier 2024 (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 28 janvier 2024

Un point de passage fermé à Gaza après des manifestations

  • Les manifestants exigeaient que l'aide ne parvienne pas à Gaza tant que les otages ne sont pas libérés
  • «Nous ne sommes pas amis avec les Gazaouis, ils sont nos ennemis et on n'aide pas ses ennemis!»

KEREM SHALOM: Des camions acheminant de l'aide humanitaire dans le sud de la bande de Gaza depuis Israël ont dû faire demi-tour dimanche, après des manifestations en faveur de la libération des otages israéliens, a constaté l'AFP.

"Environ 200 manifestants" se sont réunis aux alentours du point de passage de Kerem Shalom, selon le Cogat, organe du ministère de la Défense israélien qui coordonne les activités civiles de l'armée dans les territoires palestiniens occupés.

L'armée a déclaré dimanche dans un communiqué que le périmètre du point de passage était désormais une "zone militaire fermée".

Les manifestants exigeaient que l'aide ne parvienne pas à Gaza tant que les otages ne sont pas libérés. Certains manifestants ont des proches encore retenus en otage, d'après le témoignage d'un d'entre eux à l'AFP.

"Nous ne voulons pas que quoi que ce soit entre à Gaza car tout ce qui arrive d'Egypte vers Gaza va directement aux terroristes", a affirmé Shoshi Strikowski, une manifestante.

"Nous ne sommes pas amis avec les Gazaouis, ils sont nos ennemis et on n'aide pas ses ennemis!", a renchéri Batia Cheremberg, venue de Bet Shemesh, à plus de 100 kilomètres, dans le centre du pays.

Seuls deux postes-frontières permettent l'acheminement d'aide dans la bande de Gaza, celui de Rafah, à la frontière avec l'Egypte, et Kerem Shalom, dans le sud d'Israël.

«Situation déjà désastreuse»

La Cour internationale de Justice de La Haye a statué vendredi qu'Israël devait faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire "urgente" vers le territoire palestinien, qui subit des bombardements depuis plus de trois mois, en sus du durcissement d'un blocus de plus de quinze ans.

La guerre dans la bande de Gaza a été déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre dans le sud d'Israël qui a entraîné la mort de 1.140 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels.

Quelque 250 personnes ont été enlevées en Israël pendant l'attaque et emmenées à Gaza, dont une centaine a été libérée fin novembre durant une trêve.

Selon les autorités israéliennes, 132 otages sont toujours détenus dans la bande de Gaza, dont 28 présumés morts.

En représailles, Israël a juré "d'anéantir" le Hamas, qui avait pris le pouvoir dans le territoire côtier en 2007. Selon le ministère de la Santé du Hamas, 26.422 personnes, en grande majorité des femmes et des mineurs, ont été tuées dans les opérations israéliennes.

Jeudi et vendredi, des manifestants israéliens s'étaient déjà rendu au point de passage de Kerem Shalom et avaient empêché les camions d'aide de franchir le terminal.

"L'impossibilité d'acheminer de la nourriture, de l'eau et de l'aide médicale aggravera la situation humanitaire déjà désastreuse", avait déploré le bureau de coordination de l'aide humanitaire de l'ONU (Ocha).

Le Cogat avait indiqué dimanche dernier que 260 camions chargés d'aide étaient entrés à Gaza, soit "le plus grand nombre (de véhicules) depuis le début de la guerre".

Mais Ocha dit pour sa part observer depuis la première quinzaine de janvier "une baisse de l'accès aux zones du nord et du centre de la bande de Gaza" pour les distributions d'aide humanitaire, en partie à cause "des retards excessifs des convois aux points de passage".


Attentat à Damas: la Turquie ne laissera pas la Syrie «entraînée dans l'instabilité», affirme Erdogan

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  • Selon le chef de l'Etat turc, "cet acte terroriste odieux", attribué par les autorités syriennes à un membre du groupe jihadiste Etat islamique (EI), vise notamment à saper "la culture du vivre ensemble et la stabilité de notre région"
  • Le groupe EI avait pris le contrôle de vastes pans des territoires syrien et irakien au début de la guerre civile syrienne, qui a éclaté en 2011, proclamant la création d'un "califat" transfrontalier en 2014

Istanbul: La Turquie, soutien des nouvelles autorités à Damas, ne laissera pas la Syrie se faire "entraîner à nouveau dans l'instabilité", a affirmé lundi le président turc Recep Tayyip Erdogan, au lendemain d'un attentat dans une église à Damas qui a fait au moins 22 morts.

"Nous ne permettrons jamais que la Syrie, pays voisin et frère, qui pour la première fois après des années d'oppression et de guerre envisage son avenir avec espoir, soit entraînée à nouveau dans l'instabilité par des groupes terroristes", a écrit M. Erdogan sur X.

Selon le chef de l'Etat turc, "cet acte terroriste odieux", attribué par les autorités syriennes à un membre du groupe jihadiste Etat islamique (EI), vise notamment à saper "la culture du vivre ensemble et la stabilité de notre région".

Le groupe EI avait pris le contrôle de vastes pans des territoires syrien et irakien au début de la guerre civile syrienne, qui a éclaté en 2011, proclamant la création d'un "califat" transfrontalier en 2014.

Les forces kurdes syriennes soutenues par les Etats-Unis l'ont vaincu en 2019, mais les jihadistes ont maintenu une présence, en particulier dans le vaste désert syrien.


Israël: les secours annoncent 23 blessés après des tirs de missiles depuis l'Iran

La police israélienne a dit être déployée sur au moins deux points d'impact, un à Haïfa (nord) et un à Ness Ziona (au sud de Tel-Aviv). (AFP)
La police israélienne a dit être déployée sur au moins deux points d'impact, un à Haïfa (nord) et un à Ness Ziona (au sud de Tel-Aviv). (AFP)
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  • Un total de 23 personnes ont été blessées dans tout le pays lors des attaques, dont "deux dans un état modéré et les autres légèrement blessées", a affirmé à des journalistes Eli Bin, chef du Magen David Adom (MDA)
  • Plus tôt dans la journée, ce service de secours avait fait état de 16 blessés, alors que les opérations se poursuivaient pour venir en aide aux victimes des frappes de la nuit

JERUSALEM: Une organisation israélienne de premiers secours a annoncé dimanche avoir pris en charge 23 blessés après des tirs de missiles depuis l'Iran, tandis que la télévision publique diffusait des images d'importants dégâts "dans le centre" d'Israël.

Un total de 23 personnes ont été blessées dans tout le pays lors des attaques, dont "deux dans un état modéré et les autres légèrement blessées", a affirmé à des journalistes Eli Bin, chef du Magen David Adom (MDA), l'équivalent israélien de la Croix-Rouge.

Plus tôt dans la journée, ce service de secours avait fait état de 16 blessés, alors que les opérations se poursuivaient pour venir en aide aux victimes des frappes de la nuit.

La chaîne publique KAN 11 a diffusé des images d'importants dégâts "dans le centre du pays", sans plus de précisions, montrant un immeuble de plusieurs étages à la façade totalement détruite et des bâtiments gravement endommagés autour.

"Plusieurs immeubles résidentiels de deux étages ont été gravement endommagés, certains se sont effondrés", a décrit un secouriste du MDA, Moti Nissan, à propos d'un des sites d'intervention de l'organisation, sans préciser lequel compte tenu des restrictions imposées par la censure militaire.

La police israélienne a dit être déployée sur au moins deux points d'impact, un à Haïfa (nord) et un à Ness Ziona (au sud de Tel-Aviv).

Israël a lancé le 13 juin une attaque d'une ampleur sans précédent sur l'Iran avec l'ambition affichée d'empêcher le pays de se doter de la bombe atomique, objectif que la République islamique a toujours nié poursuivre.

Son armée a frappé des centaines de sites militaires ou liés au programme nucléaire iranien, décapité l'état-major général des forces armées, et tué une dizaine de scientifiques du nucléaire.

Les tirs de missiles et de drones iraniens ont fait 25 morts en Israël. En Iran, les frappes israéliennes ont fait plus de 400 morts et 3.056 blessés, en majorité des civils, a indiqué samedi le ministère de la Santé.

Les Etats-Unis ont annoncé avoir frappé des sites nucléaires iraniens dans la nuit de samedi à dimanche.

Ces attaques américaines "auront des conséquences éternelles", a averti le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, affirmant que l'Iran se réservait "toutes les options pour défendre sa souveraineté, ses intérêts et son peuple".


Fermer le détroit d'Ormuz serait «extrêmement dangereux», prévient l'UE

Cette image extraite d'une vidéo fournie par le site officiel des Gardiens de la révolution iranienne via SEPAH News le 20 juillet 2019 montre des membres du Corps des Gardiens de la révolution islamique montant à bord du pétrolier battant pavillon britannique Stena Impero dans le détroit d'Ormuz. (AFP/Archives)
Cette image extraite d'une vidéo fournie par le site officiel des Gardiens de la révolution iranienne via SEPAH News le 20 juillet 2019 montre des membres du Corps des Gardiens de la révolution islamique montant à bord du pétrolier battant pavillon britannique Stena Impero dans le détroit d'Ormuz. (AFP/Archives)
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  • « Les craintes de représailles et d'escalade de la guerre sont énormes, en particulier la fermeture du détroit d'Ormuz par l'Iran, qui serait extrêmement dangereuse et n'arrangerait personne », a insisté Mme Kallas devant la presse.
  • Près de 20 % du pétrole mondial transite par ce détroit, au large des côtes iraniennes, et sa fermeture pourrait bouleverser le marché mondial et provoquer une flambée des prix. 

BRUXELLES : La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a averti lundi que la fermeture du détroit d'Ormuz par l'Iran « serait extrêmement dangereuse », rappelant que l'Union européenne appelait à une solution diplomatique et à la désescalade.

Réunis à Bruxelles, les ministres européens des Affaires étrangères se concentrent sur une solution diplomatique après les frappes américaines sans précédent contre les sites nucléaires iraniens.

« Les craintes de représailles et d'escalade de la guerre sont énormes, en particulier la fermeture du détroit d'Ormuz par l'Iran, qui serait extrêmement dangereuse et n'arrangerait personne », a insisté Mme Kallas devant la presse.

Près de 20 % du pétrole mondial transite par ce détroit, au large des côtes iraniennes, et sa fermeture pourrait bouleverser le marché mondial et provoquer une flambée des prix. 

L'UE fait appel à la diplomatie. « Nous avons eu des entretiens avec le ministre iranien Abbas Araghchi vendredi, et l'Iran s'est montré ouvert à la discussion sur le nucléaire, mais aussi sur les questions de sécurité plus larges qui affectent l'Europe. Il est donc essentiel de poursuivre ce dialogue », a exhorté Kaja Kallas.

De son côté, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a réclamé « l'arrêt des frappes » afin d'éviter une « guerre éternelle » avec l'Iran.

« Il n'y a pas de solution durable à ce problème par la voie militaire et seule la négociation permettra d'encadrer strictement de manière durable le programme nucléaire iranien », a-t-il déclaré avant la réunion avec ses homologues européens.

« L'Europe peut apporter son expérience, sa compétence et sa connaissance fine de ces questions pour ouvrir un espace de négociation conduisant à un encadrement de ces activités déstabilisatrices de l'Iran », a-t-il assuré.

La France rejette « toute tentative d'organisation d'un changement de régime par la force » en Iran, a ajouté Jean-Noël Barrot. « Il serait illusoire et dangereux de penser que l'on peut provoquer un tel changement par la force et par les bombes. »