Netanyahu défie la décision de la Cour de justice de l'ONU, l'Unrwa fragilisée pour apporter son aide aux civils

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, au centre, porte un gilet de protection et un casque alors qu'il reçoit un briefing de sécurité avec des commandants et des soldats dans le nord de la bande de Gaza, le lundi 25 décembre 2023 (Photo, AP).
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, au centre, porte un gilet de protection et un casque alors qu'il reçoit un briefing de sécurité avec des commandants et des soldats dans le nord de la bande de Gaza, le lundi 25 décembre 2023 (Photo, AP).
Short Url
Publié le Dimanche 28 janvier 2024

Netanyahu défie la décision de la Cour de justice de l'ONU, l'Unrwa fragilisée pour apporter son aide aux civils

  • Des combats meurtriers ont opposé samedi l'armée israélienne et le Hamas dans le sud de la bande de Gaza
  • La grande ville de Khan Younès, dans le sud de Gaza, considérée par Israël comme une place forte du mouvement islamiste palestinien, est désormais au coeur de la guerre déclenchée par cette attaque

GAZA: Le ministère de la santé de Gaza a fait état dimanche d'au moins 165 morts au cours des dernières 24 heures, tandis que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a contesté à la décision de la Cour internationale de justice de limiter le nombre de morts.

En réponse à la décision de la Cour de limiter les destructions lors de l'offensive militaire à Gaza, M. Netanyahou a déclaré que "nous décidons et agissons en fonction de ce qui est nécessaire pour notre sécurité".

Selon le ministère de la santé de Gaza, au moins 26 422 personnes ont été tuées depuis le début de la guerre, le 7 octobre. Un communiqué du ministère indique qu'au moins 65 087 autres personnes ont été blessées depuis le début des combats.

Tentative de médiation

La Cour internationale de justice, plus haute juridiction de l'ONU, saisie par l'Afrique du Sud, avait appelé vendredi Israël à empêcher tout acte éventuel de "génocide" à Gaza et permettre l'entrée de l'aide humanitaire. La CIJ ne dispose cependant d'aucun moyen pour faire appliquer ses décisions.

Alors que la guerre, à son 113e jour, ne connaît aucun répit, le Qatar, l'Egypte et les Etats-Unis tentent une médiation pour parvenir à une nouvelle trêve, qui inclurait la libération d'otages et de prisonniers palestiniens.

Quelque 250 personnes ont été enlevées en Israël pendant l'attaque du 7 octobre et emmenées à Gaza, dont une centaine libérées fin novembre durant une trêve. Selon les autorités israéliennes, 132 otages sont toujours détenus dans la bande de Gaza, dont 28 présumés morts.

Le directeur de la CIA, le service de renseignement américain, va rencontrer "dans les tout prochains jours à Paris" ses homologues israélien et égyptien, ainsi que le Premier ministre qatari, pour tenter de conclure un accord de trêve, selon une source sécuritaire.

La grande ville de Khan Younès, dans le sud de Gaza, considérée par Israël comme une place forte du mouvement islamiste palestinien, est désormais au coeur de la guerre déclenchée par cette attaque.

Les combats s'y sont poursuivis samedi, selon des témoins, notamment aux abords des deux principaux hôpitaux, Nasser et al-Amal.

A l'hôpital Nasser, "à court de carburant, nourriture et fournitures", il reste "actuellement 350 patients et 5.000 personnes déplacées", a décrit Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), appelant de nouveau à un "cessez-le-feu immédiat".

Sept pays, dont l'Australie, le Canada, la Grande-Bretagne l'Italie et l'Allemagne ont dans la journée suspendu leur contribution à l'Unrwa, emboîtant le pas aux Etats-Unis.

Le chef de Unrwa, Philippe Lazzarini, a jugé "choquantes" ces suspensions de fonds, "en réaction à des allégations contre un petit groupe d'employés", compte tenu des mesures prises par l'agence et du fait qu'en "dépendent deux millions de personnes pour leur simple survie".

L'agence s'est séparée de plusieurs employés mis en cause et a ouvert une enquête.

«Aucun endroit sûr»

Israël veut "s'assurer" que l'Unrwa ne joue plus aucun rôle à Gaza après la guerre, a déclaré samedi son chef de la diplomatie, Israël Katz, le Hamas dénonçant des "menaces" à l'encontre de cette structure.

L'Unrwa a "besoin de soutien", pas qu'"on lui coupe" les vivres, a réagi l'Autorité palestinienne.

Au sud de Khan Younès, plus de 1,3 million de Gazaouis déplacés sont massés à Rafah, acculés, dans des "conditions de désespoir", contre la frontière fermée avec l'Egypte, selon l'ONU.

Les rues où s'écoulent les eaux usées sont remplies de centaines de milliers de tentes, abris dérisoires contre des pluies diluviennes, selon un journaliste de l'AFP.

"Ce qui se passe n'a pas de sens. Qu'ils ouvrent les points de passage pour que nous puissions partir! Il ne reste plus rien à Gaza", déplore Hind Ahmed, une mère de famille.

"Nous ne quitterons pas Gaza, les Juifs sont venus ici et ce sont eux qui devraient partir", l'interrompt un passant, en colère.

La ville n'est pas non plus épargnée par les bombes. "Il n'y a aucun endroit sûr dans la bande de Gaza. Tout ce qui est dit est faux", témoigne Mohammed Al-Chaer, un habitant de la ville, dans son quartier dévasté.

Espagne: 20000 manifestants à Madrid contre le «génocide» à Gaza

Derrière une banderole "Stop au génocide en Palestine", la foule a brandi des drapeaux palestiniens ainsi que quelques drapeaux sud-africains au lendemain de la décision de la Cour internationale de justice (CIJ), qui a appelé Israël à "prendre toutes les mesures en son pouvoir" pour éviter un génocide à Gaza.

Les manifestants étaient 20.000, selon les chiffres de la préfecture de Madrid.

Parmi les slogans scandés par les manifestants, "Où sont les sanctions pour Israël?" ou encore "Israël assassine, l'Europe sponsorise", a constaté une journaliste de l'AFPTV.

De nombreux participants avaient une pancarte "Boycott Israël" ou "Israël génocidaire".

UNRWA

Israël a promis samedi d'en finir avec cette agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont huit  pays ont depuis vendredi suspendu le financement, après des accusations israéliennes selon lesquelles des employés auraient été impliqués dans l'attaque sanglante du Hamas sur le sol israélien.

Plusieurs milliers de personnes ont par ailleurs participé samedi soir à des rassemblements en Israël, notamment dans le centre de Tel-Aviv, pour demander le retour des otages et la démission du gouvernement en vue de la tenue d'élections.

Mais dans une allocution télévisée, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a de nouveau martelé sa détermination: "si nous n'éliminons pas les terroristes du Hamas (...) le prochain massacre n'est qu'une question de temps", a-t-il affirmé.


Lors d'une cérémonie en Irak, les premiers combattants kurdes du PKK ont brûlé leurs armes

Une trentaine de combattants kurdes du PKK, le Parti des Travailleurs du Kurdistan en guerre contre Ankara depuis quatre décennies, ont entamé vendredi en Irak le début d'un désarmement censé mettre fin à quatre décennies de violences. (Reuters)
Une trentaine de combattants kurdes du PKK, le Parti des Travailleurs du Kurdistan en guerre contre Ankara depuis quatre décennies, ont entamé vendredi en Irak le début d'un désarmement censé mettre fin à quatre décennies de violences. (Reuters)
Short Url
  • Selon une journaliste de l'AFP, quatre commandants du mouvement et leurs hommes ont déposé et brûlé leurs armes lors d'une cérémonie, vendredi matin, à 50 km à l'ouest de Souleimaniyeh, dans la région autonome du Kurdistan, dans le nord de l'Irak
  • Celle-ci s'est déroulée dans la grotte de Casene, connue pour avoir notamment abrité une imprimerie qui a publié l'un des premiers journaux kurdes, a-t-elle précisé

SOULEIMANIYEH: Une trentaine de combattants kurdes du PKK, le Parti des Travailleurs du Kurdistan en guerre contre Ankara depuis quatre décennies, ont entamé vendredi en Irak le début d'un désarmement censé mettre fin à quatre décennies de violences.

Selon une journaliste de l'AFP, quatre commandants du mouvement et leurs hommes ont déposé et brûlé leurs armes lors d'une cérémonie, vendredi matin, à 50 km à l'ouest de Souleimaniyeh, dans la région autonome du Kurdistan, dans le nord de l'Irak.

Celle-ci s'est déroulée dans la grotte de Casene, connue pour avoir notamment abrité une imprimerie qui a publié l'un des premiers journaux kurdes, a-t-elle précisé.

Le PKK a salué une "opération historique et démocratique".

Les combattants devaient ensuite regagner les montagnes proches où ils sont basés, avait indiqué précédemment à l'AFP un responsable du PKK.

Des représentants du gouvernement autonome du Kurdistan irakien et de son président Nechirvan Barzani ont assisté aux opérations, mais il n'a pas été précisé qui avait été dépêché par Ankara, hormis des membres des services de renseignements selon les médias turcs.

Les autorités locales kurdes avaient annoncé peu avant avoir abattu deux drones à proximité des positions des forces kurdes, quelques heures avant le début des opérations.

Un processus de paix initié depuis l'automne doit permettre de tourner la page de plus de quatre décennies de violences qui ont fait au moins 40.000 morts, et résoudre la question kurde tant au niveau national que régional, selon les experts.

"Responsabilité historique" 

Le 27 février, le chef du PKK Abdullah Öcalan, 76 ans dont vingt-six en prison, a appelé le mouvement à "déposer les armes et (...) à se dissoudre", affirmant "assumer la responsabilité historique de cet appel".

Parmi un nombre restreint d'invités conviés vendredi, officiellement pour des raisons de sécurité, figurent des élus du parti turc prokurde DEM, médiateur entre le PKK et le gouvernement turc.

Pour la Turquie, comme pour ses alliés occidentaux, le PKK est considéré comme un mouvement terroriste.

C'est paradoxalement l'allié du président turc Recep Tayyip Erdogan, le chef du parti nationaliste MHP, Devlet Bahceli, qui a tendu la main à l'ennemi public, lui proposant d'appeler les combattants à renoncer à la lutte armée et à "venir s'exprimer devant le Parlement".

Mercredi, dans un message vidéo en turc, "Apo" (oncle) comme l'appellent ses fidèles, a confirmé l'imminence du désarmement.

"Je crois au pouvoir de la politique et de la paix sociale et non des armes. Et je vous appelle à mettre ce principe en pratique", insistait-il dans cette longue adresse.

Le chef de l'Etat turc a récemment exprimé sa confiance de voir "une Turquie sans terroriste", espérant que "ce processus prometteur se conclurait avec succès le plus rapidement possible, sans obstacle, ni risque de sabotage".

"Geste de bonne volonté" 

Selon un commandant du PKK, cette première cérémonie était un "geste de bonne volonté".

Abdullah Öcalan, lui, est toujours détenu sur l'île prison d'Imrali, au large d'Istanbul, et ne réclame pas d'en sortir, alors que ses commandants faisaient de sa libération un des termes de l'équation.

"La situation de notre chef, Apo, affecte le processus et le ralentit", jugeait la semaine dernière un haut responsable du PKK, Mustafa Karasu.

En refusant de lier son sort personnel à l'avenir du processus de paix, M. Öcalan "contredit les conditions posées par le Parti qui demandait son élargissement afin qu'il puisse mener à bien le processus de paix", note l'historien des mouvements kurdes Boris James.

Le chercheur relève par ailleurs l'absence "d'acteur tiers pour garantir la probité du processus" et insiste: "Une très forte défiance subsiste entre le PKK et l'Etat turc, or l'Etat a donné peu de gages" aux combattants kurdes.

Ces derniers ont régulièrement dénoncé la poursuite des bombardements turcs sur leurs positions en Irak malgré le processus en cours.

Depuis les derniers violents combats qui avaient ensanglanté la ville turque à majorité kurde de Diyarbakir (sud-est) en 2015, les combattants du PKK sont principalement restés cantonnés dans les montagnes de Qandil, en Irak, soumis également aux opérations de ratissage de l'armée turque.

 


Dix personnes secourues après l'attaque meurtrière d'un navire en mer Rouge

Après plusieurs mois d'accalmie, les Houthis ont attaqué le navire Magic Seas dimanche, dont l'équipage a été évacué par la marine émiratie, puis l'Eternity C lundi et mardi, coulant les deux bâtiments. (Reuters)
Après plusieurs mois d'accalmie, les Houthis ont attaqué le navire Magic Seas dimanche, dont l'équipage a été évacué par la marine émiratie, puis l'Eternity C lundi et mardi, coulant les deux bâtiments. (Reuters)
Short Url
  • Après plusieurs mois d'accalmie, les Houthis ont attaqué le navire Magic Seas dimanche, dont l'équipage a été évacué par la marine émiratie, puis l'Eternity C lundi et mardi, coulant les deux bâtiments
  • Trois membres d'équipage philippins et un membre grec de l'équipe de sécurité à bord du Eternity C ont été récupérés en mer dans la nuit, "portant le nombre total de personnes secourues à 10", a indiqué jeudi la mission navale de l'Union européenne sur X

DUBAI: Dix personnes ont été secourues après l'attaque d'un navire en mer Rouge par les rebelles houthis du Yémen, tandis que trois autres ont été tuées et douze sont toujours portées disparues, selon la mission européenne Aspides déployée dans la zone.

Cette attaque, l'une des plus meurtrières menées par les Houthis contre la marine marchande, marque une escalade dans cette zone maritime essentielle pour le commerce mondial, menaçant une trêve conclue en mai avec les Etats-Unis censée préserver la liberté de navigation.

Après plusieurs mois d'accalmie, les Houthis ont attaqué le navire Magic Seas dimanche, dont l'équipage a été évacué par la marine émiratie, puis l'Eternity C lundi et mardi, coulant les deux bâtiments.

Trois membres d'équipage philippins et un membre grec de l'équipe de sécurité à bord du Eternity C ont été récupérés en mer dans la nuit, "portant le nombre total de personnes secourues à 10", a indiqué jeudi la mission navale de l'Union européenne sur X.

Au total, 25 personnes se trouvaient à bord de ce vraquier battant pavillon libérien.

Mardi, Aspides avait déclaré à l'AFP que trois personnes avaient été tuées et au moins deux blessées, parmi lesquelles un électricien russe qui a perdu une jambe, lors de l'attaque menée par les rebelles yéménites.

Le sort des autres membres de l'équipage reste incertain.

Mercredi, les Houthis ont affirmé avoir "secouru" un nombre indéterminé de personnes à bord du navire et les avoir emmenés dans un " lieu sûr". L'ambassade des Etats-Unis au Yémen les a accusés d'avoir enlevé les survivants.

Les insurgés ont également diffusé une vidéo montrant une puissante explosion sur le pont du cargo, qui a ensuite coulé.

"Profonde inquiétude" 

Depuis fin 2023, les Houthis ont attaqué des dizaines de navires qu'ils estiment liés à Israël, affirmant agir par solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza, en proie aux bombardements israéliens depuis le début de la guerre le 7 octobre 2023.

Ces attaques ont contraint de nombreux armateurs à éviter la mer Rouge, par où transite 12% du commerce mondial, d'après la Chambre internationale de la marine marchande (ICS).

Les Houthis, qui contrôlent la capitale Sanaa et de larges pans du Yémen, en proie à une guerre civile depuis 2014, avaient interrompu leurs attaques maritimes cette année après un cessez-le-feu à Gaza conclu en janvier et qui a pris fin deux mois plus tard.

En mai, ces rebelles proches de l'Iran avaient averti qu'ils continueraient à s'en prendre aux navires israéliens ou liés à Israël, malgré une trêve avec les Etats-Unis qui a mis fin à des semaines de bombardements américains des cibles rebelles au Yémen.

Leur chef, Abdel Malek al-Houthi, a répété jeudi que ces opérations se poursuivront "tant que l'agression et le siège de Gaza perdureront", en affirmant que les navires visés appartiennent à des compagnies "violant l'interdiction" de se rendre en Israël.

Selon le Centre conjoint d'information maritime, géré par une coalition navale occidentale, le Magic Seas et l'Eternity C ont probablement été attaqués "en raison de précédents passages dans des ports israéliens ou de liens entre leurs propriétaires ou gestionnaires et d'autres navires ayant fréquenté Israël".

L'émissaire de l'ONU pour le Yémen, Hans Grundberg, a fait part de sa "profonde inquiétude", en déplorant des "pertes civiles, des blessés, ainsi qu'un risque potentiel de dommages environnementaux".

L'attaque contre l'Eternity C est la plus meurtrière depuis l'attaque de missile contre le navire marchand True Confidence en mars de l'année dernière, qui avait fait trois morts.

Les Houthis ont également capturé le Galaxy Leader en novembre 2023 et coulé le Rubymar, qui transportait 21.000 tonnes d'engrais, en février 2024.


Gaza: la Défense civile annonce 66 morts dont des enfants devant une clinique

La Défense civile locale a fait état de 66 morts jeudi dans les opérations militaires israéliennes à Gaza, dont 17, y compris des enfants, dans une frappe devant une clinique de Deir al-Balah où l'armée a dit avoir visé un combattant du Hamas. (AFP)
La Défense civile locale a fait état de 66 morts jeudi dans les opérations militaires israéliennes à Gaza, dont 17, y compris des enfants, dans une frappe devant une clinique de Deir al-Balah où l'armée a dit avoir visé un combattant du Hamas. (AFP)
Short Url
  • La clinique de Deir al-Balah est gérée par l'ONG humanitaire Project HOPE, qui a rapporté de son côté la mort de 15 personnes, dont dix enfants et deux femmes
  • "Les cliniques de Project HOPE sont des lieux de refuge à Gaza, où les gens amènent leurs jeunes enfants, où les femmes reçoivent des soins pendant et après leur grossesse, où l'on traite la malnutrition"

GAZA: La Défense civile locale a fait état de 66 morts jeudi dans les opérations militaires israéliennes à Gaza, dont 17, y compris des enfants, dans une frappe devant une clinique de Deir al-Balah où l'armée a dit avoir visé un combattant du Hamas.

Un raid aérien a touché en matinée un groupe de personnes qui patientaient devant un établissement médical de Deir al-Balah, a indiqué à l'AFP Mohammad al-Moughayyir, un responsable de l'organisation de premiers secours. Parmi les 17 morts figurent huit enfants au moins, selon lui.

L'armée israélienne a indiqué à l'AFP avoir ciblé à Deir al-Balah un membre d'une unité d'élite du mouvement islamiste palestinien Hamas, la Noukhba, ayant participé selon elle "au massacre du 7 octobre" 2023, à l'origine de la guerre à Gaza.

Elle a dit regretter "tout dommage causé à des personnes non impliquées" et oeuvrer "autant que possible à limiter les atteintes aux civils".

"Il n'y a eu aucun avertissement, juste une frappe directe au milieu des civils", a raconté à l'AFP Mohamed Abou Ouda, qui était dans la file d'attente devant la clinique. "Qu'avons-nous fait et qu'ont fait nos enfants pour mériter cela?"

"Nous étions des dizaines à attendre", a déclaré un autre témoin, Youssef Al-Aydi. "Soudain, nous avons entendu le bruit d'un avion s'approcher, puis l'explosion a retenti. Le sol a tremblé sous nos pieds et autour de nous ce n'était que sang et cris déchirants".

"Familles innocentes" 

La clinique de Deir al-Balah est gérée par l'ONG humanitaire Project HOPE, qui a rapporté de son côté la mort de 15 personnes, dont dix enfants et deux femmes.

"Les cliniques de Project HOPE sont des lieux de refuge à Gaza, où les gens amènent leurs jeunes enfants, où les femmes reçoivent des soins pendant et après leur grossesse, où l'on traite la malnutrition", a commenté dans un communiqué le responsable de l'ONG, Rabih Torbay.

"Pourtant, ce matin, des familles innocentes ont été attaquées sans pitié alors qu'elles faisaient la queue en attendant l'ouverture des portes", a-t-il ajouté, appelant à un cessez-le-feu immédiat.

Selon l'Unicef, l'un des enfants tués devant la clinique avait tout juste un an et venait de prononcer ses premiers mots quelques heures plus tôt d'après sa mère.

"Aucun parent ne devrait avoir à faire face à une telle tragédie", a commenté la directrice de l'agence onusienne Catherine Russell. "Tuer des familles qui tentent d'avoir accès à une aide vitale est quelque chose d'inconcevable".

L'armée israélienne n'a pas commenté les autres incidents rapportés par la Défense civile, dont l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans et les affirmations compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles.

Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 49 sont toujours retenues à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne.

Au moins 57.762 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans la campagne de représailles militaires israéliennes à Gaza, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU.