De la prison ferme requise contre Pascaline Bongo soupçonnée de corruption passive

Dans cette affaire, dix descendants d'Omar Bongo, dont Pascaline (à droite), sont mis en examen depuis mars 2022 (Photo, AFP).
Dans cette affaire, dix descendants d'Omar Bongo, dont Pascaline (à droite), sont mis en examen depuis mars 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 01 février 2024

De la prison ferme requise contre Pascaline Bongo soupçonnée de corruption passive

  • Le tribunal correctionnel rendra sa décision le 22 avril
  • Pascaline Bongo est soupçonnée par le PNF d'avoir accepté d'intervenir en faveur de la société française Egis Route dans l'attribution de marchés publics contre la promesse de 8 millions d'euros de rétrocommissions

PARIS: Le parquet national financier (PNF) a requis jeudi trois ans de prison dont un an ferme et une amende de 150 000 euros à l'encontre de Pascaline Bongo, jugée à Paris pour corruption passive d'agent public étranger au début des années 2010.

Le tribunal correctionnel rendra sa décision le 22 avril.

Invitée à prendre la parole à l'issue de l'audience, Pascaline Bongo a déclaré: "Je vous remercie. J'ai beaucoup appris de la justice française".

Tout de noir vêtue, un foulard bleu ciel autour du cou, la fille aînée du défunt président gabonais Omar Bongo, âgée de 67 ans, a accueilli les réquisitions avec un soupir avant de se tourner vers ses proches, nombreux dans la salle d'audience de la 32e chambre.

Mme Bongo a "usé de ses fonctions pour monnayer ses pouvoirs", ont affirmé les procureurs du PNF dans un réquisitoire à deux voix. "Inspecteur des finances de profession, Mme Bongo a délibérément manqué à ses devoirs d'intégrité et de probité", ont-ils déploré.

Pascaline Bongo est soupçonnée par le PNF d'avoir accepté d'intervenir en faveur de la société française Egis Route dans l'attribution de marchés publics contre la promesse de 8 millions d'euros de rétrocommissions.

Mme Bongo récuse ces soupçons. "C'était im-po-ssible, avec ou sans mon nom. C’était l’affaire personnelle du président (son frère Ali Bongo, ndlr), qui n’allait jamais prendre une entreprise française", a-t-elle martelé lors de son audition mercredi.

Contre les autres prévenus - la société d'ingénierie française Egis Route, trois de ses anciens cadres supérieurs, l'homme d'affaires gabonais Franck Ping (dont le père Jean Ping a été longtemps le compagnon de Pascaline Bongo) et l'avocate Danyèle Palazo-Gauthier, amie et ex-conseil de Mme Bongo -, le parquet a requis des peines de deux à trois ans de prison entièrement assorties du sursis et des amendes de 50 000 à 150 000 euros pour les personnes physiques et 750 000 euros d'amende pour l'entreprise.

Les avocats de la défense, unanimes pour dénoncer "la sévérité" des peines requises, ont tous exigé la relaxe des prévenus.

Au début du procès, les avocats de la défense - il n'y a pas de parties civiles - avaient plaidé pour la nullité de la procédure, arguant notamment de la prescription des faits reprochés aux prévenus ou de l'incompétence, selon eux, du tribunal pour juger une affaire "gabonaise". Le tribunal se prononcera sur ces demandes au moment de sa décision.

"C'est une histoire folle", s'est indignée le conseil de Mme Bongo, Me Corinne Dreyfus-Schmidt, tandis que l'avocat de Mme Palazo-Gauthier, Me Cédric Labrousse, a dénoncé des réquisitions "politiques".

«Pacte de corruption»

Lors de son audition, Mme Bongo avait expliqué que sa fonction de "Haute représentante personnelle du président de la République", obtenue quand son frère Ali (renversé par un coup d'Etat en août dernier) a été élu président en octobre 2009, était "honorifique".

"Ce titre n’avait aucune substance. C’est une fonction protocolaire, pas une profession", a-t-elle expliqué. Bref, a-t-elle affirmé, elle n'était pas "un agent public étranger" à l'époque des faits.

Elle a cependant reconnu qu'elle touchait une rémunération pour sa fonction officielle et qu'elle avait reçu un représentant d'Egis Route dans son bureau au Palais présidentiel de Libreville fin novembre 2009.

Mme Bongo a aussi reconnu avoir créé à cette époque la société Sift (Société d’ingénierie financière et technique), une "coquille vide" selon ses propres mots. Sift n'avait aucune activité ni même d'employé, hormis son administratrice Pascaline Bongo.

Sift a néanmoins conclu avec Egis un "partenariat" aux termes duquel la société de Mme Bongo pouvait prétendre à plus de 5 milliards de francs CFA (environ 8 millions d'euros), si elle leur faisait attribuer le marché de consultant associé à la création de l'Agence nationale des grands travaux (ANGT) du Gabon.

Au final, aucune somme n’a été versée à la société de Pascaline Bongo, ont rappelé les avocats des prévenus. Egis n'a finalement obtenu aucun marché routier au Gabon.

"Egis n'a pas contracté avec Sift mais avec Mme Bongo (...) Sift n'avait aucune logique économique sinon de dissimuler un pacte de corruption", ont fait valoir les procureurs.


Trump reçoit Netanyahu en Floride et veut avancer sur la trêve à Gaza

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rencontre une nouvelle fois son allié Donald Trump, lundi en Floride, le président américain étant déterminé à avancer vers la deuxième phase de son plan de cessez-le-feu à Gaza. (AFP)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rencontre une nouvelle fois son allié Donald Trump, lundi en Floride, le président américain étant déterminé à avancer vers la deuxième phase de son plan de cessez-le-feu à Gaza. (AFP)
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  • Benjamin Netanyahu devrait chercher à concentrer les regards sur l'Iran et pourrait plaider pour de nouvelles frappes américaines contre le programme nucléaire de Téhéran, selon des informations de presse
  • Cette rencontre est la cinquième aux Etats-Unis entre les deux hommes depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump il y a près d'un an

PALM BEACH: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rencontre une nouvelle fois son allié Donald Trump, lundi en Floride, le président américain étant déterminé à avancer vers la deuxième phase de son plan de cessez-le-feu à Gaza.

Benjamin Netanyahu devrait lui chercher à concentrer les regards sur l'Iran et pourrait plaider pour de nouvelles frappes américaines contre le programme nucléaire de Téhéran, selon des informations de presse.

Cette rencontre est la cinquième aux Etats-Unis entre les deux hommes depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump il y a près d'un an.

Elle intervient au moment où Washington et des médiateurs régionaux souhaitent accélérer la cadence pour lancer la deuxième phase du fragile cessez-le-feu en vigueur depuis octobre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza.

Cette deuxième étape prévoit le désarmement du Hamas, un retrait progressif de l'armée israélienne de Gaza, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale de stabilisation dans le territoire palestinien.

Donald Trump doit recevoir le dirigeant israélien à 13H00 (18H00 GMT) dans sa résidence Mar-a-Lago, à Palm Beach, où il passe les fêtes et a déjà accueilli la veille le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Plus tôt dans la journée, Benjamin Netanyahu s'est entretenu avec le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio et le ministre américain de la Défense Pete Hegseth, ont indiqué des responsables des deux pays.

Dernier otage 

Succès majeur de la première année du mandat du président américain, la fragile trêve à Gaza, prévue par un plan supervisé par Donald Trump, a mis fin en octobre à deux années de guerre dévastatrice, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023. Israël et le Hamas s'accusent néanmoins mutuellement de violations.

Le passage à la deuxième phase piétine, malgré la volonté américaine d'obtenir de nouvelles avancées.

Le média américain Axios rapporte, en citant des responsables de la Maison Blanche, que Washington veut annoncer le plus rapidement possible un gouvernement palestinien de technocrates comme autorité de transition pour Gaza et que Donald Trump souhaite réunir un nouveau "comité de la paix" chargé de superviser ce gouvernement transitoire en janvier lors du forum de Davos en Suisse.

Mais avant d'entamer les tractations sur la deuxième phase, Israël veut insister sur l'importance de la restitution du corps du dernier otage retenu à Gaza, selon une porte-parole du bureau du Premier ministre, Shosh Bedrosian. Le Hamas assure ne pas avoir réussi à le localiser jusqu'à présent.

Benjamin Netanyahu veut s'assurer que "le Hamas est désarmé, que Gaza est démilitarisé" dans cette phase suivante, a-t-elle ajouté.

Or la branche armée du mouvement islamiste palestinien a réaffirmé lundi qu'il "ne renoncera pas à ses armes tant que l'occupation perdurera".

 


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".