Nikki Haley se bat contre Trump et les sondages défavorables dans son Etat natal

Nikki Haley, la seule rivale à droite de Donald Trump, s'évertue à convaincre que c'est elle qui doit porter les couleurs républicaines à la présidentielle de novembre, même si les sondages la donnent perdante à la primaire du parti (Photo, AFP).
Nikki Haley, la seule rivale à droite de Donald Trump, s'évertue à convaincre que c'est elle qui doit porter les couleurs républicaines à la présidentielle de novembre, même si les sondages la donnent perdante à la primaire du parti (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 02 février 2024

Nikki Haley se bat contre Trump et les sondages défavorables dans son Etat natal

  • «En face à face, Trump ne bat pas Biden. Je bats Biden», a lancé jeudi l'ancienne ambassadrice à l'ONU
  • Donald Trump est loin devant elle dans les sondages avec 58% des voix (32% pour Nikki Haley)

COLUMBIA: Nikki Haley, la seule rivale à droite de Donald Trump, s'évertue à convaincre que c'est elle qui doit porter les couleurs républicaines à la présidentielle de novembre, même si les sondages la donnent perdante à la primaire du parti dans son propre Etat de Caroline du Sud.

"En face à face, Trump ne bat pas Biden. Je bats Biden", a lancé jeudi l'ancienne ambassadrice à l'ONU dans un restaurant à barbecue typique du sud des Etats-Unis, non loin d'un buffet offrant poulet frit et porc effiloché.

L'ex-gouverneure de Caroline du Sud, 52 ans, est maintenant la seule républicaine à disputer l'investiture du parti à son ancien chef, et elle espère que son Etat natal la fera triompher lors de la primaire du 24 février.

Son discours cible les républicains modérés et les démocrates indécis. Nikki Haley souligne le "chaos" du premier mandat de Donald Trump et critique l'âge avancé des deux hommes qui cherchent chacun à décrocher un second mandat: le magnat républicain a 77 ans, le président démocrate Joe Biden en a 81.

La bataille s'annonce ardue. Un sondage du Washington Post et de l'université de Monmouth, publié jeudi, donne Donald Trump loin devant elle avec 58% des voix (32% pour Nikki Haley).

«Valeurs»

Ses partisans rassemblés chez Doc's Barbecue à Columbia, la capitale de la Caroline du Sud, veulent malgré tout y croire, l'un résumant la course à un choix entre "une républicaine et un fasciste".

"J'apprécie vraiment ses valeurs", explique Sarah Rock, qui porte sur sa chemise un badge proclamant "Je choisis Nikki".

"Elle ne va pas avoir de problèmes pénaux et je pense qu'elle est ce dont notre pays a besoin", affirme-t-elle, en allusion aux affaires judiciaires qui encerclent Donald Trump.

Jody Lowman, de Lexington, en Caroline du Sud, dit avoir adoré le discours de campagne de Nikki Haley.

"Trump va nous amener droit dans une autre guerre mondiale, si Biden ne le fait pas d'abord", lâche-t-il.

«Pas d'eau pour Nikki»

Mais l'ombre de l'ultra-favori de la droite n'est jamais loin. Devant le rassemblement pour Nikki Haley, un pick-up a nargué ses partisans avec des drapeaux pro-Trump.

D'ores et déjà, Donald Trump se présente comme le vainqueur de la course chez les républicains, fort de ses victoires aux primaires de l'Iowa et du New Hampshire lors desquelles Mme Haley avait espéré attirer les électeurs indépendants.

Contrairement au gouverneur de Floride Ron DeSantis, elle a refusé de s'incliner et de laisser M. Trump se concentrer sur son duel avec Joe Biden. Tenace, elle brandit une série de sondages qui montrent qu'elle aurait plus de chances que Donald Trump de battre l'actuel président lors d'une éventuelle finale.

M. Trump se voit donc obligé de continuer à se battre pour la Caroline du Sud, au moment où il préférerait consacrer ses ressources à la campagne nationale - et à ses frais d'avocat.

"Je ne donnerais pas d'eau à Nikki si elle était assoiffée", clame Regina Sidik, une auxiliaire de vie de 56 ans, après une conférence de presse de républicains trumpistes jeudi sur les marches du Capitole local.

Vêtue d'un t-shirt "Team Trump", Mme Sidik affirme avoir voté démocrate pendant 20 ans mais qu'elle veut désormais "rendre à l'Amérique sa grandeur", comme dit l'ex-président.

Nikki Haley, elle, "n'a rien fait pour nous", juge-t-elle.

Courroux

L'ancienne gouverneure a eu droit à son lot de controverses pendant la campagne, notamment lorsqu'elle a évité de dire que l'esclavage était à l'origine de la Guerre civile américaine.

Or la question compte en Caroline du Sud, un Etat comptant une importante population noire que les démocrates courtisent.

L'insistance de Mme Haley à rester dans la course courrouce visiblement Donald Trump.

Dans un discours colérique après sa victoire dans le New Hampshire, ce dernier s'est entouré de dirigeants de Caroline du Sud, dont l'actuel gouverneur, et a vertement critiqué Nikki Haley pour ne pas lui avoir juré allégeance.

Il rappelle aussi régulièrement les origines étrangères de cette fille d'immigrés indiens en utilisant (et parfois en écorchant) son premier prénom. Elle est née Nimarata Nikki Randhawa et a pris le nom de son époux.

Nikki Haley dit pour sa part ne pas avoir de "problèmes personnels" avec lui, mais affirme qu'elle continuera à se battre en Caroline du Sud et ailleurs tant qu'elle parviendra à réduire son écart avec son rival.


En Floride, Trump et Netanyahu mettent en garde le Hamas

 Donald Trump et Benjamin Netanyahu ont fait front commun lundi en Floride contre l'Iran et toute tentative de réarmement, ainsi que face au Hamas, menacé par le président américain en cas de non-respect de la deuxième phase de la trêve à Gaza. (AFP)
Donald Trump et Benjamin Netanyahu ont fait front commun lundi en Floride contre l'Iran et toute tentative de réarmement, ainsi que face au Hamas, menacé par le président américain en cas de non-respect de la deuxième phase de la trêve à Gaza. (AFP)
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  • Le président américain a minimisé les bruits faisant état de tensions avec le Premier ministre israélien
  • Israël a "respecté le plan" pour Gaza, a-t-il estimé, ajoutant n'être "préoccupé par rien de ce que fait Israël"

PALM BEACH: Donald Trump et Benjamin Netanyahu ont fait front commun lundi en Floride contre l'Iran et toute tentative de réarmement, ainsi que face au Hamas, menacé par le président américain en cas de non-respect de la deuxième phase de la trêve à Gaza.

Depuis les pupitres d'une conférence de presse commune organisée dans la résidence Mar-à-Lago du milliardaire, ce dernier a fermement mis en garde Téhéran, ennemi juré d'Israël, six mois après les frappes américaines contre son programme nucléaire.

"J'espère qu'ils ne sont pas encore en train d'essayer de se réarmer, parce que s'ils le font, nous n'aurons pas d'autre choix que d'éliminer très rapidement ce réarmement", qu'il s'agisse d'installations nucléaires ou de missiles balistiques, a-t-il averti.

Un proche conseiller du guide suprême iranien a réagi dans la foulée, déclarant que "toute agression" envers son pays serait "immédiatement suivie d'une réponse très sévère".

"La capacité balistique et de défense de l'Iran ne peut être contenue" et ne nécessite "aucune autorisation", a écrit sur X Ali Shamkhani.

Le président américain a également minimisé les bruits faisant état de tensions avec le Premier ministre israélien.

Israël a "respecté le plan" pour Gaza, a-t-il estimé, ajoutant n'être "préoccupé par rien de ce que fait Israël".

Donald Trump a en revanche pointé du doigt le mouvement islamiste palestinien Hamas et répété que son désarmement - un des points de la deuxième phase du plan pour Gaza - était nécessaire.

"Prix fort" 

"S'ils ne se désarment pas comme ils s'y sont engagés" et "dans un délai relativement court", "ils paieront le prix fort", a-t-il menacé.

La branche armée du Hamas a toutefois réaffirmé lundi qu'elle "ne renoncerait pas" aux armes "tant que l'occupation perdurera".

Benjamin Netanyahu, qui a qualifié son entrevue avec le républicain de "très productive", a profité de sa visite pour remettre à Donald Trump la plus haute distinction civile du pays.

"Nous n'avons jamais eu d'ami comme le président Trump à la Maison Blanche", a-t-il apprécié.

"Il peut être très difficile" mais Israël "n'existerait peut-être pas" sans le leadership dont Benjamin Netanyahu a fait preuve après les attaques sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023, a salué le président américain.

La rencontre entre les deux hommes était la cinquième aux Etats-Unis depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump il y a près d'un an.

Washington souhaite accélérer la cadence du plan de cessez-le-feu, fragile, en vigueur depuis octobre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas - qui s'accusent mutuellement de fréquentes violations.

Avertissement envers l'Iran 

Le passage vers sa deuxième phase, qui prévoit le désarmement du Hamas, un retrait progressif de l'armée israélienne de Gaza, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale de stabilisation dans le territoire palestinien, piétine.

Le média américain Axios rapporte que Washington veut faire des annonces concernant un gouvernement palestinien de technocrates comme autorité de transition pour Gaza dès janvier.

Donald Trump s'est borné lundi à espérer que la "reconstruction" puisse commencer bientôt dans le territoire palestinien, dévasté par deux années d'une guerre déclenchée par l'attaque du 7 octobre 2023.

Un des objectifs du déplacement de Benjamin Netanyahu visait à insister sur le "danger que posent l'Iran" et son programme balistique, "non seulement pour le Moyen-Orient mais aussi pour les Etats-Unis", selon une porte-parole de son gouvernement.

Il s'agit d'une "tentative de fabriquer un nouveau casus belli" contre l'Iran après "l'argument du nucléaire", analyse Sina Toossi, chercheur au Centre pour la politique internationale (CIP) à Washington.

L'Iran "se comporte peut-être mal" en cherchant à se réarmer mais reste intéressé par un accord avec Washington sur ses programmes nucléaires et balistiques, a estimé Donald Trump.

Donald Trump a également espéré que Benjamin Netanyahu pourrait "s'entendre" avec le nouveau président syrien et ancien jihadiste, Ahmad al-Chareh, après des frappes d'Israël à la frontière syrienne et contre le Hezbollah libanais.

 


Trump reçoit Netanyahu en Floride et veut avancer sur la trêve à Gaza

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rencontre une nouvelle fois son allié Donald Trump, lundi en Floride, le président américain étant déterminé à avancer vers la deuxième phase de son plan de cessez-le-feu à Gaza. (AFP)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rencontre une nouvelle fois son allié Donald Trump, lundi en Floride, le président américain étant déterminé à avancer vers la deuxième phase de son plan de cessez-le-feu à Gaza. (AFP)
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  • Benjamin Netanyahu devrait chercher à concentrer les regards sur l'Iran et pourrait plaider pour de nouvelles frappes américaines contre le programme nucléaire de Téhéran, selon des informations de presse
  • Cette rencontre est la cinquième aux Etats-Unis entre les deux hommes depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump il y a près d'un an

PALM BEACH: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rencontre une nouvelle fois son allié Donald Trump, lundi en Floride, le président américain étant déterminé à avancer vers la deuxième phase de son plan de cessez-le-feu à Gaza.

Benjamin Netanyahu devrait lui chercher à concentrer les regards sur l'Iran et pourrait plaider pour de nouvelles frappes américaines contre le programme nucléaire de Téhéran, selon des informations de presse.

Cette rencontre est la cinquième aux Etats-Unis entre les deux hommes depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump il y a près d'un an.

Elle intervient au moment où Washington et des médiateurs régionaux souhaitent accélérer la cadence pour lancer la deuxième phase du fragile cessez-le-feu en vigueur depuis octobre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza.

Cette deuxième étape prévoit le désarmement du Hamas, un retrait progressif de l'armée israélienne de Gaza, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale de stabilisation dans le territoire palestinien.

Donald Trump doit recevoir le dirigeant israélien à 13H00 (18H00 GMT) dans sa résidence Mar-a-Lago, à Palm Beach, où il passe les fêtes et a déjà accueilli la veille le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Plus tôt dans la journée, Benjamin Netanyahu s'est entretenu avec le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio et le ministre américain de la Défense Pete Hegseth, ont indiqué des responsables des deux pays.

Dernier otage 

Succès majeur de la première année du mandat du président américain, la fragile trêve à Gaza, prévue par un plan supervisé par Donald Trump, a mis fin en octobre à deux années de guerre dévastatrice, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023. Israël et le Hamas s'accusent néanmoins mutuellement de violations.

Le passage à la deuxième phase piétine, malgré la volonté américaine d'obtenir de nouvelles avancées.

Le média américain Axios rapporte, en citant des responsables de la Maison Blanche, que Washington veut annoncer le plus rapidement possible un gouvernement palestinien de technocrates comme autorité de transition pour Gaza et que Donald Trump souhaite réunir un nouveau "comité de la paix" chargé de superviser ce gouvernement transitoire en janvier lors du forum de Davos en Suisse.

Mais avant d'entamer les tractations sur la deuxième phase, Israël veut insister sur l'importance de la restitution du corps du dernier otage retenu à Gaza, selon une porte-parole du bureau du Premier ministre, Shosh Bedrosian. Le Hamas assure ne pas avoir réussi à le localiser jusqu'à présent.

Benjamin Netanyahu veut s'assurer que "le Hamas est désarmé, que Gaza est démilitarisé" dans cette phase suivante, a-t-elle ajouté.

Or la branche armée du mouvement islamiste palestinien a réaffirmé lundi qu'il "ne renoncera pas à ses armes tant que l'occupation perdurera".

 


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.