WDS 2024: Un centre mondial pour l'innovation et la collaboration en matière de défense

En tant que partenaire stratégique national, SAMI, une filiale du Fonds d'investissement public, sera le plus grand exposant, avec un pavillon s'étendant sur plus de 3 000 mètres carrés, comme l'a rapporté l'Agence de presse saoudienne (Photo, SPA);
En tant que partenaire stratégique national, SAMI, une filiale du Fonds d'investissement public, sera le plus grand exposant, avec un pavillon s'étendant sur plus de 3 000 mètres carrés, comme l'a rapporté l'Agence de presse saoudienne (Photo, SPA);
Alors que le Royaume vise un secteur de la défense solide, la priorité absolue reste la localisation, l'Arabie saoudite y aspirant à hauteur de 50 % de ses dépenses de défense d'ici à 2030 (Photo, SPA).
Alors que le Royaume vise un secteur de la défense solide, la priorité absolue reste la localisation, l'Arabie saoudite y aspirant à hauteur de 50 % de ses dépenses de défense d'ici à 2030 (Photo, SPA).
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Publié le Dimanche 04 février 2024

WDS 2024: Un centre mondial pour l'innovation et la collaboration en matière de défense

  • Le Salon mondial de la défense revient à Riyad en février, avec plus de 750 exposants de 77 pays
  • L'événement présentera le « Meet the KSA Government Program »

RIYAD : Fort du succès de ses débuts, le Salon mondial de la défense revient à Riyad en février, avec plus de 750 exposants de 77 pays prêts à mettre l'accent sur la préparation du secteur pour l'avenir.

Fondé par l'Autorité générale des industries militaires d'Arabie saoudite, le WDS sert de forum mondial pour l'innovation et le développement technologique dans l'industrie de la défense, couvrant cinq domaines clés : l'air, la terre, la mer, l'espace et la sécurité.  

La deuxième édition est prévue du 4 au 8 février et promet de fournir une perspective internationale complète de l'industrie de la défense, tout en analysant les besoins aux niveaux local, régional et mondial.

Il réunira des acteurs militaires, des dirigeants saoudiens et des responsables de l'industrie, qui se pencheront sur l'avenir du secteur. 

Alors que le Royaume vise un secteur de la défense solide, la priorité absolue reste la localisation, l'Arabie saoudite y aspirant à hauteur de 50 % de ses dépenses de défense d'ici à 2030. 

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Alors que le Royaume vise un secteur de la défense solide, la priorité absolue reste la localisation, l'Arabie saoudite aspirant à localiser 50 % de ses dépenses de défense d'ici à 2030 (Photo, SPA).

Pour répondre à cet objectif, l'événement présentera le « Meet the KSA Government Program », une initiative qui met en relation les entreprises internationales avec les opportunités offertes par le gouvernement et le secteur privé du Royaume, comme l'a souligné le PDG de la WDS, Andrew Pearcey. 

« Ce programme, un point fort depuis notre exposition inaugurale en 2022, offre une voie directe pour comprendre et s'engager dans les processus d'approvisionnement, d'investissement et de partenariat de l'industrie de la défense saoudienne », a-t-il déclaré à Arab News.   

« En étroite collaboration avec notre fondateur, l'Autorité générale des industries militaires, et notre partenaire stratégique national, Saudi Arabian Military Industries, le World Defense Show sert de plateforme pour proposer leurs dernières innovations et technologies. Nous sommes fiers de présenter une multitude d'entreprises saoudiennes, toutes prêtes à dialoguer avec les visiteurs sur leur stand », a ajouté Pearcey. 

Domaine spatial 

Sous le thème « Équipé pour l'avenir », l'événement de cette année mettra pour la première fois le domaine spatial à l'honneur.  

 Pearcey a souligné l'importance croissante de la technologie spatiale dans la stratégie de défense de chaque nation et son importance pour la collaboration internationale. 

Il a souligné que ce développement est devenu un aspect intégral de la stratégie de défense de chaque nation, encourageant les débats et la collaboration au niveau international. 

Cette année, la WDS inaugure un espace dédié à la défense (Defense Space Arena), qui permettra aux nations de collaborer et de partager leur expertise avec les principales entreprises mondiales de technologie spatiale. 

« À la WDS Defense Space Arena, le monde assiste à l'apogée de la collaboration internationale, car les principales entités spatiales convergent, échangent des connaissances et favorisent les partenariats. Cette plateforme unique présente des capacités et des technologies spatiales de pointe, offrant un aperçu de l'avant-garde des avancées spatiales », a expliqué Pearcey. 

En étroite collaboration avec notre fondateur, l'Autorité générale pour les industries militaires, et notre partenaire stratégique national, Saudi Arabian Military Industries, le salon mondial de la défense sert de plateforme pour présenter leurs dernières innovations et technologies. Nous sommes fiers de présenter une multitude d'entreprises saoudiennes, toutes prêtes à dialoguer avec les visiteurs sur leur stand.

Le théâtre de l'espace, qui se déroulera pendant les journées portes ouvertes du 5 au 8 février, accueillera plus de 40 leaders et influenceurs mondiaux qui discuteront des défis et du potentiel dans divers domaines. 

Les discussions porteront sur plusieurs aspects de l'espace, notamment la gouvernance, le développement technologique et l'interopérabilité.

L'inclusivité, les futurs talents et la collaboration interdisciplinaire seront également mis en avant. 

En outre, ce volet spécifique, parrainé par le ministère saoudien de la Défense, sera accessible pendant toute la durée du salon, offrant ainsi une introduction interactive au développement de la défense spatiale. 

Des biens spatiaux physiques et numériques provenant du secteur et des institutions seront exposés, et illustreront l'évolution de la technologie. En outre, les visiteurs pourront explorer une simulation de station spatiale, où des écrans numériques fourniront des informations sur le rôle et l'importance du domaine. 

La zone Defense Space présentera les projets futurs du Royaume, favorisant les opportunités de collaboration entre les nations afin d'exploiter le potentiel de l'espace pour améliorer la sécurité nationale et la réussite dans le domaine spatial. 

Pavillon SAMI  

Dans le cadre de partenariats stratégiques alignés sur les objectifs de la Vision 2030, les Industries militaires saoudiennes sont prêtes à participer au WDS 2024.  

En tant que partenaire stratégique national, SAMI, une filiale du Fonds d'investissement public, sera le plus grand exposant, avec un pavillon s'étendant sur plus de 3 000 mètres carrés, comme l'a rapporté l'Agence de presse saoudienne.  

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SAMI, une filiale du Fonds d'investissement public, sera le plus grand exposant, avec un pavillon s'étendant sur plus de 3 000 mètres carrés (Photo, SPA).

Connue pour son engagement en faveur de l'innovation, SAMI présentera ses capacités dans divers domaines, notamment l'aérospatial, les systèmes terrestres et les solutions navales. 

Le pavillon de SAMI présentera ses derniers produits de pointe qui répondent aux besoins du Royaume et considèrent ses aspirations futures, dont un aperçu de l'aviation et de l'espace.  

Des cadres supérieurs, dirigés par le président Ahmed Al-Khatib et le directeur général Walid A. Aboukhaled, participeront à des panels et à des discussions de haut niveau avec des responsables gouvernementaux, militaires et de l'industrie de la défense.  

Ces engagements ont pour but de fournir des informations sur le secteur de la défense et de répondre aux défis de l'industrie.  

La société prévoit de signer de nombreux accords et protocoles d'accords au cours de l'événement, renforçant ainsi son portefeuille et apportant une contribution substantielle au secteur de la défense saoudien. 

L'objectif principal de l'événement, selon son PDG, est de s'établir comme une plateforme mondiale complète pour la défense. Pour ce faire, il réunira des acteurs industriels du monde entier tout au long de la chaîne d'approvisionnement, en organisant quotidiennement des panels et des forums de discussion.

Nouvelles caractéristiques 

Conformément au thème de cette année, « Equipped for Tomorrow », qui met en lumière l'avenir de la défense, le forum présentera plusieurs nouveautés. L'une d'entre elles est le « Voyage vers le futur » immersif, mené par un guide interactif animé, qui offre aux visiteurs un aperçu des innovations et des débuts révolutionnaires. 

En outre, le guide mènera les visiteurs à travers le centre Future of Defense, en mettant l'accent sur les investissements dans les nouveaux domaines, les start-ups et les inventions.  

 Pearcey a souligné que ce centre offrait une plateforme permettant aux personnes ayant des « idées novatrices » d'entrer en contact avec celles qui possèdent les ressources et les connexions mondiales nécessaires pour les développer, soulignant ainsi l'importance de l'innovation continue dans l'industrie de la défense.  

En outre, le centre sert de vitrine aux jeunes chercheurs. Les visiteurs peuvent également s'attendre à des démonstrations dynamiques quotidiennes et à une gamme d'aéronefs, comprenant des avions de mission, des avions de combat et des hélicoptères.

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

 


Taxe Zucman : «truc absurde», «jalousie à la française», selon le patron de Bpifrance

Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française". (AFP)
Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française". (AFP)
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  • M. Dufourcq, qui était interrogé sur RMC, a estimé que la taxe, dont le principe est d'imposer chaque année les contribuables dont la fortune dépasse 100 millions d'euros à hauteur de 2% de celle-ci, était "un truc complètement absurde"
  • Notant qu'avec la taxe Zucman, ils "paieraient tous en papier (en actions, NDLR) leurs 2%", M. Dufourcq a observé : "C'est moi, c'est la Bpifrance qui va gérer ce papier"

PARIS: Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française".

M. Dufourcq, qui était interrogé sur RMC, a estimé que la taxe, dont le principe est d'imposer chaque année les contribuables dont la fortune dépasse 100 millions d'euros à hauteur de 2% de celle-ci, était "un truc complètement absurde", mais qui selon lui "n'arrivera pas".

Mais "ça panique les entrepreneurs : ils ont construit leur boîte et on vient leur expliquer qu'on va leur en prendre 2% tous les ans. Pourquoi pas 3? Pourquoi pas 4? C'est invraisemblable!", a-t-il déclaré.

Notant qu'avec la taxe Zucman, ils "paieraient tous en papier (en actions, NDLR) leurs 2%", M. Dufourcq a observé : "C'est moi, c'est la Bpifrance qui va gérer ce papier" : "Donc demain j'aurai 2% du capital de LVMH, dans 20 ans 20%, 20% du capital de Pinault-Printemps-Redoute (Kering, NDLR), 20% du capital de Free. C'est délirant, c'est communiste en réalité, comment est-ce qu'on peut encore sortir des énormités comme ça en France!?"

"Ces gens-là tirent la France. Il faut les aider (...) au lieu de leur dire qu'on va leur piquer 2% de leur fortune".

Il a observé que "si on pique la totalité de celle de Bernard Arnault, ça finance 10 mois d'assurance-maladie", mais qu'après "il n'y a plus d'Arnault".

"Il n'y a pas de trésor caché", a estimé M. Dufourcq, qui pense que cette taxe "n'arrivera jamais", et n'est évoquée que "pour hystériser le débat" politique.

Pour lui, il s'agit "d'une pure histoire de jalousie à la française, une haine du riche, qui est soi-disant le nouveau noble", rappelant les origines modestes de François Pinault ou Xavier Niel: "c'est la société française qui a réussi, on devrait leur dresser des statues".

"Il y a effectivement des fortunes qui passent dans leur holding des dépenses personnelles", a-t-il remarqué, "c'est ça qu'il faut traquer, et c'est ce sur quoi le ministère des Finances, je pense, travaille aujourd'hui".

Mais il y a aussi "beaucoup de Français qui passent en note de frais leurs dépenses personnelles", a-t-il observé. "Regardez le nombre qui demandent les tickets dans les restaus", pour se les faire rembourser.


IA: Google investit 5 milliards de livres au Royaume-Uni avant la visite de Trump

Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
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  • Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat
  • Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres

LONDRES: Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays.

Cette somme financera "les dépenses d'investissement, de recherche et développement" de l'entreprise dans le pays, ce qui englobe Google DeepMind (le laboratoire d'IA du géant californien), a indiqué le groupe dans un communiqué.

Google ouvre mardi un centre de données à Waltham Cross, au nord de Londres, dans lequel il avait déjà annoncé l'an dernier injecter un milliard de dollars (850 millions d'euros). La somme annoncée mardi viendra aussi compléter ce financement, a précisé un porte-parole de l'entreprise à l'AFP.

Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat.

Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres.

Selon un responsable américain, qui s'exprimait auprès de journalistes, dont l'AFP, en amont de la visite, les annonces se porteront à "plus de dix milliards, peut-être des dizaines de milliards" de dollars.

Le gouvernement britannique avait déjà dévoilé dimanche plus d'un milliard de livres d'investissements de banques américaines dans le pays, là aussi en amont de la visite d'Etat du président Trump.

Et l'exécutif britannique a annoncé lundi que Londres et Washington allaient signer un accord pour accélérer les délais d'autorisation et de validation des projets nucléaires entre les deux pays.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d'efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l'une de ses priorités.

Le partenariat avec Washington, baptisé "Atlantic Partnership for Advanced Nuclear Energy", doit lui aussi être formellement signé lors de la visite d'État de Donald Trump.

 


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
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  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".