Les Houthis lancent une nouvelle vague de missiles contre des navires au large du Yémen

Des membres de tribus affiliées aux Houthis défilent pour manifester leur opposition aux frappes aériennes américaines et britanniques sur les positions de la milice près de Sanaa (Photo, Reuters).
Des membres de tribus affiliées aux Houthis défilent pour manifester leur opposition aux frappes aériennes américaines et britanniques sur les positions de la milice près de Sanaa (Photo, Reuters).
Des commandos houthis s’emparent du navire de marchandises Galaxy Leader en mer Rouge, en novembre de l’année dernière (Photo, AFP).
Des commandos houthis s’emparent du navire de marchandises Galaxy Leader en mer Rouge, en novembre de l’année dernière (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 07 février 2024

Les Houthis lancent une nouvelle vague de missiles contre des navires au large du Yémen

  • Un navire de marchandises britannique battant pavillon de la Barbade a été endommagé par une attaque de drone alors qu’il naviguait dans le sud-est de la mer Rouge
  • Un navire appartenant à la Grèce et battant pavillon des Îles Marshall, qui effectuait la liaison entre les États-Unis et l’Inde, a été pris pour cible à 53 milles nautiques au sud-ouest d’Aden

AL-MUKALLA: La milice houthie du Yémen a lancé mardi une nouvelle vague de missiles en direction de navires en mer Rouge et dans le golfe d’Aden. Le chef du groupe a promis de poursuivre ses attaques jusqu’à ce qu’Israël lève son blocus de Gaza.

Un cargo naviguant à 57 milles nautiques à l’ouest de la ville portuaire de Hodeïda, contrôlée par les Houthis, a subi des dommages mineurs, selon les agences maritimes britanniques UK Maritime Trade Operations (UKMTO) et Ambrey.

L’UKMTO a signalé qu’une petite embarcation avait été repérée à bâbord du navire.

Par ailleurs, les autorités d’Ambrey ont déclaré qu’un navire de marchandises britannique battant pavillon de la Barbade avait été endommagé par une attaque de drone alors qu’il naviguait dans le sud-est de la mer Rouge.

Mardi, l’UKMTO a appelé les compagnies maritimes opérant dans le golfe d’Aden à faire preuve de prudence après avoir reçu des informations faisant état d’une explosion à proximité d’un navire commercial à 50 milles nautiques au sud de la ville yéménite d’Aden.

Par ailleurs, Ambrey a révélé qu’un navire appartenant à la Grèce et battant pavillon des Îles Marshall, qui effectuait la liaison entre les États-Unis et l’Inde, a été pris pour cible à 53 milles nautiques au sud-ouest d’Aden.

Ces avertissements ont été émis peu après que des témoins oculaires dans la province d’Ibb, contrôlée par les Houthis, ont indiqué mardi qu’un missile avait été tiré depuis le camp militaire d’Al-Hamza, dans la région d’Al-Sabrah, à Ibb.

Missiles en mer Rouge

Les Houthis, soutenus par l’Iran, ont lancé des dizaines de drones piégés et de missiles balistiques sur des navires commerciaux et militaires traversant Bab el-Mandeb (le détroit qui relie la mer Rouge au golfe d’Aden), la mer Rouge et le golfe d’Aden, dans le cadre de ce que la milice a décrit comme une action militaire de soutien à la Palestine visant à exercer une pression sur Israël pour qu’il lève le siège de Gaza.

Mardi, le porte-parole militaire des Houthis, Yahya Sarea, a revendiqué le tir de missiles antinavires sur le vraquier Star Nasia, battant pavillon des Îles Marshall, et sur le cargo Barbados Morning Tide.

Il a précisé que le premier navire était américain et le second britannique, et que les deux navires avaient été la cible de frappes directes. Sarea a ajouté que ces attaques étaient menées en soutien à la Palestine et en représailles aux bombardements américains et britanniques sur les régions yéménites contrôlées par les Houthis.

Depuis le 12 janvier, les forces américaines et britanniques ont perpétré des dizaines d’attaques sur des bases à Sanaa, Hodeïda, Hajjah, Al-Bayda, Saada et d’autres sites afin de réduire les capacités militaires des Houthis à tirer sur les navires.

Mardi, les médias houthis ont déclaré que les États-Unis et le Royaume-Uni avaient mené trois attaques dans la province septentrionale de Saada, bastion des Houthis.

Le chef de la milice houthie, Abdel Malek al-Houthi, a affirmé que les États-Unis faisaient flotter le drapeau marshallais sur leurs navires pour échapper aux frappes, ajoutant que les attaques contre le trafic maritime en mer Rouge se poursuivraient.

En outre, la valeur du riyal yéménite a légèrement augmenté mardi matin après la nomination d’un nouveau Premier ministre par le président du Conseil de direction présidentiel (PLC) reconnu par la communauté internationale. Le ministre des Affaires étrangères du Yémen, Ahmed Awad ben Moubarak, succédera à Maïn Abdelmalek Saïd, qui a été nommé conseiller du président du PLC, Rachad al-Alimi.

Dans une publication sur X, le nouveau Premier ministre a promis de se concentrer sur l’amélioration du niveau de vie des Yéménites, la relance des institutions gouvernementales et la fin du coup d’État militaire des Houthis au Yémen.

«Je prends mes fonctions aujourd’hui avec la détermination d’améliorer la vie de chaque Yéménite, homme et femme, en tenant compte des souffrances de notre honorable peuple», a assuré Ben Moubarak.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Liban: le chef de l'Etat demande à l'armée de «s'opposer à toute incursion israélienne»

Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
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  • Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens"
  • Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière"

BERYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit.

Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens".

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière".

Cette unité "a investi le bâtiment de la municipalité du village, où dormait Ibrahim Salamé, un employé municipal, qui a été tué par les soldats de l'ennemi", a ajouté l'Ani.

Le ministère de la Santé a confirmé la mort de l'employé municipal.

Des villageois cités par l'Ani ont indiqué que l'incursion avait duré plusieurs heures et que les forces israéliennes s'étaient retirées à l'aube.

Sur X, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé "une agression flagrante contre les institutions de l'Etat libanais et sa souveraineté".


Liban: incursion israélienne dans un village frontalier, un employé municipal tué

Un employé municipal a été tué jeudi, selon le ministère libanais de la Santé, lors d'une incursion israélienne nocturne dans un village du sud du Liban, confirmée par Israël qui a affirmé agir contre le Hezbollah pro-iranien. (AFP)
Un employé municipal a été tué jeudi, selon le ministère libanais de la Santé, lors d'une incursion israélienne nocturne dans un village du sud du Liban, confirmée par Israël qui a affirmé agir contre le Hezbollah pro-iranien. (AFP)
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  • En vertu d'un cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce pays a retiré ses troupes du sud du Liban mais continue d'occuper cinq points sur le territoire libanais, frontalier du nord d'Israël
  • Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière"

BEYROUTH: Un employé municipal a été tué jeudi, selon le ministère libanais de la Santé, lors d'une incursion israélienne nocturne dans un village du sud du Liban, confirmée par Israël qui a affirmé agir contre le Hezbollah pro-iranien.

En vertu d'un cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce pays a retiré ses troupes du sud du Liban mais continue d'occuper cinq points sur le territoire libanais, frontalier du nord d'Israël.

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière".

Cette unité "a investi le bâtiment de la municipalité du village, où dormait Ibrahim Salamé, un employé municipal, qui a été tué par les soldats de l'ennemi", a ajouté l'Ani.

Le ministère de la Santé a confirmé la mort de l'employé municipal.

Des villageois cités par l'Ani ont indiqué que l'incursion avait duré plusieurs heures et que les forces israéliennes s'étaient retirées à l'aube.

Sur X, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé "une agression flagrante contre les institutions de l'Etat libanais et sa souveraineté".

L'armée israélienne a confirmé avoir mené cette incursion, affirmant qu'elle intervenait dans le cadre de ses "activités visant à détruire une infrastructure terroriste" du Hezbollah.

Elle a ajouté que l'unité avait "repéré un suspect à l'intérieur du bâtiment" de la municipalité et ouvert le feu après avoir identifié "une menace directe" sur les soldats.

L'incident "fait l'objet d'une enquête", selon l'armée.

Dans un autre village frontalier, Adaissé, une unité israélienne a dynamité un bâtiment servant à abriter des cérémonies religieuses, selon l'Ani.

Ces derniers jours, l'aviation israélienne a intensifié ses frappes au Liban, affirmant viser des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Mardi, le porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme, Jeremy Laurence, a indiqué que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour qu'il livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.

Le mécanisme de surveillance du cessez-le-feu, qui regroupe outre le Liban et Israël, les Etats-Unis, la France et l'ONU, s'est réuni mercredi dans la localité frontalière de Naqoura, qui abrite le quartier général des forces de l'ONU.

L'émissaire américaine Morgan Ortagus a déclaré au cours de la réunion que "l'armée libanaise doit à présent exécuter entièrement son plan" visant à "placer toutes les armes sous le contrôle de l'Etat d'ici la fin de l'année".


Soudan: l'ONU appelle à mettre un terme au siège d'El-Facher après une tuerie dans une maternité

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  • Le chef des paramilitaires soudanais Mohamed Daglo a reconnu mercredi soir une "catastrophe" dans la ville, assurant: "La guerre nous a été imposée"
  • Antonio Guterres s'est dit "gravement préoccupé par l'escalade militaire récente" à El-Facher, appelant à "mettre un terme immédiatement au siège et aux hostilités"

PORT-SOUDAN: Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé jeudi à mettre un terme à l'"escalade militaire" au Soudan, après le meurtre de plus de 460 personnes dans une maternité à El-Facher, ville clé prise par les forces paramilitaires.

Les informations se multiplient sur des exactions massives depuis que les Forces de soutien rapide (FSR, paramilitaires) ont pris dimanche, après 18 mois de siège, cette dernière grande ville qui échappait à leur contrôle dans la vaste région du Darfour, où "les massacres continuent" selon des images satellite analysées par le Humanitarian Research Lab (HRL) de l'université Yale.

Le chef des paramilitaires soudanais Mohamed Daglo a reconnu mercredi soir une "catastrophe" dans la ville, assurant: "La guerre nous a été imposée".

Antonio Guterres s'est dit "gravement préoccupé par l'escalade militaire récente" à El-Facher, appelant à "mettre un terme immédiatement au siège et aux hostilités".

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) s'est dite "consternée par les informations faisant état du meurtre tragique de plus de 460 patients et accompagnateurs à la maternité saoudienne d'El-Facher". Selon l'institution, cette maternité était le seul hôpital encore partiellement opérationnel dans la ville.

Après la prise d'El-Facher à leurs rivaux, l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane, les FSR contrôlent désormais l'ensemble du Darfour, vaste région de l'ouest du Soudan couvrant le tiers du pays.

Les communications satellite restent coupées -sauf pour les FSR qui contrôlent le réseau Starlink-, les accès d'El-Facher restent bloqués malgré les appels à ouvrir des corridors humanitaires. Dans ce contexte, il est extrêmement compliqué de joindre des sources locales indépendantes.

Maîtres du Darfour 

"Plus de 2.000 civils ont été tués au cours de l'invasion de la milice (des FSR) à El-Facher, ciblant les mosquées et les volontaires du Croissant-Rouge", a pour sa part affirmé Mona Nour Al-Daem, chargée de l'aide humanitaire au gouvernement pro-armée.

A El-Facher, le comité de résistance local, qui documente les exactions depuis le début du conflit, a rapporté mercredi soir avoir entendu des tirs dans l'ouest de la ville, "où quelques soldats restants combattent avec (...) ténacité".

Depuis dimanche, plus de 36.000 personnes ont fui les violences, majoritairement vers la périphérie d'El-Facher et vers Tawila, cité située à 70 km plus à l'ouest et qui était déjà la plus importante zone d'accueil du Soudan, selon l'ONU, avec plus de 650.000 déplacés.

De rares images de l'AFP en provenance de Tawila montrent des déplacés portant leurs affaires sur leur dos ou sur leur tête. Certains montent des tentes, d'autres, parfois blessés, sont assis dans des conditions précaires.

Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme a alerté sur le "risque croissant d'atrocités motivées par des considérations ethniques" en rappelant le passé du Darfour, ensanglanté au début des années 2000 par les massacres et les viols des milices arabes Janjawid, dont sont issues les FSR, contre les tribus locales Massalit, Four ou Zaghawa.

"Unité" 

Les FSR, qui ont installé au Darfour une administration parallèle, contrôlent désormais l'ouest du Soudan et certaines parties du sud, avec leurs alliés. L'armée contrôle le nord, l'est et le centre du troisième plus vaste pays d'Afrique, ravagé par plus de deux ans de guerre.

Des experts craignent une nouvelle partition du Soudan, après l'indépendance du Soudan du Sud en 2011. Mais le chef des FSR a affirmé mercredi que la prise complète du Darfour par ses forces favoriserait "l'unité" du pays.

"La libération d'El-Facher est une opportunité pour l'unité du Soudan et nous disons : l'unité du Soudan par la paix ou par la guerre", a déclaré M. Daglo mercredi.

Les pourparlers menés depuis plusieurs mois par le groupe dit du "Quad", qui réunit les Etats-Unis, l'Egypte, les Emirats arabes Unis et l'Arabie saoudite, sont restés dans l'impasse, selon un responsable proche des négociations.

Leurs propositions de trêve se heurtent, selon lui, "à l'obstructionnisme continu" du pouvoir de M. Burhane, qui a refusé en septembre une proposition prévoyant à la fois son exclusion et celle des FSR de la transition politique post-conflit.