Tucker Carlson accuse les États-Unis d’avoir «perdu leur autorité morale» en n’appelant pas à un cessez-le-feu à Gaza

Tucker Carlson, éditorialiste américain de droite, prend la parole lors du Sommet mondial des gouvernements à Dubaï, lundi. (Capture d’écran)
Tucker Carlson, éditorialiste américain de droite, prend la parole lors du Sommet mondial des gouvernements à Dubaï, lundi. (Capture d’écran)
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Publié le Lundi 12 février 2024

Tucker Carlson accuse les États-Unis d’avoir «perdu leur autorité morale» en n’appelant pas à un cessez-le-feu à Gaza

  • «Si vous voyez une nation dotée d’une puissance impressionnante qui encourage la guerre pour son propre intérêt, vous avez un dirigeant qui n’a aucune autorité morale, qui est illégitime», a déclaré M. Carlson
  • M. Carlson a accusé le président Biden de ne pas comprendre l’histoire et les relations internationales

DUBAÏ: Tucker Carlson, éditorialiste provocateur de droite aux États-Unis, a critiqué le gouvernement américain pour son incapacité à plaider en faveur d’un cessez-le-feu à Gaza et en Ukraine, déclarant que la nation «perdait son autorité morale».

Prenant la parole lors du Sommet mondial des gouvernements à Dubaï lundi, l’ancien chroniqueur politique de Fox News a souligné la nécessité pour les États-Unis de s’abstenir de soutenir des guerres uniquement pour leurs propres intérêts, une stratégie communément appelée «guerre par procuration».

«Si vous voyez une nation dotée d’une puissance impressionnante qui encourage la guerre pour son propre intérêt, vous avez un dirigeant qui n’a aucune autorité morale, qui est illégitime», a déclaré M. Carlson.

«(Les États-Unis) ont toujours été un pays moralement supérieur. (Mais) si nous permettons à nos dirigeants d’utiliser notre pouvoir pour répandre la destruction pour l’intérêt du pays, c’est une honte.»

Connu pour ses critiques de longue date des politiques nationale et étrangère de l’administration du président Joe Biden, M. Carlson se démarque en s’opposant au soutien républicain apporté à Israël dans sa «légitime défense» contre le Hamas.

Lors d’une interview avec le journaliste égyptien Emad Eldin Adeeb, M. Carlson a exprimé son mécontentement face à l’état actuel de la politique américaine, jugeant que M. Biden était incompétent et critiquant le manque de liberté pour débattre ouvertement de ces questions.

«Le président est une menace inconsciente et (…), dans mon pays, il est considéré comme très impoli de dire cela. Comment en sommes-nous arrivés à avoir un président incompétent qui a fait baisser non seulement le niveau de vie, mais aussi l’espérance de vie?», a lancé M. Carlson.

Proposant une analyse comparative des niveaux de vie, il a évoqué son récent voyage à Moscou, une ville de 13 millions d’habitants, qu’il a trouvée «beaucoup plus propre, plus sûre et plus esthétique» que de nombreuses villes des États-Unis.

«N’est-ce pas là le critère ultime pour évaluer le leadership?», a-t-il demandé. «(Prenons des villes comme) Singapour, Tokyo, Dubaï et Abu Dhabi. Ces villes, en dépit de ce qu’on nous dit de leur gestion et de leurs principes, sont des endroits où il fait bon vivre, où il n’y a pas d’inflation galopante (et) où l’on ne risque pas de se faire violer.»

À propos de sa récente interview avec le président russe Vladimir Poutine, une rare concession du dirigeant russe à un journaliste occidental, M. Carlson a évoqué les critiques dont il a fait l’objet pour ne pas avoir abordé des questions telles que la liberté d’expression ou les accusations d’assassinat politique.

Il a précisé que son objectif était de comprendre le monde du point de vue de Poutine, plutôt que d’amplifier la version de ce dernier de l’histoire.

Pour défendre l’interview, M. Carlson a accusé le président Biden de ne pas comprendre l’histoire et les relations internationales, affirmant que les décideurs politiques américains croient à tort que M. Poutine a l’intention d’étendre les frontières de la Russie.

Selon l’éditorialiste américain, M. Poutine a précisé au cours de l’interview que son intention d’envahir l’Ukraine avait été déclenchée par le fait que la vice-présidente américaine Kamala Harris avait ouvertement invité l'Ukraine à adhérer à l’Otan, un privilège qui avait été refusé à M. Poutine des années auparavant.

M. Carlson estime que cette initiative est «synonyme d’un projet de placement d’armes nucléaires (à la frontière) avec la Russie».

Invoquant la censure dans le paysage médiatique américain, M. Carlson a affirmé être la seule voix à insister sur l’importance de l’invitation de l’Otan dans le contexte d’un conflit potentiel.

«Cela montre à quel point le paysage médiatique américain est constipé, restreint et censuré», a souligné M. Carlson. «Mais je suis le seul à l’avoir dit.» 

«Le but de la diplomatie est de parvenir à une conclusion pacifique et mutuellement bénéfique — on l’espère — d’une crise», a-t-il ajouté.

«Si vous vous présentez volontairement à la Conférence de Munich sur la sécurité en disant: “Hé, Zelensky, pourquoi ne nous autorisez-vous pas à placer des armes nucléaires à la frontière russe?” vous vous dirigez vers une guerre parce que vous savez que c’est la ligne rouge.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le chef de la diplomatie libanaise décline une invitation de l'Iran

Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
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  • Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a refusé une invitation à se rendre en Iran, évoquant des conditions inappropriées, et a proposé une rencontre dans un pays tiers neutre
  • Ce refus intervient sur fond de pressions américaines pour désarmer le Hezbollah, soutenu par l'Iran, alors que Beyrouth insiste sur la non-ingérence dans ses affaires internes

BEYROUTH: Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a décliné mercredi une invitation de son homologue à se rendre en Iran, qui soutient le Hezbollah islamiste, et proposé une rencontre dans un pays tiers.

Le gouvernement libanais est soumis à une intense pression des Etats-Unis pour désarmer le Hezbollah, affaibli par une guerre avec Israël, alors que l'Iran a affiché son opposition à cette mesure.

Début décembre, le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi avait invité M. Raggi à se rendre à Téhéran pour évoquer "les relations bilatérales" ainsi que les "développements régionaux et internationaux", selon le ministère iranien des Affaires étrangères.

En réponse à M. Araghchi, "j'ai déclaré que je ne pouvais pas accepter son invitation à me rendre à Téhéran dans les circonstances actuelles", a annoncé mercredi M. Raggi sur X.

"Cela ne signifie pas un refus d'engager le dialogue, mais plutôt que les conditions ne sont pas propices à cette visite", a-t-il ajouté.

Il a proposé à son homologue de s'entendre pour se rencontrer "dans un pays tiers neutre", soulignant que les relations entre le Liban et l'Iran devaient être basées sur le principe de "non ingérence dans les affaires internes" de chaque pays.

L'Iran arme et finance le puissant Hezbollah, qu'une guerre a opposé à Israël d'octobre 2023 à novembre 2024.

En août, le Liban avait signifié à un haut responsable iranien, Ali Larijani, en visite à Beyrouth, son refus catégorique de "toute ingérence" dans ses affaires internes, après des critiques par Téhéran de la décision du gouvernement de désarmer le Hezbollah.

Téhéran dénonce régulièrement les frappes israéliennes qui le visent. Les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, avaient appelé en novembre à "venger" l'assassinat par Israël au Liban du chef militaire du Hezbollah, Haitham Ali Tabatabai.


L'Arabie saoudite et l'Iran réaffirment leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin

Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
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  • Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a participé mardi à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint

RIYAD : L’Arabie saoudite et l’Iran ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin lors d’une réunion tenue mardi à Téhéran.

Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a assisté à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint entre l’Arabie saoudite, l’Iran et la Chine.

Les parties saoudienne et iranienne « ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin dans son intégralité, ainsi que leur volonté de renforcer les relations de bon voisinage entre leurs pays, dans le respect de la Charte des Nations unies, de la Charte de l’Organisation de la coopération islamique et du droit international », a indiqué l’Agence de presse saoudienne dans un communiqué.

L’Arabie saoudite et l’Iran ont également salué le rôle positif continu joué par la Chine ainsi que son soutien constant à la mise en œuvre de l’Accord de Pékin.

De son côté, la Chine a réaffirmé sa disponibilité à poursuivre son soutien et à encourager les démarches entreprises par le Royaume et l’Iran pour développer leurs relations dans divers domaines.

Les trois pays ont salué les progrès continus dans les relations saoudo-iraniennes et les perspectives qu’ils offrent à tous les niveaux, a ajouté la SPA.

Les trois pays ont également appelé à une cessation immédiate des agressions israéliennes en Palestine, au Liban et en Syrie.

Ils ont en outre condamné tout acte portant atteinte à l’intégrité territoriale de l’Iran.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.