Pour le chef de la Ligue arabe, le déplacement des Palestiniens de Gaza entraînerait une confrontation «pour les mille prochaines années»

Intervenant lors du Sommet mondial des gouvernements à Dubaï, Ahmed Aboul Gheit a réitéré sa mise en garde contre les «conséquences dangereuses» de l’assaut israélien en cours sur Rafah. (Capture d’écran, WGS)
Intervenant lors du Sommet mondial des gouvernements à Dubaï, Ahmed Aboul Gheit a réitéré sa mise en garde contre les «conséquences dangereuses» de l’assaut israélien en cours sur Rafah. (Capture d’écran, WGS)
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Publié le Mardi 13 février 2024

Pour le chef de la Ligue arabe, le déplacement des Palestiniens de Gaza entraînerait une confrontation «pour les mille prochaines années»

  • Intervenant au Sommet mondial des gouvernements à Dubaï, Ahmed Aboul Gheit a réitéré sa mise en garde contre les «conséquences dangereuses» de l’assaut israélien à Rafah
  • M. Aboul Gheit a souligné qu’il était impératif que les États-Unis et le bloc occidental demandent à Israël de mettre fin à ses attaques

LONDRES: Le déplacement de la population palestinienne des Territoires occupés par les forces israéliennes conduirait à une confrontation «pour les mille prochaines années», a déclaré mardi le secrétaire général de la Ligue arabe.

Intervenant lors du Sommet mondial des gouvernements (WGS) à Dubaï, Ahmed Aboul Gheit a réitéré sa mise en garde contre les «conséquences dangereuses» de l’assaut israélien en cours sur Rafah.

«Les intentions de l’occupation (israélienne) d’imposer la réalité du déplacement à des centaines de milliers de Palestiniens, qui se sont réfugiés à Rafah en dernier recours pour échapper aux attaques indiscriminées contre les civils, est un plan ouvert et complètement rejeté; il comporte de graves menaces pour la stabilité régionale», a-t-il ajouté. 

Des centaines de milliers de Palestiniens se sont réfugiés à Rafah depuis le début des bombardements israéliens sur la bande de Gaza, en réponse aux attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre, qui ont fait 1 200 morts.

L’action militaire d’Israël à Gaza a coûté la vie à plus de 28 000 Palestiniens, selon les autorités sanitaires de l’enclave, dirigées par le Hamas.

Lundi, une opération de sauvetage israélienne a permis de libérer deux otages israélo-argentins détenus par des combattants du Hamas à Rafah, mais des frappes aériennes ont tué près de 70 Palestiniens, a-t-on appris mardi.

M. Aboul Gheit a souligné qu’il était impératif que les États-Unis et le bloc occidental demandent à Israël de mettre un terme ses attaques et appellent à un cessez-le-feu immédiat à Gaza. Si cela ne se produit pas, on assistera à une «explosion» de violence au Moyen-Orient.

Abordant la possibilité d’une solution à deux États avec un État palestinien indépendant, il a indiqué que ce scénario ne serait possible que si Israël «démantelait ses colonies illégales construites sur le territoire palestinien».

Il a expliqué que les actions d’Israël – encouragées par des éléments d’extrême droite au sein de son gouvernement – à Gaza et son traitement des Palestiniens étaient devenus une menace pour la continuité des accords de paix signés avec ses voisins, en particulier avec des pays comme l’Égypte et la Jordanie.

Concernant ce qu’il a décrit comme «l’impossibilité d’écraser la résistance palestinienne», M. Aboul Gheit a affirmé que «la résistance ne peut être éliminée, et c’est une leçon qu’il faut tirer de l’Histoire». Quant à l’impact de l’Iran et de ses alliés sur la sécurité régionale, il a noté que le programme nucléaire de Téhéran avait «provoqué l’Occident».

Un autre intervenant, le secrétaire général du Conseil de coopération du Golfe (CCG), Jassem al-Boudaiwi, a estimé que le dialogue était le meilleur moyen de faire face aux menaces régionales.

Il a indiqué que les pays du CCG avaient une approche unifiée pour faire face aux défis en Iran, mais aussi dans la région du Moyen-Orient dans son ensemble. Leur approche vise également à mettre fin aux guerres au Yémen et en Syrie et à «aider nos frères au Liban», ce qui ne peut être réalisé qu’avec de l’ouverture et des discussions.

Il a ajouté que l’accord de normalisation conclu entre l’Arabie saoudite et Téhéran en mars 2023 avait permis aux relations entre le CCG et l’Iran d’atteindre «un nouveau niveau» et qu’il aurait un impact extrêmement positif sur la stabilité régionale à l’avenir.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël approuve la création de 19 nouvelles colonies en Cisjordanie

Cette photo montre des moutons dans un champ à Kafr al-Labad, avec la colonie israélienne d'Avnei Hefetz en arrière-plan, près de la ville de Tulkarem, en Cisjordanie occupée, le 18 décembre 2025. (FICHIER/AFP)
Cette photo montre des moutons dans un champ à Kafr al-Labad, avec la colonie israélienne d'Avnei Hefetz en arrière-plan, près de la ville de Tulkarem, en Cisjordanie occupée, le 18 décembre 2025. (FICHIER/AFP)
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  • Israël a approuvé l’installation de 19 nouvelles colonies en Cisjordanie, portant à 69 le nombre de colonies validées en trois ans, dans une démarche visant selon le gouvernement à empêcher la création d’un État palestinien
  • Cette décision, critiquée par l’ONU et de nombreux pays, intervient dans un contexte d’intensification de la colonisation et de fortes violences depuis le 7 octobre 2023

JÉRUSALEM: Les autorités israéliennes ont annoncé dimanche avoir approuvé l'installation de 19 colonies en Cisjordanie, une mesure visant selon elles à "bloquer l'établissement d'un Etat palestinien terroriste", dans un contexte d'intensification de la colonisation depuis le 7-octobre.

Cette annonce porte à 69 le nombre total de colonies ayant obtenu un feu vert ces trois dernières années, d'après un communiqué publié par les services du ministre des Finances d'extrême droite Bezalel Smotrich, lui-même colon et partisan d'une annexion de ce territoire occupé par Israël depuis 1967.

Elle intervient quelques jours après un rapport du secrétaire général des Nations unies faisant état d'une croissance record des colonies israéliennes depuis le début du suivi en 2017.

"La proposition du ministre des Finances Bezalel Smotrich et du ministre de la Défense Israël Katz de déclarer et formaliser 19 nouvelles colonies en Judée et Samarie (la Cisjordanie, NDLR) a été approuvée par le cabinet" de sécurité du gouvernement, ont annoncé les services de M. Smotrich.

Selon lui, cette initiative doit permettre d'empêcher l'émergence d'un Etat palestinien.

"Sur le terrain, nous bloquons l'établissement d'un Etat palestinien terroriste. Nous continuerons à développer, construire et à nous implanter sur la terre de notre patrimoine ancestral", est-il écrit dans le communiqué.

Hormis Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël, plus de 500.000 Israéliens vivent aujourd'hui en Cisjordanie dans des colonies que l'ONU juge illégales au regard du droit international, au milieu de quelque trois millions de Palestiniens.

Sur les colonies dévoilées dimanche, cinq sont des avant-postes qui existent déjà depuis plusieurs années, c'est-à-dire des colonies déjà implantées en territoire palestinien, sans avoir obtenu les autorisations nécessaires des autorités israéliennes.

Ces 19 colonies se trouvent dans des zones "hautement stratégiques", ont précisé les services du ministre. Deux d'entre elles, Ganim et Kadim, dans le nord de la Cisjordanie, seront réinstallées après avoir été démantelées il y a deux décennies.

- "Expansion implacable" -

La colonisation s'est poursuivie sous tous les gouvernements israéliens, de gauche comme de droite depuis 1967, et s'est nettement intensifiée sous l'exécutif actuel, en particulier depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël.

Dans le rapport de l'ONU consulté mi-décembre par l'AFP, son secrétaire général Antonio Guterres avait "condamné l'expansion implacable de la colonisation israélienne en Cisjordanie occupée, y compris Jérusalem Est, qui continue à alimenter les tensions, empêcher l'accès des Palestiniens à leur terre et menace la viabilité d'un Etat palestinien totalement indépendant, démocratique, continu et souverain".

"Ces développements enracinent encore l'occupation israélienne illégale et viole le droit international et le droit des Palestiniens à l'autodétermination", a-t-il ajouté.

L'avancée de la colonisation s'accompagne en outre d'une augmentation "alarmante" des violences des colons, dénonce-t-il dans le document, évoquant des attaques parfois "en présence ou avec le soutien des forces de sécurité israéliennes".

Depuis le 7-octobre, plus d'un millier de Palestiniens, parmi lesquels des combattants, mais aussi beaucoup de civils, ont été tués en Cisjordanie par des soldats ou des colons israéliens, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données de l'Autorité palestinienne.

Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, au moins 44 Israéliens, parmi lesquels des civils et des soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Les nouveaux projets de colonies dévoilés par Israël provoquent régulièrement un tollé international, Paris y voyant une "menace existentielle" pour un Etat palestinien.

Fin septembre, le président américain Donald Trump, pourtant un soutien indéfectible d'Israël, avait averti qu'il "ne lui permettrait pas d'annexer la Cisjordanie".


L’Arabie saoudite salue la décision des États-Unis de lever les sanctions contre la Syrie

L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
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  • L’Arabie saoudite estime que la levée des sanctions américaines contre la Syrie soutiendra la stabilité et le développement du pay
  • Riyad salue le rôle des États-Unis et les mesures prises par Damas pour favoriser la reconstruction et le retour des déplacés

RIYAD : L’Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu du Caesar Act, estimant que cette mesure soutiendra la stabilité, la prospérité et le développement du pays, et contribuera à répondre aux aspirations du peuple syrien.

Dans un communiqué publié vendredi, le Royaume a salué le rôle positif joué par le président américain Donald Trump dans ce processus, depuis l’annonce faite lors de sa visite à Riyad en mai 2025 de la décision de lever l’ensemble des sanctions contre la Syrie, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Le communiqué précise que le processus a abouti à la signature par le président Trump de la loi d’autorisation de la défense nationale pour l’exercice 2026, laquelle inclut l’abrogation du Caesar Act, a ajouté la SPA.

L’Arabie saoudite a également félicité les dirigeants, le gouvernement et le peuple syriens à l’occasion de la levée des sanctions, tout en exprimant sa reconnaissance pour les mesures prises par Damas afin de rétablir la stabilité dans l’ensemble du pays.

Le Royaume a souligné que ces efforts contribueront à créer des conditions favorables à la reconstruction de l’État syrien et de son économie, ainsi qu’à faciliter le retour des réfugiés et des personnes déplacées syriennes dans leurs foyers.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une fondation caritative saoudienne célèbre la Journée mondiale de la langue arabe avec l’UNESCO à Paris

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
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  • Une célébration à l’UNESCO à Paris a mis en lumière le rôle mondial de la langue arabe et son apport au dialogue interculturel
  • Le partenariat entre l’UNESCO et la fondation saoudienne prévoit plusieurs projets clés pour renforcer la promotion de l’arabe

RIYAD : La fondation caritative Sultan bin Abdulaziz Al-Saud et l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) ont célébré cette semaine à Paris la Journée mondiale de la langue arabe lors d’un événement placé sous le thème : « Des voies innovantes pour l’arabe : politiques et pratiques pour un avenir linguistique plus inclusif ».

Organisée en collaboration avec la délégation permanente du Royaume auprès de l’UNESCO, la rencontre a réuni, selon les organisateurs, un groupe distingué de dirigeants internationaux, de décideurs politiques, d’experts, d’intellectuels et de spécialistes des affaires linguistiques et culturelles venus du monde entier, afin de souligner le rayonnement mondial de la langue arabe et son rôle central dans la promotion de la diversité culturelle et du dialogue entre les civilisations.

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l’UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l’Arabie saoudite auprès de l’organisation, ainsi que Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation.

Dans son discours, El-Enany a mis en avant l’importance du partenariat entre l’UNESCO et la fondation, estimant qu’il permet à l’organisation d’élargir l’ampleur de ses ambitions. Plusieurs projets majeurs sont prévus dans le cadre de cette collaboration, a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com