Sommet de l'UA: Moussa Faki dresse un «tableau peu reluisant» du continent

Le président du Ghana Nana Akufo-Addo (à gauche) salue le président du Kenya William Ruto (au centre) et le président de la Zambie Hakainde Hichilema (à droite) lors d'un événement avant la cérémonie d'ouverture de la 37e session ordinaire de la Conférence de l'Union africaine au siège de l'UA à Addis-Abeba, le 17 février 2024. (Photo par Michele Spatari AFP)
Le président du Ghana Nana Akufo-Addo (à gauche) salue le président du Kenya William Ruto (au centre) et le président de la Zambie Hakainde Hichilema (à droite) lors d'un événement avant la cérémonie d'ouverture de la 37e session ordinaire de la Conférence de l'Union africaine au siège de l'UA à Addis-Abeba, le 17 février 2024. (Photo par Michele Spatari AFP)
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Publié le Samedi 17 février 2024

Sommet de l'UA: Moussa Faki dresse un «tableau peu reluisant» du continent

  • La Libye «reste divisée», le Soudan «meurtri», «la Corne de l'Afrique génère les tendances les plus inquiétantes», «les Grands Lacs multiplient les signes d'aggravation» et le Sahel «inquiète au plus au point», a énuméré Moussa Faki
  • Suspendus en raison de coups d'Etat, six des 55 Etats membres manquent cette année à l'appel du Sommet

ADDIS ABEBA: Coups d'Etat, élections truquées, conflits: le président de la Commission de l'Union africaine a dressé un "tableau peu reluisant" du continent à l'ouverture samedi du Sommet des chefs d'Etat de l'organisation panafricaine, à la crédibilité en berne.

La Libye "reste divisée", le Soudan "meurtri", "la Corne de l'Afrique génère les tendances les plus inquiétantes", "les Grands Lacs multiplient les signes d'aggravation" et le Sahel "inquiète au plus au point", a énuméré Moussa Faki Mahamat, après avoir évoqué la multiplication des conflits dans le monde, notamment à Gaza et en Ukraine.

"En Afrique, le terrorisme destructure certains de nos Etats", "les changements non constitutionnels de gouvernement se sont multipliés" et "notre échec à contrer un tel phénomène est patent", alors que "les élections sont devenues par l'ampleur de leurs irrégularités des facteurs d'approfondissement de crises", a-t-il également relevé.

Le président de la Commission de l'UA a appelé le Sénégal, "pays modèle en matière de démocratie" - plongé dans la crise début février par la décision du président Macky Sall de reporter la présidentielle à trois semaines du scrutin - à retrouver "la voie de la sagesse".

L'ajournement de l'élection a depuis été invalidé par le Conseil constitutionnel, un véto auquel le chef de l'Etat s'est engagé à se conformer.

Saluant cet engagement, M. Faki a souhaité la tenue d'"élections inclusives, libres et transparentes dans les plus brefs délais possibles", comme l'a demandé la juridiction constitutionnelle sénégalaise.

Suspendus en raison de coups d'Etat, six des 55 Etats membres manquent cette année à l'appel du Sommet, le Gabon et le Niger ayant en 2023 rejoint le Mali, la Guinée, le Soudan et le Burkina Faso, exclus les deux années précédentes.

En marge du Sommet, le président angolais João Lourenço, médiateur de l'UA, a réuni vendredi à Addis Abeba plusieurs de ses pairs africains pour examiner la situation dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), en présence notamment du président congolais Félix Tshisekedi.

Selon les services de ce dernier, les discussions devaient se poursuivre samedi.

L'est de la RDC est à nouveau en proie depuis fin 2021 à un conflit opposant la rébellion du M23 - appuyé, selon de nombreuses sources, par le Rwanda - à l'armée congolaise associée notamment à des groupes armés dits "patriotes".

Alors que l'UA est souvent critiquée pour son inefficacité, M. Faki n'a pas épargné les dirigeants du continent.

Il a dénoncé des décisions prises "sans volonté politique de les appliquer", assurant que ces trois dernières années "93% des décisions n'ont pas été mises en oeuvre".

"Il est devenu "banal de voir" les Etats-membres "outrepasser, voire allègrement violer les décisions des organes continentaux", notamment du Conseil de paix et de sécurité de l'UA, a-t-il déploré.

«Résistance des pays membres»

"La résistance de pays membres qui ne veulent pas voir des précédents pouvant heurter leurs propres intérêts" continue d'empêcher l'UA de "faire entendre sa voix", expliquait avant le Sommet à l'AFP Nina Wilén, directrice du programme Afrique de l'Institut Egmont pour les relations internationales établi à Bruxelles.

Elle affirmait douter "qu'il y ait des décisions fortes" durant cette réunion.

Samedi, le président comorien Azali Assoumani a transmis la présidence tournante de l'UA à son homologue de Mauritanie, Mohamed Ould Ghazouani, sur la personne duquel l'Afrique du Nord - région à qui revenait le poste - a finalement trouvé un consensus après un long blocage dû à l'antagonisme entre Algérie et Maroc.

Moussa Faki a salué l'accession en septembre de l'UA au sein du G20, appelant l'Afrique à apporter "de façon efficace (sa) contribution".

Une contribution qui ne pourra se faire sans de "nouvelles méthodes de travail" pour élaborer "une position africaine" au G20, expliquait avant le Sommet à l'AFP Paul-Simon Handy, directeur régional Afrique de l'Est à l'Institut des études de sécurité (ISS).

Il faut, selon lui, pour les Etats membres "pouvoir construire une position africaine au besoin entre les sommets" bisannuels des chefs d'Etat, lieux traditionnels des prises de décision.

Attendu, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres n'a pas pu venir à la cérémonie d'ouverture, du fait de problèmes de vols, a indiqué à l'AFP sa porte-parole, Stéphanie Tremblay.


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.