NATIONS UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU devrait se prononcer la semaine prochaine à la demande de l'Algérie sur un nouveau texte réclamant un "cessez-le-feu humanitaire immédiat" à Gaza, appel bloqué plusieurs fois par les Etats-Unis, ont indiqué samedi plusieurs sources diplomatiques à l'AFP.
L'Algérie a lancé les discussions autour d'un nouveau projet de résolution après la décision fin janvier de la Cour internationale de justice qui a appelé Israël à empêcher tout acte éventuel de "génocide" à Gaza.
La dernière version du texte vue par l'AFP samedi, sur laquelle l'Algérie a demandé un vote pour mardi, "exige un cessez-le-feu humanitaire immédiat qui doit être respecté par toutes les parties", alors que l'offensive israélienne à Gaza a fait 28 858 morts, en grande majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.
Le projet de résolution "refuse le déplacement forcé de la population civile palestinienne" et demande l'arrêt de cette "violation du droit international".
Il demande également à nouveau la libération de tous les otages.
Comme de précédents textes fustigés par Israël et les Etats-Unis, il ne condamne en revanche pas l'attaque sans précédent du Hamas du 7 octobre contre Israël qui a entraîné la mort de plus de 1 160 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.
Début février, l'ambassadrice américaine à l'ONU Linda Thomas-Greenfield avait jugé que l'initiative de l'Algérie en vue d'une nouvelle résolution risquait de "faire dérailler" les négociations en vue d'une trêve incluant de nouvelles libérations d'otages - des négociations toujours en cours.
"Nous pensons qu'il est grand temps désormais pour le Conseil de sécurité d'adopter une résolution sur un cessez-le-feu humanitaire", a plaidé de son côté il y a quelques jours l'ambassadeur palestinien à l'ONU Riyad Mansour, estimant avoir été "plus que généreux pour donner plus de temps".
"Il y a un soutien massif parmi les membres du Conseil de sécurité", a-t-il assuré, malgré l'incertitude sur la position américaine.
Mi-octobre puis début décembre, malgré la pression de la communauté internationale face à la crise humanitaire dans la bande de Gaza, les Américains avaient mis leur véto à des projets de texte demandant un cessez-le-feu.
Le Conseil, largement divisé sur la question israélo-palestinienne depuis des années, n'a pu adopter sur ce dossier que deux textes essentiellement humanitaires depuis le 7 octobre.
Le dernier adopté fin décembre - les Etats-Unis s'abstenant - réclamait l'acheminement "à grande échelle" de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien.