Dernier jour de grève à la SNCF, menace sur le weekend suivant

La SNCF a estimé que 150000 voyageurs, sur le million qui devaient se déplacer, n'avaient pas pu prendre leur train au cours des trois jours de grève (Photo, AFP).
La SNCF a estimé que 150000 voyageurs, sur le million qui devaient se déplacer, n'avaient pas pu prendre leur train au cours des trois jours de grève (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 18 février 2024

Dernier jour de grève à la SNCF, menace sur le weekend suivant

  • La grève des contrôleurs de la SNCF doit se terminer dimanche après avoir entraîné l'annulation d'un TGV sur deux lors du weekend de chassé-croisé des vacances d'hiver
  • «Le weekend prochain, on sera en grève si la direction ne vient pas vers nous», a déclaré dimanche sur BFMTV Vincent Pinot, secrétaire fédéral du syndicat Sud-Rail

PARIS: La grève des contrôleurs de la SNCF doit se terminer dimanche après avoir entraîné l'annulation d'un TGV sur deux lors du weekend de chassé-croisé des vacances d'hiver, mais Sud-Rail fait planer la menace d'une reprise dans quelques jours.

"Le weekend prochain, on sera en grève si la direction ne vient pas vers nous", a déclaré dimanche sur BFMTV Vincent Pinot, secrétaire fédéral du syndicat Sud-Rail.

"Depuis le dépôt du préavis de grève du 31 janvier", nous n'avons eu "aucun contact avec la direction", a déploré le syndicaliste, réclamant un plan pour "de meilleures conditions de travail et une indemnité de circulation de 300 euros".

La SNCF a estimé que 150.000 voyageurs, sur le million qui devaient se déplacer, n'avaient pas pu prendre leur train au cours des trois jours de grève.

La circulation des trains est "fortement perturbée" en raison d'une grève des contrôleurs de jeudi à 20H00 jusqu'à lundi à 08H00, a prévenu la compagnie ferroviaire.

"Lundi le trafic est prévu normal sur tous les axes" et tout le réseau TGV, Intercités et TER, a indiqué un porte-parole de la SNCF dimanche.

Le mouvement a été très suivi avec trois contrôleurs sur quatre en grève pour des questions de revalorisation salariale.

"Je trouve ça difficile de le faire pendant les vacances scolaires où beaucoup de gens ont beaucoup travaillé pour pouvoir se payer ces vacances" et ne peuvent finalement plus partir, a déclaré à l'AFP Joanne Ayache, coach, interrogée à Paris devant la gare de Lyon dimanche.

"Il me semble qu'on a besoin de travailler sur un service minimum", a estimé dimanche le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau sur France Inter, tout en rappelant qu'"il n'est pas question de remettre en cause" la grève, un droit constitutionnel.

+8% pour Trenitalia

Ce weekend a vu les premiers retours de la zone C (Paris, Montpellier et Toulouse) mais aussi les départs de la zone A (Lyon, Bordeaux, Dijon...), et la SNCF a favorisé les liaisons vers les stations de ski des Alpes où les trains étaient complets dans les deux sens.

Les clients concernés ont tous été prévenus par courriel ou SMS, assure la SNCF, et pourront être remboursés si leur train a été annulé.

Certains voyageurs de la ligne Paris-Lyon se sont rabattus sur les trains de la compagnie ferroviaire Trenitalia qui étaient 8% plus remplis que l'année dernière.

"Le pic existe cette année mais il est difficile de dire quelle est la part de la demande naturelle et quel est l’impact des annonces de grèves", a souligné une porte-parole de la nouvelle concurrente de la SNCF.

"Nous déplorons les grèves sur le secteur ferroviaire. Elles éloignent les voyageurs du train, mode de transport le plus écologique, notamment dans les périodes où ils en ont le plus besoin", a poursuivi la porte-parole de Trenitalia.

La plateforme Blablacar a observé de son côté un "doublement de la demande de réservations" pour le covoiturage et les autocars depuis l'annonce du plan de transport de la SNCF mercredi.

Sur les routes, des automobilistes se sont retrouvés coincés samedi dans les bouchons en Auvergne-Rhône-Alpes à l'approche des stations de ski, mais aussi en région parisienne.

Bison Futé avait toutefois prévu une circulation habituelle dans les deux sens dimanche.

Certaines lignes de train ont été davantage touchées par la grève, comme Paris-Bordeaux où les deux tiers des trains étaient annulés samedi.

Davantage de trains que prévus ont finalement pu rouler dimanche, sur l'axe Atlantique qui couvre l'Ouest et le Sud-Ouest, a confirmé la compagnie, comme annoncé à l'AFP par le patron du TGV Atlantique Franck Dubourdieu.

Si certains clients changent leur billet pour voyager lundi, "on va être en capacité de transporter tout le monde", avait-il assuré vendredi.


Légion d'honneur, Sarkozy « prend acte », rappelant que la CEDH doit encore examiner son recours

La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
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  • L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 
  • Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain.

PARIS : L'ancien président Nicolas Sarkozy a « pris acte » dimanche de son exclusion de la Légion d'honneur et rappelle que la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) doit encore se prononcer sur son recours dans l'affaire des écoutes, a indiqué son avocat Patrice Spinosi dans une déclaration transmise à l'AFP.

« Nicolas Sarkozy prend acte de la décision prise par le grand chancelier. Il n’a jamais fait de cette question une affaire personnelle », a affirmé Patrice Spinosi, soulignant que si l'ancien chef de l'État « a fait valoir des arguments juridiques, c’était au nom de la fonction même de président de la République ».

L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 

« La condamnation de la France (par la CEDH) impliquera la révision de la condamnation pénale prononcée à l'encontre de Nicolas Sarkozy, en même temps que l’exclusion de l’ordre de la Légion d’Honneur ; l’une n’étant que la conséquence de l’autre », a assuré Patrice Spinosi.

Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain, à qui la Légion d'honneur avait été retirée en 1945 pour haute trahison et intelligence avec l'ennemi.

« Ce lien avec le maréchal Pétain est indigne », a déclaré la porte-parole du gouvernement Sophie Primas (LR), prenant « acte » elle aussi de cette décision « automatique qui fait partie du code de la Légion d’Honneur ».

« Le président Sarkozy a été là pour la France à des moments extrêmement compliqués », a-t-elle déclaré, se disant « un peu réservée non pas sur la règle, mais sur ce qu’elle entraîne comme comparaison ».

« C'est une règle, mais c'est aussi une honte », a déploré sur franceinfo Othman Nasrou, le nouveau secrétaire général de LR et proche de Bruno Retailleau, apportant son « soutien et son respect » à l'ex-président.

À gauche, le député écologiste Benjamin Lucas s'est félicité de la décision, appelant sur X à ce que « la République prive de ses privilèges et de son influence institutionnelle celui qui a déshonoré sa fonction et trahi le serment sacré qui lie le peuple à ses élus, celui de la probité ».


Echanges de frappes entre Israël et l'Iran : la France renforce la vigilance sur son territoire

 Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
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  • « Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme
  • Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets à renforcer la vigilance sur le territoire national. Il a notamment demandé de cibler les lieux de culte, les rassemblements festifs et les intérêts israéliens et américains. Cette demande a été transmise par télégramme. Elle a été envoyée vendredi. Cela fait suite à l'attaque israélienne en Iran.

« Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme consulté par l'AFP, alors qu'Israël et l'Iran poursuivaient leurs échanges de frappes meurtrières.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens, à laquelle Téhéran riposte avec des missiles balistiques. 

Dans ce contexte, M. Retailleau demande aux préfets de porter « une attention particulière » à la sécurité des lieux de culte, des établissements scolaires, des établissements publics et institutionnels, ainsi que des sites à forte affluence, notamment au moment des entrées et des sorties, et ce, incluant les « rassemblements festifs, culturels ou cultuels ».

Ces mesures de protection renforcée s'appliquent également aux « intérêts israéliens et américains ainsi qu'aux établissements de la communauté juive ».

Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

Vendredi soir, le président Emmanuel Macron a annoncé un « renforcement » du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, « pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national ».


Selon ManPowerGroup, l'IA pourrait réduire l'importance des « compétences » dans le recrutement

Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
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  • L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences ».
  • « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

PARIS : L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences », selon un dirigeant de ManPowerGroup.

En effet, « les compétences pourraient s'avérer obsolètes dans six mois », explique Tomas Chamorro-Premuzic, directeur de l'innovation du géant américain du travail temporaire, rencontré par l'AFP au salon Vivatech, à Paris, qui ferme ses portes samedi.  Selon lui, « il vaut mieux savoir que vous travaillez dur, que vous êtes curieux, que vous avez de bonnes aptitudes relationnelles et ça, l'IA peut vous aider à l'évaluer ».

Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

Cependant, les tâches informatiques (utilisation d'Internet, messagerie, etc.) pouvant être accomplies de manière autonome par des agents d'IA connaissent une « rapide expansion ». 

Dans ce contexte, les employeurs pourraient rechercher de plus en plus de salariés dotés de compétences hors de portée de l'IA, telles que le jugement éthique, le service client, le management ou la stratégie, comme l'indique une enquête de ManpowerGroup menée auprès de plus de 40 000 employeurs dans 42 pays et publiée cette semaine.

M. Chamorro-Premuzic déplore toutefois que ces compétences ne soient pas encore davantage mises en avant dans la formation. « Pour chaque dollar que vous investissez dans la technologie, vous devez investir huit ou neuf dollars dans les ressources humaines, la transformation culturelle, la gestion du changement », dit-il.

Les craintes d'un chômage de masse provoqué par l'IA restent par ailleurs exagérées à ce stade, estime le dirigeant, malgré certaines prédictions alarmistes.

D'après Dario Amodei, patron de la société d'intelligence artificielle Anthropic, cette technologie pourrait faire disparaître la moitié des emplois de bureau les moins qualifiés d'ici cinq ans. 

« Si l'histoire nous enseigne une chose, c'est que la plupart des prévisions sont fausses », répond M. Chamorro-Premuzic.

Concernant le recrutement, activité principale de ManPowerGroup, le dirigeant ajoute que « les agents d'intelligence artificielle ne deviendront certainement pas le cœur de notre métier dans un futur proche ». Il constate également que l'IA est utilisée par les demandeurs d'emploi.

« Des candidats sont capables d'envoyer 500 candidatures parfaites en une journée, de passer des entretiens avec leurs bots et de déjouer certains éléments des évaluations », énumère-t-il.