La grève SNCF se poursuit en ce samedi de chassé-croisé

Des passagers marchent dans la Gare de Lyon en pleine grève des contrôleurs de billets à Paris, le 16 février 2024 (Photo, AFP).
Des passagers marchent dans la Gare de Lyon en pleine grève des contrôleurs de billets à Paris, le 16 février 2024 (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 17 février 2024

La grève SNCF se poursuit en ce samedi de chassé-croisé

  • La circulation des trains est «fortement perturbée» depuis jeudi 20H00 et jusqu'à lundi 08H00, a prévenu la SNCF
  • Malgré tout, la grève n'a pas entraîné de chaos dans les gares

PARIS: La grève des contrôleurs de la SNCF se poursuit samedi en plein chassé-croisé des vacances d'hiver et avec seulement un TGV sur deux en circulation, affectant au total 150 000 voyageurs, selon la société.

Ce week-end voit les premiers retours de la zone C (Paris, Montpellier et Toulouse) mais aussi les départs de la zone A (Lyon, Bordeaux, Dijon...).

La circulation des trains est "fortement perturbée" depuis jeudi 20H00 et jusqu'à lundi 08H00, a prévenu la SNCF.

Quelque "850 000 Français vont pouvoir finalement partir en vacances" mais "je regrette que 150 000 Français ne vont pas pouvoir partir" car "ils n'ont pas forcément trouvé de solutions", a expliqué vendredi sur BFMTV Christophe Fanichet, le PDG de SNCF Voyageurs.

Malgré tout, la grève n'a pas entraîné de chaos dans les gares, les voyageurs prenant les devants en renonçant à leur déplacement, en changeant leurs billets ou en adoptant d'autres modes de transport.

Le service est réduit de moitié sur les lignes TGV Inoui et Ouigo, ainsi que pour les Intercités.

La compagnie annonce un trafic "normal" pour les trains Ouigo classiques et "perturbé" pour les liaisons européennes, comme l'Eurostar.

La circulation est meilleure sur les lignes locales avec "en moyenne, 8 TER sur 10".

Les clients concernés ont été tous prévenus par courriel ou SMS, assure la SNCF.

La priorité a été donnée aux liaisons vers les Alpes, où les trains étaient complets dans les deux sens, selon la compagnie.

En contrepartie, certaines lignes sont davantage touchées, à l'image de Paris-Bordeaux, où les deux tiers des trains sont annulés.

Il devrait y avoir plus de trains sur l'axe Atlantique à partir de dimanche, a annoncé le patron du TGV Atlantique Franck Dubourdieu à l'AFP. Si certains clients changent leur billet pour voyager lundi, "on va être en capacité de transporter tout le monde", a-t-il assuré vendredi.

Sur les routes, les axes reliant les stations de ski devraient être particulièrement encombrés tout au long de la journée en Auvergne-Rhône-Alpes(A40, A43), selon Bison futé.

En Ile-de-France, la circulation devrait être dense sur l'autoroute A6 dans le sens des retours entre le début de l'après-midi et le milieu de soirée.

Et des perturbations liées à la grève pourraient également venir "renforcer les difficultés de circulation attendues ce week-end sur l’ensemble du réseau routier", a prévenu Bison Futé.

La plateforme Blablacar a observé un "doublement de la demande de réservations" pour le covoiturage et les bus depuis l'annonce du plan de transport de la SNCF mercredi.

Blablacar a indiqué vendredi qu'elle comptait ajouter des trajets supplémentaires pour "faire face à la demande", notamment de Paris vers Rennes, Toulouse et Marseille, et qu'il restait des places en covoiturage.

Pourquoi un TGV ne peut pas circuler sans contrôleur

Un TGV ne peut pas partir sans contrôleur, autrement appelé chef de bord, avant tout pour des raisons de sécurité, ce qui a empêché la circulation de nombreux trains en ce week-end de grève.

"Contrairement à certains TER ou Transilien, un TGV ne peut pas circuler sans chef de bord", explique la SNCF.

"Leur rôle ne se limite pas à la seule vérification des billets: ils sont les garants du bon déroulement du voyage de chaque client et assurent des missions de sécurité et de sûreté", précise la société ferroviaire. Ils donnent notamment le signal de départ au conducteur.

La SNCF compte 8.400 "agents commerciaux" à bord des trains, dont 2.600 "chefs de bord" pour ses trains longue distance, les TGV et Intercités.

Des trains circulent sans contrôleur sur de nombreuses lignes de banlieue, comme les Transilien en Ile-de-France depuis 1982.

Malgré une forte contestation des syndicats, ce dispositif "équipement agent seul", c'est-à-dire avec le conducteur mais sans contrôleur, a également été étendu dans les années 2000 à la plupart des TER. La configuration de ces trains et leurs arrêts fréquents permet au conducteur de passer dans le train si besoin.

Le débat sur cette pratique a toutefois été relancé fin 2019 quand un TER a percuté dans les Ardennes un convoi routier exceptionnel coincé sur un passage à niveau, faisant 11 blessés. Sans contrôleur à bord, le conducteur du train avait porté secours aux passagers alors qu'il était lui-même touché.

Par ailleurs, après une grève à l'automne puis lors des vacances de Noël 2022, où les contrôleurs s'étaient mobilisés pour une meilleure reconnaissance de leur métier, la SNCF avait promis la présence de deux chefs de bord par TGV.

Le dispositif "est en place à 87%, ce sera 92% fin 2024 et 100% en 2025", a indiqué le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, début février.

La société continue à recruter sur ces postes, qui impliquent des déplacements et des horaires décalés, pour une rémunération brute qui démarre à 29.000 euros pour un chef de bord, selon le site de recrutement de la SNCF.

Une expérience "dans le domaine commercial et la relation clients" est recommandée.

Le contrôleur est "garant du confort et de la sécurité durant le voyage", "accueille, assiste et informe les voyageurs sur le quai et à bord du train", explique la SNCF.

"Dans le cadre de la lutte anti-fraude, vous pouvez être amené à contrôler les titres de transport et régulariser la situation des clients", précise la compagnie.


Grenoble: l'adolescent blessé par balles toujours dans le coma

Le garçon, dont l'identité "n'est toujours pas certaine à cette heure", pourrait être "un mineur de presque 14 ans né en Algérie en décembre 2011", connu dans les fichiers de police sous "diverses identités" pour trafic de stupéfiants en région parisienne et à Grenoble, a indiqué le parquet de Grenoble dans un communiqué. (AFP)
Le garçon, dont l'identité "n'est toujours pas certaine à cette heure", pourrait être "un mineur de presque 14 ans né en Algérie en décembre 2011", connu dans les fichiers de police sous "diverses identités" pour trafic de stupéfiants en région parisienne et à Grenoble, a indiqué le parquet de Grenoble dans un communiqué. (AFP)
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  • Le parquet avait indiqué dimanche, dans un premier temps, que le mineur était âgé de 12 ans, né en décembre 2012
  • L'adolescent a été atteint de 3 balles, une dans le dos et deux dans les jambes et se trouvait en arrêt cardio-respiratoire lors de l'arrivée des secours: "il est toujours dans le coma et son pronostic vital reste engagé", précise le parquet

GRENOBLE: L'adolescent atteint dimanche par trois balles près d'un point de vente de drogue à Grenoble est toujours dans le coma avec un pronostic vital engagé et ses agresseurs en fuite, a indiqué lundi le parquet.

Le garçon, dont l'identité "n'est toujours pas certaine à cette heure", pourrait être "un mineur de presque 14 ans né en Algérie en décembre 2011", connu dans les fichiers de police sous "diverses identités" pour trafic de stupéfiants en région parisienne et à Grenoble, a indiqué le parquet de Grenoble dans un communiqué.

Le parquet avait indiqué dimanche, dans un premier temps, que le mineur était âgé de 12 ans, né en décembre 2012.

L'adolescent a été atteint de 3 balles, une dans le dos et deux dans les jambes et se trouvait en arrêt cardio-respiratoire lors de l'arrivée des secours: "il est toujours dans le coma et son pronostic vital reste engagé", précise le parquet.

Le drame s'est déroulé dimanche vers 3H00 du matin près d'un point de vente de drogue du quartier Chorier-Berriat, dans l'ouest de la capitale iséroise. Neuf étuis de balles de 9 mm avaient été retrouvés sur place. "Le ou les auteurs des tirs n'ont pas été interpellés à cette heure", précise le communiqué.

Le mineur faisait l'objet d'une convocation devant le tribunal pour enfants de Grenoble le 10 décembre 2025, après avoir été contrôlé en possession de cannabis et de cocaïne sur un point de deal connu, situé près du lieu où il a été blessé dimanche, selon la même source.

Il avait à plusieurs reprises fugué du foyer où il était hébergé, a-t-on ajouté.

Un homme se présentant comme son grand frère, également connu de la police sous plusieurs alias, s'est présenté à l'hôpital où il a été transporté, indique également le parquet.


Macron reçoit Zelensky en vue d'un accord d'armement «historique» pour défendre le ciel ukrainien

Emmanuel Macron a accueilli lundi matin Volodymyr Zelensky sur la base aérienne de Villacoublay, près de Paris, avant la signature d'un accord d'armement qualifié d'"historique" par le président ukrainien pour "renforcer" l'aviation de combat et la défense aérienne de l'Ukraine. (AFP)
Emmanuel Macron a accueilli lundi matin Volodymyr Zelensky sur la base aérienne de Villacoublay, près de Paris, avant la signature d'un accord d'armement qualifié d'"historique" par le président ukrainien pour "renforcer" l'aviation de combat et la défense aérienne de l'Ukraine. (AFP)
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  • Dimanche, sur le réseau X, Volodymyr Zelensky a évoqué "un accord historique" qui prévoit "un renforcement significatif" de l'"aviation de combat, de la défense aérienne, et d'autres équipements de défense" de Kiev
  • Il s'agit selon la présidence française de "mettre l'excellence française en matière d'industrie d'armement au service de la défense de l'Ukraine" et de "permettre d'acquérir les systèmes qui lui sont nécessaires pour répondre à l'agression russe"

VELIZY-VILLACOUBLAY: Emmanuel Macron a accueilli lundi matin Volodymyr Zelensky sur la base aérienne de Villacoublay, près de Paris, avant la signature d'un accord d'armement qualifié d'"historique" par le président ukrainien pour "renforcer" l'aviation de combat et la défense aérienne de l'Ukraine.

Les industriels vont notamment présenter au dirigeant du pays en guerre depuis 2022 avec la Russie l'avion de combat français Rafale et son armement, le système de défense anti-aérienne SAMP-T de nouvelle génération, ainsi que plusieurs systèmes de drones. Une "lettre d'intention", dont la teneur précise n'a pas été dévoilée, doit ensuite être signée.

Dimanche, sur le réseau X, Volodymyr Zelensky a évoqué "un accord historique" qui prévoit "un renforcement significatif" de l'"aviation de combat, de la défense aérienne, et d'autres équipements de défense" de Kiev.

Il s'agit selon la présidence française de "mettre l'excellence française en matière d'industrie d'armement au service de la défense de l'Ukraine" et de "permettre d'acquérir les systèmes qui lui sont nécessaires pour répondre à l'agression russe".

L'Elysée a notamment évoqué "la défense du ciel ukrainien", alors que le président ukrainien a renouvelé samedi son appel pour obtenir davantage de systèmes de défense aérienne, au lendemain de nouvelles frappes russes massives contre son pays. Dans la nuit de dimanche a lundi, d'autres frappes ont tué au moins trois personnes dans la région de Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine, selon les autorités locales.

Cette neuvième visite du dirigeant ukrainien en France depuis le début de l'invasion russe en février 2022 intervient alors que la situation sur le front est compliquée pour son pays, à l'orée de l'hiver. Et que l'Ukraine est ébranlée par un scandale de corruption ayant poussé deux ministres à la démission et forcé Volodymyr Zelensky à prendre des sanctions contre l'un de ses proches.

"Sur les sujets de la corruption, il faut être extraordinairement vigilant. On l'est et on l'est en particulier dans ce processus d'adhésion à l'Union européenne" entamé par l'Ukraine, a rappelé samedi le ministre délégué chargé de l'Europe, Benjamin Haddad, sur la chaîne LCI.

Volodymyr Zelensky a déjà signé le mois dernier une lettre d'intention en vue d'acquérir 100 à 150 avions de chasse suédois Gripen, une manière d'afficher un tournant par rapport aux cessions d'armements par les pays occidentaux alliés et de planifier le renforcement à long terme de la défense ukrainienne après l'issue du conflit.

La France a déjà livré des chasseurs Mirage à Kiev, mais il n'avait jusqu'ici pas été question de voir l'Ukraine se doter du Rafale, fleuron de l'aviation de combat français.

Le système de défense anti-aérienne SAMP-T de nouvelle génération qui sera aussi présenté au dirigeant ukrainien doit être livré à la France à partir de 2027 et dispose de capacités d'interception étendues contre les missiles par rapport au SAMP-T, dont un exemplaire est déployé en Ukraine.

"Force multinationale" 

Après cette visite à Villacoublay, au sud-ouest de Paris, les deux dirigeants participeront dans l'après-midi à l'Elysée à un "forum drones franco-ukrainien".

Kiev entend utiliser cette année plus de 4,5 millions de drones, qui sont responsables de 70% des destructions de matériels ennemis sur le front. Le pays a développé pour cela un agile réseau de production. L'Ukraine utilise également des drones pour abattre les drones Shahed lancés chaque nuit contre elle.

Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky se rendront par ailleurs au mont Valérien, à l'ouest de Paris, visiter l'état-major de la "force multinationale Ukraine" que Paris et Londres préparent pour qu'elle puisse être déployée dans le cadre d'un accord de cessez-le-feu et des "garanties de sécurité" à fournir à Kiev.

Mis en place par la "coalition de volontaires", à laquelle participent, selon l'Elysée, 35 pays en incluant l'Ukraine, cet état-major "fonctionne" et est "dès à présent" capable "de déployer une force dès le lendemain d'un cessez-le-feu", assure-t-on côté français.

Les garanties de sécurité envisagées pour l'Ukraine, échafaudées depuis des mois par cette coalition, comprennent un soutien à l'armée de Kiev et des volets terrestre, maritime et aérien. Mais leur mise en œuvre reste conditionnée à un très hypothétique arrêt des combats.

 

 


Assurance chômage: les syndicats demandent au gouvernement de renoncer formellement à une réforme globale

Le Premier ministre français Sébastien Lecornu sur l'avenue des Champs-Élysées à Paris, le 11 novembre 2025. (AFP)
Le Premier ministre français Sébastien Lecornu sur l'avenue des Champs-Élysées à Paris, le 11 novembre 2025. (AFP)
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  • Syndicats et organisations patronales (sauf Medef) réclament le retrait du cadrage financier sur l’assurance chômage
  • Ils veulent ouvrir une négociation sur les contrats courts et les ruptures conventionnelles sans nouvelles économies imposées

PARIS: Les cinq syndicats représentatifs de salariés et deux organisations patronales, à l'exception du Medef, demandent au gouvernement de renoncer formellement à son projet de nouvelles négociations sur l'assurance chômage, dans un courrier commun consulté par l'AFP.

Dans ce courrier adressé vendredi soir au Premier ministre Sébastien Lecornu, la CFDT, la CGT, FO, la CFE-CGC et la CFTC, côté syndicats, et la CPME et l'U2P (artisans), côté patronal, lui demandent de retirer le cadrage financier qui avait été communiqué en août par le gouvernement Bayrou pour fixer les économies souhaitées sur l'assurance chômage.

Ce retrait doit leur permettre, expliquent-elles, d'ouvrir, "dans les prochaines semaines, une négociation interprofessionnelle portant sur la question des contrats courts". Une négociation qui "sera également l’occasion d'examiner la question des ruptures conventionnelles", selon leur courrier.

Depuis la chute du gouvernement Bayrou, Sébastien Lecornu a semblé abandonner l'idée d'une nouvelle réforme globale de l'assurance chômage pour cibler "les ruptures conventionnelles (qui) peuvent donner lieu à des abus".

Le ministre du Travail Jean-Pierre Farandou a souligné jeudi avoir "proposé aux partenaires sociaux" de s'"emparer" de ce sujet. "On voudrait aller assez vite pour trouver quelques centaines de millions d’euros d’économies", a-t-il dit au Parisien.

Une telle discussion se ferait, plaident les syndicats dans leur courrier, "dans une approche globale et équilibrée, avec l’objectif partagé de renforcer la qualité de l'emploi et de sécuriser les parcours professionnels".

Dans sa lettre de cadrage, en août, le gouvernement Bayrou avait demandé aux partenaires sociaux de négocier une nouvelle convention d'assurance chômage en réalisant 2 à 2,5 milliards d'euros d'économies par an entre 2026 et 2029.

Elle fixait le 15 novembre comme date butoir pour un accord, mais les discussions n'ont jamais eu lieu.

Les partenaires sociaux sont chargés de négocier les règles de l'indemnisation du chômage mais s'il ne parviennent pas à un accord, l'État définit les règles par décret.

Cette lettre avait été jugée inacceptable par les syndicats notamment en raison de l'ampleur des efforts demandés, alors que les principales règles de la dernière réforme, datant de novembre 2024, étaient entrées en vigueur en avril dernier, en théorie pour quatre ans.

"On n'a pas arrêté de demander au gouvernement de renoncer à la lettre de cadrage et on continue à leur demander de l'abandonner explicitement par un écrit, sinon ce sera une épée de Damoclès avec des décrets qui pourraient nous arriver très prochainement ou avec un autre gouvernement qui nous dirait qu'on n'a pas respecté la lettre de cadrage", s'inquiète auprès de l'AFP le secrétaire confédéral de la CGT, Denis Gravouil.