JO-2024: autour des sites, les commerçants parisiens se préparent en ordre dispersé

Cette photographie prise le 2 janvier 2024 montre des personnes debout devant un restaurant avec la Tour Eiffel illuminée en arrière-plan à Paris (Photo, AFP).
Cette photographie prise le 2 janvier 2024 montre des personnes debout devant un restaurant avec la Tour Eiffel illuminée en arrière-plan à Paris (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 21 février 2024

JO-2024: autour des sites, les commerçants parisiens se préparent en ordre dispersé

  • A cinq mois des Jeux olympiques, commerçants et restaurateurs parisiens installés à proximité des sites de compétition commencent à s'organiser dans l'attente d'instructions plus précises
  • Les restaurateurs et commerçants dans différents arrondissements de la capitale se sentent pour l'instant «peu informés» sur les protocoles à suivre

PARIS: Privatiser son établissement, ouvrir davantage ou baisser le rideau ? A cinq mois des Jeux olympiques, commerçants et restaurateurs parisiens installés à proximité des sites de compétition commencent à s'organiser dans l'attente d'instructions plus précises.

"Juillet-août sont toujours des mois magnifiques pour le commerce, les Jeux olympiques, ce sera un supplément", prévoit Issa Chaaya, 48 ans, en installant sur un portant des casquettes à l'effigie des Jeux.

Dès le mois prochain, il commandera de nouveaux "goodies", car son petit kiosque à journaux et à souvenirs est situé juste devant l'entrée de l'Arena Bercy, dans l'est de Paris, site qui accueillera dans quelques mois les épreuves de basketball et basketball fauteuil, gymnastique et trampoline.

"On est content de recevoir les JO", assure Maxime Labro, 30 ans, gérant de la brasserie Café Bercy. 300 couverts, une grande terrasse au pied du stade, le patron ambitionne de recruter du personnel supplémentaire pendant les JO.

Plus de 15 millions de personnes sont attendues dans la capitale pour cet événement, selon l'Office du tourisme de Paris.

Défi logistique

"Si on a les infos et que notre personnel peut venir travailler, tout ira bien", estime le restaurateur, qui vient de recevoir "un flyer" pour accéder à des informations à venir sur l'organisation logistique. "Il était temps", lance-t-il.

Son établissement, comme le kiosque de M. Chaaya, se trouve dans le "périmètre rouge" établi par la Préfecture de police. Pour des raisons de sécurité, l'accès aux véhicules motorisés y est interdit pendant les JO, sauf dérogation.

A cinq mois des Jeux, "la principale inquiétude, ce sont les livraisons (...) et l'accès des salariés" à ces zones restreintes, observe Gérald Barbier, premier vice-président de la CCI (Chambre de commerce et d'industrie) de Paris en charge du commerce.

Les restaurateurs et commerçants rencontrés par l'AFP dans différents arrondissements de la capitale se sentent pour l'instant "peu informés" sur les protocoles à suivre.

"Notre rôle à présent, c'est de monter en puissance sur les informations à donner aux commerçants", explique à l'AFP Gérald Barbier.

"Nous sommes encore un peu imprécis, parce que tout n'est pas encore décidé" par les organisateurs des JO, poursuit-il. En attendant l'arbitrage définitif, le préfet de police Laurent Nuñez avait annoncé début février étendre les motifs de laisser-passer dans les périmètres de sécurité.

Les conditions de livraison voulues "souples" par la Préfecture de police "seront rendues publiques début mars", a-t-elle précisé à l'AFP. Une plateforme numérique pour gérer ces flux est attendue au printemps.

Avec quelle clientèle?

"Si je peux, je m'en vais au bord de la mer", témoigne une brocanteuse de 71 ans qui souhaite rester anonyme. Sa petite boutique se trouve en plein cœur du touristique premier arrondissement, à deux pas de la place de la Concorde qui accueillera les épreuves de skateboard ou de BMX.

"Le monde entier va venir dans le centre, mais je crains que ces gens ne soient pas ma clientèle", explique celle qui songe donc à baisser exceptionnellement le rideau pendant les festivités.

Dans les zones rouges, "tout le monde ne sera pas gagnant", reconnaît David Zenouda, un dirigeant de la branche parisienne de l'Union des métiers et des industries hôtelières (UMIH). "Ceux qui vont tirer leur épingle du jeu sont ceux qui ont pu avoir des partenaires olympiques ayant décidé d'investir les lieux", explique-t-il à l'AFP.

De l'autre côté de la Seine, Géraud Boursin a ainsi été "approché par le COJO" (Comité d'organisation des Jeux olympiques). "Fantastique", se réjouit-il: l'une de ses huit péniches, Fluctuart, amarrée dans le 7e arrondissement, sera privatisée pour la cérémonie d'ouverture, puis louée toute la durée des Jeux à une société d'événementiel.

"Pour les autres établissements à quai, on ne sait pas trop encore comment cela va se passer", si leur fonctionnement sera altéré ponctuellement et si des compensations sont prévues. Mais "le plus important, c'est de participer aux JO", considère-t-il.


Un homme tué par balle à Marseille, le 3e en plein jour depuis début octobre

Un homme a été tué mardi par balle dans les quartiers Nord de Marseille, a-t-on appris de sources concordantes, troisième homicide en plein jour dans la deuxième ville de France depuis début octobre. (AFP)
Un homme a été tué mardi par balle dans les quartiers Nord de Marseille, a-t-on appris de sources concordantes, troisième homicide en plein jour dans la deuxième ville de France depuis début octobre. (AFP)
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  • La deuxième ville de France a enterré mardi Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic, abattu jeudi en début d'après-midi devant une pharmacie
  • Les marins pompiers de Marseille sont intervenus vers 14H15 au quartier des Olives pour un homme "blessé par arme à feu"

MARSEILLE: Un homme a été tué mardi par balle dans les quartiers Nord de Marseille, a-t-on appris de sources concordantes, troisième homicide en plein jour dans la deuxième ville de France depuis début octobre.

Interrogé par l'AFP, le parquet a fait état d'un mort, âgé entre 45 et 50 ans, et d'un blessé dans le quartier des Olives (13e arrondissement), sans pouvoir établir à ce stade de l'enquête un lien éventuel avec le trafic de drogue.

Marseille est régulièrement secouée par des "narchomicides" sur fond de trafic de stupéfiants et de guerre des gangs pour le contrôle des points de vente de drogue.

Les marins pompiers de Marseille sont intervenus vers 14H15 au quartier des Olives pour un homme "blessé par arme à feu". Une source policière indiquant ensuite à l'AFP qu'elle avait été "tuée par balle dans le 13e arrondissement".

La deuxième ville de France a enterré mardi Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic, abattu jeudi en début d'après-midi devant une pharmacie. Le 9 octobre, un homme avait été tué par balle en fin de matinée dans un quartier populaire du centre.

Selon un décompte de l'AFP, une quinzaine de personnes ont perdu la vie dans des narchomicides depuis le début de l'année dans les Bouches-du-Rhône.

Une criminalité qui ne cesse de franchir des paliers: si avant 2020/2021 les victimes étaient bien ancrées dans le narcobanditisme, depuis, les cibles sont devenues les petites mains du trafic, parfois mineures et touchées à l'aveugle sur des points de deal, faisant parfois des victimes collatérales.

Avec Mehdi Kessaci, un nouveau cap a été franchi selon les observateurs, ce jeune de 20 ans totalement étranger du trafic de drogue ayant été visé volontairement, peut-être pour intimider son frère Amine engagé dans la lutte contre le narcobanditisme, selon les premiers éléments de l'enquête.


Fleurs blanches et hommages de Marseillais à Mehdi Kessaci pour ses obsèques

Cette capture d'écran réalisée le 14 novembre 2025 à partir d'une vidéo de l'AFP datée du 7 juillet 2024 montre Mehdi Kessaci, frère d'Amine Kessaci, fondateur de l'association Conscience et ancien candidat dans la 3e circonscription des Bouches-du-Rhône pour la coalition de gauche Nouveau Front Populaire (NFP).
Cette capture d'écran réalisée le 14 novembre 2025 à partir d'une vidéo de l'AFP datée du 7 juillet 2024 montre Mehdi Kessaci, frère d'Amine Kessaci, fondateur de l'association Conscience et ancien candidat dans la 3e circonscription des Bouches-du-Rhône pour la coalition de gauche Nouveau Front Populaire (NFP).
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  • Au milieu des gerbes trônent celle des Ecologistes, le parti d'Amine Kessaci, frère de Mehdi, qui selon les premières investigations, pourrait avoir été tué pour toucher et avertir Amine
  • Il y a également celle de Guy Benarroche, sénateur écologiste des Bouches-du-Rhône mais aussi de simples citoyens comme cette retraitée, présente avec un bouquet de roses blanches

MARSEILLE: Les fleurs blanches commençaient à s'accumuler mardi au rond-point où a été abattu jeudi Mehdi Kessaci, en marge de ses obsèques attendues dans l'après-midi à Marseille, dans une ville traumatisée par ce nouveau cap franchi dans les violences liées au narcobanditisme.

Au milieu des gerbes trônent celle des Ecologistes, le parti d'Amine Kessaci, frère de Mehdi, qui selon les premières investigations, pourrait avoir été tué pour toucher et avertir Amine, militant engagé dans la lutte contre le narcobanditisme depuis l'assassinat d'un premier frère, Brahim.

Il y a également celle de Guy Benarroche, sénateur écologiste des Bouches-du-Rhône mais aussi de simples citoyens comme cette retraitée, présente avec un bouquet de roses blanches.

"Je suis venue pour Amine que j'ai bien connu car j'étais maîtresse dans la cité où il habitait avec sa famille. Je l'ai côtoyé ensuite lors de campagnes électorales et je trouve son engagement citoyen formidable", confie à l'AFP Christine Didon.

"Aujourd'hui, on ne peut plus s'en sortir grâce à l'école comme avant. Il y a une dégradation très rapide des conditions de vie, une pauvreté telle qu'il ne reste à certains que le trafic de drogue", ajoute-t-elle.

Mohamed Habib Errabia, 77 ans, est tout de suite descendu de chez lui jeudi quand il a entendu les coups de feu et ce matin il tenait à rendre hommage à ce jeune de 20 ans, victime innocente et totalement étrangère au trafic de drogue, selon les autorités. "On a des enfants, forcément on pense à eux. Qu'est-ce qui peut leur arriver ? On est pas à l'abri d'une balle perdue".

Les obsèques de Mehdi Kessaci se dérouleront mardi après-midi à Marseille sous forte surveillance policière. La famille, qui ne souhaite pas la présence de la presse, a annoncé qu'une marche blanche serait organisée ce week-end.

La police avait identifié des menaces sur Amine Kessaci et ce dernier était placé sous surveillance policière depuis plusieurs semaines. A la rentrée, il a publié un livre "Marseille, essuie tes larmes" (Le bruit du monde), sorte de longue lettre adressée à Brahim, tué avec deux autres jeunes hommes en 2020, dont les assassins présumés seront jugés prochainement.

Mardi matin, une réunion d'urgence à l'Elysée est par ailleurs organisée sur la lutte contre le narcobandistime qui a fait l'objet d'une loi en juin.

"Le narcotrafic est une peste, une lèpre, une venin qui court dans les veines du monde et l'empoisonne", écrit Amine Kessaci dans son livre. "On dit cartel, on dit baron, on dit empire. Moi je dis fosse commune, je dis cimetière, je dis clameur étouffée des mères qui pleurent leurs fils fauchés, des pères brisés par la poudre qui court, des enfants assassinés avant d'avoir su vivre".

 


France: une galerie du Louvre fermée au public en raison d'une «fragilité» de l'édifice

La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables. (AFP)
La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables. (AFP)
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  • Il s'agit "d'évolutions récentes et imprévisibles", assure le musée le plus visité au monde
  • A l'appui de sa décision, le musée invoque les conclusions d'un rapport d'un bureau d'études techniques qui lui a été remis vendredi

PARIS: Une des galeries du musée du Louvre à Paris sera fermée au public "par mesure de précaution" après qu'un audit a révélé la "particulière fragilité" de certaines poutres d'une des ailes du bâtiment, a annoncé lundi le musée dans un communiqué.

Abritant neuf salles dédiées à la céramique grecque antique, la galerie Campana sera fermée le temps que des "investigations" soient menées "sur la particulière fragilité de certaines poutres portant les planchers du deuxième étage de l'aile sud" du quadrilatère Sully, qui enserre la cour carrée du Louvre.

Il s'agit "d'évolutions récentes et imprévisibles", assure le musée le plus visité au monde. Contacté par l'AFP, un porte-parole de l'établissement n'a pas pu préciser quand cette décision prendrait effet ni pour combien de temps.

A l'appui de sa décision, le musée invoque les conclusions d'un rapport d'un bureau d'études techniques qui lui a été remis vendredi. Et assure avoir "immédiatement lancé une campagne complémentaire d'investigations" afin de déterminer les causes de la fragilité identifiée.

La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables.

En janvier 2025, la présidente du Louvre Laurence des Cars, sous pression depuis ce casse spectaculaire, avait alerté le ministère de la Culture de l'état de grande vétusté du musée parisien, évoquant notamment "la multiplication d'avaries dans des espaces parfois très dégradés".

Peu après cette alerte, le président Emmanuel Macron avait annoncé le lancement d'un vaste chantier de rénovation et de modernisation du Louvre, centré notamment sur le quadrilatère Sully. Des travaux initialement estimés à quelque 800 millions d'euros, et revus à la hausse dans un récent rapport de la Cour des comptes qui a évoqué au moins 1,15 milliard d'euros.