Une mère et sa fille de 5 ans tuées lors d'une attaque israélienne au Liban-Sud

De la fumée s'échappe du site d'une frappe aérienne israélienne sur le village de Khiam, dans le sud du Liban, près de la frontière avec Israël, dans un contexte de tensions transfrontalières persistantes alors que les combats se poursuivent entre Israël et les militants du Hamas à Gaza (Photo, AFP).
De la fumée s'échappe du site d'une frappe aérienne israélienne sur le village de Khiam, dans le sud du Liban, près de la frontière avec Israël, dans un contexte de tensions transfrontalières persistantes alors que les combats se poursuivent entre Israël et les militants du Hamas à Gaza (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 22 février 2024

Une mère et sa fille de 5 ans tuées lors d'une attaque israélienne au Liban-Sud

  • Leur maison est touchée alors que des frappes aériennes et des tirs d'artillerie israéliens visent plusieurs villes et villages dans le sud-ouest du Liban
  • Une délégation du Congrès américain s'entretient avec le président du Parlement, Nabih Berri, et d'autres responsables libanais à Beyrouth

BEYROUTH: Une mère et sa fille ont été tuées mercredi lors d'une attaque israélienne sur la ville de Majdal Zoun dans le district de Tyr, dans le gouvernorat du Sud du Liban.

Khadija Mohammed Salmane, âgée d'une quarantaine d'années, et sa fille Amal Hassan al-Durr, âgée de 5 ans, sont mortes lorsque leur maison a été touchée. Plusieurs autres personnes se trouvant à proximité ont été blessées et transportées dans des hôpitaux de Tyr.

Majdal Zoun est l'une des nombreuses villes et villages du sud-ouest du Liban touchés par les frappes aériennes et les tirs d'artillerie israéliens. Les autres sont Chihine, la périphérie d'Aalma ech Chaab, Al-Dhahira, Al-Jabeen et Tayr Harfa. Les cibles les plus récentes étaient Hula, Blida, Aita, Kafr Kila et Khiam. Auparavant, les tirs d'artillerie qui ont touché Ramia, Naqoura et Aalma ech Chaab dans la nuit de mardi à mercredi ont causé d'importants dégâts aux cultures, aux oliveraies et aux bâtiments.

Le Hezbollah a répondu aux attaques israéliennes dans les heures qui ont suivi en lançant dix opérations militaires contre des positions de l'armée israélienne. Le groupe a déclaré que ses forces «ont pris pour cible une position militaire de soldats israéliens dans la colonie d'Evin Menachem et une autre position militaire dans la colonie de Shomera», ainsi que «deux bâtiments dans lesquels des soldats ennemis étaient stationnés dans la colonie d'Avivim, le site de Ruwaisat al-Alam dans les fermes libanaises de Chebaa et un rassemblement de soldats ennemis à proximité du site militaire d'Al-Marj et du site militaire de Zibdin dans les fermes de Chebaa». Le groupe a également pris pour cible «la colonie de Metulla et les positions des soldats ennemis qui s'y trouvaient, avec des frappes directes».

Les médias israéliens ont rapporté qu'«un missile a frappé un bâtiment dans la colonie de Metulla après que des sirènes aient retenti dans cette colonie du doigt de Galilée».

Tensions diplomatiques

Des avions de guerre israéliens ont franchi le mur du son en survolant les régions de Tyr, Sidon et Nabatieh, semant la peur et la terreur parmi les écoliers et les familles. Une vidéo largement diffusée montre des enseignants tentant de calmer des élèves terrifiés dans une école en leur expliquant que le bang sonique généré par les avions n'était qu'un bruit fort et non une attaque. Pourtant, de nombreuses personnes ont supposé que le bruit était dû à des frappes aériennes ou à d'autres explosions, compte tenu des attaques israéliennes en cours qui s'étendent loin dans le sud du Liban.

Un enseignant d'une école de Nabatieh a déclaré: «Au début, j'ai pensé qu'un nouveau raid visait le village de Ghazieh, comme ce qui s'était passé il y a quelques jours, ou que le raid visait Nabatieh, en raison de l'intensité du son qui nous faisait mal aux oreilles. J'ai utilisé mon téléphone pour savoir ce qui se passait et il s'est avéré qu'il s'agissait d'un avion qui franchissait le mur du son.

Pendant ce temps, le ministre sortant de l'Intérieur, Bassam Mawlawi, s'est rendu dans la ville de Sidon où il a présidé une réunion des chefs de la sécurité dans le sud. Il a déclaré que les autorités libanaises «travaillaient avec les capacités existantes pour aider les personnes déplacées du sud».

Il a demandé que «le Sud et le Liban soient épargnés par la calamité de la guerre» et a indiqué que «l'injustice à laquelle sont soumises des personnes innocentes est inacceptable».

Dans un contexte de tensions diplomatiques croissantes entre le Liban et Israël, la mission libanaise auprès de l'ONU a réagi aux menaces de l'émissaire israélien de «mettre en œuvre la résolution 1701 par la force dans les semaines à venir». La résolution 1707 a été adoptée par le Conseil de sécurité des Nations unies en 2006 dans le but de résoudre la guerre qui opposait cette année-là le Hezbollah à Israël. Elle appelait au retrait des forces israéliennes du Liban et au désarmement de tous les groupes armés au Liban, notamment le Hezbollah.

Selon la délégation libanaise à l'ONU, «c'est Israël qui viole la résolution 1701, et ses violations terrestres, maritimes et aériennes ont été documentées par le Conseil de sécurité depuis 2006.»

«Le nombre de violations a dépassé les 30 000, en plus des attaques quotidiennes sur les villages du Liban-Sud, qui ont entraîné la mort de dizaines de civils, le déplacement de dizaines de milliers de citoyens à cause des bombardements concentrés, des raids quotidiens, de l'utilisation de drones d'attaque intelligents, et des obus au phosphore blanc interdits au niveau international, qui ont détruit plus de 100 000 oliviers», a précisé la délégation.


Négociations de paix au Soudan: le chef de l'armée prêt à «collaborer» avec Trump

Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt. (AFP)
Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt. (AFP)
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  • Le général al-Burhane "a affirmé la volonté du Soudan de travailler avec le président Trump, son secrétaire d'État (Marco Rubio) et son envoyé pour la paix au Soudan (Massad Boulos)"
  • Ce voyage était destiné à discuter de l'initiative présentée par le dirigeant saoudien au président américain lors d'une récente visite officielle à Washington, selon une source gouvernementale soudanaise

PORT-SOUDAN: Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt.

Le général al-Burhane "a affirmé la volonté du Soudan de travailler avec le président Trump, son secrétaire d'État (Marco Rubio) et son envoyé pour la paix au Soudan (Massad Boulos)", a déclaré le ministère des Affaires étrangères pro-armée dans un communiqué publié à l'issue d'un déplacement officiel à Ryad, à l'invitation du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.

Ce voyage était destiné à discuter de l'initiative présentée par le dirigeant saoudien au président américain lors d'une récente visite officielle à Washington, selon une source gouvernementale soudanaise.

Les négociations de paix menées par les Etats-Unis avec le groupe de médiateurs du Quad (réunissant Egypte, Arabe Saoudite et Emirats) sont à l'arrêt depuis que le général al-Burhane a affirmé que la dernière proposition de trêve transmise par M. Boulos était "inacceptable", sans préciser pourquoi.

Le militaire avait alors fustigé une médiation "partiale" et reproché à l'émissaire américain de reprendre les éléments de langage des Emirats, accusés d'armer les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Abou Dhabi nie régulièrement fournir des armes, des hommes et du carburant aux FSR, malgré des preuves fournies par des rapports internationaux et enquêtes indépendantes.

De leur côté, les FSR ont annoncé qu'ils acceptaient la proposition de trêve mais les attaques sur le terrain n'ont pas pour autant cessé au Kordofan, région au coeur de combats intenses.

Pour l'instant, aucune nouvelle date de négociations n'a été fixée, que ce soit au niveau des médiateurs du Quad ou de l'ONU qui essaie parallèlement d'organiser des discussions entre les deux camps.

Le Soudan est déchiré depuis avril 2023 par une guerre opposant l'armée, qui contrôle le nord et l'est du pays - aux FSR, dominantes dans l'ouest et certaines zones du sud.

Depuis la prise du dernier bastion de l'armée dans la vaste région voisine du Darfour, les combats se sont intensifiés dans le sud du pays, au Kordofan, région fertile, riche en pétrole et en or, charnière pour le ravitaillement et les mouvements de troupes.

Le conflit, entré dans sa troisième année, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, déraciné des millions de personnes et provoqué ce que l'ONU qualifie de "pire crise humanitaire au monde".

 


Le prince héritier saoudien rencontre le chef du conseil de transition soudanais pour discuter de la sécurité et de la stabilité

Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
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  • La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation
  • Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays

RIYADH : Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a rencontré Abdel Fattah Al-Burhan à Riyad lundi pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à restaurer la sécurité et la stabilité dans le pays, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation.

Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays, a ajouté SPA.

Le ministre saoudien de la défense, le prince Khalid ben Salmane, le ministre des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, le ministre d'État et conseiller à la sécurité nationale, Musaed bin Mohammed Al-Aiban, le ministre des finances, Mohammed Al-Jadaan, et l'ambassadeur saoudien au Soudan, Ali Hassan Jaafar, ont également assisté à la réunion.


Cisjordanie: 25 immeubles d'habitation menacés de destruction dans un camp de réfugiés

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  • "Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre"
  • "Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie

TULKAREM: L'armée israélienne va démolir 25 immeubles d'habitation du camp de réfugiés de Nour Chams, dans le nord de la Cisjordanie, ont indiqué lundi à l'AFP des responsables locaux.

Abdallah Kamil, le gouverneur de Tulkarem où se situe le camp, a déclaré à l'AFP avoir été informé par le Cogat --l'organisme du ministère de la Défense israélien supervisant les activités civiles dans les Territoires palestiniens-- que les démolitions interviendraient d'ici la fin de la semaine.

"Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre", a indiqué à l'AFP Faisal Salama, responsable du comité populaire du camp de Tulkarem, proche de celui de Nour Chams, précisant qu'une centaine de familles seraient affectées.

Le Cogat n'a pas répondu dans l'immédiat aux sollicitations de l'AFP, l'armée israélienne indiquant se renseigner.

"Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie.

Il estime qu'elles s'inscrivent "dans une stratégie plus large visant à modifier la géographie sur le terrain", qualifiant la situation de "tout simplement inacceptable".

"Crise" 

La Cisjordanie est occupée par Israël depuis 1967.

Début 2025, l'armée israélienne y a lancé une vaste opération militaire visant selon elle à éradiquer des groupes armés palestiniens, en particulier dans les camps de réfugiés du nord, comme ceux de Jénine, Tulkarem et Nour Chams.

Au cours de cette opération, l'armée a détruit des centaines de maisons dans les camps, officiellement pour faciliter le passage des troupes.

Selon M. Friedrich, environ 1.600 habitations ont été totalement ou partiellement détruites dans les camps de la région de Tulkarem, entraînant "la crise de déplacement la plus grave que la Cisjordanie ait connue depuis 1967".

Lundi, une vingtaine de résidents de Nour Chams, tous déplacés, ont manifesté devant des véhicules militaires blindés bloquant l'accès au camp, dénonçant les ordres de démolition et réclamant le droit de rentrer chez eux.

"Toutes les maisons de mes frères doivent être détruites, toutes! Et mes frères sont déjà à la rue", a témoigné Siham Hamayed, une habitante.

"Personne n'est venu nous voir ni ne s'est inquiété de notre sort", a déclaré à l'AFP Aïcha Dama, une autre résidente dont la maison familiale de quatre étages, abritant environ 30 personnes, figure parmi les bâtiments menacés.

Disparaître 

Fin novembre, l'ONG Human Rights Watch a indiqué qu'au moins 32.000 personnes étaient toujours déplacées de chez elles dans le cadre de cette opération.

Comme des dizaines d'autres, le camp de Nour Chams a été établi au début des années 1950, peu après la création d'Israël en 1948, lorsque des centaines de milliers de Palestiniens ont fui ou été expulsés de leurs foyers.

Avec le temps, ces camps se sont transformés en quartiers densément peuplés, où le statut de réfugié se transmet de génération en génération.

De nombreux habitants ont affirmé à l'AFP ces derniers mois qu'Israël cherchait à faire disparaître les camps, en les transformant en quartiers des villes qu'ils jouxtent, afin d'éliminer la question des réfugiés.

Nour Chams a longtemps été un lieu relativement paisible où vivaient dans des maisons parfois coquettes des familles soudées entre elles.

Mais depuis quelques années, des mouvements armés s'y sont implantés sur fond de flambées de violence entre Palestiniens et Israéliens et de précarité économique.