Extradition d'Assange: les Etats-Unis réfutent des poursuites «politiques»

Un manifestant tient une pancarte indiquant «Liberté pour Julian Assange» lors d'une manifestation devant la Royal Courts of Justice, la Haute Cour de Grande-Bretagne, dans le centre de Londres, le 21 février 2024 (Photo, AFP).
Un manifestant tient une pancarte indiquant «Liberté pour Julian Assange» lors d'une manifestation devant la Royal Courts of Justice, la Haute Cour de Grande-Bretagne, dans le centre de Londres, le 21 février 2024 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 21 février 2024

Extradition d'Assange: les Etats-Unis réfutent des poursuites «politiques»

  • Les représentants du gouvernement américain ont exhorté mercredi la justice britannique à rejeter une ultime tentative de Julian Assange de faire appel de son extradition
  • Le fondateur de WikiLeaks risque 175 ans de prison dans cette affaire érigée en symbole des menaces qui pèsent sur la liberté de la presse

LONDRES: Les représentants du gouvernement américain ont exhorté mercredi la justice britannique à rejeter une ultime tentative de Julian Assange de faire appel de son extradition vers les Etats-Unis, réfutant avoir lancé des poursuites "politiques" contre le fondateur de WikiLeaks.

La justice américaine poursuit Julian Assange pour avoir publié à partir de 2010 plus de 700.000 documents confidentiels sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan.

Après plusieurs revers, les avocats de l'Australien de 52 ans s'efforcent depuis mardi, dans une dernière tentative, de convaincre les deux juges de la Haute Cour de Londres que ces poursuites contre lui sont "politiques", et qu'une extradition mettrait sa santé et même sa vie en danger.

Le fondateur de WikiLeaks risque 175 ans de prison dans cette affaire érigée en symbole des menaces qui pèsent sur la liberté de la presse.

Comme la veille, des dizaines de manifestants se sont rassemblés sous la pluie devant la Haute Cour de Londres pour lui apporter leur soutien, après des rassemblements organisés mardi soir en France.

A l'intérieur, Julian Assange, souffrant selon sa défense, était absent et n'est pas non plus apparu par vidéoconférence pour le deuxième et dernier jour d'audience.

La justice britannique, doit décider si elle accorde ou non au fondateur de WikiLeaks le droit de faire appel de son extradition vers les Etats-Unis, acceptée en juin 2022 par le gouvernement britannique.

La décision ne sera pas prononcée mercredi, et ne devrait pas intervenir avant plusieurs semaines.

En cas de défaite, Julian Assange saisirait la Cour européenne des droits de l'Homme dans l'espoir de faire suspendre l'extradition, selon son épouse Stella Assange.

Publication «sans discernement»

L'avocate Clair Dobbin, qui représente le gouvernement américain, a fait valoir lors de l'audience mercredi que M. Assange avait "publié sans discernement et en connaissance de cause les noms d'individus qui ont servi de sources d'information pour les États-Unis".

"Ce sont ces faits qui le distinguent (d'autres médias), et pas ses opinions politiques", a-t-elle fait valoir.

"Les preuves montrent que dès que" Julian Assange "a commencé Wikileaks, il a cherché à recruter des individus ayant accès à des informations classifiées", a poursuivi l'avocate, "il a travaillé avec des hackers".

La veille, l'avocat de Julian Assange, Edward Fitzgerald, avait lui dénoncé des poursuites "politiques" après la révélation de faits de "grave criminalité d'Etat".

Ces dernières semaines, ses proches ont alerté sur la dégradation de l'état de santé de M. Assange, détenu depuis cinq ans dans la prison de haute sécurité de Belmarsh à Londres, après avoir passé sept ans réfugié dans l'ambassade d'Equateur.

Sa défense met également en avant un risque de suicide en cas d'extradition.

«Déni de justice»

En cas de refus de ce recours par la justice britannique, ses proches tenteront de saisir la Cour européenne des droits de l'Homme, mais ils n'auront pour cela qu'une poignée de jours avant que M. Assange soit remis rapidement aux Etats-Unis.

Le fondateur de WikiLeaks a été arrêté par la police britannique en 2019 après avoir passé sept ans dans l'ambassade d'Equateur à Londres, afin d'éviter son extradition vers la Suède dans une enquête pour viol, classée sans suite en 2019.

L'Australien est poursuivi pour des "pratiques journalistiques ordinaires" consistant à "obtenir et publier des informations", a fait valoir son avocat mardi. Son client risque une peine disproportionnée aux Etats-Unis et "il existe un risque réel qu'il subisse un déni de justice flagrant", a-t-il ajouté.

De nombreuses voix ont exhorté le président américain Joe Biden a abandonner les 18 chefs d'accusation auquel fait face M. Assange devant un tribunal fédéral de Virginie, formés lors du mandat de son prédécesseur Donald Trump au nom de la loi de 1917 sur l'espionnage.

Mais en dépit d'un changement de président, "les poursuites restent valables, car elles sont basées sur le droit et non pas sur une inspiration politique", a souligné l'avocate Clair Dobbin.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.