A l'aube d'une 3e année de guerre, Zelensky proclame que l'Ukraine «vaincra» la Russie

L'Ukraine "vaincra" la Russie a proclamé samedi le président ukrainien Volodymyr Zelensky, dont le pays débute affaibli une troisième année de guerre (Photo, AFP).
L'Ukraine "vaincra" la Russie a proclamé samedi le président ukrainien Volodymyr Zelensky, dont le pays débute affaibli une troisième année de guerre (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 24 février 2024

A l'aube d'une 3e année de guerre, Zelensky proclame que l'Ukraine «vaincra» la Russie

  • Mme Meloni doit présider dans l'après-midi une réunion virtuelle du G7 sur l'Ukraine
  • L'aide américaine est bloquée par les rivaux républicains du président démocrate Joe Biden, et celle des Européens a pris du retard

KIEV: L'Ukraine "vaincra" la Russie a proclamé samedi le président ukrainien Volodymyr Zelensky, dont le pays débute affaibli une troisième année de guerre, l'aide de ses alliés se tarissant pendant que la machine militaire russe est montée en puissance.

"Nous nous battons pour cela. Depuis 730 jours dans notre vie. Et nous vaincrons, au meilleur jour de notre vie", a lancé M. Zelensky dans un discours à l'aéroport militaire de Gostomel, près de Kiev, théâtre d'une bataille clé avec les Russes dans les premiers jours de l'invasion débutée le 24 février 2022.

Le président russe Vladimir "Poutine doit perdre absolument tout, comme ici à Gostomel", a-t-il encore dit, depuis l'aérodrome, entouré de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, et des Premiers ministres italienne Giorgia Meloni, canadien Justin Trudeau et belge Alexander de Croo, venus en Ukraine à l'occasion du deuxième anniversaire de l’invasion.

Mme Meloni doit présider dans l'après-midi une réunion virtuelle du G7 sur l'Ukraine, depuis la cathédrale Sainte-Sophie dans le centre de Kiev, en présence de M. Zelensky, pour discuter de nouvelles sanctions contre Moscou.

Lorsque Vladimir Poutine a annoncé que les troupes russes pénétraient sur le territoire ukrainien à l'aube du 24 février 2022, il croyait prendre Kiev en quelques jours mais la résistance ukrainienne l'a contraint à d'humiliantes retraites.

Unité 

Mais en 2023, c'est l'Ukraine qui a connu une déconvenue d'ampleur avec l'échec de sa grande contre-offensive, si bien que l'armée russe, forte d'une économie tournée vers l'effort de guerre, se retrouve en position de force, les militaires ukrainiens se plaignant de la faiblesse de leurs effectifs ainsi que du manque d'obus et d'équipements de défense antiaérienne.

La présence de dirigeants occidentaux dans la capitale ukrainienne pour afficher leur soutien ne masque pas cet état de fait: l'aide américaine est bloquée par les rivaux républicains du président démocrate Joe Biden, et celle des Européens a pris du retard.

En dépit des difficultés, le commandant en chef des armées ukrainiennes, le général Oleksandre Syrsky, s'est dit "convaincu que notre victoire est dans l'unité".

"La lumière l'emporte toujours sur les ténèbres!", a-t-il déclaré sur Telegram.

Le chef de l'Otan, Jens Stoltenberg, a exhorté samedi l'Ukraine et ses alliés à "ne pas perdre espoir" car "l'objectif du président Poutine de dominer l'Ukraine n'a pas changé, rien n'indique qu'il se prépare à la paix", a-t-il dit dans un message enregistré.

La Russie se targue, quant à elle, de multiplier les assauts sur le front et revendique les succès, en particulier la prise de la ville forteresse d'Avdiïvka le 17 février.

Y croire 

Les soldats russes sont également à l'offensive et grignotent du terrain dans un second secteur de l'Est, celui du Mariïnka, dorénavant qualifié de "point chaud" par Kiev.

"L'avantage est de notre côté", a déclaré le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou lors d'une visite à ses troupes en Ukraine, selon un communiqué de l'armée russe samedi, qui précise que les forces russes étaient encore à l'offensive après la prise d'Avdiïvka.

Près de cette ville qu'ils ont défendue avant leur retrait, des militaires ukrainiens rencontrés par l'AFP à Pokrovsk avaient un message clair pour les dirigeants occidentaux.

"Donnez-nous de l'artillerie, des drones, des contre-batteries, des obus !", réclame Woodie, le pseudo de ce soldat de 31 ans.

"Nous avons tenu le coup et infligé des dégâts, mais c'est vraiment dur quand des gens armés de fusils d'assaut se battent contre l'artillerie et l'aviation", explique Sportsman, un autre combattant de 39 ans, sur le front depuis deux ans.

De son côté en Russie, Vladimir Poutine a encore une fois salué vendredi ses "héros" qui combattent l'Ukraine. Quelque 500.000 hommes se sont engagés en 2023 et environ 50.000 de plus au seul mois de janvier de cette année.

L'opposition russe a, elle, été décimée par une campagne de répression sans merci, culminant le 16 février avec la mort dans une prison de l'Arctique de la figure de proue des détracteurs du Kremlin, Alexeï Navalny.

Et à trois semaines de la présidentielle russe de la mi-mars, l'emprise de M. Poutine sur le pouvoir semble plus totale que jamais.

Le roi Charles salue la «détermination et la force» des Ukrainiens face à la guerre

Le roi Charles III a rendu hommage samedi à la "détermination et la force du peuple ukrainien", dans un message à l'occasion du deuxième anniversaire de l'invasion par la Russie, publié par le palais de Buckingham.

"La détermination et la force du peuple ukrainien continuent à être source d'inspiration, alors que l'attaque non-provoquée sur leur terre, leur vie et leurs moyens de subsistance entre dans une troisième année tragique", a déclaré le souverain, se félicitant du soutien apporté par le Royaume-Uni et les autres pays occidentaux à Kiev.

"Malgré l'épreuve et la douleur gigantesques qui leur sont infligés, les Ukrainiens continuent à faire preuve de l'héroïsme auquel le monde les associe si étroitement", a ajouté le souverain de 75 ans, qui ne s'exprime que rarement sur les affaires du monde.

Coupés de la vérité ?

Samedi à Moscou, la police russe a procédé à plusieurs arrestations, notamment de journalistes, lors d'un rassemblement de femmes de soldats russes mobilisés réclamant leur retour d'Ukraine.

Tous les samedis, ces épouses de militaires déposent des fleurs sur la tombe du soldat inconnu, une action symbolique à l'ombre des murs du Kremlin.

Dans les rues de la capitale russe, des Moscovites affichent leur exaltation: "Beaucoup de mes amis ont envoyé leurs fils" à l'armée, relève Nadejda, une enseignante de 64 ans, "et nous les félicitons tous et attendons leur retour".

Les détracteurs de l'"opération militaire spéciale", euphémisme imposé par le Kremlin s'agissant de l'invasion, risquent de lourdes peines de prison ferme, font pour leur part preuve de prudence, à l'exemple de Konstantin, un professeur de théâtre: "On est tellement coupé de la vérité, qu'il est difficile de prendre des décisions".

Quant aux sanctions qui ont coupé la Russie du monde occidental et ont dans un premier temps secoué l'économie russe, le Kremlin n'a cessé de s'en moquer, tout en les contournant.

Ces mesures n'ont pas empêché l'industrie de défense de démultiplier sa production, faisant pencher le rapport de force en faveur des Russes.

La nouvelle salve de sanctions occidentales annoncées ces derniers jours est censée y remédier mais les responsables russes les ont balayées. Le numéro deux du Conseil de sécurité russe Dmitri Medvedev a juré vengeance et de faire "souffrir" les "ennemis" occidentaux.


Russie: un deuxième journaliste arrêté pour des vidéos pour l'équipe de Navalny

Sergueï Kareline est le deuxième journaliste a être arrêté pour ces accusations, après Konstantin Gabov, également placé en détention samedi (Photo, Fournie).
Sergueï Kareline est le deuxième journaliste a être arrêté pour ces accusations, après Konstantin Gabov, également placé en détention samedi (Photo, Fournie).
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  • La plupart des associés de l'opposant défunt sont en exil à l'étranger, d'autres ont écopé de lourdes peines de prison
  • Sergueï Kareline et Konstantin Gabov sont accusés d'avoir participé à la préparation de vidéos pour la chaîne YouTube NavalnyLIVE

MOSCOU: Un journaliste russe a été placé en détention en Russie pour "extrémisme", accusé d'avoir participé à la création de vidéos pour l'équipe de l'opposant défunt Alexeï Navalny, a rapporté l'agence de presse américaine Associated Press, avec laquelle il a notamment collaboré.

Sergueï Kareline est le deuxième journaliste a être arrêté pour ces accusations, après Konstantin Gabov, également placé en détention samedi et qui collaborait occasionnellement avec l'agence de presse canadienne Reuters.

Associated Press s'est dite dans un commentaire à l'AFP dimanche "très préoccupée par la détention du vidéo-journaliste russe Sergueï Kareline" et indique "rechercher des informations supplémentaires" sur cette affaire.

Complices

Sergueï Kareline et Konstantin Gabov sont accusés d'avoir participé à la préparation de vidéos pour la chaîne YouTube NavalnyLIVE de l'équipe de l'opposant russe Alexeï Navalny, mort en prison en février dans des circonstances troubles.

Son mouvement a été classé comme "extrémiste" par la justice, ce qui fait courir le risque de poursuites à ses collaborateurs et partisans.

La plupart des associés de l'opposant défunt sont en exil à l'étranger, d'autres ont écopé de lourdes peines de prison.

Les autorités russes ont renforcé ces derniers mois leur pression sur les médias indépendants et étrangers en Russie, dans un contexte de répression tous azimuts des voix dissidentes depuis le début de l'offensive en Ukraine.

Fin mars, une photojournaliste, Antonina Kravtsova, qui travaillait sous le nom d'Antonina Favorskaïa, avait été également placée en détention pour des accusations d'"extrémisme".

Elle couvrait très régulièrement les procès d'Alexeï Navalny pour SOTAvision, l'un des derniers médias documentant depuis la Russie les répressions politiques, classé "agent de l'étranger" par les autorités russes.

Un journaliste russe de l'édition russe du média Forbes, Sergueï Mingazov, a, lui, été arrêté le 26 avril, accusé d'avoir diffusé de "fausses informations" sur les exactions imputées à l'armée russe en Ukraine.

Plusieurs autres journalistes se trouvent en détention en Russie dont l'Américain Evan Gershkovich, visé par des accusation d'"espionnage" qu'il rejette tout comme son média, ses proches et les autorités américaines.

Une journaliste russo-américaine, Alsu Kurmasheva, travaillant pour Radio Free Europe/Radio Liberty (RFE/RL), est aussi en détention depuis octobre 2023 pour ne pas s'être enregistrée en tant qu'"agent de l'étranger" comme l'exigent les autorités.


Washington annonce 6 milliards de dollars d'aide militaire à l'Ukraine

Le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin (au centre) et le chef d'état-major interarmées, le général C. Q. Brown, Jr. (à droite), répondent aux questions lors d'un point de presse au Pentagone le 26 avril 2024 à Arlington, en Virginie (Photo, AFP).
Le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin (au centre) et le chef d'état-major interarmées, le général C. Q. Brown, Jr. (à droite), répondent aux questions lors d'un point de presse au Pentagone le 26 avril 2024 à Arlington, en Virginie (Photo, AFP).
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  • Ce programme d'aide comprend de la défense aérienne, des systèmes anti-drones, des munitions d'artillerie
  • Il s'agit du second volet d'aide annoncé cette semaine, après celui d'un milliard de dollars dévoilé mercredi

WASHINGTON: Le ministre américain de la Défense Lloyd Austin a annoncé vendredi un nouveau volet de 6 milliards de dollars d'aide à l'Ukraine, au moment où Washington tente de rattraper le retard dans ses livraisons à Kiev après des mois d'impasse au Congrès.

"Il s'agit de la plus grande enveloppe d'aide militaire que nous ayons annoncée jusqu'ici", a souligné le responsable américain, lors d'une conférence de presse.

Ce programme d'aide comprend de la défense aérienne, des systèmes anti-drones, des munitions d'artillerie.

Il permettra à Kiev de "stabiliser la ligne de front", a salué le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Il s'agit du second volet d'aide annoncé cette semaine, après celui d'un milliard de dollars dévoilé mercredi.

Les deux montants s'inscrivent dans le budget de 61 milliards de dollars d'assistance à Kiev voté cette semaine au Congrès et promulgué dans la foulée par Joe Biden, l'Ukraine rencontrant actuellement des difficultés dans sa guerre contre la Russie.

Si l'aide d'un milliard de dollars dévoilée mercredi proviendra des stocks de l'armée américaine, celle annoncée vendredi proviendra de contrats avec l'industrie de défense ou de partenaires. Ce qui signifie qu'elle nécessitera davantage de temps pour parvenir jusque sur le champ de bataille.

Après avoir promulgué mercredi la loi prévoyant ces 61 milliards de dollars d'aide militaire et économique à l'Ukraine, Joe Biden avait promis un envoi rapide et massif d'armement.

Vote au Congrès 

Les Etats-Unis sont le principal soutien militaire de Kiev, mais le Congrès n'avait pas adopté de grande enveloppe pour son allié depuis près d'un an et demi -- principalement en raison de querelles partisanes.

Avant cette semaine, Washington n'avait annoncé d'aide à l'Ukraine qu'à une seule occasion cette année: une aide de 300 millions de dollars en mars rendue uniquement possible en raison d'économies réalisées par le Pentagone sur d'autres achats.

L'adoption de ce plan d'aide est un soulagement pour l'armée ukrainienne, confrontée à une pénurie de nouvelles recrues et de munitions, face aux pressions constantes des troupes russes à l'est. Les autorités prédisent une dégradation sur le front potentiellement dès la mi-mai.

Et si le retour de l'aide américaine va permettre à l'armée ukrainienne de reprendre l'initiative face à la Russie, la préparation d'une contre-offensive sera bien plus longue, a estimé jeudi une responsable militaire américaine.

"Les Ukrainiens ont rationné leurs munitions depuis un moment (...), donc les Russes ont, pour résumer, repris l'initiative", a déclaré à la presse cette responsable sous couvert de l'anonymat.

L'aide militaire des alliés "va permettre aux Ukrainiens de commencer à reprendre l'initiative", mais "ce ne sera pas un processus rapide", a-t-elle ajouté.

La réception et la mise en place opérationnelle des nouvelles livraisons va prendre du temps, rien que "pour défendre leurs positions", a-t-elle prévenu, disant ne s'attendre à "aucune offensive de grande ampleur dans un premier temps".


Biden se moque de Trump lors du dîner annuel des correspondants de la Maison Blanche

Le président américain Joe Biden rit pendant que l'humoriste américain Colin Jost (à l’écran) prend la parole lors du dîner de l'Association des correspondants de la Maison Blanche (WHCA) au Washington Hilton, à Washington, DC, le 27 avril 2024. (Photo par Brendan Smialowski AFP)
Le président américain Joe Biden rit pendant que l'humoriste américain Colin Jost (à l’écran) prend la parole lors du dîner de l'Association des correspondants de la Maison Blanche (WHCA) au Washington Hilton, à Washington, DC, le 27 avril 2024. (Photo par Brendan Smialowski AFP)
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  • «L'élection de 2024 bat son plein et oui l'âge est un sujet», a déclaré M. Biden avant de lancer: «Je suis un adulte qui se présente contre un enfant de six ans»
  • Depuis des mois maintenant, à chaque fois que le président américain se déplace, des manifestants se rassemblent pour protester contre le soutien à Israël de celui qu'ils appellent «Joe le génocidaire»

WASHINGTON, États-Unis : Le président Joe Biden a fait preuve d'autodérision samedi tout en égratignant son concurrent à la présidentielle américaine Donald Trump, un «enfant de six ans», lors du dîner annuel des correspondants de la Maison Blanche, événement qui a suscité une manifestation contre la guerre à Gaza à ses abords.

De nombreux invités de marque, journalistes ou célébrités, sont arrivés à l'hôtel Hilton de la capitale fédérale au moment où une centaine de manifestants étaient rassemblés près de l'entrée. Certains protestataires ont alors entonné des slogans tels que «Honte à vous».

A l'intérieur du bâtiment, la guerre entre le Hamas et Israël n'a toutefois pas occupé le devant de la scène, au contraire des moqueries sur l'âge de Joe Biden ou ses chutes occasionnelles dans les escaliers de l'avion présidentiel.

La présence du dirigeant américain à ce gala annuel s'inscrit dans la longue tradition de l'événement, interrompue pendant le mandat de son prédécesseur Donald Trump, qui veut que le président écoute, avec le sourire, un humoriste l'éreinter en règle devant une assemblée en smoking et robes longues, puis prononce un discours émaillé de blagues plus ou moins réussies.

A la manœuvre cette année pour rire du président américain se trouvait le comédien Colin Jost, auteur et acteur pour l'émission phare de la télévision américaine «Saturday Night Live», diffusée sur NBC. Son épouse, l'actrice Scarlett Johansson, était également présente samedi au dîner.

«Je voudrais signaler qu'il est 22H00 passées, Joe l'endormi est toujours debout, pendant que Donald Trump a passé la semaine à s'endormir au tribunal chaque matin», a asséné l'humoriste, dans une allusion au procès à New York de l'ancien président pour une affaire de paiements dissimulés à une ancienne actrice de films X.

Entre autodérision et taquineries à l'encontre des médias, M. Biden, 81 ans, a pris la parole pour railler son rival républicain, 77 ans, expliquant que «l'âge est la seule chose que nous avons en commun».

Colin Jost et Joe Biden ont toutefois adopté un ton plus grave en abordant la question du climat politique aux Etats-Unis. La rhétorique de Donald Trump constitue un danger selon le président américain, en particulier après l'assaut du Capitole en 2021, et «les enjeux ne pourraient être plus élevés», d'après lui.

- Manifestation pro-palestinienne  -

«L'élection de 2024 bat son plein et oui l'âge est un sujet», a déclaré M. Biden avant de lancer: «Je suis un adulte qui se présente contre un enfant de six ans».

Loin des rires de l'assistance parcourant la salle, une manifestation s'est déroulée devant l'hôtel, d'où, depuis une fenêtre du dernier étage, des protestataires ont suspendu un drapeau palestinien de plusieurs mètres de long. D'autres étaient rassemblés en contrebas, au niveau de la chaussée, tenant des pancartes ou des mégaphones.

Le dîner de gala s'est tenu alors que le mouvement de protestation contre la guerre à Gaza se généralise dans les campus américains, avec des arrestations par centaines et le déploiement de policiers anti-émeute.

Un des groupes qui ont organisé la manifestation devant l'hôtel Hilton, Code Pink, a dit vouloir «arrêter» le dîner pour protester contre «la complicité du gouvernement Biden dans le ciblage et le meurtre de journalistes palestiniens par l'armée israélienne», précisant que cette action serait «non violente».

Depuis des mois maintenant, à chaque fois que le président américain se déplace, des manifestants se rassemblent pour protester contre le soutien à Israël de celui qu'ils appellent «Joe le génocidaire», et pour réclamer un arrêt des hostilités à Gaza.

Plusieurs journalistes palestiniens avaient appelé dans une lettre ouverte leurs confrères américains à boycotter cet événement très couru, point d'orgue de tout un week-end de réceptions mondaines.

«Vous avez une responsabilité particulière de dire leur vérité aux puissants et de soutenir l'intégrité journalistique. Il est inacceptable de rester silencieux, par peur ou pour des raisons de carrière, lorsque des journalistes à Gaza continuent d'être détenus, torturés, et tués parce qu'ils font leur métier», ont écrit une vingtaine de journalistes palestiniens.

Selon le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), une association établie à New York, au moins 97 journalistes ont été tués depuis le début de la guerre le 7 octobre entre Israël et le Hamas, dont 92 Palestiniens. Au moins 16 autres ont été blessés.

Le dîner était organisé par l'association des correspondants à la Maison Blanche. Cet événement annuel donne aussi lieu à une remise de prix et à une distribution de bourses à des étudiants en journalisme.

L'an dernier, 2.600 invités avaient assisté à l'événement.