La société civile conteste les liens entre l'Inde et Israël et met en garde contre la complicité dans les crimes de guerre

Des intellectuels et des militants indiens organisent une réunion publique de solidarité avec Gaza au Constitution Club of India, à New Delhi, le 24 février 2024 (Photo, X/@kavita_krishnan).
Des intellectuels et des militants indiens organisent une réunion publique de solidarité avec Gaza au Constitution Club of India, à New Delhi, le 24 février 2024 (Photo, X/@kavita_krishnan).
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Publié le Samedi 24 février 2024

La société civile conteste les liens entre l'Inde et Israël et met en garde contre la complicité dans les crimes de guerre

  • Des intellectuels de premier plan demandent à New Delhi de cesser de faciliter l'activité militaire israélienne
  • Les militants renouvellent leurs appels à l'action pour s'opposer au « dernier projet colonial » dans le monde

NEW DELHI : Des membres de la société civile indienne se sont réunis pour rompre le silence de leur gouvernement sur les crimes de guerre commis par Israël à l'encontre des Palestiniens et pour faire pression afin qu'il s'abstienne de toute forme de complicité avec Tel-Aviv.

Malgré le soutien historique de l'Inde à la Palestine, New Delhi a gardé le silence face au siège et à l'assaut meurtriers d'Israël contre Gaza, qui, depuis octobre, a tué près de 30 000 personnes, en a blessé quelque 70 000 et a privé la majeure partie de la population de l'enclave d'un accès aux soins médicaux, à la nourriture et à l'eau.

Lorsque les Indiens sont descendus dans la rue ces derniers mois pour protester et sensibiliser l'opinion aux atrocités commises à Gaza, leurs manifestations ont été réprimées par la police, tout comme leurs campagnes.

Dans le même temps, New Delhi a signé un accord visant à envoyer des dizaines de milliers de travailleurs en Israël pour remplacer leurs homologues palestiniens. Elle a également fourni des armes aux forces israéliennes, en dépit d'un arrêt de la Cour internationale de justice (CIJ) qui a déclaré qu'il était plausible qu'Israël commette un génocide à Gaza.

Regroupés sous le nom d'Indians for Palestine, des intellectuels, des hommes politiques, des avocats, des artistes et des diplomates indiens de renom ont lancé un nouveau mouvement vendredi pour contester les liens du gouvernement avec Tel-Aviv et exiger qu'il suive l'arrêt de la CIJ qui impose une obligation morale et juridique aux signataires de la Convention des Nations unies sur le génocide, y compris l'Inde, de cesser de financer ou de faciliter l'activité militaire d'Israël.

« Il s'agit d'un groupe de citoyens concernés qui, comme tant d'autres, ont été très perturbés par le génocide qui se déroule à Gaza », a déclaré Achin Vinaik, professeur retraité de relations internationales et de politique mondiale de l'université de Delhi, à Arab News, lors de la réunion publique « Cour internationale et justice » qui s'est tenue vendredi au Constitution Club of India.

« La question palestinienne est très claire. La différence entre ceux qui font des victimes et les victimes est si nette qu'il s'agit en fait d'un test décisif pour l'humanité fondamentale de chacun », a-t-il déclaré.

« Si vous êtes un être humain digne de ce nom, vous serez consterné par ce qui arrive au peuple palestinien. Israël est un État colonial d'apartheid. »

La réunion a débouché sur une résolution exigeant un cessez-le-feu immédiat à Gaza et exhortant le gouvernement indien à « approuver publiquement le dernier arrêt de la CIJ, à s'opposer à toutes les violations des droits de l'homme des Palestiniens à Gaza et à s'abstenir de toute forme de complicité avec Israël ».

La résolution appelle également les habitants de toute l'Asie à faire preuve de solidarité collective avec le peuple de Palestine, que ce soit en termes d'esprit, de ressources, de discours ou d'action.

« Je pense qu'il est très important que tout le monde s'implique de quelque manière que ce soit, car le peuple palestinien a vraiment besoin de la solidarité de l'ensemble de la communauté mondiale et de tous ceux qui peuvent le soutenir par tous les moyens possibles », a déclaré à Arab News Sanya Khera, une étudiante de Delhi qui s'est jointe à la plateforme.

« Je pense qu'il est très important que les gens se réunissent dans des forums publics comme celui-ci, qu'ils se rassemblent et qu'ils aient ces échanges, parce qu'on ne le trouve pas beaucoup dans les informations, pas plus que dans les journaux. »

Pour Aban Raza, artiste et activiste, la réunion de vendredi a marqué l'émergence d'une nouvelle plateforme d'action.

« J'espère que très bientôt, nous pourrons descendre dans la rue et protester, comme nous le faisions auparavant », a-t-elle déclaré.

« Le silence n'est plus une option et la chose la plus importante à faire est de parler au nom des Palestiniens, de dénoncer toutes les injustices, dont la plus grave en ce moment se produit en Palestine. »

Les centaines de personnes qui se sont présentées au Constitution Club of India ont pu s'exprimer.

« Nous avons eu une merveilleuse réunion de plus de 500 personnes qui sont venues, ont participé, ont applaudi et ont exprimé leur solidarité avec le peuple de Gaza [...]. Cela montre aux gens ordinaires que leur voix compte aussi. Pendant si longtemps, il a été si difficile de soulever cette question », a souligné Pamela Philipose, membre du Conseil indien de la recherche en sciences sociales.

« Une femme m'a dit, et je pense qu'elle l'a très bien exprimé : “Nous n'avons pas eu le temps de nous prononcer.” Elle a ajouté : “Nous n'avons même pas eu l'occasion de pleurer les personnes qui sont mortes à Gaza, et ceci nous en a donné l’occasion.” »

L'importance pour les Indiens de s'élever contre la politique de leur gouvernement a également été perçue comme un devoir historique, compte tenu du passé colonial de l'Inde.

« C'est le dernier projet colonial qui existe sur Terre. Et ce projet colonial, où Israël a été imposé sur la terre de Palestine, doit prendre fin. L'Inde, même à l'époque de sa lutte anticoloniale, défendait les droits de la Palestine. Nous devons donc perpétuer cet héritage, également pour justifier notre existence », a indiqué Apoorvanand Jha, intellectuel public et professeur à l'université de Delhi, à Arab News.

« Comme nous l'avons constaté dans d'autres pays également – aux États-Unis d'Amérique ou au Royaume-Uni, en France, en Allemagne – les gens sont descendus dans la rue contre leur propre gouvernement. C'est ce que nous faisons... Nous appartenons à une seule humanité et c'est pourquoi il est de notre devoir de nous opposer à nos gouvernements pour le peuple de la Palestine. »

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

 


Washington cible l'Autorité palestinienne, en plein débat sur la reconnaissance d'un Etat de Palestine

Le président de l'Autorité palestinienne Mahmud Abbas. (File/AFP)
Le président de l'Autorité palestinienne Mahmud Abbas. (File/AFP)
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  • Les Etats-Unis ont annoncé jeudi des sanctions contre des responsables de l'Autorité palestinienne et de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), en pleine offensive en faveur d'un Etat de Palestine

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont annoncé jeudi des sanctions contre des responsables de l'Autorité palestinienne et de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), en pleine offensive en faveur d'un Etat de Palestine.

L'annonce des sanctions américaines survient en effet au moment où de nombreux Etats, dont la France et le Canada, ont promis de reconnaître un Etat de Palestine en marge de l'Assemblée générale de l'ONU en septembre, provoquant la colère d'Israël et des Etats-Unis qui parlent d'une "récompense" faite au Hamas dans la bande de Gaza.

La France et l'Arabie saoudite ont co-présidé lundi et mardi à l'ONU une conférence internationale, plaidant ainsi pour la solution à deux Etats, israélien et palestinien, seul chemin pour parvenir à la paix au Proche-Orient.

Washington, qui rejette toute reconnaissance unilatérale d'un Etat palestinien, a décrit la conférence comme étant une "insulte" faite aux victimes de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Dans un communiqué jeudi, le département d'Etat américain a fait part de sanctions contre des responsables de l'Autorité palestinienne et de l'OLP, sans les identifier, accusés notamment d'"internationaliser le conflit avec Israël".

Washington reproche aux deux institutions de "soutenir des actions au sein d'organisations internationales qui sapent et contredisent les engagements antérieurs" notamment à travers la Cour internationale de justice (CIJ) et la Cour pénale internationale (CPI).

Washington avait sanctionné en juin quatre magistrates de la CPI, estimant que leurs procédures visant l'exécutif israélien étaient "illégitimes" et "politisées".

Washington, principal allié d'Israël, accuse aussi l'OLP et l'Autorité palestinienne de "continuer à soutenir le terrorisme, y compris par l'incitation et la glorification de la violence" dans les livres scolaires, une accusation de longue date.

Les sanctions consistent en un refus de visa pour des membres des deux institutions.

- "Distorsion morale" -

"Il est dans l'intérêt de notre sécurité nationale d'imposer des sanctions et de tenir l'OLP et l'Autorité palestinienne responsables du non-respect de leurs engagements et de la remise en cause des perspectives de paix", a indiqué le département d'Etat.

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, s'est aussitôt félicité de cette décision, jugeant que "l'Autorité palestinienne doit payer le prix de sa politique actuelle consistant à verser des indemnités aux terroristes et à leurs familles pour les attentats commis et pour l'incitation à la haine contre Israël dans les écoles, les manuels scolaires, les mosquées et les médias palestiniens".

Il a également relevé, sur X, que cette mesure "met en évidence la distorsion morale de certains pays qui se sont empressés de reconnaître un Etat palestinien virtuel tout en fermant les yeux sur le soutien de l'Autorité palestinienne au terrorisme et à l'incitation à la haine".

L'Autorité palestinienne, dont le président est Mahmoud Abbas, administre la Cisjordanie occupée, tandis que l'OLP, créée en 1964, est le mouvement fondateur représentant les Palestiniens, longtemps dirigée par leur leader historique Yasser Arafat.

L'OLP rassemble la majorité des mouvements politiques palestiniens mais pas le mouvement islamiste Hamas, qui s'est emparé du pouvoir à Gaza en 2007.

Des pays arabes et occidentaux voudraient voir l'Autorité palestinienne, très affaiblie, jouer un rôle dans la gouvernance de la bande de Gaza après la guerre qui y fait rage depuis octobre 2023.

Depuis son retour au pouvoir en janvier, le président Donald Trump, qui a accueilli le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu par trois fois à la Maison Blanche, plus qu'aucun autre dirigeant étranger, a apporté un soutien inconditionnel à Israël, tout en oeuvrant sans succès pour un cessez-le-feu à Gaza.

Mais il s'est montré peu disert sur l'Autorité palestinienne, décriée pour le manque de réformes et la corruption.

Parmi ses premiers décrets, le président Trump avait levé des sanctions imposées sous son prédécesseur Joe Biden visant des colons israéliens extrémistes en Cisjordanie, en proie à une recrudescence des violences.


L'envoyé de Trump rencontre Netanyahu, Israël face à des critiques accrues

L'envoyé du président américain Donald Trump pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, rencontre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu jeudi. (GPO)
L'envoyé du président américain Donald Trump pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, rencontre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu jeudi. (GPO)
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  • L'émissaire américain Steve Witkoff a discuté jeudi à Jérusalem avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu de la guerre à Gaza, à l'heure où de nombreux pays ont dit envisager de reconnaître un Etat palestinien au grand dam d'Israël
  • Les morts tombés sous les tirs et bombardements israéliens se comptent par dizaines chaque jour dans le territoire palestinien assiégé par Israël

Jérusalem, Non défini: L'émissaire américain Steve Witkoff a discuté jeudi à Jérusalem avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu de la guerre à Gaza, à l'heure où de nombreux pays ont dit envisager de reconnaître un Etat palestinien au grand dam d'Israël.

Après 22 mois d'une guerre dévastatrice déclenchée par une attaque du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023, la bande de Gaza est menacée d'une "famine généralisée" selon l'ONU et est totalement dépendante de l'aide humanitaire distribuée par camions ou larguée depuis les airs.

Les morts tombés sous les tirs et bombardements israéliens se comptent par dizaines chaque jour dans le territoire palestinien assiégé par Israël, selon la Défense civile locale qui a fait état de 38 Palestiniens tués jeudi.

Plusieurs dizaines de corps gisaient empilés à la morgue de l'hôpital al-Chifa dans le nord de Gaza, dans l'attente d'être collectés par leurs proches, a constaté un correspondant de l'AFP.

"Le moyen le plus rapide de mettre fin à la crise humanitaire à Gaza est que le Hamas CAPITULE ET LIBÈRE LES OTAGES !!!", a déclaré le président américain Donald Trump sur X.

Rien n'a filtré de la rencontre entre MM. Witkoff et Netanyahu mais en début de semaine, M. Trump a semblé se distancer de son allié israélien en évoquant une "vraie famine" à Gaza.

Avant l'arrivée jeudi de l'émissaire de M. Trump, des dizaines de mères et proches d'otages encore aux mains du Hamas ont manifesté devant le bureau du Premier ministre à Jérusalem, exigeant un "accord global" qui garantirait la libération des 49 otages encore détenus à Gaza, dont 27 ont été déclarés morts par l'armée.

- "Position minoritaire" -

L'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné du côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles.

En riposte, Israël a juré de détruire le Hamas et lancé une offensive dévastatrice à Gaza qui a fait au moins 60.249 morts, en majorité des civils, d'après les données du ministère de la Santé à Gaza jugées fiables par l'ONU. La campagne aérienne et terrestre a dévasté le territoire et provoqué un désastre humanitaire.

Le chef de la diplomatie allemande Johann Wadephul a lui rencontré à Jérusalem son homologue israélien Gideon Saar, avant de rencontrer M. Netanyahu.

Avant de décoller pour Israël, M. Wadephul a estimé qu'Israël était "de plus en plus en position minoritaire", alors qu'un "nombre croissant de pays, y compris européens, sont prêts à reconnaître un Etat palestinien sans processus de négociation préalable".

Ces visites interviennent après la multiplication des alertes d'organisations internationales sur une famine à Gaza et l'échec de négociations indirectes, sous médiation américaine, qatarie et égyptienne, entre Israël et le Hamas en vue d'un cessez-le-feu.

Le gouvernement israélien a annoncé dimanche une pause limitée dans l'offensive afin de permettre l'acheminement de l'aide dans le petit territoire pauvre où s'entassent plus de deux millions de Palestiniens.

Mais ces aides sont jugées insuffisantes par les organisations internationales face aux besoins immenses de la population.

- "Pression déformée"

Le Portugal a indiqué jeudi envisager de reconnaître l'Etat de Palestine, après que plusieurs pays dont le Canada, la France et le Royaume-Uni ont annoncé leur intention de faire de même en marge de l'Assemblée générale de l'ONU en septembre.

Une telle reconnaissance reste néanmoins largement symbolique en raison du refus d'Israël de la création d'un tel Etat auquel aspirent les Palestiniens.

Dans ce contexte, Israël a dénoncé une "campagne de pression internationale déformée" venant "récompenser le Hamas et nuire aux efforts visant à obtenir un cessez-le-feu à Gaza".

Les Etats-Unis, qui ont dénoncé les annonces sur la reconnaissance d'un Etat palestinien, ont imposé des sanctions contre des responsables de l'Autorité palestinienne et de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), accusant les deux organismes d'avoir pris des mesures pour "internationaliser leur conflit avec Israël" et de "continuer à soutenir le terrorisme".

Le gouvernement Netanyahu, qui veut chasser le Hamas de Gaza et a annoncé son intention de contrôler le territoire, semble peiner à trancher sur une solution politique d'après-guerre.

Dans ce contexte, la frange la plus radicale de sa coalition gouvernementale plaide pour un retour des colonies à Gaza, évacuées en 2005 avec le retrait unilatéral israélien du territoire après 38 ans d'occupation.

L'armée israélienne a par ailleurs annoncé le retrait du nord de Gaza de sa 98e Division, composée d'unités parachutistes et de commandos d'élite, qui a "se prépare désormais à de nouvelles missions".


Une experte de l’ONU : « La famine imposée à Gaza est une atteinte grave à la dignité humaine »

Des Palestiniens se rassemblent pour recevoir de la nourriture d'une cuisine caritative dans la ville de Gaza, le 28 juillet 2025. (Reuters)
Des Palestiniens se rassemblent pour recevoir de la nourriture d'une cuisine caritative dans la ville de Gaza, le 28 juillet 2025. (Reuters)
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  • Alice Jill Edwards dénonce une privation prolongée de nourriture entraînant malnutrition, défaillances d’organes et décès, notamment chez les nourrissons et femmes enceintes
  • « Des règles changeantes, une distribution militarisée et l’incertitude permanente sur l’accès aux besoins de base provoquent désespoir, stress et traumatismes », alerte-t-elle

NEW YORK: La rapporteuse spéciale de l’ONU sur la torture, Alice Jill Edwards, a exprimé mercredi sa vive inquiétude face à l’augmentation du nombre de décès liés à la famine parmi les Palestiniens de Gaza.

Elle a qualifié la famine infligée aux civils de « meurtrière, inhumaine et dégradante », appelant à une aide humanitaire rapide et sans entrave vers l’enclave dévastée.

« Priver des gens de nourriture, d’eau et de dignité constitue une violation grave et répétée dans ce conflit. Cela doit cesser », a-t-elle déclaré, citant des rapports « choquants » de civils tués en faisant la queue pour se nourrir, et des cas généralisés de faim et de malnutrition.

Elle a alerté sur un risque croissant de famine généralisée à Gaza, soulignant que toutes les parties au conflit ont des obligations juridiques, au regard du droit international, d’assurer un accès à l’eau et à la nourriture pour les civils sous leur contrôle, et de faciliter l’aide humanitaire.

« Ils ne doivent ni voler, ni détourner, ni bloquer délibérément l’acheminement de l’aide », a-t-elle averti.

Elle a décrit les « conséquences physiologiques catastrophiques » de la privation prolongée de calories : malnutrition, défaillance d’organes et décès, touchant particulièrement les groupes vulnérables comme les nourrissons et les femmes enceintes.

« L’impact psychologique d’un tel déni est d’une cruauté intrinsèque », a-t-elle poursuivi.

« Des règles constamment changeantes, des distributions militarisées, et une incertitude quotidienne sur l’accès aux besoins fondamentaux plongent les gens dans un désespoir et une détresse extrêmes. »

Elle a salué l’annonce par Israël de pauses humanitaires permettant au Programme alimentaire mondial d’opérer pendant trois mois, tout en soulignant que « davantage doit être fait » pour mettre fin aux hostilités et établir une paix durable fondée sur la solution à deux États.

« Personne ne devrait subir l’humiliation de devoir mendier pour se nourrir, surtout quand des stocks suffisants sont disponibles », a-t-elle déclaré.

Edwards a également renouvelé son appel à la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages, à la libération des Palestiniens détenus arbitrairement, et à la mise en place d’enquêtes indépendantes sur les allégations de torture, de mauvais traitements et d’éventuels crimes de guerre, de la part de toutes les parties.

Elle a indiqué avoir exprimé ses préoccupations à plusieurs reprises aux autorités concernées et continuer de réclamer une pleine reddition de comptes.

Les rapporteurs spéciaux font partie des procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Ils sont indépendants, ne sont pas membres du personnel des Nations unies et travaillent bénévolement.