Des salariés créent un syndicat chez Google après des mois de vives tensions

Le syndicat, qui sera un des tout premiers au sein d'un fleuron de la tech, ne s'occupera pas que des questions salariales et conditions de travail mais aussi du rôle plus large de la technologie en société.(AFP)
Le syndicat, qui sera un des tout premiers au sein d'un fleuron de la tech, ne s'occupera pas que des questions salariales et conditions de travail mais aussi du rôle plus large de la technologie en société.(AFP)
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Publié le Lundi 04 janvier 2021

Des salariés créent un syndicat chez Google après des mois de vives tensions

  • Des salariés de Google ont annoncé lundi la création d'un syndicat, après des divergences avec leurs dirigeants qui se sont cristallisées autour du licenciement
  • Cette décision symbolise l'activisme des salariés de la Silicon Valley contre leurs firmes, dont le poids dans la vie quotidienne a considérablement augmenté avec les restrictions dues à la pandémie de coronavirus

WASHINGTON : Après une fin d'année 2020 noire où Google a fait face à une offensive judiciaire tous azimuts des autorités américaines pour abus de position dominante, le géant de l'internet a démarré 2021 sous de mauvais auspices avec l'ouverture d'un front social, conséquence de mois de vives tensions en interne. 

Des salariés de Google ont annoncé lundi la création d'un syndicat, après des divergences avec leurs dirigeants qui se sont cristallisées autour du licenciement, en décembre, d'une chercheuse noire travaillant sur les questions d'éthique liées à l'intelligence artificielle.

Cette décision symbolise l'activisme des salariés de la Silicon Valley contre leurs firmes, dont le poids dans la vie quotidienne a considérablement augmenté avec les restrictions dues à la pandémie de coronavirus.

Le syndicat, qui sera un des tout premiers au sein d'un fleuron de la tech, ne s'occupera pas que des questions salariales et conditions de travail mais aussi du rôle plus large de la technologie en société.

«Nous espérons créer un processus démocratique pour les salariés afin qu'ils puissent y exercer leur pouvoir, promouvoir la justice sociale, économique et environnementale ; et mettre fin aux disparités injustes entre les TVCs (intérimaires, vendeurs et contractuels) et FTEs (salariés à temps plein», expliquent les fondateurs.

«Artisan du Mal»

Dans une tribune publiée dans le New York Times, Parul Koul et Chewy Shaw, deux des fondateurs, assurent que les questions éthiques, et notamment l'utilisation de l'intelligence artificielle, seront à leur agenda.

«La devise de l'entreprise était ‘Ne pas être l'artisan du Mal’», écrivent-ils. «Nous voulons suivre cette devise».

«Il y a un retour de bâton contre les grandes firmes technologiques alors qu'elles accumulent d'importantes richesses», analyse Darrell West, expert à la Brookings Institution, qui voit avec le nouveau syndicat la volonté des salariés du secteur d' «avoir leur mot à dire sur ce qui se passe et le fait qu'ils veulent voir davantage de responsabilité sociale» de la part de leurs sociétés.

La Silicon Valley était parvenue à éviter la création de syndicats en offrant de généreuses rémunérations mais est confrontée depuis peu à un activisme des salariés revigorés par l'éclosion des mouvements réclamant plus de justice sociale et raciale, comme Black Lives Matter.

Chez Amazon, des salariés essaient d'attirer l'attention sur les conditions de travail et la sécurité des employés des entrepôts, en première ligne malgré la crise sanitaire.

«Bien évidemment que nos employés ont des droits que nous soutenons. Mais comme nous l'avons toujours fait; nous continuerons à discuter directement avec tous nos salariés», a réagi Kara Silverstein, une dirigeante de Google dans un courriel à l'AFP.

Outre Google, les salariés d'Alphabet, qui chapeaute plusieurs entités dont Youtube, Waymo (voitures autonomes), Verily, Fitbit et Wing et emploie plus de 130 000 personnes à travers le monde, peuvent rejoindre le syndicat.

La formation de cette organisation intervient après plusieurs mois de tensions internes.

«Pression»

En 2018, des salariés de Google avaient signé une pétition demandant à leur PDG Sundar Pichai de mettre fin à la participation du groupe au programme de recherche du Pentagone baptisé Maven.

La même année, des employés avaient protesté contre l'octroi de grosses indemnisations de départ à des dirigeants accusés de harcèlement sexuel, dont 90 millions de dollars au patron d'Android, Andy Rubin.

Plus récemment, c'est le licenciement en décembre 2020 de Timnit Gebru, qui a participé à la détérioration du climat en interne.

«Ce licenciement a suscité l'indignation chez beaucoup d'entre nous, notamment chez les Noirs et les Hispaniques, qui sont bouleversés par les actions de l'entreprise et n'ont pas d'assurance sur leur avenir chez Google», dénoncent encore les fondateurs du syndicat.

Environ 226 salariés ont déjà fait part de leur intention de rejoindre le syndicat, selon les fondateurs, mais le chemin est encore long pour devenir un partenaire social ayant le droit de négocier des accords salariaux.

Le nouveau syndicat doit en effet obtenir l'organisation d'un vote par les autorités. Pour y parvenir, il faut déjà que 30% des salariés éligibles indiquent qu'ils sont intéressés par une telle initiative, ce qui est loin d'être garanti.

Outre le coût de cette procédure, les entreprises, à l'instar des groupes automobiles dans le sud du pays, ont en effet souvent recours à de grands cabinets d'avocats pour torpiller de telles tentatives.

«Cela met beaucoup de pression sur les fondateurs, qui courent le risque d'être licenciés ou d'être l'objet de harcèlement», prévient Art Wheaton, professeur des questions sociales à l'université Cornell, ajoutant néanmoins que cette première chez Google va être observée de près car elle pourrait faire tâche d'huile en cas de succès. 

 


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Beautyworld Middle East : le savoir-faire français entre innovation, luxe et clean beauty

Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
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  • Le pavillon français à Beautyworld Middle East 2025 a mis en avant 86 marques, illustrant l’excellence et l’innovation françaises dans le secteur de la beauté et des cosmétiques
  • Face à un marché du Golfe en forte croissance, les entreprises françaises — entre tradition, technologie et durabilité — confirment leur capacité à répondre aux nouvelles attentes d’un secteur en expansion

DUBAÏ : Du 27 au 29 octobre, Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. Organisé par Business France, le pavillon met en lumière le savoir-faire français dans les domaines de la beauté, des cosmétiques et du bien-être, allant des soins de la peau et de la parfumerie aux produits en marque blanche et innovations technologiques.

Dans ce cadre, cinq marques françaises se distinguent par leur approche innovante et leur capacité à séduire le marché du Golfe, en pleine expansion.

Atelier du Savon : l’excellence des ingrédients naturels

Frédéric Brunel-Acquaviva, PDG de l’Atelier du Savon, dirige une manufacture spécialisée dans les savons et cosmétiques naturels, située dans le sud de la France. L’entreprise commercialise ses propres marques, mais réalise également des productions en marque blanche pour des hôtels et distributeurs au Moyen-Orient.

« La cosmétique française est reconnue pour sa qualité ; nos partenaires souhaitent intégrer des ingrédients locaux comme la luffa, l’huile de figue de barbarie ou l’huile de date », précise-t-il.

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L’Atelier du Savon (Photo: ANFR)

Trois ans après sa première participation à Dubaï, l’entreprise continue d’innover grâce à un laboratoire de R&D interne.

Le Laboratoire des Granions : le collagène au cœur de l’innovation

Créé en 1948, le Laboratoire des Granions est un acteur majeur des compléments alimentaires en France. Ilias Kadi, responsable export, met en avant le succès du Collagène Eternity, un collagène à bas poids moléculaire pour une meilleure assimilation.

Présent dans plus de 16 000 pharmacies en France et exporté dans 50 pays, le laboratoire combine expertise pharmaceutique et innovation afin de répondre aux besoins d’un marché international exigeant.

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Le Laboratoire des Granions (Photo: ANFR)

Onérique : le skincare émotionnel

Fondée par Glorimar Primera-Riedweg, Onérique se distingue par une approche sensorielle et émotionnelle du soin. « Chaque produit doit éveiller des sensations positives dès le premier contact », explique la fondatrice. La marque présente trois produits phares au salon : des perles de soin à base d’algues marines, un exfoliant et une crème mousse hydratante.

Présente à Beautyworld Middle East, Onérique cherche à développer des partenariats aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

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Onérique ​​​​​​(Photo: ANFR)

L’Officine du Monde : la nigelle au service du bien-être

La marque française, fondée par Olivier Decazes et par la Dr Rita Massoud, pharmacienne franco-égyptienne, exploite les vertus millénaires de la nigelle pour concevoir des compléments alimentaires et cosmétiques. Grâce à la thymoquinone, principe actif anti-inflammatoire de la plante, l’entreprise propose des solutions pour la peau, le confort articulaire ou la régulation de la glycémie entre autres.

« Tout est formulé par un pharmacien, avec des ingrédients importés d’Inde, d’Égypte, d’Éthiopie et de Tunisie. Et Tous les produits sont fabriqués en France », souligne Mr. Decazes.

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L’Officine du Monde (Photo: ANFR)

Creation Parfums Paris 26 : la passion du parfum sur mesure

Virginie Smadja, fondatrice de Creation Parfums Paris 26, conçoit des parfums en private label pour des clients dans le monde entier, notamment dans les pays du Golfe.

« Chaque client peut avoir des demandes différentes, ce qui rend le métier fascinant », explique-t-elle.

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"Just Together" (Photo: Instagram)

Dernièrement, elle a lancé son propre parfum, Just Together, alliant la tradition de l’Oud à des fragrances plus fraîches et sucrées, inspirées de la French touch. Pour Virginie, « ce n’est plus un métier, mais une véritable passion.»

Un marché régional en pleine expansion

Le salon met en évidence le rôle stratégique du Moyen-Orient, et plus particulièrement des Émirats arabes unis, dans l’univers de la beauté et du luxe. Évalué à 8,5 milliards USD en 2024, le marché des cosmétiques dans la région affiche une croissance soutenue de près de 6 % par an, portée par une demande accrue en innovation, qualité et durabilité.

Véritable plateforme de rayonnement pour l’ensemble du Golfe, les Émirats s’imposent comme un carrefour incontournable pour les marques internationales.

La présence française à Beautyworld Middle East illustre parfaitement cette dynamique : entre parfumerie, soins high-tech et cosmétiques écoresponsables, les entreprises tricolores confirment leur savoir-faire unique et leur capacité à allier héritage, excellence et innovation au service des nouvelles attentes du marché.