Macron appelle les alliés de l'Ukraine à un «sursaut» et n'exclut pas l'envoi de troupes occidentales à l'avenir

La conférence organisée à la hâte par Emmanuel Macron, en présence de vingt-sept autres pays, intervient à un moment critique pour l'Ukraine (Photo, AFP).
La conférence organisée à la hâte par Emmanuel Macron, en présence de vingt-sept autres pays, intervient à un moment critique pour l'Ukraine (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 27 février 2024

Macron appelle les alliés de l'Ukraine à un «sursaut» et n'exclut pas l'envoi de troupes occidentales à l'avenir

  • Son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky avait posé le décor à distance, déplorant n'avoir «malheureusement» reçu que 30% du «million d'obus que l'Union européenne» a «promis»
  • Emmanuel Macron a parlé d'un engagement à «produire plus» d'armes européennes, et a annoncé la création d'une «coalition pour les frappes dans la profondeur»

PARIS: Emmanuel Macron a appelé lundi les alliés de l'Ukraine réunis à Paris à un "sursaut" pour assurer la "défaite" de la Russie, annonçant de nouvelles mesures pour fournir plus d'armes à Kiev et refusant d'exclure l'option d'un envoi de troupes occidentales à l'avenir.

Cette conférence organisée à la hâte par le président français, en présence de vingt-sept autres pays, intervient à un moment critique pour l'Ukraine, en attente des armes occidentales nécessaires à sa survie.

"Nous sommes à coup sûr au moment d'un sursaut qui est nécessaire de notre part à tous", a lancé Emmanuel Macron à l'ouverture de ce sommet devant plusieurs chefs d'Etat et de gouvernement européens, dont l'Allemand Olaf Scholz, le Polonais Andrzej Duda et le Slovaque Robert Fico, ainsi que le chef de la diplomatie britannique David Cameron et des représentants américain et canadien.

Son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky avait posé le décor à distance, déplorant n'avoir "malheureusement" reçu que 30% du "million d'obus que l'Union européenne" a "promis" à l'Ukraine.

"Force est de constater que nous n'avions pas ce million", a répondu Emmanuel Macron en fin de soirée devant la presse, évoquant un "engagement imprudent".

Initiative tchèque

Pour autant, "nous avons la conviction que la défaite de la Russie est indispensable à la sécurité et la stabilité en Europe", a-t-il martelé. Il a énuméré plusieurs mesures pour amplifier l'effort en faveur de l'armée ukrainienne, au moment où le conflit vient d'entrer dans sa troisième année et où l'aide américaine, cruciale pour Kiev, est bloquée au Congrès par les républicains de Donald Trump.

Emmanuel Macron a parlé d'un engagement à "produire plus" d'armes européennes, et a annoncé la création d'une "coalition pour les frappes dans la profondeur" afin de fournir à Kiev des "missiles et bombes de moyenne et longue portée". Il a également expliqué que "beaucoup de pays européens et non européens qui ont des munitions disponibles" avaient été "démarchés".

Selon le Premier ministre tchèque Petr Fiala, une quinzaine de pays se sont dits prêts à rejoindre une initiative de Prague pour que l'UE achète des munitions hors d'Europe afin de mieux soutenir l'effort de guerre ukrainien.

"C'est un message très fort envoyé à la Russie", s'est-il félicité.

La France y participera, tandis que le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a évoqué une contribution de son pays de "plus de 100 millions d'euros" à ce plan tchèque.

Les pays présents à l'Elysée doivent maintenant se retrouver autour des ministres français de la Défense et des Affaires étrangères pour "décliner opérationnellement" ces initiatives.

«Agenda sérieux»

"Dans dix jours, nous aurons une réponse claire avec un agenda sérieux", a promis Emmanuel Macron, qui doit se rendre en Ukraine d'ici mi-mars.

Surtout, le président français s'est montré plus offensif que jamais lorsqu'il a été interrogé sur la possibilité que des pays occidentaux décident d'envoyer des troupes sur le sol ukrainien - une option évoquée, pour la dénoncer, par le Premier ministre slovaque.

"Il n'y a pas de consensus aujourd'hui pour envoyer de manière officielle, assumée et endossée des troupes au sol. Mais en dynamique, rien ne doit être exclu. Nous ferons tout ce qu'il faut pour que la Russie ne puisse pas gagner cette guerre", a affirmé Emmanuel Macron, disant "assumer" une "ambiguïté stratégique".

Envoyer des troupes en Ukraine serait «une folie», s'insurge Mélenchon

"La guerre contre la Russie serait une folie", a dénoncé le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon dans la nuit de lundi à mardi, jugeant "irresponsables" les déclarations d'Emmanuel Macron qui n'a pas exclu d'envoyer des troupes occidentales en Ukraine à l'avenir.

"L'envoi de troupes en Ukraine ferait de nous des belligérants (...) Cette escalade verbale belliqueuse d'une puissance nucléaire contre une autre puissance nucléaire majeure est déjà un acte irresponsable", s'est insurgé l'ex-candidat à l'élection présidentielle sur X.

"Il est plus que temps de négocier la paix en Ukraine avec des clauses de sécurité mutuelle!" a-t-il ajouté.

Le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure a, lui, dénoncé une "inquiétante légèreté présidentielle" sur le même réseau social: "Soutenir la résistance ukrainienne oui. Entrer en guerre avec la Russie et entraîner le continent. Folie".

Depuis qu'il a reçu Volodymyr Zelensky il y a dix jours à l'Elysée pour signer un accord de sécurité bilatéral, le chef de l'Etat français peint un tableau très sombre des intentions de Vladimir Poutine et tente de se positionner en première ligne de l'appui apporté à Kiev.

"Nous voyons, et tout particulièrement ces derniers mois, un durcissement de la Russie", "qui s'est malheureusement cruellement illustré avec la mort d'Alexeï Navalny", le principal opposant russe, a-t-il réaffirmé lundi.

Il a également fait état d'un "consensus" chez de nombreux dirigeants et personnalités européens sur le fait "que d'ici à quelques années, il fallait s'apprêter à ce que la Russie attaque" leurs pays.

"Sur le front ukrainien, les positions sont de plus en plus dures et nous savons aussi que la Russie prépare des attaques nouvelles, en particulier pour sidérer l'opinion ukrainienne", a-t-il averti.

Les Ukrainiens accumulent depuis quelques semaines les revers dans l'Est, notamment avec la perte il y a plus d'une semaine de la ville forteresse d'Avdiïvka, et, lundi, leur retrait du village de Lastotchkyné, près de là.

Pour la présidence française, la conférence de Paris visait donc à "contredire l'impression que les choses sont en train de se déliter, de réaffirmer que nous ne sommes pas fatigués et que nous sommes déterminés à faire échec à l'agression russe".


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.