Attal arrive à son tour, dans le calme, au Salon de l'agriculture

Un verre de lait à la main, Gabriel Attal est arrivé mardi à son tour au Salon de l'agriculture. (AFP)
Un verre de lait à la main, Gabriel Attal est arrivé mardi à son tour au Salon de l'agriculture. (AFP)
Short Url
Publié le Mardi 27 février 2024

Attal arrive à son tour, dans le calme, au Salon de l'agriculture

  • Gabriel Attal a accusé mardi les responsables du Rassemblement national d'être les «passagers clandestins» de la crise agricole, pointant leur «incohérence absolue»
  • Le Premier ministre est par ailleurs revenu sur la mise en place de «prix plancher» sur les matières premières agricoles évoquée samedi par Emmanuel Macron

PARIS: Un verre de lait à la main, Gabriel Attal est arrivé mardi à son tour au Salon de l'agriculture, dans un calme qui contrastait avec le tumulte qui avait accompagné son inauguration samedi par Emmanuel Macron.

"C'est très important de se parler", a redit le Premier ministre, peu après son arrivée vers 07H00, à un éleveur qui lui confiait "attendre beaucoup" de l'exécutif pour sa profession.

Après avoir levé un verre de lait devant la salle de traite des vaches, Gabriel Attal a d'emblée accusé sur la radio RTL les responsables du Rassemblement national d'être les "passagers clandestins" de la crise agricole, pointant leur "incohérence absolue".

Il a souhaité distinguer le "malaise" et la "détresse" des agriculteurs des actions menées samedi par certains d'entre eux, "instrumentalisées" selon lui par le RN.

Le chef du gouvernement devait ensuite rencontrer hors presse les syndicats agricoles et petit-déjeuner avec les filières professionnelles, avant d'admirer comme de coutume la vache égérie Oreillette et déambuler toute la journée à travers les stands des différents halls.

Tout à son marathon agricole, il ne devrait pas participer finalement à la séance des questions au gouvernement l'après-midi à l'Assemblée nationale, qui reprend ses travaux après une semaine de congés.

Attal accuse Le Pen et Bardella d'être «les passagers clandestins» de la crise agricole

Le Premier ministre Gabriel Attal a accusé mardi les responsables du Rassemblement national d'être les "passagers clandestins" de la crise agricole, pointant leur "incohérence absolue".

Marine Le Pen et Jordan Bardella "viennent butiner sur cette crise, expliquer qu'ils auraient toutes les solutions", a estimé le chef du gouvernement sur RTL. Mais en "40 ans", le RN n'a "absolument rien fait, rien proposé", a-t-il ajouté à l'amorce d'une visite d'une journée au Salon de l'agriculture.

"Qu'est-ce qu'elle a fait Mme Le Pen depuis 20 ans au Parlement européen? Est-ce qu'il y a eu une proposition de résolution ou une proposition d'amendement? Rien, rien du tout", a déploré M. Attal.

"Il y a une incohérence absolue du Rassemblement national qui vote pour la PAC (Politique agricole commune NDLR) une fois, contre la PAC la fois suivante. Quand on fait la réforme de l'assurance récolte, ils ne sont pas dans l'hémicycle pour la voter. Quand on met en place la loi Egalim, ils ne la votent pas", a-t-il énuméré.

Le RN "instrumentalise" la colère des agriculteurs pour "semer une forme de chaos", a-t-il dénoncé.

Le Premier ministre est par ailleurs revenu sur la mise en place de "prix plancher" sur les matières premières agricoles évoquée samedi par Emmanuel Macron.

"On va faire en sorte que des indicateurs de coûts de production qui existent, ils sont dans la loi, (...) puissent être la base de la construction du prix", a-t-il expliqué, espérant un projet de loi à l'été pour une entrée en vigueur l'année prochaine.

"Ça n'a rien à voir avec la proposition de la France insoumise, qui veut transformer nos agriculteurs en fonctionnaires et nationaliser la grande distribution", a-t-il assuré. "Entre l'URSS et le Far West, il y a un équilibre", a-t-il ajouté.

«Butiner»

Le chef du gouvernement s'était déjà rendu dimanche soir après sa fermeture sur le site du Salon qui n'est, avait-il affirmé, "ni un cirque médiatique, ni un cirque politique, ni un cirque militant".

L'exécutif est soucieux d'occuper le terrain et d'effacer les images inédites d'une ouverture chaotique du Salon, sur fond d'une crise agricole qui perdure depuis plus d'un mois.

Marine Le Pen et Jordan Bardella "viennent butiner sur cette crise, expliquer qu'ils auraient toutes les solutions", a-t-il estimé sur RTL. Mais "en 40 ans" de Parlement européen, le RN n'a "absolument rien fait, rien proposé, parce qu'il y a une incohérence absolue du Rassemblement national qui vote pour la PAC (Politique agricole commune, NDLR) une fois, contre la PAC la fois suivante".

"Notre ennemi, ce n'est pas l'étranger, c'est la loi du marché débridée", avait insisté dimanche Gabriel Attal. "Car renoncer à commercer, c'est condamner notre agriculture à sombrer."

Le Premier ministre a reçu ces dernières semaines pendant de longues heures les syndicats agricoles et formulé trois salves de réponses, sans tout à fait convaincre la profession malgré la levée des blocages.

Heurts

La colère des agriculteurs a été en outre attisée par l'idée du chef de l'Etat d'organiser au Salon un grand débat, pour lequel a été évoquée une invitation du collectif écologiste Soulèvements de la Terre.

Accueilli samedi par des huées et des heurts, Emmanuel Macron a pu finalement passer près de 13 heures dans le Salon à déambuler et échanger, mais sans beaucoup de public et au prix d'une importante présence sécuritaire.

Pour tenter de rebondir, le président a choisi d'évoquer les élections européennes et de pilonner le RN qui fait la course largement en tête dans les sondages face à une Macronie à la peine.

Le président a rappelé aussi avoir pris 62 engagements et en a formulé d'autres, dont un recensement des exploitations nécessitant des aides de trésorerie d'urgence. Il a également redit que la France n'interdirait plus de pesticides plus vite que ses voisins européens.

Plusieurs opposants ont sillonné le Salon lundi.

La future tête de liste de La France insoumise aux élections européennes Manon Aubry a accusé Emmanuel Macron et Jordan Bardella, de "défendre le même modèle agricole", celui d'une "agriculture agro-industrielle" et "dépendante aux pesticides".

Propulsée numéro deux de la liste LR aux européennes, la céréalière Céline Imart a passé son baptême du feu au Salon où elle a fustigé à la fois la volonté affichée du RN de "sortir des accords de libre-échange", et accusé Emmanuel Macron d'avoir "pourri" l'événement samedi.

Le premier secrétaire du PS Olivier Faure s'est, lui, défendu de diriger un parti uniquement tourné vers les villes: "Le sauciflard, l'apéro, c'est aussi notre culture", a-t-il dit. Le chef de file de la liste socialiste aux européennes, Raphaël Glucksmann, a de son côté étrillé la PAC actuelle, "fondamentalement injuste".


A Paris, une réunion des droites sous l'égide des médias Bolloré

Animateurs, politiques en pré-campagne et formules choc: le temps d'une grand-messe devant quelques milliers de sympathisants, les médias du milliardaire conservateur Vincent Bolloré ont mis en avant leurs thématiques fétiches - identité, immigration, sécurité - et un éventail de personnalités de droite et d'extrême droite susceptibles de les porter pour 2027. (AFP)
Animateurs, politiques en pré-campagne et formules choc: le temps d'une grand-messe devant quelques milliers de sympathisants, les médias du milliardaire conservateur Vincent Bolloré ont mis en avant leurs thématiques fétiches - identité, immigration, sécurité - et un éventail de personnalités de droite et d'extrême droite susceptibles de les porter pour 2027. (AFP)
Short Url
  • Mardi 20H00, les 4.000 places du Dôme de Paris, plongées dans le noir, sont remplies. Musique épique, jeu de projecteurs bleus, blancs, rouges, le ton est donné
  • Pour chauffer la salle, le directeur du JDD, Geoffroy Lejeune commence par quelques railleries sur Libération, Mediapart et Télérama

PARIS: Animateurs, politiques en pré-campagne et formules choc: le temps d'une grand-messe devant quelques milliers de sympathisants, les médias du milliardaire conservateur Vincent Bolloré ont mis en avant leurs thématiques fétiches - identité, immigration, sécurité - et un éventail de personnalités de droite et d'extrême droite susceptibles de les porter pour 2027.

Mardi 20H00, les 4.000 places du Dôme de Paris, plongées dans le noir, sont remplies. Musique épique, jeu de projecteurs bleus, blancs, rouges, le ton est donné.

Pour chauffer la salle, le directeur du JDD, Geoffroy Lejeune commence par quelques railleries sur Libération, Mediapart et Télérama. Huées puis rires quand il lance: "On sait quel article ils vont écrire, on l'a rédigé comme ça ils pourront aller au bistrot".

Apparaît Philippe de Villiers, largement promu par le groupe du milliardaire breton - il est chroniqueur chez Cnews et son dernier livre est publié chez Fayard, également dans la galaxie Bolloré.

Le souverainiste commence par "remercier Jean-Luc Mélenchon" - qui lui aurait inspiré son ouvrage - déclenchant une nouvelle bronca.

Puis, il sert son discours habituel sur une France "au bord de l'abîme", menacée par "un changement de peuplement" encouragé par "un parti sarrasin", et abandonnée par des "élites écartelées entre le wokistan et l'islamistan".

Pour le fondateur du Puy du Fou, la solution est simple: "la remigration ou la françisation". Nouvelle salve d'applaudissements, on entend quelques "Philippe président". L'hypothèse d'une candidature pour 2027 a encore été entretenue en une de Valeurs actuelles la semaine dernière, où l'intéressé affirme être "redescendu dans l'arène".

Il n'est pas le seul. Surgit l'animatrice Christine Kelly de Cnews, pour lancer une discussion sur "notre civilisation judéo-chrétienne" entre Michel Onfray et Eric Zemmour.

Au terme d'un échange théologique parfois confus, le président du parti Reconquête conclut que "la croisade a sauvé l'Occident" et qu'"à partir du moment où nous retrouverons notre identité, tout ira beaucoup mieux". L'ancien polémiste de Cnews, propulsé par l'empire Bolloré dans la course à l'Elysée en 2022, espère déjà rendosser son costume de candidat en 2027. En attendant, il reste lui aussi en tête de gondole chez Fayard.

"Le côté sans filtre" 

D'autres ne bénéficient pas de la même bienveillance. Comme Aurore Bergé, lors d'une tumultueuse séquence "insécurité" face à Claire Géronimi, devenue vice-présidente de l'UDR d'Eric Ciotti après avoir été victime d'un viol par un étranger sous OQTF.

La ministre déléguée à l'Egalité Femmes-Hommes, conspuée, reste combative: "Je suis venue pour accepter l'idée du débat (...) Ma ligne ne changera pas, quel que soit le public".

Plus en phase avec l'assistance, l'avocat Gilles-William Goldnadel fustige "le racisme anti-blanc" et le "féminisme d'extrême gauche".

Un discours familier aux oreilles de Philippe, 55 ans et sans emploi, qui a déboursé 25 euros pour "voir le côté sans filtre" de ces personnalités médiatiques dont il "partage les idées, sans ambiguïté". Plus intéressé par l'aspect politique, Foucauld, 24 ans, étudiant en école de commerce, reconnaît que l'événement "participe à faire avancer les pions vers l'union des droites".

Pourquoi pas avec David Lisnard? Invité à ouvrir le chapitre du "grand enjeu" des municipales de mars 2026, le maire de Cannes fait florès avec ses leitmotiv: "Vive la liberté" et "Afuera!" la "bureaucratie" et la "technocratie".

Lui succèdent une brochette de candidats plus ou moins déclarés, dont la députée RN Laure Lavalette déplorant qu'il y ait "autant de barbiers et de kebabs" dans sa ville de Toulon.

Signe d'un rapprochement entre le parti à la flamme et la galaxie Bolloré? Après tout, Jordan Bardella en est à son deuxième livre publié chez Fayard.

Mais c'est une autre étoile montante qui est mise à l'honneur mardi soir. Clou du spectacle, l'eurodéputée Reconquête Sarah Knafo vient délivrer un "message d'espérance" face à l'essayiste Eric Neaulleau, dans le rôle du décliniste persuadé que "tout est foutu" car "les lieux de pouvoir sont tous tenus par des gens animés d'une idéologie immigrationniste".

Au contraire, les idées infusent dans la société et "le combat de la lucidité est gagné", réplique la nouvelle coqueluche de la "bollosphère", qui assure "qu'on peut changer les choses, avec méthode, détermination et travail". Et quelques solides appuis.


Pour la présidente de l'Assemblée Braun-Pivet, une majorité absolue n'est plus «souhaitable»

Le retour d'une majorité absolue n'est pas "souhaitable" à l'Assemblée nationale, où son absence depuis 2022 oblige à rechercher des compromis, a estimé la présidente de l'Assemblée, Yaël Braun-Pivet, dans un nouveau podcast diffusé mercredi. (AFP)
Le retour d'une majorité absolue n'est pas "souhaitable" à l'Assemblée nationale, où son absence depuis 2022 oblige à rechercher des compromis, a estimé la présidente de l'Assemblée, Yaël Braun-Pivet, dans un nouveau podcast diffusé mercredi. (AFP)
Short Url
  • "J'ai toujours privilégié le travail en collégialité, (...) et je m'étais toujours dit, au fond de moi, une Assemblée où il y a une majorité absolue, c'est une Assemblée qui finalement ne représente pas bien les Français"
  • Sans majorité, pour décider par exemple de la création d'une commission d'enquête ou encore de la tenue d'un débat, "vous présentez nécessairement des décisions qui sont les plus justes pour l'institution et les plus équilibrées"

PARIS: Le retour d'une majorité absolue n'est pas "souhaitable" à l'Assemblée nationale, où son absence depuis 2022 oblige à rechercher des compromis, a estimé la présidente de l'Assemblée, Yaël Braun-Pivet, dans un nouveau podcast diffusé mercredi.

"J'ai une conviction personnelle forte qui est que nous n'aurons pas demain à nouveau une majorité absolue mais je pense surtout, et c'est ça ma conviction forte, c'est que ce n'est pas souhaitable pour notre pays", a-t-elle déclaré dans le podcast "Dans l'Hémicycle".

"Je suis convaincue que la délibération collective avec des groupes politiques qui ne partagent pas les mêmes orientations mais qui essayent de trouver des solutions, elle est bénéfique", a-t-elle poursuivi.

Depuis 2022, le camp présidentiel auquel appartient Mme Braun-Pivet ne dispose pas d'une majorité absolue à l'Assemblée nationale. Face à une fragmentation de l'hémicycle encore accentuée depuis la dissolution de juin 2024, de nombreux députés disent espérer le retour d'une majorité absolue après l'élection présidentielle de 2027. Mais pas la présidente de l'Assemblée.

"J'ai toujours privilégié le travail en collégialité, (...) et je m'étais toujours dit, au fond de moi, une Assemblée où il y a une majorité absolue, c'est une Assemblée qui finalement ne représente pas bien les Français", a-t-elle déclaré dans cette interview.

Sans majorité, pour décider par exemple de la création d'une commission d'enquête ou encore de la tenue d'un débat, "vous présentez nécessairement des décisions qui sont les plus justes pour l'institution et les plus équilibrées, parce qu'autrement, ça ne passe pas", a-t-elle dit.

Cette situation force aussi à "inventer des nouvelles façons de faire", a-t-elle ajouté en donnant l'exemple des semaines dédiées aux textes proposés par les députés, auparavant dévolues à ceux de la majorité. Depuis 2022, ces semaines sont devenues "transpartisanes", avec des propositions soutenues par différents groupes.

Au moment où les débats budgétaires peinent à aboutir, Mme Braun-Pivet a toutefois estimé qu'il fallait encore "adapter" les règles de l'Assemblée à cette nouvelle configuration. Elle a rappelé avoir lancé une réflexion autour d'une modification du règlement de l'institution.


Laurent Wauquiez dépose une proposition de loi pour interdire le voile aux mineures

Short Url
  • Sa proposition vise à modifier la loi du 11 octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l'espace public
  • Il apparaît toutefois peu probable que ce texte soit examiné avant deux mois : la journée annuelle réservée aux propositions du groupe LR n’est prévue que le 22 janvier

PARIS: Le chef des députés Les Républicains Laurent Wauquiez a déposé lundi une proposition de loi pour interdire aux mineures de porter le voile dans l'espace public, mais son examen rapide semble peu probable et sa constitutionnalité mise en doute par des juristes.

M. Wauquiez veut interdire "à tout parent d'imposer à sa fille mineure ou de l'autoriser à porter, dans l'espace public, une tenue destinée à dissimuler sa chevelure", selon l'article unique de sa proposition de loi.

Il s'appuie notamment sur un rapport sur les Frères musulmans commandé par le gouvernement et publié en mai dernier, relatant l'augmentation "massive et visible du nombre de petites filles portant le voile".

Il estime que "le voilement de jeunes filles" heurte les principes républicains "les plus fondamentaux", tels que la "protection de l'enfant", "la liberté de conscience" et "l'égalité entre les hommes et les femmes".

Sa proposition vise à modifier la loi du 11 octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l'espace public.

Il apparaît toutefois peu probable que ce texte soit examiné avant deux mois : la journée annuelle réservée aux propositions du groupe LR n’est prévue que le 22 janvier.

En outre, des professeurs de droit public interrogés par l'AFP émettent de sérieuses réserves quant à la conformité avec la Constitution de cette proposition déjà formulée, tout en la circonscrivant aux moins de 15 ans, par le patron des députés macronistes Gabriel Attal en mai - même si celui-ci n'avait pas déposé de texte.

Pour la constitutionnaliste Anne-Charlène Bezzina, elle n'a "aucune chance d'être conforme", rappelant que la loi sur la dissimulation du visage que son texte vient modifier a un motif de "sécurité à l'ordre public" et ne "vise aucune religion en particulier".

Or, M. Wauquiez cible très clairement le voile islamique dans l'espace public, contrevenant "au principe de liberté de religion", ajoute l'enseignante.

Jean-Philippe Derosier, professeur de droit public à l’Université de Lille, se dit également "très réservé".

Bien que le texte se heurte au principe de liberté religieuse, Laurent Wauquiez justifie sa démarche par la "préservation des droits de l’enfant", ce qui est "assez habile", reconnaît-il, mais insuffisant pour garantir sa conformité constitutionnelle.

Assimiler le port du voile par une mineure à "une forme d’asservissement" reste juridiquement fragile. "Incontestablement, une fillette de 9 ans pourrait le faire par mimétisme ou sous l'effet d’une instrumentalisation", observe-t-il. "Mais une adolescente de 16 ans peut davantage le porter par conviction personnelle."

Il rappelle par ailleurs que l’interdiction de dissimulation du visage est justifiée par des raisons de sécurité, avec la nécessité de pouvoir "identifier les personnes", un raisonnement difficilement transposable au fait de se couvrir la chevelure.