Au Salon de l'Agriculture, Attal succède à Macron et dénonce le «cirque médiatique» de Bardella

Gabriel Attal s'est invité dimanche soir au Salon de l'Agriculture (Photo, AFP).
Gabriel Attal s'est invité dimanche soir au Salon de l'Agriculture (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 26 février 2024

Au Salon de l'Agriculture, Attal succède à Macron et dénonce le «cirque médiatique» de Bardella

  • L'exécutif est soucieux d'occuper le terrain après les images inédites d'une ouverture très perturbée du salon
  • «Notre ennemi, ce n’est pas l’étranger, c’est la loi du marché débridée», a insisté Gabriel Attal

PARIS: Gabriel Attal s'est invité dimanche soir au Salon de l'Agriculture, mettant en garde contre le "cirque médiatique", "politique" et "militant", au lendemain d'une inauguration chaotique par Emmanuel Macron et de la visite dimanche du leader du Rassemblement national, Jordan Bardella.

La venue du Premier ministre ne figurait pas à son agenda officiel. Mais Gabriel Attal a honoré de sa présence le dîner d'anniversaire donné en l'honneur des 60 ans du Salon, dimanche soir dans l'espace "La Serre" en présence des principaux dirigeants du secteur, après la fermeture du site au public.

L'exécutif est soucieux d'occuper le terrain après les images inédites d'une ouverture très perturbée du salon, sur fond d'une crise des agriculteurs qui perdure depuis plus d'un mois: affrontements entre force de l'ordre et agriculteurs opposés à la venue du chef de l’État, débat improvisé et tendu de M. Macron avec quelques agriculteurs, présence policière considérable.

Le tout alors que Jordan Bardella a arpenté les allées dans une ambiance normale, contrastant avec les images de la veille.

Mais "les Français ne sont dupes de rien. Ni de l'instrumentalisation, ni du mensonge, ni de la poudre aux yeux", a rétorqué dimanche soir Gabriel Attal.

"Le salon n’est ni un cirque médiatique, ni un cirque politique, ni un cirque militant" et "les agriculteurs, nos bêtes, nos filières ne sont pas un décor de campagne" à l'approche des européennes, a insisté le Premier ministre, qui a ensuite défendu son bilan et attaqué le RN.

"Notre ennemi, ce n’est pas l’étranger, c’est la loi du marché débridée". Et "vous qui êtes des professionnels de l’agriculture, vous savez mieux que personne que cette exception agricole ne doit être en aucun cas une fermeture. Car renoncer à commercer, c’est condamner notre agriculture à sombrer", a-t-il déclaré.

La veille, Emmanuel Macron avait été accueilli par des huées et des heurts, mais avait pu finalement passer près de 13 heures dans le Salon à déambuler et échanger, au prix d'une importante présence sécuritaire.

Bardella veut «changer de logiciel»

Lors d'un débat improvisé de deux heures avec des agriculteurs, le président a rappelé avoir pris 62 engagements et en a formulé d'autres, dont un recensement des exploitations nécessitant des aides de trésorerie d'urgence. Il a également redit que la France n'interdirait plus de pesticides plus vite que ses voisins européens.

L'exécutif cherche à éteindre la crise agricole, qui couvait depuis des mois mais a explosé en janvier. Depuis, MM. Macron et Attal ont multiplié les annonces, sans toutefois à parvenir à convaincre complètement des agriculteurs en attente d'actes.

De son côté, Jordan Bardella a entamé dimanche matin une visite de deux jours Porte de Versailles, répétant sa volonté de promouvoir le "patriotisme économique" et de "changer de logiciel" pour les agriculteurs au niveau européen, avec notamment la "sortie des accords de libre échange".

Quant à Emmanuel Macron, "je pense qu'il n'a manifestement plus les capteurs du pays dont il est le président. Et sans doute ne se rend-il pas compte de la souffrance que provoque sa politique", a répondu l'eurodéputé, alors que le chef de l’État avait évoqué des manifestants présents dans les allées "avec un projet politique qui est de servir le Rassemblement national".

Gabriel Attal reviendra mardi au Salon où il arpentera les allées toute la journée, avec une pause pour les questions au gouvernement à l'Assemblée nationale.

Les principaux dirigeants politiques sont attendus cette semaine au Parc des expositions: La France insoumise, le Parti socialiste et Renaissance dès lundi, où leurs représentants croiseront éventuellement le patron des Républicains Eric Ciotti et la tête de liste LR pour les élections européennes, François-Xavier Bellamy.

Le président LR de la Région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez s'y rendra mercredi, comme le patron des communistes Fabien Roussel et sa tête de liste Léon Desfontaines. Edouard Philippe parcourra les allées jeudi. La leader des Ecologistes Marine Tondelier et la tête de liste pour les européennes Marine Toussaint sont annoncées vendredi.


Faux Brad Pitt: une enquête pour escroquerie ouverte en France

Une enquête a été ouverte sur l'île de La Réunion pour tenter d'identifier les auteurs d'une escroquerie qui a permis de soutirer 830.000 euros à une Française convaincue d'aider financièrement l'acteur américain Brad Pitt, a-t-on appris vendredi de source policière. (AFP)
Une enquête a été ouverte sur l'île de La Réunion pour tenter d'identifier les auteurs d'une escroquerie qui a permis de soutirer 830.000 euros à une Française convaincue d'aider financièrement l'acteur américain Brad Pitt, a-t-on appris vendredi de source policière. (AFP)
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  • A ce stade, aucun suspect n'est identifié et les policiers de la brigade financière, chargée de l'enquête, cherchent à localiser les comptes ayant reçu les virements de cette femme qui a porté plainte à La Réunion, département français de l'océan Indien
  • Dans l'émission Sept à huit diffusée dimanche sur la chaîne privée TF1, une femme, prénommée Anne et âgée d'une cinquantaine d'années, a raconté avoir versé 830.000 euros à des escrocs se faisant passer pour la star américaine

SAINT-DENIS-DE-LA-REUNION: Une enquête a été ouverte sur l'île de La Réunion pour tenter d'identifier les auteurs d'une escroquerie qui a permis de soutirer 830.000 euros à une Française convaincue d'aider financièrement l'acteur américain Brad Pitt, a-t-on appris vendredi de source policière.

A ce stade, aucun suspect n'est identifié et les policiers de la brigade financière, chargée de l'enquête, cherchent à localiser les comptes ayant reçu les virements de cette femme qui a porté plainte à La Réunion, département français de l'océan Indien.

Dans l'émission Sept à huit diffusée dimanche sur la chaîne privée TF1, une femme, prénommée Anne et âgée d'une cinquantaine d'années, a raconté avoir versé 830.000 euros à des escrocs se faisant passer pour la star américaine en lui envoyant de faux selfies, des documents d'identité falsifiés et en recourant à l'intelligence artificielle pour dissiper ses doutes.

Prétextant avoir besoin d'argent pour payer une opération pour un cancer du rein, le faux Brad Pitt a réussi à soutirer cette somme importante à cette femme, qui est aujourd'hui ruinée et a fait trois tentatives de suicide.

Depuis la diffusion de l'émission, elle fait l'objet de railleries de la part d'internautes moquant sa supposée crédulité. Le reportage a depuis été retiré de toutes les plateformes par TF1, après une "vague de harcèlement à l'encontre d'un témoin".

L'affaire est parvenue jusqu'à l'entourage de l'acteur, qui a mis en garde ses fans contre les escrocs utilisant son image.

"C'est terrible que des escrocs profitent de la forte connexion des fans avec des célébrités", a déclaré mardi un porte-parole de l'acteur au média Entertainment Weekly.

De escroqueries jouant sur les sentiments existent depuis le début des courriers électroniques, mais l'arrivée de l'intelligence artificielle a augmenté le risque de vol d'identité, canulars et fraude en ligne, selon les experts.

 


Deux franco-israéliens figurent dans la liste des premiers otages libérables par le Hamas

L'accord annoncé par le Qatar et les Etats-Unis prévoit dans une première phase de six semaines la libération de 33 otages retenus dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre le 7 octobre 2023, en échange de centaines de prisonniers palestiniens détenus par Israël. (AFP)
L'accord annoncé par le Qatar et les Etats-Unis prévoit dans une première phase de six semaines la libération de 33 otages retenus dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre le 7 octobre 2023, en échange de centaines de prisonniers palestiniens détenus par Israël. (AFP)
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  • L'accord annoncé par le Qatar et les Etats-Unis prévoit dans une première phase de six semaines la libération de 33 otages retenus dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre le 7 octobre 2023
  • Le président français Emmanuel Macron a annoncé vendredi sur X que deux otages franco-israéliens Ofer Kalderon et Ohad Yahalomi figuraient "dans la liste des 33 otages qui doivent être libérés" par le Hamas "dans la première phase de l'accord de Gaza"

PARIS: Le président français Emmanuel Macron a annoncé vendredi sur X que deux otages franco-israéliens Ofer Kalderon et Ohad Yahalomi figuraient "dans la liste des 33 otages qui doivent être libérés" par le Hamas "dans la première phase de l'accord de Gaza".

"Nous restons mobilisés sans relâche pour que leurs familles puissent les retrouver", a-t-il précisé. La première libération d'otages, retenus depuis plus de 15 mois, doit intervenir dimanche, selon les services du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

L'accord annoncé par le Qatar et les Etats-Unis prévoit dans une première phase de six semaines la libération de 33 otages retenus dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre le 7 octobre 2023, en échange de centaines de prisonniers palestiniens détenus par Israël.

Ohad Yahalomi, qui a eu 50 ans en captivité, a été enlevé dans sa maison du kibboutz Nir Oz. Son fils Eitan (12 ans), libéré le 27 novembre 2023 lors de la première trêve, avait été enlevé séparément.

Ofer Kalderon, franco-israélien de 54 ans, a été enlevé en compagnie d'Erez et de Sahar, son fils et sa fille âgés respectivement de 12 et 16 ans à l’époque, également au kibboutz Nir Oz. Les deux adolescents avaient eux aussi été libérés lors de la première trêve.


Sainte-Soline: deux militants des Soulèvements de la Terre relaxés

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  • En raison de leur non-comparution, un délit passible de deux ans d'emprisonnement et de 7.500 euros d'amende, M. Hetzel avait saisi la procureure de la République de Paris, une procédure inédite sous la Ve République
  • Raphaël Kempf, un des deux avocats de la défense, a salué une "décision comme un camouflet mis par l'institution judiciaire à l'égard d'une tentative d'instrumentalisation de celle-ci par le pouvoir politique

PARIS: Le tribunal correctionnel de Paris a relaxé vendredi deux membres du mouvement écologiste des Soulèvements de la Terre, jugés pour ne pas s'être présentés à une commission d'enquête parlementaire sur les affrontements de Sainte-Soline (Deux-Sèvres) en 2023.

Lors de l'audience en novembre, le parquet avait requis quatre mois de prison avec sursis et une amende de 3.000 euros à l'encontre de Basile Dutertre, et deux mois de prison avec sursis et 1.500 euros d'amende contre Léna Lazare.

Il demandait en outre l'interdiction des droits civiques de M. Dutertre pour deux ans, un an pour Mme Lazare.

Seule présente au délibéré vendredi, la militante écologiste a salué "une très bonne nouvelle".

"Il faudrait que les plaintes qui visent uniquement à criminaliser les militants écologistes cessent tout simplement", a néanmoins estimé Léna Lazare.

Au procès, elle avait exercé son droit au silence, ne s'exprimant que brièvement sur les éléments de sa personnalité.

Dans son réquisitoire, le ministère public avait considéré que les deux prévenus avaient "eu connaissance des convocations" qui leurs étaient adressées et qu'ils avaient fait "le choix revendiqué" de ne pas se présenter.

Le tribunal a estimé que la convocation de Basile Dutertre (un pseudonyme) n'était pas régulière, et qu'il avait ainsi pu "considérer qu'elle ne s'appliquait pas à lui".

Léna Lazare, elle, a été notamment relaxée en l'absence "d'élément intentionnel", a poursuivi le tribunal.

Le 10 mai 2023, une commission d'enquête avait été mise en place à l'Assemblée nationale et elle s'est penchée sur 73 manifestations "émaillées de violences" les mois précédents, essentiellement contre la réforme des retraites, mais aussi contre le projet de mégabassines à Sainte-Soline.

De violents heurts avaient éclaté le 25 mars lors d'une manifestation interdite près de cette réserve d'eau en construction protégée par 3.000 gendarmes. Ces affrontements avaient fait de nombreux blessés, dont deux manifestants restés plusieurs jours dans le coma.

Identifiés comme les principaux porte-parole du mouvement, les deux prévenus avaient été convoqués devant cette commission présidée par le député LR Patrick Hetzel. Par écrit, ils avaient signifié leur refus de s'y présenter, souhaitant répondre uniquement par écrit.

En raison de leur non-comparution, un délit passible de deux ans d'emprisonnement et de 7.500 euros d'amende, M. Hetzel avait saisi la procureure de la République de Paris, une procédure inédite sous la Ve République.

Raphaël Kempf, un des deux avocats de la défense, a salué une "décision comme un camouflet mis par l'institution judiciaire à l'égard d'une tentative d'instrumentalisation de celle-ci par le pouvoir politique et en l'espèce par le président de la commission d'enquête".

"C'est très sain pour la démocratie que ce dossier se termine de la sorte", a renchéri Matteo Bonaglia, autre conseil des militants.

En novembre, ils avaient plaidé en faveur d'une relaxe de Mme Lazare et M. Dutertre.

Mi-décembre, la réserve d'irrigation de Sainte-Soline, comme trois autres, a été déclarée illégale par la cour administrative d'appel de Bordeaux car ces bassines menacent la survie d'une espèce d'oiseau protégée, l'outarde canepetière.