Echanges de tirs entre le Hezbollah libanais et Israël, l'ONU «inquiète»

Depuis le début des bombardements incessants d'Israël sur la bande de Gaza, le Hezbollah a échangé des tirs quasi quotidiens (Photo, AFP).
Depuis le début des bombardements incessants d'Israël sur la bande de Gaza, le Hezbollah a échangé des tirs quasi quotidiens (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 28 février 2024

Echanges de tirs entre le Hezbollah libanais et Israël, l'ONU «inquiète»

  • Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, le Hezbollah cible quotidiennement des positions miliaires israéliennes
  • Israël mène des frappes sur les villages frontaliers et des opérations ciblées contre des responsables du Hezbollah

BEYROUTH: Le mouvement islamiste libanais Hezbollah a annoncé mardi avoir visé à deux reprises une base militaire israélienne après des frappes la veille sur l'est du Liban, l'ONU demandant l'arrêt de ce cycle de violences.

Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, le Hezbollah cible quotidiennement des positions miliaires israéliennes, en soutien à son allié palestinien.

Israël mène des frappes sur les villages frontaliers et des opérations ciblées contre des responsables du Hezbollah.

Dans un communiqué, le Hezbollah a affirmé mardi avoir "visé la base de contrôle aérien de Méron", dans le nord d'Israël, à l'aide d'une salve de missiles antiblindés.

Il a affirmé que cette opération intervenait "en riposte aux attaques israéliennes contre les villages et régions du sud" du Liban.

Dans la soirée, l'armée israélienne a indiqué avoir intercepté plusieurs des "20 lancements qui ont été observés depuis le Liban vers le nord d'Israël".

Elle a ajouté avoir "identifié l'impact d'un missile antichar dans la zone de l’unité de contrôle aérien à Méron", précisant qu'il n'avait pas affecté le bon fonctionnement du site. "L'armée israélienne frappe actuellement des cibles terroristes du Hezbollah au Liban", poursuit le communiqué.

Entre Israël et le Hezbollah libanais, une escalade qui reste contrôlée

La guerre d'usure entre le puissant mouvement libanais Hezbollah et l'armée israélienne a pris un tour dangereux cette semaine avec des frappes israéliennes en profondeur en territoire libanais, faisant craindre un conflit à large échelle.

Mais malgré les discours belliqueux de part et d'autre, les deux parties, engagées dans des violences quotidiennes depuis près de cinq mois, ne semblent pas avoir intérêt à un embrasement régional.

Risque de guerre généralisée?

"On ne peut évidemment pas écarter le risque d'une guerre à large échelle, mais il est peu probable", estime Hisham Jaber, un général à la retraite.

Un accident pouvant dégénérer est cependant toujours possible. Ainsi, une roquette tirée lundi par le Hezbollah sur le Golan a atterri près d'un bus scolaire, selon le quotidien israélien Yedioth Ahronoth.

"S'il semble encore que les deux parties ne veulent pas vraiment une guerre totale, les échanges de tirs" lundi "montrent à quel point la situation dans le nord est fragile et peut facilement conduire à une escalade globale", écrit pour sa part mardi le journaliste israélien Avi Issacharoff dans le même quotidien.

Mais pour l'analyste libanais, "ni le Hezbollah", ni son parrain, "l'Iran", n'ont intérêt à une guerre à large échelle qui embraserait toute la région.

L'analyste militaire israélien Amir Bohbot estime également dans le site Walla que "malgré l'atmosphère explosive, les deux camps contrôlent la situation et marchent sur la pointe des pieds".

Une issue diplomatique?

Le Hezbollah lie l'arrêt des combats à la fin de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza.

De son côté, le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a averti qu'une éventuelle trêve à Gaza n'entamerait pas "l'objectif" d'Israël de repousser le Hezbollah de sa frontière nord, par la force ou la diplomatie.

Le parti chiite avait déjà annoncé avoir visé cette base plus tôt dans la matinée "à l'aide d'une salve de roquettes", "en riposte à l'agression israélienne sur les abords de Baalbeck" la veille.

Le porte-parole de l'armée israélienne, Avichay Adraee, avait déclaré que ces roquettes n'avaient fait ni victimes ni dégâts, ajoutant que l'aviation israélienne avait attaqué et détruit "un site militaire" et "une infrastructure militaire" du Hezbollah en représailles.

Le Hezbollah a également déclaré en fin d'après-midi avoir visé pour la première fois à l'aide de dizaines de roquettes de type Katyoucha "le poste de commandement de la 146ème division à Gaaton", à quelques 8 km de la frontière.

La coordinatrice spéciale de l'ONU au Liban Joanna Wronecka a réagi mardi en "demandant instamment l’arrêt immédiat de ce dangereux cycle de violence".

De son côté, la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), a déploré mardi "l'évolution inquiétante des échanges de tir" et "une intensification des frappes", affirmant que la récente escalade risquait de "compromettre une solution politique" au conflit.

Le porte-parole du Département d'Etat américain, Mathew Miller, a indiqué que son pays "ne veut pas voir d'escalade du conflit de la part d'une partie ou de l'autre", ajoutant qu'Israël avait assuré les Etats-Unis qu'il voulait suivre "une voie diplomatique".

Israël avait annoncé lundi avoir visé, pour la première fois depuis le début de la guerre à Gaza le 7 octobre, des positions du Hezbollah à Baalbeck (est), tuant deux combattants, bien au-delà des régions frontalières habituellement visées.

La région de Baalbeck, dans la plaine de la Békaa frontalière de la Syrie, est un bastion du Hezbollah qui y dispose d'une importante présence militaire.

L'armée israélienne a déclaré que les frappes visaient des sites de la défense aérienne du Hezbollah après que le groupe a abattu un drone Hermes-450 israélien.

Au moins 284 personnes, pour la plupart des combattants du Hezbollah et de formations qui lui sont alliées, et environ 44 civils, ont été tuées au Liban depuis le 7 octobre, selon un décompte de l'AFP.

Côté israélien, dix soldats et six civils ont été tués, selon l'armée.


Frappes israéliennes au Qatar: réunion extraordinaire des dirigeants arabes et musulmans à Doha

Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA. (AFP)
Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA. (AFP)
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  • Le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) vise à hausser le ton face à Israël, après le bombardement mené en plein cœur de Doha
  • "Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis", a déclaré la veille du sommet le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani

DOHA: Un sommet convoqué en urgence, face à une situation inédite: les principaux dirigeants arabes et musulmans se réunissent ce lundi à Doha dans un rare moment d'unité, après les frappes israéliennes sans précédent ayant visé la semaine dernière des membres du Hamas au Qatar.

Le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) vise à hausser le ton face à Israël, après le bombardement mené en plein cœur de Doha, capitale du pays médiateur dans les négociations en vue d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

"Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis", a déclaré la veille du sommet le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani.

Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA.

Selon le projet de déclaration finale consulté par l'AFP, la cinquantaine de pays représentés devraient dénoncer l'attaque israélienne en soulignant qu'elle mettait en péril les efforts de normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

Israël et les États-Unis, son principal allié, cherchent à étendre les accords d'Abraham qui ont vu les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc, reconnaître Israël en 2020.

"Pas que des discours" 

L'attaque israélienne et "la poursuite des pratiques agressives d'Israël, notamment les crimes de génocide, le nettoyage ethnique, la famine et le blocus, ainsi que les activités de colonisation et d'expansion minent les perspectives de paix et de coexistence pacifique dans la région", affirme le texte.

Elles "menacent tout ce qui a été accompli sur la voie de l'établissement de relations normales avec Israël, y compris les accords existants et futurs", ajoute-il.

Le projet souligne également "le concept de sécurité collective (...) et la nécessité de s'aligner pour faire face aux défis et menaces communs".

Avant l'ouverture du sommet, le président iranien Massoud Pezeshkian a exhorté les pays musulmans à rompre "leurs liens avec ce régime factice", en référence à Israël.

L'attaque israélienne, qui a tué cinq membres du Hamas et un membre des forces de sécurité qataries, a suscité une vague de condamnations dans la communauté internationale, notamment des riches monarchies du Golfe, alliées de Washington. Ainsi qu'une rare réprobation des Etats-Unis, allié numéro un d'Israël mais également un proche allié du Qatar.

Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio est en ce moment en visite à Jérusalem - un voyage prévu avant les frappes sur le Qatar -, pour montrer son soutien à Israël avant la reconnaissance prochaine par plusieurs pays occidentaux d'un Etat palestinien, lors de l'Assemblée générale de l'ONU à la fin du mois.

"Beaucoup de gens attendent des actes, pas que des discours. Nous avons épuisé toutes les formes de rhétorique. Il faut désormais passer à l'action", a commenté le chercheur saoudien Aziz Alghashian au sujet du sommet.

Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a également annoncé une réunion en urgence ce mardi pour débattre des frappes israéliennes au Qatar.

Un sommet exceptionnel du Conseil de coopération du Golfe est également prévu lundi à Doha, selon l'agence de presse saoudienne SPA.


Le navire humanitaire des Émirats arabes unis pour Gaza arrive en Égypte

Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
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  • La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées
  • En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte

DUBAI : Le navire humanitaire Hamdan des Émirats arabes unis, qui a quitté le port de Khalifa le 30 août, est arrivé au port d'Al-Arish, en Égypte, où des denrées alimentaires et des fournitures médicales seront déchargées puis livrées aux habitants de la bande de Gaza assiégée.

Le navire, qui fait partie de l'initiative humanitaire "Operation Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis pour Gaza, qui fournit une aide essentielle par le biais de convois terrestres, d'expéditions maritimes et de largages aériens, a été chargé de 7 000 tonnes de nourriture, de matériel médical et d'aide d'urgence, a rapporté l'agence de presse nationale WAM.

La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées.

Les Émirats ont jusqu'à présent envoyé 20 navires d'aide à Gaza et ont livré environ 90 000 tonnes d'aide humanitaire, pour un coût de 1,8 milliard de dollars, depuis le lancement de l'opération "Chivalrous Knight 3".

En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte. Le pipeline a une capacité d'environ 2 millions de gallons par jour et pourrait desservir plus d'un million de personnes.


L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis visite le bureau de l'attaché militaire à Washington

L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
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  • La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché militaire
  • Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire

RIYADH : La princesse Reema bint Bandar, ambassadrice saoudienne aux Etats-Unis, a visité lundi le bureau de l'attaché militaire saoudien à Washington.

La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché au cours de sa visite, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire.

La princesse Reema a été reçue par le ministre adjoint saoudien de la Défense pour les affaires exécutives, Khaled Al-Biyari, qui est en visite officielle à Washington, ainsi que par l'attaché militaire saoudien à Washington et Ottawa, le général de division Abdullah bin Khalaf Al-Khathami, et les chefs des départements de l'attaché.