Biden affirme qu'Israël pourrait observer une trêve à Gaza pendant le ramadan

Le président américain Joe Biden (Photo, AFP).
Le président américain Joe Biden (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 27 février 2024

Biden affirme qu'Israël pourrait observer une trêve à Gaza pendant le ramadan

  • Joe Biden a affirmé qu'Israël avait accepté de cesser ses opérations militaires à Gaza pendant le ramadan, afin de permettre la libération de tous les otages du Hamas
  • Les médiateurs espèrent obtenir une pause dans les combats avant le début du ramadan

GAZA: Israël pourrait observer une trêve à Gaza dès la semaine prochaine et pour toute la durée du ramadan dans le cadre d'un accord permettant la libération des otages du Hamas, selon le président américain, Joe Biden, après bientôt cinq mois de guerre dans le territoire palestinien assiégé.

L'Egypte, le Qatar et les Etats-Unis tentent de négocier une nouvelle trêve entre Israël et le Hamas, alors que le bilan de la guerre déclenchée le 7 octobre par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien approche les 30.000 morts à Gaza.

Dans le territoire dévasté, plongé dans une crise humanitaire majeure, 2,2 millions de personnes, selon l'ONU, soit l'immense majorité de la population, sont menacées de famine.

Les médiateurs espèrent obtenir une pause dans les combats avant le début du ramadan, le mois de jeûne sacré des musulmans, qui commence cette année le soir du 10 mars ou le 11, mais les deux camps ont refusé tout compromis jusqu'à présent.

Le Hamas réclame notamment un cessez-le-feu définitif avant tout accord sur la libération des otages.

Israël affirme de son côté qu'une trêve devrait être accompagnée de la libération de tous les otages et ne signifierait pas la fin de la guerre, promettant que celle-ci se poursuivra jusqu'à l'élimination totale du Hamas.

"Le ramadan arrive et il y a eu un accord des Israéliens selon lequel ils ne s'engageraient pas dans des opérations durant le ramadan, afin de nous donner le temps de faire sortir tous les otages" détenus par le Hamas depuis le 7 octobre, a déclaré lundi M. Biden à la télévision américaine NBC.

La communauté internationale s'inquiète notamment des conséquences potentiellement désastreuses d'une prochaine offensive terrestre annoncée par Israël sur la ville surpeuplée de Rafah, dans le sud de Gaza, où sont réfugiés, selon l'ONU, près d'un million et demi de Palestiniens, piégés contre la frontière fermée avec l'Egypte.

«Pas encore fait»

"J'ai espoir que d'ici lundi prochain, nous aurons un cessez-le-feu", avait déclaré plus tôt Joe Biden. "Mon conseiller à la sécurité nationale me dit que nous sommes proches, ce n'est pas encore fait", a-t-il nuancé.

Un responsable israélien a déclaré au site d'information Ynet que "la tendance est positive", sous couvert d'anonymat.

Tamim ben Hamad Al-Thani, l'émir du Qatar, pays au centre des efforts de négociations et qui héberge la direction politique du Hamas, entame mardi une visite d'Etat de deux jours à Paris où il doit rencontrer le président français, Emmanuel Macron.

Selon l'agence de presse officielle du Qatar, l'émir vient de rencontrer le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, à Doha et a discuté avec lui des efforts "visant à parvenir à un accord de cessez-le-feu immédiat et permanent".

Mais Benjamin Netanyahu maintient ses préparatifs d'opération terrestre contre Rafah, qui permettrait selon lui une "victoire totale" sur le Hamas en "quelques semaines".

Une trêve ne ferait que "retarder" cette offensive, a-t-il souligné dimanche, assurant que les civils pourraient être évacués "au nord de Rafah", hors des zones de guerre.

Les combats se poursuivent néanmoins à Khan Younès, à quelques kilomètres au nord de Rafah.

Mardi, l'armée a annoncé mener également des "opérations ciblées" dans le centre du territoire ainsi qu'à Zeitun, dans le nord, où les soldats ont découvert un tunnel du Hamas abritant une fabrique d'armes.

Selon le service de presse du gouvernement du Hamas, 52 frappes israéliennes ont visé pendant la nuit Zeitun, Khan Younès et Rafah.

Selon des images de l'AFP, des survivants fouillaient mardi matin les décombres d'une maison bombardée. "Ils disent que Rafah est sûr, regardez la paix qui nous tombe sur la tête", a lancé Khaled al-Zatma, le propriétaire de la maison.

M. Netanyahu affirme que Rafah est le "dernier bastion" du Hamas, quatre mois après le début de l'offensive au sol lancée le 27 octobre dans le nord de Gaza puis étendue progressivement jusque dans le sud.

«Le nord a faim»

La guerre a éclaté le 7 octobre quand des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza ont lancé une attaque sans précédent sur le sud d'Israël, entraînant la mort d'au moins 1.160 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.

Durant l'attaque, quelque 250 personnes ont été enlevées et emmenées à Gaza. Selon Israël, 130 otages y sont encore retenus, dont 31 seraient morts, après la libération de 105 otages et de 240 Palestiniens détenus par Israël lors d'une trêve fin novembre.

En représailles, Israël a juré d'anéantir le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, qu'il considère, de même que les Etats-Unis et l'Union européenne, comme une organisation terroriste.

L'offensive israélienne a fait jusqu'à présent 29.878 morts à Gaza, en grande majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas qui a dénombré mardi 96 morts en 24 heures.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a averti lundi qu'une offensive sur Rafah "sonnerait le glas" des programmes d'aide humanitaire à Gaza.

Cette ville est l'unique point d'entrée de l'aide dans le territoire, soumise au feu vert d'Israël et qui arrive depuis l'Egypte en quantité très insuffisante. Son acheminement vers le nord de Gaza est rendu presque impossible par les destructions, les combats et les pillages.

"Le nord tout entier a faim. Nous en sommes arrivés à manger la nourriture des ânes, des vaches et des autres animaux", a raconté à l'AFP Mahmud Khodr, un habitant de Jabalia, dans le nord de Gaza.

Le Premier ministre israélien est confronté à une pression croissante de l'opinion publique sur le sort des otages et les manifestations contre son gouvernement ont repris.

Mardi, les électeurs israéliens ont commencé à voter aux élections municipales, prévues initialement fin octobre mais reportées à deux reprises en raison de la guerre.


Irak: une compagnie émiratie suspend ses activités dans un complexe gazier

Le complexe de Khor Mor, géré par Dana Gas, a été touché à plusieurs reprises ces dernières années, mais l'attaque de vendredi était le premier incident mortel (Photo, X).
Le complexe de Khor Mor, géré par Dana Gas, a été touché à plusieurs reprises ces dernières années, mais l'attaque de vendredi était le premier incident mortel (Photo, X).
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  • Des tirs de roquettes Katyusha non revendiqués ont visé le complexe à plusieurs reprises ces dernières années
  • Les responsables kurdes ont précédemment accusé des groupes pro-iraniens d'être à l'origine de ces attaques

DUBAÏ: La firme émiratie Dana Gas a annoncé lundi la suspension de ses activités dans un complexe gazier de la région autonome du Kurdistan irakien à la suite d'une attaque de drone qui a tué quatre personnes.

Le complexe de Khor Mor, géré par Dana Gas, a été touché à plusieurs reprises ces dernières années, mais l'attaque de vendredi était le premier incident mortel.

Quatre travailleurs sont morts et huit autres ont été blessés quand un drone a frappé un réservoir de stockage de condensat, a indiqué Dana Gas dans un communiqué transmis à la Bourse d'Abou Dhabi.

"Pour la sécurité de notre personnel et des installations, qui ont été très légèrement endommagées, nous avons décidé de suspendre temporairement la production et de mettre en place des changements spécifiques de procédure", a indiqué Dana Gas.

Tirs de roquettes

Des tirs de roquettes Katyusha non revendiqués ont visé le complexe à plusieurs reprises ces dernières années, sans causer de dommages significatifs.

Les responsables kurdes ont précédemment accusé des groupes pro-iraniens d'être à l'origine de ces attaques.

L'attaque de vendredi a perturbé l'approvisionnement en gaz des centrales électriques de la région, entraînant la perte de 2.500 mégawatts (MW) d'électricité, selon les autorités locales chargées de l'électricité.

Les forces de sécurité irakiennes ont mis en place une commission d'enquête, promettant de punir les "agresseurs".

Dana Gas a assuré qu'elle était "engagée avec les autorités gouvernementales à renforcer les mesures de sécurité et de défense afin de permettre la reprise de la production à l'installation gazière de Khor Mor".

Le champ gazier de Khor Mor se trouve entre les villes de Kirkouk et de Souleimaniyeh, dans une région administrée par les autorités du Kurdistan autonome dans le nord de l'Irak.

Les quatre personnes tuées dans l'attaque sont toutes de nationalité yéménite, selon Peshawa Hawramani, porte-parole du gouvernement régional du Kurdistan.

En janvier, deux Katyucha ont pris pour cible le champ gazier, provoquant un incendie mais sans faire de victimes. À l'époque, des groupes irakiens pro-iraniens attaquaient les bases militaires accueillant les forces américaines en Irak et dans la Syrie voisine.


Selon le ministre saoudien des Affaires étrangères, une solution à deux États est le seul moyen pour éviter la guerre

 Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, assiste à la réunion spéciale du Forum économique mondial à Riyad, le 28 avril 2024. (AFP)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, assiste à la réunion spéciale du Forum économique mondial à Riyad, le 28 avril 2024. (AFP)
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  • Le prince Faisal a affirmé que le Royaume ferait tout ce qui était en son pouvoir pour avancer vers une solution à deux États
  • Il a ajouté qu’il espérait que la communauté internationale ferait le bon choix et transformerait ces objectifs en réalité

RIYAD: Seul un véritable engagement en faveur d’une solution à deux États au conflit israélo-palestinien peut empêcher la répétition de la guerre à Gaza: c’est ce qu’a déclaré dimanche le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane.

«Nous autres, dans la région, n’allons pas nous uniquement concentrer sur le règlement de la crise du moment. Nous allons déployer les efforts nécessaires pour tenter de résoudre le problème plus vaste dans le contexte de Gaza. Il s’agit d’un véritable engagement en faveur d’une solution à deux États, c’est-à-dire une voie crédible et irréversible vers un État palestinien», a-t-il affirmé lors de la réunion spéciale du Forum économique mondial à Riyad.

«C’est la seule solution raisonnable et crédible pour éviter de replonger dans la même situation d’ici à deux, trois ou quatre ans.»

Il a ajouté qu’il appartenait à la communauté internationale, en particulier aux pays qui ont le plus d’influence, et au Conseil de sécurité de l’ONU, d’aider à mettre en œuvre la solution.

«Il est bon de savoir que la plupart de nos partenaires et la communauté internationale soutiennent cette notion. Il faut désormais que ces objectifs deviennent réalité.»

«Nous devons traduire ces paroles en mesures concrètes. Et cela ne peut être laissé aux belligérants. Nous – la communauté internationale, et en particulier les pays qui ont le plus d’influence, le plus d’impact, ainsi que le Conseil de sécurité – devons intervenir», a-t-il soutenu.

Le ministre des Affaires étrangères du Sri Lanka, Ali Sabry, a fait écho à l’appel du prince Faisal et il a fait savoir que le conflit israélo-palestinien ne serait pas résolu tant qu’une solution à deux États n’entrerait pas en vigueur.

«J’ai toujours défendu la solution à deux États dans le cadre du conflit israélo-palestinien, car là est le problème sous-jacent. Si vous n’œuvrez pas à résoudre ce problème… vous aurez probablement une pause à court terme. Mais la vengeance sera d’autant plus importante. Nous n’en voulons pas. Il faudrait parvenir à une solution une fois pour toutes», a-t-il poursuivi.

Le prince Faisal a déclaré que le Royaume ferait tout ce qui était en son pouvoir pour avancer vers une solution à deux États. Il a ajouté qu’il espérait que la communauté internationale ferait le bon choix et transformerait ces objectifs en réalité.

«Si nous sommes tous d’accord que l’établissement d’un État palestinien et le fait de donner aux Palestiniens leurs droits sont les solutions pour garantir la sécurité, la stabilité et les droits, alors nous devrions tous décider d’investir toutes nos ressources pour faire en sorte que cela se produise.»

«Si nous prenons cette décision, le chemin sera tout tracé, même si certains tenteront de le parsemer d’embûches. Il y a des leviers évidents et d’autres, cachés, qui peuvent nous pousser dans cette direction. Je veux donc garder espoir […] et je sais que nous, en tant que royaume d’Arabie saoudite, ferons tout notre possible pour suivre cette voie.»

«J’espère que, compte tenu de tout ce qui s’est passé, la communauté internationale se joindra à nous. Nous travaillons avec nos partenaires – les Européens, et bien d’autres – pour essayer de traduire cette intention en réalité», a conclu le prince Faisal.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Blinken au Moyen-Orient pour promouvoir une trêve à Gaza

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken est accueilli par le directeur du protocole du ministère saoudien des affaires étrangères, Mohammed Al-Ghamdi, lors de sa visite en Arabie saoudite dans le cadre de la dernière initiative diplomatique en faveur de Gaza, à Riyad, le 29 avril 2024. (AFP).
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken est accueilli par le directeur du protocole du ministère saoudien des affaires étrangères, Mohammed Al-Ghamdi, lors de sa visite en Arabie saoudite dans le cadre de la dernière initiative diplomatique en faveur de Gaza, à Riyad, le 29 avril 2024. (AFP).
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  • Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken est arrivé lundi en Arabie saoudite, première étape d'une tournée au Moyen-Orient destinée à promouvoir une trêve entre Israël et le Hamas
  • M. Blinken, qui se rendra ensuite en Jordanie et en Israël, rencontrera à Ryad plusieurs de ses homologues des pays du Golfe et d'Europe afin de discuter des plans de reconstruction de la bande de Gaza

RIYAD: Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken est arrivé lundi en Arabie saoudite, première étape d'une tournée au Moyen-Orient destinée à promouvoir une trêve entre Israël et le Hamas et l'entrée de plus d'aide humanitaire dans la bande de Gaza.

M. Blinken, qui se rendra ensuite en Jordanie et en Israël, rencontrera à Ryad plusieurs de ses homologues des pays du Golfe et d'Europe afin de discuter des plans de reconstruction de la bande de Gaza après la guerre, a indiqué un responsable du département d'Etat.

Ces plans pourraient inclure le financement de la reconstruction du territoire palestinien, transformé en champ de ruines par près de sept mois de bombardements et de combats et dont la majorité des habitants ont été déplacés, ou encore le soutien à la mise en place de nouvelles structures de gouvernement pour le "jour d'après" la guerre.

La visite de M. Blinken a lieu à l'occasion d'une réunion spéciale de deux jours, dans la capitale saoudienne, du Forum économique mondial (WEF).

Israël n'est pas représenté à cette réunion, et les négociations sur une trêve à travers une médiation américaine, qatarie et égyptienne, se déroulent ailleurs, au Caire. Mais l'événement entend être "une occasion d'avoir des discussions structurées" avec "des acteurs clés", avait souligné samedi le président du WEF, Borge Brende.

« Nouvelle dynamique »

Il avait aussi fait état d'"une sorte de nouvelle dynamique dans les discussions autour des otages, et (...) d'une sortie possible de l'impasse dans laquelle nous nous trouvons à Gaza".

Depuis le début de la guerre, l'Arabie saoudite travaille avec d'autres pays pour tenter de mettre fin au conflit qui menace d'embraser la région, et de faire dérailler son ambitieux programme de réformes économiques, appelé Vision 2030.

La monarchie du Golfe, premier exportateur de pétrole au monde et poids lourd du monde arabe, mène également des discussions sur un éventuel accord de normalisation avec Israël, accompagné d'un renforcement de son partenariat de sécurité avec Washington.

Une telle normalisation aurait un énorme impact, le royaume saoudien étant le gardien des deux sites les plus sacrés de l'islam. Mais le déclenchement de la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre a éloigné cette perspective.

Les Etats-Unis ont cherché à la maintenir en vie pour encourager à la modération le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, opposant de longue date à la création d'un Etat palestinien.

Le département d'Etat américain a indiqué qu'Antony Blinken va "discuter des efforts en cours visant à parvenir à un cessez-le-feu à Gaza qui permette la libération des otages". Il "mettra aussi l'accent sur l'importance de prévenir une extension" régionale de la guerre, selon la même source.

Avec l'Egypte et le Qatar, les Etats-Unis tentent depuis des mois de servir de médiateurs à une nouvelle trêve entre Israël et le Hamas, la pression en faveur d'un tel accord allant croissante.

Le mouvement islamiste palestinien, au pouvoir dans la bande de Gaza depuis 2007, doit annoncer lundi s'il accepte ou non une proposition israélo-égyptienne pour un cessez-le-feu.

La guerre a été déclenchée par l'attaque du Hamas le 7 octobre en Israël qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles israéliennes.

Plus de 250 personnes ont été enlevées et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes selon des responsables israéliens.

En représailles, Israël a juré d'anéantir le mouvement islamiste palestinien au pouvoir à Gaza depuis 2007, et lancé une offensive qui a fait 34.454 morts, selon le ministère de la Santé du Hamas.