Dans le Michigan, Biden face au vote protestataire sur Gaza

Joe Biden a demandé au Congrès des milliards de dollars d'aide militaire supplémentaire pour Israël (Photo, AFP).
Joe Biden a demandé au Congrès des milliards de dollars d'aide militaire supplémentaire pour Israël (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Mardi 27 février 2024

Dans le Michigan, Biden face au vote protestataire sur Gaza

  • Biden a vu son soutien s'éroder parmi les musulmans et les Américains d'origine arabe
  • Un bloc qui lui avait été crucial en 2020 face à Donald Trump dans ce même Etat du Michigan

LANSING: L'Etat américain du Michigan vote mardi à une primaire présidentielle qui devrait, côté républicain, adouber une fois de plus Donald Trump, mais où côté démocrate, Joe Biden se heurte à un vote protestataire pour son rôle dans la crise à Gaza.

Le président ne rencontre aucune opposition sérieuse dans son camp à sa nomination pour un second mandat à la Maison Blanche.

Mais à mesure que le nombre de victimes civiles augmente dans le conflit entre Israël et le Hamas, il a vu son soutien s'éroder parmi les musulmans et les Américains d'origine arabe, un bloc qui lui avait été crucial en 2020 face à Donald Trump dans ce même Etat du Michigan.

Des militants dans cette région clé du Midwest, où la marge de victoire de Joe Biden n'était que de 150.000 voix il y a quatre ans, appellent à voter blanc en signe de protestation, visant à faire pression sur le président Biden pour qu'il revienne sur son soutien à Israël et qu'il appelle à un cessez-le-feu immédiat.

"Le président Biden finance les bombes qui tombent sur des proches de familles vivant ici-même dans le Michigan, des gens qui ont voté pour lui et qui se sentent complètement trahis", dit Layla Elabed, de la campagne "Listen to Michigan" (Ecoutez le Michigan).

10000 voix

Le groupe veut mobiliser 10.000 électeurs pour délivrer un "message puissant et sans équivoque" selon lequel le financement et le soutien de la guerre à Gaza sont "en contradiction avec les valeurs du Parti démocrate".

Ils nient que leur campagne soit purement symbolique.

"Dix mille voix, c'est à peu près la même chose que la marge de Donald Trump par rapport à Hillary Clinton en 2016" dans le Michigan, souligne Layla Elabed.

Les responsables de la Maison Blanche affichent une frustration croissante avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et sa conduite de la guerre à Gaza.

Pour autant, les Etats-Unis continuent de livrer quantité d'armes à Israël, tout en menant d'intenses efforts pour négocier une seconde trêve dans la guerre provoquée par l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre sur le sol israélien.

Joe Biden a demandé au Congrès des milliards de dollars d'aide militaire supplémentaire pour Israël et son gouvernement a opposé son veto au Conseil de sécurité de l'ONU à plusieurs résolutions appelant au cessez-le-feu.

Une campagne similaire exigeant un cessez-le-feu lors des primaires dans le New Hampshire en janvier n'a rien donné, mais le Michigan a une population musulmane et arabe beaucoup plus importante.

"Chaque jour qui passe, chaque minute où le président ne fait pas ce qu'il faut, la confiance que moi et tant d'autres avons placée en lui diminue", écrivait la semaine dernière dans le New York Times, Abdullah Hammoud, maire de Dearborn, une banlieue de Detroit à forte population arabo-américaine.

Le seul adversaire de Joe Biden pour l'investiture démocrate, Dean Phillips, un riche parlementaire de l'Etat du Minnesota, est en dessous des 10% dans les intentions de vote, selon les sondages.

Trump sur sa lancée

Du côté républicain, Donald Trump a déjà remporté haut la main quatre Etats ayant voté, dont la Caroline du Sud samedi dernier, et le Michigan ne devrait pas interrompre sa marche vers l'investiture républicaine cet été.

Sa seule adversaire encore en lice, l'ancienne ambassadrice des Nations unies Nikki Haley, a perdu dans son Etat d'origine, la Caroline du Sud, mais elle refuse d'abandonner, affirmant ne pas croire que Donald Trump puisse vaincre Joe Biden en novembre.

Elle a subi un nouveau coup dur dimanche lorsque le riche réseau de la famille Koch a annoncé qu'il cessait de faire des dons à sa campagne.

Les deux partis organisent des scrutins mardi, même si les républicains ont opté pour un système hybride complexe qui se conclura quatre jours plus tard. Plus des deux tiers des délégués républicains du Michigan - les personnes désignées par l'Etat pour élire leur candidat lors de la convention d'investiture du parti - seront désignés le samedi 2 mars.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
Short Url
  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
Short Url
  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Short Url
  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.