L'ambassadeur de Turquie fait ses adieux et revient sur son séjour en Arabie saoudite

L'ambassadeur de Turquie, Fatih Ulusoy (Photo fournie)
L'ambassadeur de Turquie, Fatih Ulusoy (Photo fournie)
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Publié le Jeudi 29 février 2024

L'ambassadeur de Turquie fait ses adieux et revient sur son séjour en Arabie saoudite

  • Une cérémonie d'adieu a été organisée au Palais culturel, dans le quartier diplomatique de Riyad à la fin de la mission de l’ambassadeur de Turquie pendant deux ans et demi
  • «J’ai eu la chance d’être témoin de la transformation historique du Royaume, de ses progrès tangibles et de la dynamique positive dans les relations bilatérales», a affirmé l'ambassadeur

RIYAD: L'ambassadeur de Turquie en Arabie saoudite, Fatih Ulusoy, a fait ses adieux au Royaume à la fin de son mandat à Riyad, et s’est exprimé sur le développement des relations saoudo-turques au cours des deux dernières années et demie.

«J'ai passé d’excellents moments ici. On est généralement plus ou moins ému lorsque l’on fait ses adieux à un pays, mais quand on est diplomate, on est plutôt habitué à se déplacer d'un endroit à un autre», a indiqué M. Ulusoy à Arab News.

«Je me sens privilégié d’avoir été ambassadeur de Turquie à Riyad, car j'ai eu l'occasion d'être personnellement témoin de la transformation historique du Royaume, de ses progrès tangibles et de la dynamique positive dans les relations bilatérales entre la Turquie et l'Arabie saoudite», a affirmé l'ambassadeur.

«Au cours de mes deux ans et demi en poste, j'ai assisté à trois visites du président Recep Tayyip Erdogan en Arabie saoudite, et à la visite du prince héritier et Premier ministre Mohammed ben Salmane à Ankara au cours de cette période.»

«De retour de sa visite à Djeddah en avril 2022, le président Erdogan a annoncé le soutien ferme de la Turquie à la candidature de Riyad à l'Expo 2030. Nous sommes heureux de voir que Riyad accueillera l'Expo 2030, car cette année signifie beaucoup pour l'Arabie saoudite. Les entreprises turques seront prêtes à travailler avec leurs homologues saoudiennes pour faire de l’Expo 2030 un énorme succès», a soutenu M. Ulusoy.

«En marge de la visite d'Erdogan à Djeddah en juillet 2023, quatre protocoles d'accord gouvernementaux et un accord G2B ont été signés dans les domaines de la défense, de l'investissement, de l'énergie, des médias et de l'industrie de défense, rapprochant ainsi davantage la Turquie et l'Arabie saoudite, deux pays frères. Ce sont des secteurs clés pour notre future collaboration, cependant notre coopération avec l'Arabie saoudite ne se limite pas à ces domaines. Nous avons régulièrement des visites ministérielles de haut niveau entre les deux pays», a-t-il indiqué.

«À titre d’exemple, lors du FII7 fin octobre, notre ministre des Finances, Mehmet Simsek, a signé un accord de coopération dans le domaine financier avec son homologue saoudien, Mohammed al-Jadaan.»

«Le 29 octobre 2023 a été un jour spécial pour nous, celui de notre centenaire. Nous avons ainsi célébré notre fête nationale à notre ambassade avec une foule d'invités. J'ai été très heureux et ému de voir ce jour-là des drapeaux turcs sur les écrans géants du Riyadh Boulevard», a confié l'ambassadeur.

«À la mi-février, un forum d'investissement turco-saoudien s'est tenu à Istanbul avec la participation de quatre importants ministres de deux pays frères. J'ai été ravi de constater le grand intérêt pour ce forum clé, ainsi que la  présence de centaines d'entreprises des deux côtés», a-t-il poursuivi. 

«Au cours de l'année écoulée, nous avons assisté à des contacts fructueux entre deux pays frères dans le domaine de l'industrie militaire et de la défense. La Turquie a participé au Salon mondial de la défense en février 2024 avec 63 entreprises, couvrant 15 % de l'ensemble de la surface de l'exposition. J'étais vraiment heureux de voir nos équipes de voltigeurs, les Turkish Stars et les Saudi Hawks, effectuer leurs figures ensemble dans le ciel, côte à côte, lors du World Defence Show au début du mois», a aussi affirmé M. Ulusoy.

«Je veux mettre en avant le domaine du tourisme, qui représente un énorme potentiel de coopération entre nos pays frères. La Turquie est prête à faire partager son expérience à l'Arabie saoudite, car nous sommes l'une des principales destinations touristiques du monde. Nous avons annoncé l'entrée sans visa en Turquie pour les citoyens saoudiens en décembre 2023, et nous sommes impatients d'accueillir chaque année de plus en plus de frères et sœurs saoudiens», a souligné l’ambassadeur.

«Les touristes saoudiens voyageant en Turquie peuvent bénéficier d'une entrée sans visa depuis la décision en décembre dernier d'Erdogan d’accorder aux citoyens saoudiens une exemption de visa, leur permettant de visiter la Turquie à des fins touristiques sans obtenir de visa au préalable. Ils sont autorisés à séjourner jusqu'à quatre-vingt-dix jours sur une période de six mois.

«Nous attendons la visite de notre ministre du Commerce, Omer Bolat, en Arabie saoudite au cours de la première semaine de mars. Une foire commerciale et un forum d'affaires turcs se tiendront également à Riyad au cours de la même semaine», a assuré M. Ulusoy.

«Nous espérons également que davantage d’accords seront signés dans un avenir proche entre nos deux pays frères. La philosophie centrale de notre coopération avec l'Arabie saoudite est de conjuguer nos forces et d'obtenir des résultats gagnant-gagnant. Alors que le pays connaît une très importante transformation, cette époque représente d’énormes opportunités pour faire prospérer davantage nos relations et notre coopération. Nous avons contribué au développement de l'Arabie saoudite dans le passé, et nous l’accompagnerons tout au long de son important parcours, dans le cadre de la Vision 2030 », a affirmé l’ambassadeur.

Le doyen du corps diplomatique accrédité auprès du Royaume a organisé une cérémonie d'adieu au Palais culturel, dans le quartier diplomatique de Riyad, à la fin de la mission d'Ulusoy comme ambassadeur de Turquie, à laquelle ont participé de nombreux ambassadeurs et leurs épouses.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Le Premier ministre du Qatar juge le cessez-le-feu à Gaza incomplet sans "un retrait total" d'Israël

Le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar, Cheikh Mohammed bin Abdulrahman bin Jassim Al-Thani, s'exprime lors de la première journée de la 23e édition du Forum annuel de Doha, à Doha, au Qatar, le 6 décembre 2025. (Reuters)
Le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar, Cheikh Mohammed bin Abdulrahman bin Jassim Al-Thani, s'exprime lors de la première journée de la 23e édition du Forum annuel de Doha, à Doha, au Qatar, le 6 décembre 2025. (Reuters)
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  • Le Qatar affirme qu’un cessez-le-feu réel à Gaza ne peut être atteint sans un retrait total des forces israéliennes et le rétablissement de la stabilité dans l’enclave
  • Les médiateurs — Qatar, Turquie, Égypte et États-Unis — travaillent à une seconde phase incluant retrait complet, désarmement du Hamas et déploiement d’une Force internationale de stabilisation (FIS)

DOHA: Le cessez-le-feu dans la bande de Gaza reste incomplet sans un "retrait total" des forces israéliennes du territoire palestinien, a affirmé samedi le premier ministre du Qatar, pays médiateur dans le conflit.

"Nous sommes à un moment critique (...) Nous ne pouvons pas encore considérer qu'il y a un cessez-le-feu, un cessez-le-feu ne peut être complet qu'avec le retrait total des forces israéliennes, (et) un retour de la stabilité à Gaza", a affirmé Cheikh Mohammed ben Abdelrahmane al-Thani, lors d'une conférence à Doha.

Après deux ans de guerre dévastatrice entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, les pays médiateurs - Qatar, Etats-Unis et Egypte - ont arraché un accord de cessez-le-feu, entré en vigueur le 10 octobre.

La première phase prévoyait la restitution de tous les otages du 7-Octobre - les vivants comme les morts dont un dernier doit encore être remis à Israël - , en échange de la libération de centaines de prisonniers palestiniens, ainsi qu'un retrait partiel des forces israéliennes de Gaza.

La deuxième étape du plan, qui n'a pas encore été approuvée, prévoit le retrait total de l'armée israélienne, le désarmement du Hamas, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale de stabilisation (FIS).

"En ce moment, nous (...) le Qatar, la Turquie, l'Égypte, avec les États-Unis, nous nous réunissons pour faire avancer la prochaine phase", a relevé le premier qatari. "Et cette prochaine phase est également temporaire de notre point de vue" dans l'attente d'une "solution durable", a-t-il ajouté.

Des discussions sur la structure de la FIS et les pays qui pourraient y participer sont en cours, a affirmé de son côté le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan.

Mais le premier objectif de cette force doit être "de séparer les Palestiniens des Israéliens", a-t-il souligné. "Cela doit être notre objectif principal. Ensuite, nous pourrons aborder les autres questions en suspens".

Ankara a indiqué qu'elle souhaitait participer à la FIS, mais Israël l'accuse d'être trop proche du Hamas, dont l'attaque sans précédent sur Israël le 7 octobre 2023 a déclenché la guerre à Gaza.

"La seule manière viable de terminer cette guerre est de s'engager sincèrement et fermement dans des pourparlers de paix", a également affirmé M.Fidan.

Egalement présent à Doha, le ministre des Affaires étrangères égyptien, Badr Abdelatty, a rencontré son homologue qatari, en marge de la conférence.

Les deux hommes ont appelé à "la formation rapide de la FIS pour lui permettre de remplir son mandat", a indiqué le ministère égyptien.

Ils ont également "souligné l'importance de poursuivre les efforts visant à mettre en oeuvre l'accord de paix (...) dans toutes ses étapes, à consolider le cessez-le-feu".


Le Liban assure ne pas vouloir de guerre avec Israël, après de premières discussions directes

Le Premier ministre Nawaf Salam a souligné la nécessité d'une force internationale pour soutenir l'armée lorsque la FINUL mettra fin à son mandat dans le sud du Liban. (Fourni)
Le Premier ministre Nawaf Salam a souligné la nécessité d'une force internationale pour soutenir l'armée lorsque la FINUL mettra fin à son mandat dans le sud du Liban. (Fourni)
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  • Le Liban, par la voix du président Joseph Aoun, réaffirme qu’il ne veut pas d’une nouvelle guerre avec Israël et mise sur la diplomatie pour faire cesser les frappes israéliennes dans le sud du pays
  • Le Hezbollah soutient l’approche diplomatique de Beyrouth mais critique l’inclusion d’un civil libanais dans le comité de surveillance du cessez-le-feu

BEYROUTH: Le Liban ne veut pas d'une nouvelle guerre avec Israël, a assuré vendredi son président, Joseph Aoun, deux jours après de premières discussions directes, depuis plusieurs décennies, entre des représentants des deux pays.

Le Hezbollah pro-iranien a de son côté assuré soutenir l'approche diplomatique de Beyrouth "pour faire cesser l'agression" israélienne. Mais il a  qualifié d'"erreur" l'inclusion, pour la première fois, d'un civil libanais dans le comité de surveillance du cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à sa dernière guerre avec Israël.

Alors qu'Israël a multiplié ces dernières semaines ses frappes aériennes au Liban, disant viser le Hezbollah, des responsables civils libanais et israélien ont participé mercredi à une réunion de cet organisme, une rencontre inédite depuis plusieurs décennies entre les deux pays, toujours en état de guerre.

Israël justifie ses frappes en accusant le Hezbollah de se réarmer en violation du cessez-le-feu, ce que le mouvement chiite dément.

Beyrouth pour sa part accuse régulièrement Israël de violer la trêve en poursuivant ses raids et en maintenant une présence militaire dans cinq positions dans le sud du Liban.

Les Libanais "ne veulent pas d'une nouvelle guerre, ils ont assez souffert et il n'y aura pas de retour en arrière", a déclaré M. Aoun à une délégation du Conseil de sécurité de l'ONU en visite dans son pays, selon un communiqué de la présidence.

- "Sous les bombes" -

Auprès de ses interlocuteurs, il "a insisté sur la nécessité de faire pression sur la partie israélienne pour mettre en oeuvre le cessez-le-feu et son retrait" du sud du Liban.

Mettant en avant "l'engagement de la partie libanaise à appliquer les résolutions internationales", il a aussi appelé la communauté internationale à "soutenir l'armée libanaise dans sa mission" de désarmement du Hezbollah.

Beyrouth a choisi "la diplomatie pour faire cesser l'agression israélienne" et "nous soutenons cette approche", a de son côté déclaré le chef du Hezbollah, Naïm Qassem dans une allocution télévisée.

Le groupe invoque notamment le maintien par Israël de cinq postes dans le sud du Liban pour s'opposer à son désarmement, pour la mise en oeuvre duquel les Etats-Unis et Israël exercent une forte pression sur Beyrouth.

Arrivée de Damas, la délégation des 15 diplomates onusiens doit rencontrer plusieurs responsables libanais vendredi. Elle se rendra samedi dans la région frontalière du sud, accompagnée de l'émissaire américaine pour le Proche-Orient Morgan Ortagus.

Le Liban a qualifié de "positives" les discussions directes avec Israël, mais le pays voisin a de nouveau bombardé le lendemain, jeudi, le sud du Liban, disant viser des infrastructures militaires du Hezbollah.

"Il est inacceptable de négocier sous les bombes", a souligné le président du Parlement Nabih Berri, proche allié du Hezbollah, après avoir rencontré la délégation onusienne.

L'issue de ces pourparlers "dépend principalement de la position d'Israël, qui déterminera si les négociations aboutiront à des résultats concrets ou échoueront", a prévenu M. Aoun.

La commission chargée de superviser le cessez-le-feu tiendra de nouvelles sessions avec la participation de délégués civils libanais et israélien à partir du 19 décembre.


L’Arabie saoudite et ses partenaires régionaux rejettent tout déplacement forcé des Palestiniens de Gaza

Les ministres des Affaires étrangères d'Arabie saoudite, d'Égypte, de Jordanie, des Émirats arabes unis, d'Indonésie, du Pakistan, de Turquie et du Qatar ont exprimé vendredi leur profonde inquiétude face aux déclarations israéliennes concernant l'ouverture du passage de Rafah dans un seul sens. (AFP)
Les ministres des Affaires étrangères d'Arabie saoudite, d'Égypte, de Jordanie, des Émirats arabes unis, d'Indonésie, du Pakistan, de Turquie et du Qatar ont exprimé vendredi leur profonde inquiétude face aux déclarations israéliennes concernant l'ouverture du passage de Rafah dans un seul sens. (AFP)
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  • Les ministres ont exprimé une profonde inquiétude face aux déclarations israéliennes sur l’ouverture du passage de Rafah dans un seul sens

RIYAD : Les ministres des Affaires étrangères d’Arabie saoudite, d’Égypte, de Jordanie, des Émirats arabes unis, d’Indonésie, du Pakistan, de Turquie et du Qatar ont exprimé vendredi une profonde inquiétude face aux déclarations israéliennes concernant l’ouverture du passage de Rafah dans un seul sens, rapporte l’Agence de presse saoudienne.

Dans une déclaration conjointe, les ministres ont estimé que cette mesure pourrait faciliter le déplacement des Palestiniens de la bande de Gaza vers l’Égypte.

Ils ont fermement rejeté toute tentative de forcer les Palestiniens à quitter leurs terres, soulignant la nécessité d’une pleine application du plan proposé par le président américain Donald Trump, qui prévoyait l’ouverture du passage de Rafah dans les deux sens et garantissait la liberté de circulation sans coercition.

Les ministres ont insisté sur la création de conditions permettant aux Palestiniens de rester sur leurs terres et de participer à la reconstruction de leur pays, dans le cadre d’un plan global visant à restaurer la stabilité et à répondre à la crise humanitaire à Gaza.

Ils ont réitéré leur appréciation pour l’engagement de Trump en faveur de la paix régionale et ont souligné l’importance de la mise en œuvre complète de son plan, sans entrave.

La déclaration a également mis en avant l’urgence d’un cessez-le-feu durable, de la fin des souffrances des civils, de l’accès humanitaire sans restriction à Gaza, ainsi que du lancement d’efforts de relèvement et de reconstruction précoces.

Les ministres ont en outre demandé la mise en place de conditions permettant à l’Autorité palestinienne de reprendre ses responsabilités dans l’enclave.

Les huit pays ont réaffirmé leur volonté de continuer à coordonner leurs actions avec les États-Unis et les partenaires internationaux pour assurer la pleine mise en œuvre de la résolution 2803 du Conseil de sécurité de l’ONU et des autres résolutions pertinentes, en vue d’une paix juste et durable fondée sur le droit international et la solution à deux États, incluant la création d’un État palestinien indépendant selon les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com