L'inflation recule en zone euro mais la BCE devrait rester prudente

La présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde (Photo, AFP).
La présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 01 mars 2024

L'inflation recule en zone euro mais la BCE devrait rester prudente

  • Le taux de chômage, à un plus bas historique de 6,4% en janvier, fait craindre des tensions sur les salaires
  • Dans les 20 pays partageant la monnaie unique, l'inflation a été plus que divisée par quatre depuis le record de 10,6% atteint en octobre 2022

BRUXELLES: L'inflation a poursuivi son reflux en février dans la zone euro, envoyant un signal positif mais probablement encore insuffisant pour rassurer la Banque centrale européenne (BCE) qui temporise avant de baisser ses taux d'intérêt.

La hausse des prix à la consommation est revenue à 2,6% sur un an, soit 0,2 point de moins qu'en janvier, grâce à une hausse moins forte des prix alimentaires, a annoncé vendredi Eurostat.

Dans les 20 pays partageant la monnaie unique, l'inflation a été plus que divisée par quatre depuis le record de 10,6% atteint en octobre 2022 quand les tarifs de l'énergie flambaient sur fond de guerre en Ukraine.

Elle se rapproche de l'objectif de 2% fixé par la BCE. Mais le recul de février est un petit peu moins marqué que ce qui était anticipé par les analystes interrogés par Bloomberg et Factset. Ils tablaient en moyenne sur un taux de 2,5%.

Pour calmer l'inflation, la BCE a augmenté les coûts d'emprunt à un rythme sans précédent depuis juillet 2022. Ses taux sont maintenus inchangés à un niveau record depuis octobre 2023, au prix d'une croissance économique en berne. La demande de crédits a été freinée, affectant la consommation et l'investissement des entreprises comme des ménages.

Depuis, les marchés financiers guettent les signes d'une future baisse des taux qu'ils anticipent vers le milieu d'année, après avoir espéré qu'elle intervienne dès avril.

Le chiffre le plus scruté, celui de l'inflation sous-jacente, c'est-à-dire corrigée des prix très volatils de l'énergie et de l'alimentation, a déçu les experts vendredi. Cet indicateur, jugé plus représentatif, a reculé en février à 3,1%, contre 3,3% en janvier, mais les analystes tablaient en moyenne sur un recul plus prononcé à 2,9%.

"Les données de février sur l'inflation semblent être le dernier clou dans le cercueil d'une réduction des taux d'intérêt en avril", a commenté Jack Allen-Reynolds pour Capital Economics. "La plupart des décideurs de la BCE estiment qu'ils ont besoin de plus de temps pour être convaincus que l'inflation retombera durablement à 2%. Les données de février auront renforcé cette conviction", explique-t-il.

Vers une baisse des taux en juin ? 

"La persistance de l'inflation sous-jacente, (...) l'incertitude quant à l'évolution des salaires et la confiance dans un rebond économique de la zone euro empêcheront la BCE de réduire ses taux la semaine prochaine", estime Carsten Brzeski de la banque ING. "Une baisse ne devrait être à l'ordre du jour qu'en juin", prévoit-il.

Le taux de chômage, à un plus bas historique de 6,4% en janvier, fait craindre des tensions sur les salaires qui pourraient à leur tour alimenter la hausse des prix.

Le processus actuel de désinflation "devrait se poursuivre" dans la zone euro, a déclaré lundi la présidente de la BCE, Christine Lagarde, devant le Parlement européen, mais elle a prévenu que la Banque centrale voulait s'assurer que la hausse des prix se maintienne "durablement" à 2%.

Il y a deux semaines, la Commission européenne a nettement revu à la baisse ses prévisions d'inflation pour la zone euro, estimant qu'elle atteindrait 2,7% sur l'ensemble de l'année 2024, contre 3,2% attendu précédemment. Elle prévoit 2,2% l'an prochain.

Contrepartie de l'accalmie sur les prix, la croissance est cependant bien moins bonne qu'attendu. La Commission table désormais sur un PIB en hausse de 0,8% cette année, alors qu'elle s'attendait à 1,2% à l'automne.

En février, le ralentissement de l'inflation est venu principalement d'un moindre renchérissement des prix de l'alimentation. Ils ont progressé de 4% contre 5,6% en janvier.

Les tarifs des biens industriels ont augmenté de 1,6%, contre 2% le mois précédent, et ceux des services de 3,9%, après 4% en janvier.

Les prix de l'énergie ont poursuivi leur mouvement de baisse mais à un rythme inférieur (-3,7%, après -6,1%).


Energie: 3.300 milliards d'investissements en 2025, Chine et énergies propres en tête, selon l'AIE

Deux tours de refroidissement de la centrale nucléaire de Civaux près d'une zone résidentielle à Civaux, dans le centre de la France, le 15 décembre 2024. (AFP)
Deux tours de refroidissement de la centrale nucléaire de Civaux près d'une zone résidentielle à Civaux, dans le centre de la France, le 15 décembre 2024. (AFP)
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  • Les investissements dans l'énergie devraient s'élever à 3.300 milliards de dollars en 2025 en dépit des incertitudes économiques
  • La Chine consolidant sa place de premier investisseur mondial tandis que les énergies "propres" devraient capter deux fois plus de capitaux que les fossiles

PARIS: Les investissements dans l'énergie devraient s'élever à 3.300 milliards de dollars en 2025 en dépit des incertitudes économiques, la Chine consolidant sa place de premier investisseur mondial tandis que les énergies "propres" devraient capter deux fois plus de capitaux que les fossiles, selon un rapport de l'AIE publié jeudi.

"Au milieu des incertitudes géopolitiques et économiques qui obscurcissent les perspectives du monde de l'énergie, nous voyons la sécurité énergétique émerger comme un moteur clé de la croissance des investissements mondiaux cette année", y déclare le directeur exécutif de l'Agence internationale de l'énergie (AIE).

"Aujourd'hui, la Chine est de loin le plus grand investisseur énergétique mondial, dépensant deux fois plus pour l'énergie que l'Union européenne - et presque autant que l'UE et les Etats-Unis réunis", ajoute-t-il en rappelant qu'en 2015, elle dépassait à peine les USA en la matière.

Les investissements dans les énergies renouvelables et nucléaire, le stockage et les carburants à faibles émissions mais aussi dans l'efficacité énergétique et l'électrification devraient atteindre un record de 2.200 milliards de dollars, selon l'AIE.

"Les tendances d'investissement actuelles montrent clairement qu'une nouvelle ère de l'électricité approche", souligne l'AIE: les investissements dans ce secteur devraient être environ 50% plus élevés que le montant total consacré au pétrole, au gaz naturel et au charbon.

Il y a dix ans, les investissements dans les fossiles étaient 30% plus élevés que ceux dans la production et les réseaux d'électricité, rappelle-t-elle.

Le pétrole, le gaz naturel et le charbon devraient ainsi représenter 1.100 milliards de dollars, avec une concentration des dépenses dans l'exploration pétrolière et gazière au Moyen-Orient.

L'AIE estime que la baisse des prix du pétrole et de la demande devraient entraîner le premier recul des investissements dans le secteur depuis le Covid en 2020, en raison principalement d'une forte diminution des dépenses dans le pétrole de schiste aux Etats-Unis.

A contrario, les investissements dans de nouvelles installations de gaz naturel liquéfié (GNL) vont fortement croitre. "Entre 2026 et 2028, le marché mondial du GNL devrait connaître sa plus grande croissance de capacité de tous les temps", estime l'AIE.

Selon l'Agence, les investissements dans le solaire devraient atteindre 450 milliards de dollars en 2025 dans le monde, ce qui le place sur la première marche, tandis que ceux fléchés vers l'énergie nucléaire devraient s'élever à environ 75 milliards de dollars, en hausse de 50% au cours des cinq dernières années.

L'AIE s'inquiète toutefois du fait que les investissements dans les réseaux électriques (câbles, pylônes...), actuellement de 400 milliards de dollars par an, "ne parviennent pas à suivre le rythme des dépenses de production et d'électrification", ce qui constitue un "signe inquiétant pour la sécurité électrique".

Il faudrait que les investissements dans les réseaux augmentent pour atteindre la parité avec les dépenses de production d'ici le début des années 2030, mais "cela est freiné par des procédures de permis longues et des chaînes d'approvisionnement tendues pour les transformateurs et les câbles".

Enfin, la forte croissance de la demande d'électricité profite aussi au charbon, principalement en Chine et en Inde. En 2024, la Chine a lancé la construction de près de 100 gigawatts (GW) de nouvelles centrales électriques au charbon, portant les approbations mondiales de centrales au charbon à leur niveau le plus élevé depuis 2015, souligne l'AIE.


La croissance économique de l'Arabie saoudite dépassera en 2026 celle de ses pairs du G20, selon l'OCDE

L'OCDE ajoute que l'Arabie saoudite devrait maintenir un taux d'inflation sain de 1,9 % en 2025 et de 1,8 % en 2026, respectivement. Shutterstock
L'OCDE ajoute que l'Arabie saoudite devrait maintenir un taux d'inflation sain de 1,9 % en 2025 et de 1,8 % en 2026, respectivement. Shutterstock
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  • Dans son dernier rapport, l'Organisation de coopération et de développement économiques indique que l'économie du Royaume devrait croître de 1,8 % cette année, un taux également supérieur à celui de plusieurs de ses pairs du G20.
  • En avril, le Fonds monétaire international a prévu que l'économie du Royaume connaîtrait une croissance de 3 % en 2025 et qu'elle s'accélérerait encore pour atteindre 3,7 % l'année suivante.

RIYAD : Le produit intérieur brut réel de l'Arabie saoudite devrait croître de 2,5 % en 2026, un taux qui dépasse les prévisions pour les États-Unis, l'Allemagne, le Royaume-Uni et la France, selon une analyse.

Dans son dernier rapport, l'Organisation de coopération et de développement économiques indique que l'économie du Royaume devrait croître de 1,8 % cette année, un taux également supérieur à celui de plusieurs de ses pairs du G20.

En avril, le Fonds monétaire international a prévu que l'économie du Royaume connaîtrait une croissance de 3 % en 2025 et qu'elle s'accélérerait encore pour atteindre 3,7 % l'année suivante.

Dans son dernier rapport, l'OCDE a également revu à la baisse ses perspectives de croissance économique mondiale, les ramenant de 3 % à 2,9 % pour 2025 et 2026.

"Les perspectives mondiales deviennent de plus en plus difficiles. L'augmentation substantielle des barrières commerciales, le durcissement des conditions financières, l'affaiblissement de la confiance des entreprises et des consommateurs, et l'incertitude élevée des politiques constituent autant de risques significatifs pour la croissance", a déclaré l'OCDE.

Et d'ajouter : "La croissance du PIB mondial devrait ralentir, passant de 3,3 % en 2024 à 2,9 % cette année et l'année prochaine, dans l'hypothèse d'un maintien des droits de douane à la mi-mai."

Collectivement, les pays du G20 devraient connaître une croissance économique de 2,9 % en 2025 et 2026, l'Inde se démarquant de la tendance dans un contexte de volatilité économique.

Selon le rapport, le PIB de l'Inde devrait augmenter de 6,3 % en 2025 et de 6,4 % en 2026.

L'OCDE ajoute que l'économie chinoise connaîtra une croissance de 4,7 % et de 4,3 % en 2025 et 2026, respectivement, tandis que les États-Unis devraient enregistrer une croissance économique de 1,6 % en 2025 et de 1,5 % en 2026.

L'économie française devrait croître de 0,6 % en 2025 avant d'accélérer légèrement à 0,9 % en 2026, et l'OCDE prévoit que l'économie du Royaume-Uni progressera de 1,3 % en 2025, avant de décélérer à 1 % de croissance l'année prochaine.

Selon le rapport, le PIB de l'Allemagne devrait croître de 1,2 % au cours de la même période.

L'OCDE ajoute que l'Arabie saoudite devrait maintenir un taux d'inflation sain de 1,9 % en 2025 et de 1,8 % en 2026, respectivement.

En avril, le FMI a également prédit que l'inflation dans le Royaume resterait contenue, avec un taux annuel moyen stable à 2,1 % en 2025 et une légère baisse à 2 % l'année suivante.

Collectivement, parmi les pays du G20, l'inflation devrait atteindre en moyenne 3,6 % en 2025 et 3,2 % en 2026, selon l'OCDE.

"La hausse des coûts commerciaux - en particulier dans les pays qui appliquent de nouveaux droits de douane - devrait alimenter l'inflation, bien qu'elle puisse être partiellement compensée par la baisse des prix des produits de base. Les risques qui pèsent sur les perspectives restent importants", a déclaré l'OCDE.

Et d'ajouter : "L'inflation pourrait aussi rester élevée plus longtemps que prévu, en particulier si les anticipations d'inflation continuent à augmenter. Du côté positif, une levée rapide des récentes barrières commerciales pourrait stimuler la croissance économique et contribuer à atténuer les pressions inflationnistes."

L'OCDE a insisté sur le fait que les gouvernements devraient travailler ensemble pour résoudre leurs préoccupations concernant le système commercial mondial plutôt que d'escalader les tensions en multipliant les barrières commerciales de rétorsion.

L'analyse exhorte les gouvernements à mettre en œuvre des réformes qui réduiraient la fragmentation des échanges, ainsi qu'à renforcer la chaîne d'approvisionnement en diversifiant à la fois les fournisseurs et les acheteurs.

L'OCDE a également souligné l'importance de mettre en œuvre des politiques monétaires efficaces, notant que les banques centrales devraient rester vigilantes pour prévenir la désinflation en période d'incertitude accrue et d'augmentation des coûts commerciaux.

"À condition que les tensions commerciales ne s'intensifient pas davantage et que les anticipations d'inflation restent ancrées, les réductions des taux directeurs peuvent se poursuivre dans les économies où l'on s'attend à ce que l'inflation se modère", ajoute le rapport.

L'étude souligne également la nécessité d'augmenter les investissements pour assurer une croissance résiliente dans les pays, suggérant que les gouvernements mettent en œuvre des réformes politiques structurelles pour revitaliser l'environnement des affaires.

Selon l'OCDE, les gouvernements devraient favoriser le dynamisme des entreprises en encourageant la concurrence, en réduisant les barrières à l'entrée et en soutenant l'esprit d'entreprise.

"La réduction de l'incertitude politique est particulièrement importante, car elle diminuerait les primes de risque que les entreprises intègrent dans leurs taux de rendement, ce qui encouragerait les dépenses d'investissement", ajoute l'OCDE. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Huda Kattan récupère la propriété de Huda Beauty

Kattan, qui est fondatrice et co-directrice générale, dirige désormais l'entreprise aux côtés de son mari Christopher Goncalo, également co-directeur général, et de sa sœur Alya Kattan, qui supervise la stratégie sociale. (Photo AN)
Kattan, qui est fondatrice et co-directrice générale, dirige désormais l'entreprise aux côtés de son mari Christopher Goncalo, également co-directeur général, et de sa sœur Alya Kattan, qui supervise la stratégie sociale. (Photo AN)
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  • En 2017, TSG a acquis une participation minoritaire dans Huda Beauty. Depuis 2025, Kattan a racheté cette participation
  • Huda Kattan a annoncé mardi qu'elle avait récupéré la pleine propriété de Huda Beauty, la marque qu'elle a fondée en 2013, après la fin d'un partenariat de huit ans avec la société de capital-investissement TSG Consumer Partners

DUBAI : Huda Kattan a annoncé mardi qu'elle avait récupéré la pleine propriété de Huda Beauty, la marque qu'elle a fondée en 2013, après la fin d'un partenariat de huit ans avec la société de capital-investissement TSG Consumer Partners.

En 2017, TSG a acquis une participation minoritaire dans Huda Beauty. Depuis 2025, Kattan a racheté cette participation, rendant la marque totalement indépendante une fois de plus et l'une des rares grandes entreprises de beauté appartenant à 100 % à ses fondateurs.

"Reprendre la pleine propriété de Huda Beauty est un moment très important pour moi," a déclaré Kattan. "Cela signifie que même si beaucoup d'entre nous ont des rêves que l'on nous dit être trop grands ou impossibles à réaliser seuls, en réalité, vous avez tout le pouvoir dont vous avez besoin pour changer le monde vous-même ! Cette marque est née de la passion, de la créativité et du désir de remettre en question l'industrie de la beauté. Alors que nous entrons dans un nouveau chapitre, je m'engage plus que jamais à repousser les limites, à rester fidèle à nos racines et à soutenir notre incroyable communauté à chaque étape."

Kattan, qui est fondatrice et co-directrice générale, dirige désormais l'entreprise aux côtés de son mari Christopher Goncalo, également co-directeur général, et de sa sœur Alya Kattan, qui supervise la stratégie sociale.


Mme Kattan a été nommée par Fortune 40 Under 40, fait partie des "Self-Made Women" de Forbes aux États-Unis et des 100 femmes d'affaires les plus puissantes du Moyen-Orient. Elle a également reçu le TIME100 Impact Awards et fait partie des 25 personnes les plus influentes de l'Internet selon TIME.

Sa marque est connue pour un certain nombre de produits cultes, notamment le trio Easy Routine - Easy Primer, Easy Blur et Easy Bake Setting Powder.


La marque a également été reconnue par l'industrie pour la qualité et l'innovation de ses produits, et a reçu des prix tels que le Allure Best of Beauty Award, le Elle Beauty Award et le Cosmopolitan Beauty Award.

La semaine dernière, la marque a été classée comme la marque de produits de beauté la plus populaire au monde dans le dernier Cosmetify Q1 2025 Beauty Index.

L'indice Cosmetify classe les marques de beauté chaque trimestre sur la base de facteurs tels que le volume de recherche, l'engagement social et la visibilité de la marque.

La marque est arrivée en tête de la liste mondiale devant des noms de l'industrie tels que Dior, Fenty Beauty, Rhode et Rare Beauty.

La marque est également arrivée en tête de la liste de Cosmetify en 2019 et 2020.

En 2018, l'entreprise a été évaluée à plus d'un milliard de dollars par Forbes.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com