Négociations sur une trêve au Caire, Washington appelle à un cessez-le-feu «immédiat»

L'armée israélienne a déclaré avoir intensifié ses opérations dans la ville de Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza (Photo, AFP).
L'armée israélienne a déclaré avoir intensifié ses opérations dans la ville de Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Lundi 04 mars 2024

Négociations sur une trêve au Caire, Washington appelle à un cessez-le-feu «immédiat»

  • Une trêve pourrait être signée d'ici «24-48 heures» si Israël «accepte les demandes du Hamas, qui incluent le retour dans le nord de Gaza des Palestiniens déplacés et une augmentation de l'aide humanitaire», a indiqué un haut responsable du Hamas
  • Sur le terrain, plusieurs frappes aériennes ont ciblé dans la nuit les villes de Khan Younès et Rafah, dans le sud, selon un correspondant à Gaza

TERRITOIRES PALESTINIENS: Des négociations ont repris dimanche au Caire en vue d'obtenir une trêve entre Israël et le Hamas pendant le ramadan dans la bande de Gaza, où les bombardements israéliens meurtriers se poursuivent dans le territoire palestinien menacé de famine selon l'ONU.

Selon un média progouvernemental égyptien, des représentants du Qatar et des Etats-Unis sont arrivés dans la capitale égyptienne. Là, des envoyés du Hamas doivent leur "donner une réponse à la proposition élaborée à Paris" fin janvier, a indiqué une source proche du mouvement islamiste.

La proposition des pays médiateurs - Qatar, Etats-Unis, Egypte - porte sur une pause de six semaines des combats et la libération de 42 otages détenus Gaza contre celle de Palestiniens emprisonnés par Israël.

L'objectif est de parvenir à une trêve avant le début du mois du jeûne musulman, qui commencera le 10 ou 11 mars cette année.

"Les Israéliens ont accepté en principe les éléments de l'accord", a assuré samedi un haut responsable américain à Washington, mais Israël n'a pas confirmé ces informations.

Une trêve pourrait être signée d'ici "24-48 heures" si Israël "accepte les demandes du Hamas", a dit dimanche à l'AFP un haut responsable du mouvement palestinien, sous couvert d'anonymat.

Elles incluent "le retour dans le nord de Gaza des Palestiniens déplacés et une augmentation de l'aide humanitaire" de l'ordre de "400 à 500 camions par jour", a-t-il ajouté, contre environ 80 actuellement.

30 534 morts

Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé lundi un nouveau bilan de 30.534 personnes tuées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien.

Il a également fait état, dans un communiqué, de 124 morts au cours des dernières 24 heures et d'un total de 71.920 blessés dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre le 7 octobre.

Famille décimée

En échange d'une libération d'otages, le mouvement palestinien réclame en outre un cessez-le-feu définitif et un retrait militaire israélien de Gaza, où plusieurs frappes aériennes nocturnes ont ciblé les villes de Khan Younès et Rafah, dans le sud, selon un correspondant de l'AFP.

Le gouvernement du Hamas a également indiqué que des tirs nourris d'artillerie avaient visé Jabaliya, Beit Hanoun, Zeitoun et Tal al-Hawa, dans le nord.

En près de cinq mois, les opérations militaires israéliennes déclenchées en représailles à l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre ont fait 30.410 morts dans la bande de Gaza, en majorité des civils, a indiqué dimanche le ministère de la Santé.

Il a fait état de 90 morts en 24 heures, dont 14 membres de la famille Abou Anza, parmi lesquels les bébés jumeaux de quelques mois Naïm et Wissam, dans une frappe sur leur maison à Rafah.

"Honnêtement, il n'y avait aucune présence militaire dans la maison, seulement des civils", a raconté à l'AFP, Shehda Abou Anza, un neveu. "Il y avait peut-être plus de 15 enfants dans cette maison" de quatre étages complètement détruite. "Tous des bébés et des enfants en bas âge".

Le conflit a aussi provoqué une catastrophe humanitaire et la famine est "quasiment inévitable" pour 2,2 millions de personnes, soit l'immense majorité de la population de Gaza, d'après Jens Laerke, porte-parole de l'Ocha, l'agence de coordination des affaires humanitaires des Nations unies.

Selon le ministère de la Santé, 16 enfants sont morts de "malnutrition et de déshydratation" ces derniers jours.

Mahmoud Abbas en Turquie mardi

Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas se rendra mardi en Turquie à l'invitation du président Recep Tayyip Erdogan, a annoncé dimanche le chef de la diplomatie turque, Hakan Fidan.

"Le président Erdogan a invité M. Abbas en Turquie pour discuter de la situation en Palestine et de la guerre en cours et pour être informé des pourparlers inter-palestiniens" avec le Hamas et les autres groupes palestiniens, a indiqué le ministre des Affaires étrangères en clôture du Forum diplomatique d'Antalya (sud).

Le lieu des entretiens n'a pas été précisé.

Hakan Fidan a également confirmé que "les négociations en vue d'un cessez-le-feu à Gaza continuent via les médiateurs" avec, selon lui, "un vrai désir et un réel effort pour aboutir à un cessez-le-feu avant le Ramadan".

Aide à grande échelle

Le Conseil de sécurité de l'ONU a exprimé samedi sa "grave préoccupation" face à l'insécurité alimentaire à Gaza et appelé à la livraison sans entraves d'une aide humanitaire "à grande échelle".

Face aux difficultés d'acheminer l'aide humanitaire par la route dans le territoire bouclé par Israël, les Etats-Unis ont mené samedi un premier parachutage d'aide dans une opération conjointe avec la Jordanie.

Dimanche soir, un correspondant de l'AFP a rapporté plusieurs frappes aériennes israéliennes sur Rafah et Khan Younès plus au nord.

Des témoins ont également indiqué à l'AFP qu'une frappe israélienne avait touché un camion humanitaire à Deir el-Balah (centre). Contactée par l'AFP, l'armée israélienne à affirmé sans fournir de détails: "Ce n'est pas un camion humanitaire qui a été touché".

Pour sa part, le Croissant-Rouge palestinien, a indiqué sur X (ex-Twitter) avoir "transporté cinq morts et quatre blessés suite au ciblage d'un camion par un drone israélien (...) à Deir el-Balah".

La guerre a été déclenchée par une attaque menée le 7 octobre dans le sud d'Israël par des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza, où le mouvement a pris le pouvoir en 2007.

Cette attaque a entraîné la mort d'au moins 1.160 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles israéliennes.

Environ 250 personnes ont aussi été enlevées et, selon Israël, 130 otages sont encore retenus dans la bande de Gaza, dont 31 seraient morts. Une trêve fin novembre avait permis la libération de 105 otages en échange de 240 détenus palestiniens.

Israël a juré d'anéantir le Hamas qu'il considère comme une organisation terroriste, de même que les Etats-Unis et l'Union européenne.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a annoncé le lancement prochain d'une opération d'envergure sur Rafah, pour vaincre le mouvement islamiste dans son "dernier bastion".

Cette perspective inquiète la communauté internationale car la ville abrite près de 1,5 million de Palestiniens, en grande majorité des déplacés, piégés contre la frontière fermée avec l'Egypte.

Le pape demande «un accès sûr» à l'aide humanitaire

"Je porte chaque jour dans le coeur, avec douleur, la souffrance de la population en Palestine et en Israël due aux hostilités en cours", a déclaré le pape à l'issue de la prière de l'Angélus sur la place Saint-Pierre au Vatican.

"J'encourage la poursuite des négociations pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza et dans toute la région afin que tous les otages [israéliens] soient libérés et rendus à leurs proches qui les attendent avec angoisse, et que la population civile [de Gaza] puisse avoir un accès sûr à l'aide humanitaire dont elle a un besoin urgent", a-t-il ajouté.

"Assez, s'il vous plaît, arrêtez", a lancé le souverain pontife alors qu'une distribution d'aide à Gaza a tourné au drame jeudi, se soldant par des dizaines de morts dans des circonstances qui restent à établir.

Enquête préliminaire

Les cargaisons par voie terrestre, soumises au feu vert d'Israël qui impose un blocus à Gaza depuis 2007, n'arrivent qu'en quantité très limitée via Rafah, depuis l'Egypte, selon l'ONU.

Leur acheminement, notamment dans le nord du territoire, est périlleux en raison des combats, des bombardements israéliens, des décombres bloquant des routes et parfois de pillages.

Une distribution d'aide dans la ville de Gaza a tourné au drame jeudi quand plusieurs centaines de personnes se sont ruées sur des camions d'aide humanitaire.

Le Hamas affirme que l'armée israélienne a ouvert le feu sur la foule affamée. Israël a évoqué dimanche des tirs contre "plusieurs voleurs" qui représentaient "une menace immédiate" envers les soldats chargés de sécuriser la zone.

L'enquête préliminaire "a confirmé qu'aucune frappe n'a été effectuée par (l'armée) en direction du convoi d'aide", a affirmé le porte-parole de l'armée israélienne, Daniel Hagari. "La majorité des Palestiniens ont été tués ou blessés à la suite de la bousculade" pour s'emparer de la cargaison des camions, a-t-il dit.

Le drame a fait 118 morts et 760 blessés, selon le Hamas, et la communauté internationale a réclamé une enquête.

Une équipe de l'ONU a dit avoir constaté "un grand nombre" de blessures par balles dans un hôpital de la ville où avaient été admis de nombreuses victimes.


Mikati appelle l'ONU à un « cessez-le-feu immédiat » entre Israël et le Hezbollah

Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a appelé l'ONU à adopter une résolution pour un "cessez-le-feu total et immédiat". (AFP)
Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a appelé l'ONU à adopter une résolution pour un "cessez-le-feu total et immédiat". (AFP)
Short Url
  • Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a appelé l'ONU à adopter une résolution pour un "cessez-le-feu total et immédiat"
  • Invoquant "l'accord" du Hezbollah, il s'est engagé "à une application intégrale de la résolution 1701", qui prévoit que seules les forces de l'ONU et l'armée libanaise soient déployées dans le sud du Liban,

BEYROUTH: Le gouvernement libanais a appelé vendredi l'ONU à faire cesser le feu "immédiatement" entre Israël et le Hezbollah, au lendemain de frappes israéliennes sur Beyrouth, les plus meurtrières sur la capitale depuis trois semaines de guerre entre l'armée israélienne et le mouvement pro-iranien.

Ces frappes, qui ont fait 22 morts et 117 blessés, selon le ministère de la Santé, sont intervenues au moment où Israël s'apprête à célébrer, à partir de vendredi soir, la fête de Kippour, la plus importante du calendrier juif, tout en étant en guerre sur plusieurs fronts pour la première fois depuis des décennies.

Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a appelé l'ONU à adopter une résolution pour un "cessez-le-feu total et immédiat".

Invoquant "l'accord" du Hezbollah, il s'est engagé "à une application intégrale de la résolution 1701", qui prévoit que seules les forces de l'ONU et l'armée libanaise soient déployées dans le sud du Liban, d'où le mouvement a ouvert il y a un an un front contre Israël en soutien à son allié du Hamas palestinien.

Le raid jeudi visait "le chef de l'appareil sécuritaire du Hezbollah Wafic Safa", a indiqué à l'AFP une source proche de cette formation.

Dans la matinée, des habitants de Basta, un des deux quartiers, densément peuplé, touchés par les frappes, évaluaient les dégâts, certains en larmes, au milieu d'amas de béton et fers tordus, fouillés par des pelleteuses.

C'est la troisième fois que l'armée israélienne vise directement la capitale, Israël concentrant ses frappes sur la banlieue sud, un bastion du Hezbollah, depuis le 23 septembre.

Les Etats-Unis soutiennent les efforts du Liban pour "s'affirmer" face au Hezbollah, qui y jouit d'une considérable influence politique, a de son côté déclaré vendredi le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken.

Mardi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait appelé le Liban à se "libérer" du Hezbollah, sous peine de subir le même sort que Gaza, où son armée poursuit une guerre dévastatrice déclenchée par l'attaque du Hamas sur son sol, le 7 octobre 2023.

Nouveaux tirs israéliens sur la Finul 

Vendredi, le Liban a dénoncé de nouveaux tirs israéliens sur une position des Casques bleus dans le sud du Liban (Finul) qui a fait état de deux blessés dans deux explosions.

Jeudi, deux Casques bleus indonésiens avaient déjà été blessés après des tirs d'un char israélien sur une tour d'observation de la Finul, avait affirmé cette dernière.

Les actions de l'armée israélienne posent un "très grand risque" pour les Casques bleus,  (Finul), a dénoncé la Finul.

Le chef de l'ONU, Antonio Guterres, avait condamné plus tôt "une violation du droit humanitaire international", Londres se disant "consterné".

L'armée israélienne, qui mène depuis le 30 septembre des incursions terrestres contre le Hezbollah dans le sud du LIban, a affirmé avoir tiré jeudi "à côté" du QG de la Finul après en avoir prévenu le personnel.

Depuis octobre 2023, plus de 2.100 personnes ont été tuées au Liban, dont plus de 1.200 depuis le 23 septembre, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

L'ONU a recensé près de 700.000 déplacés à l'intérieur du Liban, qu'ont fui environ 400.000 personnes, la plupart en Syrie.

"Le Liban a besoin de plus de soutien" face à cet exode "désastreux", a averti vendredi l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Malgré les coups portés à sa direction, le Hezbollah affirme continuer à batailler contre Israël. Vendredi, il a annoncé une attaque de drones "sur une base aérienne à Haïfa", dans le nord d'Israël.

Un ouvrier agricole thaïlandais a été tué dans la région par un missile antichar, selon les secouristes.

L'ONU a appelé vendredi les dirigeants d'Israël et du Hezbollah à mettre fin à leur "posture belliqueuse", mettant en garde contre une "escalade progressive" menaçant "des millions de personnes dans la région".

Les Etats-Unis ont pour leur part dit espérer encore empêcher "un conflit plus large", au moment où Israël prépare, selon son ministre de la Défense, Yoav Gallant, une riposte "mortelle, précise et surprenante" à l'attaque de missiles iranienne du 1er octobre

L'Iran a répété vendredi être prêt à se défendre contre Israël, qu'il affirme avoir frappé pour venger l'assassinat à Téhéran du chef du Hamas et celui du chef du Hezbollah libanais dans une frappe israélienne près de Beyrouth.

Le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, a lui appelé la communauté internationale à cesser de livrer des armes à Israël.

Gaza « comme au Japon il y a 80 ans »

Israël a concentré ses forces sur le front libanais, après un an de tirs du Hezbollah qui ont déplacé 60.000 habitants du nord d'Israël.

Mais invoquant une tentative du Hamas de reconstituer ses capacités dans le nord de la bande de Gaza, elle y encercle depuis dimanche Jabalia, pilonnant le secteur.

Selon la Défense civile de Gaza, au moins 140 personnes y sont mortes depuis le début de l'opération.

La nouvelle campagne de vaccination contre la polio à Gaza, où un cas a été signalé en août, risque d'être compliquée par ces hostilités, a mis en garde l'Unicef vendredi.

La situation dans le territoire palestinien assiégé "est comme au Japon il y a 80 ans", dévasté par les bombes à la fin de la Seconde Guerre mondiale, a déclaré vendredi le co-président de Nihon Hidankyo, l'organisation des survivants  de Nagasaki et d'Hiroshima, lauréate du Nobel de la Paix.

La guerre à Gaza a été déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque du Hamas qui a entraîné la mort de 1.206 personnes en Israël, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels israéliens et incluant les otages morts ou tués en captivité à Gaza.

Au moins 42.126 Palestiniens ont été tués, en majorité des civils, dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU. La quasi-totalité des 2,4 millions de Gazaouis a aussi été déplacée.


Frappe israélienne sur une école à Gaza, le Croissant-Rouge fait état de 28 morts

Cette attaque est la dernière en date d'une longue série de frappes israéliennes sur des écoles reconverties en centre d'hébergement pour des déplacés dans la bande de Gaza. (AFP)
Cette attaque est la dernière en date d'une longue série de frappes israéliennes sur des écoles reconverties en centre d'hébergement pour des déplacés dans la bande de Gaza. (AFP)
Short Url
  • "Nos équipes se sont occupées de 28 morts et 54 blessés à la suite du ciblage par l'armée d'occupation israélienne de l'école Rafidah, attenante à notre siège à Deir el-Balah", indique un communiqué du Croissant-Rouge
  • Cette attaque est la dernière en date d'une longue série de frappes israéliennes sur des écoles reconverties en centre d'hébergement pour des déplacés dans la bande de Gaza

GAZA: Le Croissant-Rouge palestinien a annoncé jeudi avoir recensé 28 morts à la suite d'une frappe israélienne sur une école de Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza.

"Nos équipes se sont occupées de 28 morts et 54 blessés à la suite du ciblage par l'armée d'occupation israélienne de l'école Rafidah, attenante à notre siège à Deir el-Balah", indique un communiqué du Croissant-Rouge.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza a confirmé ce bilan dans un communiqué séparé.

Selon un communiqué militaire israélien, l'armée de l'air "a mené une frappe précise sur des terroristes agissant dans un poste de commandement [...] installé à l'intérieur de bâtiments ayant servi auparavant" pour cette école.

Cette attaque est la dernière en date d'une longue série de frappes israéliennes sur des écoles reconverties en centre d'hébergement pour des déplacés dans la bande de Gaza où la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas fait rage depuis plus d'un an.

L'armée israélienne accuse les combattants du Hamas d'opérer sciemment à partir d'écoles ou d'infrastructures civiles et de se servir de la population et des déplacés comme de boucliers humains, ce que le Hamas dément.

Elle assure avoir pris "de nombreuses mesures [...] pour réduire le risque de nuire aux civils", mais le ministère de la Santé de Gaza l'accuse d'avoir "commis un nouveau massacre en visant des personnes déplacées à l'école Rafidah".

Le 25 septembre, la Défense civile de Gaza avait annoncé la mort de 15 personnes dans une frappe israélienne sur une autre école transformée en centre d'accueil pour déplacés, dans le camp de réfugiés de Jabalia, au nord de la ville de Gaza, dans une zone aujourd'hui au cœur d'une nouvelle offensive militaire israélienne contre les groupes armés palestiniens.

Jeudi soir, l'armée israélienne a annoncé avoir douze membres du Hamas et du Jihad islamique dans une frappe sur un site à Jabalia, mercredi.

"Au moins douze terroristes du Hamas et du Jihad islamique ont été éliminés dans cette frappe", a annoncé l'armée, donnant les noms des douze, dont certains ayant selon elle "participé au massacre du 7 octobre".

Des témoins ont confirmé à l'AFP que certains des morts de cette frappe étaient membres du Hamas et du Jihad islamique.

La guerre en cours a été déclenchée par l'attaque sans précédent lancée le 7 octobre par le Hamas sur le sud d'Israël.

L'attaque a entraîné la mort de 1.206 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens et incluant les otages morts ou tués en captivité dans la bande de Gaza.

Plus de 42.000 Palestiniens ont été tués dans la campagne militaire israélienne de représailles sur la bande de Gaza, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.


Liban: nouveaux tirs israéliens sur la Finul, des Casques bleus blessés 

Le ministère libanais des Affaires étrangères a dénoncé vendredi de nouveaux tirs israéliens sur une position des Casques bleus sri-lankais dans le sud du Liban, au lendemain de tirs similaires qui ont provoqué tollé diplomatique. (AFP)
Le ministère libanais des Affaires étrangères a dénoncé vendredi de nouveaux tirs israéliens sur une position des Casques bleus sri-lankais dans le sud du Liban, au lendemain de tirs similaires qui ont provoqué tollé diplomatique. (AFP)
Short Url
  • La Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), dont 10.000 soldats sont déployés entre le Liban et Israël, appelle depuis un an à ce que cessent les hostilités entre Israël et le Hezbollah
  • Jeudi, elle a accusé les troupes israéliennes de tirer "de façon répétée" sur ses positions, blessant deux Casques bleus indonésiens, et déclenché un tollé diplomatique, Rome allant jusqu'à évoquer de possibles "crimes de guerre"

BEYROUTH: Le ministère libanais des Affaires étrangères a dénoncé vendredi de nouveaux tirs israéliens sur une position des Casques bleus sri-lankais dans le sud du Liban, au lendemain de tirs similaires qui ont provoqué tollé diplomatique.

La Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), dont 10.000 soldats sont déployés entre le Liban et Israël, appelle depuis un an à ce que cessent les hostilités entre Israël et le Hezbollah, en guerre ouverte depuis trois semaines.

Jeudi, elle a accusé les troupes israéliennes de tirer "de façon répétée" sur ses positions, blessant deux Casques bleus indonésiens, et déclenché un tollé diplomatique, Rome allant jusqu'à évoquer de possibles "crimes de guerre".

Vendredi, le ministère libanais des Affaires étrangères a dit "condamner dans les termes les plus forts les tirs intentionnels et systématiques de l'armée israélienne sur la Force intérimaire des Nations unies au Liban, dont les derniers ont visé (...) la base des Sri-Lankais, faisant des blessés".

L'agence officielle ANI rapporte de son côté qu'un "char israélien Merkava a visé une tour de la Finul (...) blessant des soldats du contingent sri-lankais".

La Finul n'a pas commenté dans l'immédiat.

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a dénoncé une "violation du droit humanitaire international".

Jeudi matin, deux Casques bleus indonésiens avaient été blessés "après des tirs d'un char Merkava de l'armée israélienne sur une tour d'observation du QG de la Finul" à Naqoura, selon la Finul. L'Indonésie a dit "fermement" condamner ces tirs.

La veille, des soldats israéliens avaient déjà "délibérément tiré sur les caméras de la position, les mettant hors d'usage" et "sur une position où des réunions tripartites se tenaient régulièrement avant ce conflit", d'après cette force.

Aussitôt, Rome, premier pays occidental contributeur de la Finul en termes d'effectifs, avec près de 900 militaires mobilisés, avait dénoncé des actes "intolérables" et convoqué l'ambassadeur d'Israël pour une "ferme protestation".

Peu après, la France et l'Italie décidaient d'organiser une rencontre la semaine prochaine avec les autres pays européens contributeurs - Espagne et Irlande - selon le ministère français des Armées.

Le président du Conseil européen, Charles Michel, a condamné une attaque "irresponsable" et "inacceptable", appelant "Israël et toutes les parties à respecter pleinement le droit humanitaire international".

Le Premier ministre irlandais, Simon Harris, dont le pays a un contingent de Casques bleus dans le sud du Liban, a fustigé sur X "un acte irresponsable" ajoutant que "cela doit cesser".