Les ambassadeurs exhortent le Liban à élire un président capable de défendre les intérêts nationaux

Le Premier ministre intérimaire du Liban, Najib Mikati (à droite), rencontre les ambassadeurs Walid Bukhari (Arabie saoudite), Hervé Magro (France), Cheikh Saud ben Abdelrahman Al Thani (Qatar), Alaa Moussa (Égypte) et Lisa Johnson (États-Unis) au Grand Sérail à Beyrouth, le 29 février 2024. (Photo, X: @Lebanon24)
Le Premier ministre intérimaire du Liban, Najib Mikati (à droite), rencontre les ambassadeurs Walid Bukhari (Arabie saoudite), Hervé Magro (France), Cheikh Saud ben Abdelrahman Al Thani (Qatar), Alaa Moussa (Égypte) et Lisa Johnson (États-Unis) au Grand Sérail à Beyrouth, le 29 février 2024. (Photo, X: @Lebanon24)
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Publié le Samedi 02 mars 2024

Les ambassadeurs exhortent le Liban à élire un président capable de défendre les intérêts nationaux

  • «Ce qui se passe à Gaza devrait inciter davantage le Liban à achever le processus d'élection d'un président, car c'est de la plus haute importance pour les jours à venir», a déclaré l'ambassadeur égyptien Alaa Moussa à l'issue des entretiens
  • La FINUL souligne la «nécessité de la liberté de mouvement logistique» pour mettre en œuvre la résolution de l'ONU

BEYROUTH: Les ambassadeurs du Comité du Quintet arabo-international sur le Liban ont souligné la nécessité « d'accélérer le processus d'élection d'un nouveau président ».

Ils ont également indiqué que « il n'y a pas nécessairement de lien direct entre ce qui se passe à Gaza et au Liban ».

Les cinq ambassadeurs ont rencontré vendredi le Premier ministre intérimaire Najib Mikati.

« Ce qui se passe à Gaza devrait inciter davantage le Liban à achever le processus d'élection d'un président, car c'est de la plus haute importance pour les jours à venir », a déclaré l'ambassadeur égyptien Alaa Moussa à l'issue des entretiens.

Il s'exprimait au nom des autres membres de la commission et a ajouté : « Les défis et les engagements auxquels la région sera confrontée exigent que le Liban ait un président qui parle en son nom ».

Le comité, qui comprend les ambassadeurs d'Arabie saoudite, d'Égypte, du Qatar, des Émirats arabes unis et de la France, suit l'évolution de la situation au Liban.

Il a affirmé que « dans la période à venir, il s'efforcera de créer à nouveau les conditions nécessaires pour que les forces politiques libanaises qui le souhaitent vraiment puissent mettre un terme à cette affaire le plus rapidement possible ».

Le Liban est sans président depuis novembre 2022. Le Parlement n'a pas réussi à en élire un malgré la tenue de douze sessions électorales – dont la dernière en juin - les candidats n'ayant pas réussi à atteindre le second tour de scrutin en raison de différends politiques internes.

Moussa a ajouté : « La commission a une position unifiée, qui est notre engagement à faciliter autant que possible la démarche et fournir toute l'assistance en notre pouvoir ».

« Il y a un nouvel élan, et nous travaillerons sur ce point dans la période à venir pour parvenir à une position unifiée et à une feuille de route afin d’aboutir à l'élection présidentielle. Jusque-là, nous sommes optimistes.

Un observateur politique a déclaré que les États-Unis avaient insisté sur le rétablissement de la stabilité dans le sud du Liban afin de faciliter les efforts diplomatiques basés sur la mise en œuvre de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies visant à mettre fin aux hostilités dans le pays.

Mikati a déclaré à Reuters jeudi qu'un arrêt rapide des combats dans la bande de Gaza déclencherait des pourparlers indirects pour mettre fin aux hostilités le long de la frontière méridionale du Liban avec Israël. Il a ajouté qu'il était convaincu que le Hezbollah annoncerait un cessez-le-feu si Israël faisait de même.

Ces propos interviennent alors qu'un nouvel accrochage a été signalé entre le Hezbollah, soutenu par l'Iran, et les troupes de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL) dans la banlieue sud de Beyrouth dans la nuit de jeudi à vendredi.

Candice Ardell, directrice adjointe du bureau des médias de la FINUL, a indiqué qu'un véhicule de maintien de la paix effectuant une opération logistique de routine entre le sud du Liban et Beyrouth s'est retrouvé sur un itinéraire imprévu.

Le véhicule de la FINUL, qui transportait des soldats d'un bataillon malaisien, est entré dans la zone de Hayy Al-Sullum où des membres du Hezbollah l'ont intercepté, confisquant du matériel et des caméras.

Certains rapports indiquent que le personnel de la FINUL a été transféré au comité de sécurité du Hezbollah, tandis que d'autres affirment qu'ils ont été remis à l'armée libanaise et relâchés par la suite.

L'incident s'est produit alors que des discussions sont en cours pour renforcer les opérations de la FINUL dans le sud afin de soutenir l'armée libanaise, mais aussi pour rétablir les relations avec le Hezbollah.

La tension provient des objections du Hezbollah aux incursions de la FINUL dans les quartiers résidentiels sans accompagnement de l'armée.

Un porte-parole de la FINUL a déclaré : « Outre la liberté de mouvement à l'intérieur de la zone d'opérations de la FINUL, les soldats de la paix ont l'autorisation du gouvernement libanais de se déplacer dans tout le Liban pour des raisons administratives et logistiques ».

« Cette liberté de mouvement est essentielle à la mise en œuvre de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies ».

Les combats se sont poursuivis entre Israël et le Hezbollah sur le front sud.

L'armée de l'air israélienne a effectué des raids à midi vendredi sur la ville frontalière d'Aita Al-Shaab après une nuit de bombardements intensifs qui ont causé d'importants dégâts.

L'artillerie israélienne a ensuite pris pour cible les villes de Houla et de Wazzani dans le district de Marjayoun.

Les forces armées libanaises ont annoncé que « les membres d'une patrouille de l'armée avaient trouvé un drone de l'armée israélienne transportant des tracts, et qu'une unité spécialisée de l'armée s'était employée à le démanteler... ».

Dans le même temps, le Hezbollah a annoncé avoir abattu « un drone de l'armée israélienne dans la vallée d'Azziyeh à minuit dans la nuit de jeudi à vendredi ».

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Biden ne livrera pas d'armes à Israël pour son offensive à Rafah

Joe Biden. (CNN)
Joe Biden. (CNN)
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  • S'ils entrent à Rafah, je ne leur livrerai pas les armes qui ont toujours été utilisées (...) contre des villes», a affirmé le président américain dans un entretien avec la chaîne CNN
  • «Je l'ai dit clairement à Bibi (le Premier ministre Benjamin Netanyahu) et au cabinet de guerre, ils n'auront pas notre soutien s'ils entrent vraiment dans les centres de population», a encore affirmé Joe Biden

WASHINGTON : Le président américain Joe Biden s'est dit prêt mercredi à cesser de livrer certaines armes à Israël en cas d'offensive majeure à Rafah, posant publiquement et pour la première fois des conditions au soutien américain à son allié.

«S'ils entrent à Rafah, je ne leur livrerai pas les armes qui ont toujours été utilisées (...) contre des villes», a-t-il affirmé dans un entretien avec la chaîne CNN.

«Nous ne livrerons pas les armes et les obus d'artillerie qui ont été utilisés» jusque-là, a-t-il ajouté, faisant référence aux bombes utilisées par Israël depuis le début de la guerre menée à Gaza en représailles à l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre.

Interrogé sur la décision américaine de suspendre la livraison d'une cargaison de bombes, il a commenté: «Des civils ont été tués à Gaza à cause de ces bombes», et ajouté: «C'est mal».

Selon un haut responsable américain, les Etats-Unis ont suspendu la semaine dernière la livraison d'une cargaison composée «de 1.800 bombes de 2.000 livres (907 kg) et de 1.700 bombes de 500 livres (226 kg)», alors que l'armée israélienne se préparait à lancer une offensive «limitée» selon elle à Rafah, que d'aucuns craignent comme étant le prélude à un assaut d'ampleur.

- «Centres de population» -

Ce faisant, les Etats-Unis joignent l'acte à la parole après des mises en garde répétées contre toute offensive majeure dans la ville du sud de la bande de Gaza, où 1,4 million de Palestiniens ont trouvé refuge, pour beaucoup ayant fui les bombardements dans le nord.

Interrogé sur les opérations en cours à Rafah, où l'armée israélienne a déployé des chars et pris le contrôle d'un point de passage frontalier, Joe Biden a dit qu'elle ne touchait pas des «centres de population», laissant entendre que, pour Washington, il ne s'agit pas de l'opération à grande échelle tant redoutée.

«Je l'ai dit clairement à Bibi (le Premier ministre Benjamin Netanyahu) et au cabinet de guerre, ils n'auront pas notre soutien s'ils entrent vraiment dans les centres de population», a encore affirmé le président américain.

L'administration démocrate du président Biden a déjà pris des mesures plus modestes pour manifester son mécontentement à l'égard du Premier ministre israélien, notamment en imposant des sanctions aux colons israéliens extrémistes, mais elle a résisté jusqu'ici aux appels à conditionner son aide militaire.

Les Etats-Unis passent en revue d'autres livraisons d'armes, a indiqué mercredi le porte-parole du département d'Etat, Matthew Miller.

- Pris au sérieux -

Cette annonce intervient à un moment délicat pour l'administration Biden, qui doit soumettre cette semaine un rapport très attendu au Congrès sur la question de savoir si l'utilisation par Israël d'armes américaines est conforme au droit international et, par là, respecte la loi américaine.

«Malgré la rhétorique de Netanyahu, Israël prend la pression américaine très au sérieux», estime Raphael Cohen, du centre de recherche RAND, rappelant par exemple qu'Israël a ouvert plusieurs points de passage dans la bande de Gaza sous la pression des Etats-Unis, dont dernièrement à Kerem Shalom.

«Cela dit, je pense qu'il sera difficile pour Netanyahu d'abandonner complètement l'opération à Rafah», dit cet expert.

En dépit des condamnations internationales, le Premier ministre israélien a promis de lancer cette offensive, indispensable selon lui pour détruire les derniers bataillons du mouvement islamiste dans le territoire palestinien.

- «Leviers» -

Sur le plan strictement militaire, tout dépend «de la profondeur des stocks d'Israël», qui conserve une grande quantité de bombes mais dont certains des stocks ont été épuisés par les sept mois de guerre, relève encore Raphael Cohen.

Avec 3 milliards de dollars annuels, les Etats-Unis sont le principal bailleur de fonds et d'armes d'Israël, et avaient même expédié l'envoi de munitions au début de la guerre.

S'il n'est pas question pour Washington de remettre en cause l'aide sécuritaire à long terme, par exemple pour le bouclier anti-aérien «Dôme de fer», qui a démontré sa redoutable efficacité après l'attaque de l'Iran le 14 avril, les appels se font de plus en plus nombreux pour conditionner l'aide militaire américaine.

Qui plus est en pleine année électorale aux Etats-Unis, et alors que des manifestations propalestiniennes secouent de nombreux campus américains.

La suspension des livraisons de bombes la semaine passée est «scandaleuse», a dénoncé le président républicain de la chambre des représentants, Mike Johnson.

Le sénateur de gauche Bernie Sanders a lui appelé le président américain à «user de tous ses leviers» pour faire pression sur Israël.

 


Liban: cinq morts dans des frappes israéliennes

De la fumée s'échappe lors d'une frappe israélienne sur le village frontalier d'Adaisseh, au sud du Liban, le 8 mai 2024, dans un contexte de tensions transfrontalières persistantes alors que les combats se poursuivent entre Israël et les militants palestiniens du Hamas dans la bande de Gaza. (Photo, AFP)
De la fumée s'échappe lors d'une frappe israélienne sur le village frontalier d'Adaisseh, au sud du Liban, le 8 mai 2024, dans un contexte de tensions transfrontalières persistantes alors que les combats se poursuivent entre Israël et les militants palestiniens du Hamas dans la bande de Gaza. (Photo, AFP)
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  • Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas le 7 octobre, des échanges de tirs opposent quotidiennement l'armée israélienne au Hezbollah pro-iranien
  • Dans la soirée, le Hezbollah a confirmé que deux de ses combattants ont été tués par Israël

BEYROUTH: Cinq combattants, trois du Jihad islamique palestinien et deux du Hezbollah, ont été tués mercredi dans des frappes israéliennes dans le sud du Liban, a indiqué à l'AFP une source sécuritaire.

Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas le 7 octobre, des échanges de tirs opposent quotidiennement l'armée israélienne au Hezbollah pro-iranien, qui affirme soutenir le mouvement islamiste palestinien.

"Trois personnes ont été tuées dans le bombardement israélien d'une maison dans la localité de Khiam", a indiqué la source à l'AFP, suggérant que les victimes étaient des "combattants palestiniens".

De leur côté, les "Brigades al-Qods", la branche militaire du Jihad islamique palestinien, dont des combattants sont présents au Liban, ont annoncé dans un communiqué mercredi soir que trois de leurs membres ont été tués "à la frontière avec la Palestine occupée, dans le sud du Liban".

La source sécuritaire a ajouté que "deux combattants du Hezbollah" ont été tués dans un autre raid visant la localité frontalière de Odeissé.

Dans la soirée, le Hezbollah a confirmé que deux de ses combattants ont été tués par Israël., dont l'un originaire de la localité frontalière de Kfar Kila.

L'agence nationale d'information libanaise (Ani) avait précédemment rapporté que "des avions de combat israéliens avaient ciblé les localités de Khiam et Kafr Kila".

Des images d'un photographe de l'AFP montrent d'épais nuages de fumée sur la zone à la suite du raid à Khiam.

L'agence a également fait état de bombardements israéliens qui ont visé de nombreuses localités du sud du Liban, dont Odeissé.

Dans un communiqué mercredi soir, l'armée israélienne a indiqué que ses avions de combat avaient "frappé tout au long de la journée des structures militaires dans lesquelles opéraient des terroristes du Hezbollah et d'autres structures militaires" du parti, notamment dans les régions de Khiam et Odeissé.

De son côté, le Hezbollah a revendiqué avoir mené au moins 11 attaques contre des bâtiments de l'armée israélienne, des rassemblements de soldats et des sites militaires dans le nord d'Israël, à l'aide de drones explosifs et de missiles guidés notamment.

Le mouvement pro-iranien vise généralement des positions militaires israéliennes proches de la frontière. Israël riposte par des raids qui visent de plus en plus en profondeur le territoire libanais, et mène des frappes ciblées contre des responsables du Hezbollah.

En sept mois de violences transfrontalières, au moins 395 personnes, dont 257 combattants du Hezbollah mais aussi 77 civils, ont été tuées au Liban, selon un décompte de l'AFP. Parmi ces morts figurent également 19 combattants du Jihad islamique palestinien.

Côté israélien, 13 soldats et neuf civils ont été tués, selon un bilan officiel.

 

 


Egypte: les autorités enquêtent sur la mort d'un homme d'affaires israélo-canadien

Une photo de Ziv Kipper obtenue à partir de son compte Facebook (Facebook/Ziv Kipper)
Une photo de Ziv Kipper obtenue à partir de son compte Facebook (Facebook/Ziv Kipper)
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  • La victime est un homme d'affaires possédant la double nationalité canadienne et israélienne
  • Les cas de ce type sont rares en Egypte, mais ne sont pas sans précédent

 

LE CAIRE: Les autorités égyptiennes enquêtent sur la mort d'un homme d'affaires israélo-canadien tué dans la ville côtière d'Alexandrie, a annoncé mercredi le ministère de l'Intérieur.

"Résident permanent du pays", il a été abattu mardi, a déclaré la police égyptienne dans un communiqué.

La victime est un homme d'affaires possédant la double nationalité canadienne et israélienne, a pour sa part indiqué le ministère israélien des Affaires étrangères dans un communiqué.

"Il avait une entreprise en Egypte. L'ambassade d'Israël au Caire est en contact avec les autorités égyptiennes, qui enquêtent sur les circonstances de l'affaire", a assuré le ministère.

Les cas de ce type sont rares en Egypte, mais ne sont pas sans précédent.

Le 8 octobre, au lendemain de l'attaque du Hamas sur le sol israélien qui a déclenché une guerre meurtrière entre le mouvement islamiste palestinien et Israël dans la bande de Gaza, un policier égyptien a abattu deux touristes israéliens et un guide égyptien.

Après leur mort, les autorités israéliennes ont conseillé à leurs ressortissants en Egypte de quitter le pays.

L'Egypte a été le premier pays arabe à conclure un accord de paix avec Israël en 1979. Elle joue souvent un rôle de médiateur dans le conflit israélo-palestinien, y compris dans la guerre actuelle.