PARIS: Près de deux mille responsables politiques, diplomates, professionnels de la construction, investisseurs et membres de la société civile d'une cinquantaine de pays planchent jeudi à Paris sur la décarbonation du secteur du bâtiment et les moyens d'adapter la construction au réchauffement du climat.
Alors que l'ONU prévoit un doublement des surfaces construites d'ici à 2060 sur le globe, le bâtiment et la construction "sont un secteur où les émissions mondiales de gaz à effet de serre continuent d'augmenter", souligne le cabinet du ministre de la Transition écologique Christophe Béchu, coorganisateur de l'événement avec l'agence onusienne chargée de l'environnement (Unep).
"Le secteur n'est pas sur la bonne voie pour parvenir à la décarbonation d'ici 2050 (...) Il devient donc impératif de repenser fondamentalement la manière dont nous construisons et utilisons nos bâtiments afin d'assurer le succès des politiques climatiques nationales et de respecter l'accord de Paris sur le climat", signé lors de la COP21 en 2015, ajoute le ministère français.
Les débats devraient se conclure par une "déclaration de Chaillot" vendredi, négociée depuis plusieurs mois dans la foulée des grandes conférences internationales de l'ONU sur le climat, la dernière en date étant la COP28, organisée fin 2023 à Dubaï.
Le secteur du bâtiment est aujourd'hui responsable de 21% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, de 37% des émissions de CO2 liées à l'énergie et capte la moitié de la consommation mondiale de matières premières.
L'habitat, mais aussi les constructions tertiaires ou industrielles, sont par ailleurs de plus en plus soumis aux aléas climatiques en plein développement - tempêtes, inondations, sécheresses, hausse des températures.
Les participants aux échanges sont des architectes, industriels des matériaux de construction, promoteurs immobiliers, financiers, ingénieurs, mais aussi de grandes organisations internationales comme l'OCDE ou l'Agence internationale de l'énergie (AIE).
Les gouvernements représentés à ce premier Forum comptent ceux des Etats-Unis et de la Chine, les deux pays les plus émetteurs de gaz à effet de serre. Sont aussi représentés le Japon, l'Allemagne, l'Egypte, le Brésil, la Turquie, et de nombreux pays africains comme la Côte d'Ivoire, le Cameroun et l'Afrique du Sud, a souligné le cabinet du ministre.