Une Commission algéro-tunisienne pour développer les régions frontalières

Travaux de la commission mixte. (Fournie)
Travaux de la commission mixte. (Fournie)
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Publié le Jeudi 07 mars 2024

Une Commission algéro-tunisienne pour développer les régions frontalières

  • Cette Commission mixte ambitionne de promouvoir et de développer les échanges commerciaux, d’améliorer l’attractivité et de renforcer les passages frontaliers
  • Les deux pays sont convenus de renforcer la concertation et la coordination bilatérales afin de répondre à l’impératif des défis sécuritaires

PARIS: La première Commission bilatérale de promotion et de développement des régions frontalières algéro-tunisiennes, qui s’est déroulée en janvier dernier à Alger, répond à un objectif stratégique: renforcer le développement économique et réactiver les projets vitaux des régions frontalières algéro-tunisiennes. Elle était coprésidée par Brahim Merad, ministre algérien de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, et par son homologue tunisien, Kamel Feki, en présence d’Adeb Halouz, directeur général de l’Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement (AACISD), ainsi que les nombreux walis des villes frontalières. 

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Signature de la feuille de route de la Commission algéro-tunisienne Brahim Merad, ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, et son homologue tunisien, Kamel Feki. (Fournie)

Cette Commission mixte ambitionne de promouvoir et de développer les échanges commerciaux, d’améliorer l’attractivité et de renforcer les passages frontaliers ainsi que d’établir une stratégie commune de lutte contre les grands risques. «C’est un objectif stratégique pour relancer les projets vitaux qui concernent les régions frontalières», indique le ministre algérien de l’Intérieur. Il précise que ces derniers ont été actés dans la Déclaration de Carthage, signée lors de la visite du président algérien, Abdelmadjid Tebboune, en Tunisie, en décembre 2021. 

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Le Premier ministre algérien Nadir Larbaoui, a reçu mardi au Palais du Gouvernement, le ministre de l'Intérieur de la République tunisienne, M. Kamel Feki. (Fournie)

Des projets réalistes et réels 

La feuille de route signée lors de la cérémonie de clôture des travaux entre les ministres des deux pays comporte diverses recommandations visant à améliorer les conditions de vie dans les villes frontalières, stimuler la relance économique et promouvoir les échanges commerciaux. Ces recommandations incluent la mise en place d'un système commun pour lutter contre les incendies de forêt, renforcer des échanges économiques et commerciaux le long des frontières entre El-Tarf et Jendouba, créer une compagnie algéro-tunisienne dédiée à l'organisation annuelle d'expositions dans les wilayas frontalières, établir une zone de libre-échange commune dans les régions de Taleb Larabi et Hazoua, et réactiver la ligne ferroviaire reliant Constantine à Haïdra en Tunisie via Tébessa. En outre, des initiatives de formation dans le secteur du tourisme sont également préconisées. 

«Nous avons perçu une convergence de vues et une conscience mutuelle des défis communs ainsi qu’une forte volonté de tirer profit des expériences et expertises, voire de promouvoir ces régions pour s’adapter au développement.» Brahim Merad, ministre algérien de l’Intérieur 

Selon M. Merad, les travaux de cette Commission se sont soldés par l’adoption d’une «feuille de route aux contours bien définis et qui présente de véritables projets, placés au cœur des priorités du moment». Selon lui, dans le cadre du programme Aftias, un document d’orientation concernant les échanges commerciaux et économiques via la frontière entre El-Tarf et Jendouba sera adressé à son homologue tunisien dans les plus brefs délais. 

«Ces projets sont réalistes et réels», souligne Brahim Merad, en assurant que les membres de la Commission procéderont à l’évaluation des travaux d’exécution. «Nous avons perçu une convergence de vues et une conscience mutuelle des défis communs ainsi qu’une forte volonté de tirer profit des expériences et expertises, voire de promouvoir ces régions pour s’adapter au développement», a-t-il déclaré lors de la cérémonie de signature. Il s’agit, selon lui, de poser «un nouveau jalon de la coopération bilatérale et sa promotion à des niveaux plus pratiques et concrets pour nos citoyens, en vue d’être à la hauteur des relations historique entre l’Algérie et la Tunisie». 

De son côté, M. Feki appelle les deux parties à œuvrer pour l’aboutissement des recommandations de cette session pour la promotion des wilayas frontalières sur les plans socio-économique et culturel. 

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Le ministre algérien de l'Interieur reçoit son homologue tunisien. (Fournie)

Relever les défis sécuritaires 

Les deux pays sont convenus de renforcer la concertation et la coordination bilatérales afin de répondre à l’impératif des défis sécuritaires et leurs répercussions sur la migration clandestine et la contrebande. «Il est primordial, pour garantir l’efficacité de l’approche de développement, de sécuriser nos régions frontalières communes», a précisé M. Merad lors de son intervention. 

«La sécurité et la stabilité de la Tunisie sont liées à celles de l’Algérie», confirme, de son côté, Kamel Feki, en rappelant que les deux pays œuvrent «à renforcer la sécurité dans les régions frontalières pour faire face aux menaces terroristes et lutter contre les réseaux de contrebande. Nous nous félicitons de la coordination fructueuse et constructive entre les services de sécurité au niveau de la bande frontalière», a-t-il ajouté lors de son allocution à la clôture des travaux de cette Commission mixte. Rappelons qu’un premier accord sur la question sécuritaire a été signé entre les deux pays en mars 2017. 


Royal Mansour Marrakech propulse le Maroc parmi l’élite mondiale de l’hôtellerie

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  • L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise
  • Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde

DUBAI:  Le Royal Mansour Marrakech confirme son statut d’icône de l’hospitalité de luxe en se hissant à la 13ᵉ place du classement mondial des World’s 50 Best Hotels 2025, dévoilé cette semaine à Londres. L’établissement marocain signe ainsi une progression spectaculaire de 25 places par rapport à 2024 et s’impose comme le meilleur hôtel d’Afrique, tout en décrochant le prestigieux prix de la Plus Forte Progression de l’année.

L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise. Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde.

Une reconnaissance mondiale pour le savoir-faire marocain

Conçu par 1 500 artisans marocains, le Royal Mansour Marrakech incarne la quintessence du raffinement et du patrimoine architectural du royaume. À deux pas de la médina, le palace s’étend à travers des jardins luxuriants et des riads privatifs, offrant à ses hôtes une immersion dans l’art de vivre marocain.

Son spa de 2 500 m², baigné de lumière naturelle, est une référence mondiale du bien-être, tandis que son offre gastronomique — signée par des chefs de renom tels que Hélène Darroze et Massimiliano Alajmo — positionne l’établissement au carrefour de la haute cuisine internationale et des traditions marocaines.

Pour Jean-Claude Messant, Directeur général de la Royal Mansour Collection, cette distinction « consacre la vision d’excellence et d’authenticité du groupe ». Il ajoute :« Être reconnu parmi les 15 meilleurs hôtels du monde est une immense fierté pour nos équipes et pour le Maroc. Ces prix reflètent la passion et la rigueur de nos collaborateurs, qui portent haut les valeurs de l’hospitalité marocaine sur la scène internationale. »

Le Maroc, acteur majeur du tourisme haut de gamme

Ce succès s’inscrit dans la dynamique de montée en gamme du secteur hôtelier marocain, qui attire de plus en plus d’investissements internationaux. Marrakech, déjà reconnue comme l’une des capitales mondiales du tourisme de luxe, renforce ainsi sa position face à des destinations emblématiques comme Paris, Dubaï ou Tokyo.

Selon les organisateurs de The World’s 50 Best Hotels, qui reposent sur les votes de 800 experts internationaux issus de l’industrie du voyage, le classement 2025 « illustre l’évolution des attentes des voyageurs vers des expériences culturelles fortes, authentiques et respectueuses du patrimoine local ».

Pour Emma Sleight, Directrice de contenu du classement,« Chaque hôtel de cette liste incarne une approche unique de l’hospitalité. Le Royal Mansour Marrakech, par sa singularité et son attachement à l’artisanat marocain, symbolise cette quête d’exception. »

Une vitrine du savoir-faire marocain à l’international

Avec cette triple distinction — 13ᵉ mondial, meilleur hôtel d’Afrique et plus forte progression — le Royal Mansour Marrakech s’impose comme un ambassadeur du tourisme de luxe marocain, contribuant à renforcer l’image du royaume sur la scène internationale.

Alors que le Maroc ambitionne de doubler ses recettes touristiques à l’horizon 2030, cette reconnaissance mondiale confirme que l’hôtellerie marocaine, entre tradition et innovation, s’impose comme un moteur stratégique de croissance économique et d’attractivité internationale.


France: la famille Saadé étend son empire, devient 2e actionnaire de Carrefour

 Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
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  • Rodolphe Saadé remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024
  • Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée

PARIS: Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution.

Carrefour a annoncé mercredi que la famille Saadé avait pris une participation de 4% - un investissement de quelque 400 millions d'euros - de son capital et que Rodolphe Saadé entrerait à son conseil d'administration dès le 1er décembre.

Il y remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024.

Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée.

La société Galfa, détenue par la famille Moulin-Houzé - propriétaire des grands magasins Galeries Lafayette -, reste le premier actionnaire de Carrefour, à hauteur d'environ 9,5%.

"En intégrant son conseil d'administration, je souhaite (...) accompagner le développement du groupe dans la durée", a assuré le dirigeant franco-libanais, enrichi par l'explosion des profits du transport maritime pendant la crise sanitaire.

"L'engagement, la vision et l'expérience de Rodolphe Saadé apporteront une contribution majeure à notre gouvernance, au développement de notre groupe et à sa création de valeur", a commenté le PDG de Carrefour, Alexandre Bompard.

Il s'agit de la première incursion de la famille Saadé dans la grande distribution. En mai, elle avait fait son entrée au capital du groupe de cinéma Pathé, avec pour ambition d'accélérer à l'international dans la production de films et de séries.

Rassurer les marchés 

Rodolphe Saadé a également racheté en 2022 le journal régional La Provence - basé à Marseille dans le sud de la France, où CMA CGM a son siège -, posant ainsi la première pierre d'un groupe de médias français qui compte depuis les journaux La Tribune et La Tribune Dimanche, mais aussi BFMTV, RMC et Brut.

Avec ce nouvel investissement patrimonial dans une multinationale française, qu'elle n'exclut pas de renforcer à l'avenir, la famille Saadé s'associe aussi à un groupe fort au Brésil, l'un des principaux marchés de Carrefour avec la France et l'Espagne.

En septembre 2024, CMA CGM avait annoncé l'acquisition du plus gros opérateur portuaire du pays, Santos Brasil.

"C'est un pays à très fort potentiel où la croissance est au rendez-vous", avait assuré Rodolphe Saadé pour justifier cet investissement, réalisé sur fonds propres.

De son côté, Carrefour va pouvoir rassurer les marchés quant à la stabilité de son actionnariat en compensant partiellement le départ de Peninsula, qui était attendu, quatre ans après celui du milliardaire français Bernard Arnault après 14 années de présence au capital.

En octobre, Carrefour a publié un chiffre d'affaires de 22,6 milliards d'euros pour le troisième trimestre, en recul de 1,5% car pénalisé par l'évolution des changes en Amérique latine. Mais les ventes du distributeur ont résisté à données comparables, notamment en France en dépit des "incertitudes politiques".

Dirigé depuis 2017 par Alexandre Bompard - dont le mandat a été renouvelé cet été pour trois ans après 2026 -, Carrefour a entamé une "revue de portefeuille" en début d'année pour dégager davantage de rentabilité, et requinquer un cours de Bourse mis sous pression l'an dernier.

Dévoilée cet été, la cession de Carrefour Italie doit être effective d'ici à la fin de l'année.

Carrefour fait également évoluer son modèle pour exploiter de plus en plus largement des magasins en franchise et en location-gérance, une variante de la franchise où le distributeur reste propriétaire du fonds de commerce.

 


La Bourse de Paris attendue en petite hausse à l'ouverture

La Bourse de Paris est attendue en petite hausse à l'ouverture, l'optimisme régnant parmi les investisseurs avec l'imminence de la levée du "shutdown" (paralysie budgétaire) aux Etats-Unis mais aussi avec les espoirs de baisses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed). (AFP)
La Bourse de Paris est attendue en petite hausse à l'ouverture, l'optimisme régnant parmi les investisseurs avec l'imminence de la levée du "shutdown" (paralysie budgétaire) aux Etats-Unis mais aussi avec les espoirs de baisses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed). (AFP)
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  • Le contrat à terme du CAC 40 prenait 0,36% une quarantaine de minutes avant l'ouverture du marché à 09H00 heure de Paris. Mardi, l'indice vedette de la place parisienne a terminé en hausse de 1,25%, à 8.156,23 points
  • "Les marchés européens s'apprêtent à ouvrir dans le vert (mercredi) portés par la réouverture (des services) du gouvernement américain et par les spéculations croissantes sur une baisse des taux de la Réserve fédérale dès décembre"

PARIS: La Bourse de Paris est attendue en petite hausse à l'ouverture, l'optimisme régnant parmi les investisseurs avec l'imminence de la levée du "shutdown" (paralysie budgétaire) aux Etats-Unis mais aussi avec les espoirs de baisses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed).

Le contrat à terme du CAC 40 prenait 0,36% une quarantaine de minutes avant l'ouverture du marché à 09H00 heure de Paris. Mardi, l'indice vedette de la place parisienne a terminé en hausse de 1,25%, à 8.156,23 points.

"Les marchés européens s'apprêtent à ouvrir dans le vert (mercredi) portés par la réouverture (des services) du gouvernement américain et par les spéculations croissantes sur une baisse des taux de la Réserve fédérale dès décembre, à la suite d'un nouveau rapport sur l'emploi confirmant un affaiblissement tangible du marché du travail", commente John Plassard, responsable de la stratégie d'investissement chez Cité Gestion Private Bank.

"ADP a publié de nouveaux chiffres, contredisant son précédent rapport qui annonçait 42.000 créations d'emplois privés en octobre", souligne également Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote. "En réalité, les embauches ont ralenti dans la seconde moitié du mois".

Le baromètre ADP est d'ordinaire regardé avec prudence par les analystes mais ces données sur le marché du travail ont pris de l'importance faute de données officielles à cause du blocage budgétaire aux Etats-Unis.

Ces nouveaux chiffres corroborent le rapport mensuel publié par le cabinet de consultants Challenger, Gray & Christmas, qui avait montré que les suppressions d'emplois en octobre aux Etats-Unis étaient au plus haut pour ce mois depuis plus de 20 ans, à plus de 153.000, note Mme Ozkardeskaya.

"C'est certainement un problème pour les politiques, mais pas pour les investisseurs", poursuit-elle. "Ces derniers espèrent que les données seront suffisamment faibles pour justifier une nouvelle baisse de taux (...) par la Réserve fédérale en décembre, ce qui aurait un effet positif sur les valorisations grâce à des coûts d'emprunt plus faibles."

Les marchés saluent également la fin imminente du "shutdown" aux Etats-Unis.

La Chambre des représentants doit voter mercredi pour lever la paralysie budgétaire, une "très grande victoire", a estimé Donald Trump.

Après plus de 40 jours d'impasse, le Sénat a adopté lundi une proposition de loi qui prolonge le budget actuel jusqu'à fin janvier. La Chambre doit en débattre à partir de mercredi, avec un vote attendu possiblement dans la soirée.