L'ONU appelle Israël à ouvrir un port pour acheminer de l'aide à Gaza

Les forces israéliennes ont déjà par le passé bloqué de l'aide de l'ONU au port d'Ashdod, à une trentaine de km au nord de Gaza (Photo, Reuters).
Les forces israéliennes ont déjà par le passé bloqué de l'aide de l'ONU au port d'Ashdod, à une trentaine de km au nord de Gaza (Photo, Reuters).
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Publié le Jeudi 07 mars 2024

L'ONU appelle Israël à ouvrir un port pour acheminer de l'aide à Gaza

  • Depuis le début de la guerre entre Israël et Hamas en octobre, Gaza est plongé dans une crise alimentaire aiguisée par les restrictions sur l'acheminement de l'aide
  • Le dernier convoi de nourriture du PAM a été a été bloqué mardi par l'armée israélienne à l'intérieur de la bande de Gaza

ROME: Le Programme alimentaire mondial (PAM) de l'ONU a affirmé jeudi faire pression afin qu'Israël permette d'utiliser le port d'Ashdod, situé au nord de la bande de Gaza, pour acheminer de l'aide aux Palestiniens souffrant de la faim.

"Nous avons présenté plusieurs requêtes auprès des Israéliens", a déclaré le directeur exécutif adjoint du PAM, Carl Skau, dans un entretien avec l'AFPTV.

"Nous voulons utiliser le port d'Ashdod, ce qui serait beaucoup plus efficace que de passer par la Jordanie ou même l'Egypte", a-t-il expliqué.

Depuis le début de la guerre entre Israël et Hamas en octobre, Gaza est plongé dans une crise alimentaire aiguisée par les restrictions sur l'acheminement de l'aide dans le petit territoire surpeuplé.

Les forces israéliennes ont déjà par le passé bloqué de l'aide de l'ONU au port d'Ashdod, à une trentaine de km au nord de Gaza.

"Nous voulons faire passer plus de marchandises à travers la frontière vers Gaza. Nous utilisons actuellement Kerem Shalom (un point de passage frontalier à l'extrême sud de Gaza, Karem Abou Salem en arabe, ndlr), mais nous aimerions avoir également un point de passage directement vers le nord, où la situation est la plus désespérée", a-t-il affirmé.

Le dernier convoi de nourriture du PAM a été a été bloqué mardi par l'armée israélienne à l'intérieur de la bande de Gaza puis pillé par "une foule désespérée". Il s'agissait du premier convoi destiné à Gaza depuis l'interruption décrétée le 20 février en raison de la situation sécuritaire et des pillages.

"La faim conduit à une situation catastrophique. Les gens sont désespérés et les tensions élevées. Il y a aussi un effondrement complet de l'ordre civil", a déploré M Skau.

Selon l'ONU, la famine est "quasiment inévitable" pour 2,2 des 2,4 millions d'habitants de Gaza.

"En vue d'éviter une famine, nous avons besoin de quantités énormes d'aide. Nous parlons de centaines de milliers de personnes. Et à cet égard, les largages aériens ne sont pas une option pour éviter la famine", a-t-il souligné.

 

Biden ordonne à l'armée américaine d'établir un port à Gaza pour l'aide humanitaire

Le président américain Joe Biden va annoncer au Congrès jeudi avoir ordonné à l'armée américaine de construire un port temporaire à Gaza, afin d'acheminer par la mer davantage d'aide humanitaire dans le territoire palestinien assiégé par Israël, selon de hauts responsables.

La construction de cette infrastructure, qui prendra plusieurs semaines, ne signifie pas que des soldats américains seront déployés au sol, ont-ils assuré.

Le personnel militaire américain restera en mer et les opérations seront menées en partenariat avec des "alliés" au sol, ainsi qu'avec l'ONU et des groupes humanitaires, selon eux.

"Nous n'attendons pas les Israéliens. C'est le moment pour l'Amérique de prendre les devants", a déclaré l'un des responsables américains à des journalistes.

La Maison Blanche ne cache pas sa frustration grandissante vis-à-vis d'Israël qui assiège et bombarde le territoire depuis l'attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre. L'aide humanitaire soumise au feu vert israélien n'arrive qu'au compte-gouttes dans la bande de Gaza, qui est dans une situation humanitaire dramatique.

"Ce soir, le président va annoncer dans son discours sur l'état de l'Union qu'il a donné l'ordre à l'armée américaine de mener une mission d'urgence pour établir un port à Gaza", a déclaré le haut responsable sous couvert de l'anonymat.

"L'élément principal sera une jetée temporaire", a-t-il ajouté. Le port permettra l'arrivée à Gaza de l'équivalent de la capacité "de centaines de camions d'aide supplémentaire chaque jour".

Cette opération "prendra un certain nombre de semaines à planifier et exécuter", a-t-il cependant souligné.

L'aide en question partira du port de Larnaca à Chypre.

Ce port devra pouvoir accueillir de gros navires transportant "de la nourriture, de l'eau, des médicaments et des abris temporaires", a précisé l'un des responsables.

Les Israéliens ont été informés, et les Etats-Unis doivent travailler avec eux sur les questions de sécurité, ont-ils ajouté.

Cette annonce illustre les pressions grandissantes auxquelles Joe Biden fait face concernant le soutien américain à Israël, au regard de la grave crise humanitaire en cours à Gaza.

 

 


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
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  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite condamne les actions d'Israël à Gaza devant la CIJ

 Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
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  • Tel-Aviv "continue d'ignorer" les décisions de la Cour internationale de justice, déclare le représentant du Royaume
  • M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

DUBAI : L'Arabie saoudite a condamné mardi devant la Cour internationale de justice la campagne militaire israélienne en cours à Gaza, l'accusant de défier les décisions internationales et de commettre de graves violations des droits de l'homme.

S'exprimant devant la Cour, le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, a déclaré qu'Israël "continue d'ignorer les ordres de la Cour" et a insisté sur le fait que "rien ne justifie les violations commises par Israël à Gaza".

M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

Ses remarques ont été formulées au deuxième jour des audiences de la CIJ sur les obligations humanitaires d'Israël à l'égard des Palestiniens, qui se déroulent dans le cadre d'un blocus israélien total de l'aide à la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 50 jours.

Ces audiences s'inscrivent dans le cadre d'efforts plus larges visant à déterminer si Israël a respecté les responsabilités juridiques internationales dans sa conduite lors de la guerre contre Gaza.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
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  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.