Moments forts de la Biennale de Diriyah de cette année

Alia Farid, En lieu et place de ce qui était. (Fourni)
Alia Farid, En lieu et place de ce qui était. (Fourni)
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Publié le Vendredi 08 mars 2024

Moments forts de la Biennale de Diriyah de cette année

  • Œuvres sélectionnées dans le cadre de l’exposition «After Rain», qui se tient jusqu'au 24 mai à Riyad
  • «Mon objectif était de créer une biennale qui soit une expérience émotionnelle, permettant aux visiteurs d’apprendre et de mieux comprendre»

RIYAD: Connaissez-vous cette odeur caractéristique qui flotte dans l'air après la pluie? Lorsque les gouttelettes de pluie se mêlent à la terre sèche, elles libèrent des fragrances bénéfiques et apaisantes pour l’esprit. C'est cette sensation inspirante qui a donné son nom au titre de la 2e édition de la Biennale de Diriyah à Riyad: «After Rain»

Ce titre est également tiré d'un poème saoudien, comme le révèle la directrice artistique de la biennale, la commissaire allemande Ute Meta Bauer. «La majorité du public est arabophone, c’est pourquoi nous avons voulu un titre qui résonne avec la population locale», confie-t-elle à Arab News. 

Mme Bauer, basée à Singapour, a énormément voyagé dans le Royaume, s'immergeant ainsi dans sa culture. «J'étais très curieuse, car c'est un pays immense. Je n’aurais pas pu réaliser cette biennale sans avoir voyagé un peu», explique-t-elle. «Rencontrer la population locale et découvrir les artistes du pays était essentiel pour moi.» 

Cette année, les cent soixante-dix-sept œuvres exposées, provenant d'artistes du monde entier, abordent des sujets brûlants tels que la pénurie d'eau, les paysages arides et la migration climatique. La biennale se tient dans le quartier JAX de Riyad, surplombant l’oued Hanifah, qui s'est lui-même asséché au fil du temps. 

«Mon objectif était de créer une biennale qui soit une expérience émotionnelle, permettant aux visiteurs d’apprendre et de mieux comprendre», déclare Ute Meta Bauer. «Je souhaite sincèrement que les gens réalisent que l'art peut les toucher profondément, qu’il peut susciter des questions ainsi que des échanges sur l'état actuel du monde.» 

Voici sept moments forts de la biennale, ouverte gratuitement au public jusqu'au 24 mai. 

 

ALIA FARID

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Alia Farid, En lieu et place de ce qui était. (Fourni) 

En lieu et place de ce qui était 

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L'artiste koweïto-portoricaine présente des statues surdimensionnées, en fibre de verre illuminée, qui dominent une pièce sombre. Son œuvre met en avant l'importance de l'accès à l'eau. Les statues représentent cinq types différents de récipients, allant de la poterie à la bouteille en plastique. 

Ana Salazar, commissaire adjointe de la biennale, explique: «Elle s'est inspirée des fontaines publiques et des châteaux d'eau à travers le Koweït.» Le Koweït souffre d’un manque de ressources en eau douce en raison des faibles précipitations. L'installation est accompagnée d'une projection sur la vie rurale dans une zone marécageuse du sud de l'Irak qui se dessèche également en raison du changement climatique. 

SAMIA ZARU La vie est un tapis tissé 

L'artiste et éducatrice palestinienne de renom présente une œuvre suspendue au plafond, semblable à un filet, constituée de cordes ornées de morceaux d'argile et de verre récupérés dans de vieilles bâtisses palestiniennes. Selon la description, cette œuvre reflète sa vision de la vie comme un tissu riche de fils, avec des nœuds, des enchevêtrements et des espaces vides. En effet, l'œuvre est parsemée de petites ouvertures qui invitent les visiteurs à explorer librement l'installation sous différents angles. 

SARA ABDU

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Maintenant que je t'ai perdu dans mes rêves, où pouvons-nous nous retrouver? 

Des murs courbes en triade symétrique, composés de barres de savon parfumées, évoquent les souvenirs et la nostalgie des êtres chers disparus. Selon un communiqué, l’œuvre de l'artiste saoudienne est «inspirée par des rêves mettant en scène des personnes de sa vie qui ne sont plus présentes. L'installation sert de lieu d’exploration de ces rêves comme un moyen de réconciliation et d'acceptation; un espace où de nouveaux souvenirs et rencontres peuvent émerger.» Chaque barre est gravée d'un mot du titre. «Pour moi, le titre pose une question poignante sur le croisement de la matérialité et de la mémoire», explique Snejana Krasteva, responsable des programmes de la biennale. 

EL ANATSUI

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Logoligi Logarithm 

La pièce du célèbre artiste ghanéen serait la plus imposante de la biennale de cette année. Intitulée Logoligi Logarithm, qui signifie «serpentiforme» ou «indirect», cette œuvre suspendue semble former un labyrinthe étouffant lorsque l’on parcourt ses plis étroits. 

Composée de centaines de capsules de bouteilles, son installation aurait nécessité trois semaines de travail. Elle aborde les thèmes du colonialisme, de la consommation et du gaspillage. «Une bonne œuvre d'art peut être interprétée à plusieurs niveaux», déclare Mme Krasteva. «Cette œuvre peut être appréciée à la fois esthétiquement comme l’exploration de ce qu'Anatsui appelle la “forme non fixée”, ou politiquement, comme une métaphore de l'opacité des systèmes politiques et des bureaucraties.» 

 

DANA AWARTANI

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Viens, laisse-moi guérir tes blessures 

L'artiste saoudienne, d'origine syrienne et palestinienne, a passé du temps au Kerala, en Inde. «Elle travaillait avec une communauté qui utilise des plantes médicinales pour teindre des tissus naturellement. Elle a utilisé ces “tissus de guérison” et les a tendus sur un cadre», explique Mme Salazar. Cette pratique a été utilisée dans cette œuvre murale composée de panneaux de tissus superposés, colorés dans des teintes douces de jaune, rose et bleu, sur lesquels Dana Awartani a cartographié — en déchirant des trous et en les reprisant — de nombreux sites patrimoniaux à travers le monde arabe qui ont été endommagés ces dernières années. 

CITRA SASMITA

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Projet Timur Merah XII: Des rivières sans fin 

L'œuvre à grande échelle en bois de l'artiste balinaise s'inspire de la diffusion de l'islam à travers l'archipel asiatique, symbolisant un cours d'eau et le voyage du savoir. Esthétiquement, les piliers en bois sculpté évoquent l'architecture du port indonésien de Nusantara, tandis que les tissus colorés et floraux sont inspirés des motifs de voiles locaux. 

MAŁGORZATA MIRGA-TAS

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Siukar Manusia 

À travers ses portraits en tissu, l'artiste d’origine rom polonaise entend remettre en question la façon dont les Roms, la plus grande minorité ethnique d'Europe, sont perçus après des siècles de persécution, de discrimination et de violence à leur encontre, qui perdurent encore aujourd'hui. Les couples de cette série représentent un père et sa fille – Augustyn (un violoniste) et Elzbieta – ainsi qu'une mère et son fils – Katarzyna (une cuisinière) et Leszek. L’accent est uniquement mis sur les individus, les arrière-plans restant simples. Le titre de la série signifie «Des gens merveilleux». 


Des projets architecturaux saoudiens parmi les 15 finalistes du nouveau prix RIBA

Le Wadi Safar Experience Center est une porte d'entrée vers le développement plus large de Wadi Safar et s'inspire du style vernaculaire Najdi. (Fourni)
Le Wadi Safar Experience Center est une porte d'entrée vers le développement plus large de Wadi Safar et s'inspire du style vernaculaire Najdi. (Fourni)
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  • Deux projets innovants situés à Riyad – le parc King Salman et le centre d’expérience de Wadi Safar – ont été sélectionnés parmi les 15 finalistes du nouveau prix RIBA
  • Ce prix célèbre des projets ayant un impact social fort et une vision durable

DUBAÏ : Riyad s'impose comme un centre du design de pointe, alors que le Royal Institute of British Architects (RIBA) a dévoilé les 15 finalistes de son tout premier prix des bâtiments les plus transformateurs du Moyen-Orient.

Cette nouvelle distinction récompense les projets architecturaux récents ayant le plus d’impact social et de transformation à travers le Golfe, et deux des candidats les plus remarquables se trouvent dans la capitale saoudienne.

Au cœur de la contribution de Riyad figure le parc King Salman, une vaste opération de réhabilitation de l’ancien aéroport de la ville, réalisée par Gerber Architekten, Buro Happold et Setec. Ce projet ambitieux transforme une relique de l’ère aérienne en une oasis urbaine immense, offrant aux habitants et visiteurs un réseau de jardins, de plans d’eau et d’espaces de loisirs. Il met en œuvre des techniques novatrices de régénération des sols désertiques, d’utilisation durable de l’eau et de plantation résistante au climat.

Non loin de là, le centre d’expérience de Wadi Safar sert de porte d’entrée au développement plus large de Wadi Safar. Conçu par Dar Al Omran – Rasem Badran, il s’inspire du style vernaculaire najdi, avec des cours intérieures et un aménagement paysager en bermes de terre créant une atmosphère fraîche et contemplative tout en valorisant le patrimoine régional.

La liste des finalistes met également en lumière l’excellence dans tout le Moyen-Orient. Aux Émirats arabes unis, le sanctuaire des tortues et de la faune de Khor Kalba (Hopkins Architects) soutient la réhabilitation des tortues et oiseaux en danger dans la mangrove ancestrale de Sharjah, avec des pavillons arrondis se fondant dans le paysage côtier. À Dubaï, le centre Jafar du Dubai College (Godwin Austen Johnson) offre un espace STEM flexible, baigné de lumière naturelle, où l’acoustique et l’efficacité énergétique sont prioritaires.

À Doha, le centre Al-Mujadilah et sa mosquée pour femmes (Diller Scofidio + Renfro) réinterprètent de manière contemporaine un espace sacré, avec un toit percé de plus de 5 000 puits de lumière diffusant une lumière naturelle apaisante dans les salles de prière et les espaces communautaires.

Plusieurs projets revisitent les formes patrimoniales dans un contexte contemporain. À Sharjah, The Serai Wing, Bait Khalid Bin Ibrahim (ANARCHITECT) transforme deux maisons familiales des années 1950, autrefois propriétés d’un marchand de perles, en un hôtel boutique alliant préservation du patrimoine et design contemporain.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Cate Blanchett sera à l’honneur au Festival du film d’El Gouna

Cate Blanchett sera l'invitée d'honneur de cette année et recevra le prix Champion de l'humanité. (Getty Images)
Cate Blanchett sera l'invitée d'honneur de cette année et recevra le prix Champion de l'humanité. (Getty Images)
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  • L’actrice australienne sera l’invitée d’honneur du festival égyptien et recevra le Champion of Humanity Award pour son engagement humanitaire auprès des réfugiés en tant qu’ambassadrice du HCR
  • Reconnue pour ses rôles marquants au cinéma et son implication sur scène, Blanchett est aussi saluée pour son action sur le terrain dans des camps de réfugiés, incarnant la vision du festival : le cinéma au service de l’humanité

DUBAÏ : L’actrice et productrice australienne Cate Blanchett sera mise à l’honneur lors de la 8e édition du Festival du film d’El Gouna, en Égypte, qui se tiendra du 16 au 24 octobre.

Elle sera l’invitée d’honneur de cette édition et recevra le Champion of Humanity Award (Prix de la Championne de l’Humanité).

« De ses rôles emblématiques dans Elizabeth, Blue Jasmine et TÁR, à ses collaborations remarquables avec les plus grands réalisateurs, Cate Blanchett a laissé une empreinte indélébile sur le cinéma mondial », a publié le festival sur Instagram.

« Au-delà de son art, elle continue de défendre des causes humanitaires urgentes en tant qu’ambassadrice de bonne volonté mondiale pour le HCR, reflétant ainsi la vision du festival : le cinéma au service de l’humanité », ajoute le communiqué. « Pour saluer son engagement en faveur des réfugiés et des personnes déplacées de force, Cate Blanchett recevra le Champion of Humanity Award du Festival du film d’El Gouna. »

Cate Blanchett est également connue pour son travail sur scène, ayant été co-directrice artistique de la Sydney Theatre Company. Elle est aussi cofondatrice de Dirty Films, une société de production à l’origine de nombreux films et séries récompensés.

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Depuis 2016, elle occupe le rôle d’ambassadrice de bonne volonté pour le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés. À ce titre, elle utilise sa notoriété pour sensibiliser à la cause des réfugiés et encourager le soutien international. Elle a visité des camps de réfugiés et des communautés hôtes dans des pays comme la Jordanie, le Liban, le Bangladesh, le Soudan du Sud, le Niger et le Brésil.

En 2018, elle a reçu le Crystal Award lors du Forum économique mondial en reconnaissance de son engagement humanitaire.

Amr Mansi, fondateur et directeur exécutif du Festival d’El Gouna, a déclaré : « C’est un immense honneur d’accueillir une artiste du calibre de Cate Blanchett. Son talent exceptionnel fascine le public depuis des décennies, et son engagement humanitaire à travers le HCR est véritablement inspirant.

Ce partenariat avec le HCR et la Fondation Sawiris, ainsi que sa venue, illustrent parfaitement la mission essentielle de notre festival : utiliser la force du cinéma pour promouvoir un changement positif et soutenir l’humanité. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Quatre chanteuses pour une diva: Céline Dion au coeur d'un nouveau spectacle hommage

Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable.  Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf. (AFP)
Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable. Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf. (AFP)
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  • Pour interpréter les plus grands tubes de Céline Dion, dont les fans espèrent le retour, quatre chanteuses se partagent l'affiche de "Génération Céline", spectacle hommage piloté par Erick Benzi, fidèle arrangeur de la star québécoise
  • Pour "Génération Céline", qui démarre vendredi à Beauvais (Oise) avant Paris ce week-end puis une tournée en 2026, il a écouté les maquettes de plus de 200 chanteuses avant de retenir une vingtaine de candidates pour les castings

PARIS: Pour interpréter les plus grands tubes de Céline Dion, dont les fans espèrent le retour, quatre chanteuses se partagent l'affiche de "Génération Céline", spectacle hommage piloté par Erick Benzi, fidèle arrangeur de la star québécoise.

"Il y a une vraie attente de se retrouver tous ensemble, de chanter, de danser sur les chansons qu'on connaît. Et je pense que Céline, elle incarne ça", s'enthousiasme Erick Benzi, aux manettes de ce "tribute", ou spectacle hommage, un format qui rencontre un vif succès en France comme à l'étranger.

Pour "Génération Céline", qui démarre vendredi à Beauvais (Oise) avant Paris ce week-end puis une tournée en 2026, il a écouté les maquettes de plus de 200 chanteuses avant de retenir une vingtaine de candidates pour les castings.

"D'abord, est-ce qu'on est capable de chanter +All by myself+ ? Il y a des chansons comme ça qui sont des espèces de couperets", lance Benzi, en référence au standard d'Eric Carmen repris par Céline Dion en 1996.

Quatre chanteuses ont été sélectionnées pour interpréter des tubes en français et en anglais, tels que "On ne change pas", "I'm alive" ou "My heart will go on", le thème du "Titanic" de James Cameron. Catherine Pearson - chanteuse québecoise qui officie déjà dans le spectacle "Passion Céline" au Canada -, Magali Ponsada, Chiara Nova et Virginie Rohart unissent leurs voix, aux ressemblances troublantes avec celle de leur idole.

Plutôt que de faire incarner la star par une seule artiste, il a préféré opter pour "le fun d'une soirée" où "on raconte sa vie musicale" comme "un groupe de fans", explique le directeur de ce show produit par Richard Walter, l'un des spécialistes des "tributes" (Queen, Pink Floyd).

"Populaire" 

"Je connais bien Céline, parce que j'ai fait quatre albums avec elle, donc je sais un peu comment raconter cette histoire-là sans la trahir, sans mettre quoi que ce soit en péril", assure Erick Benzi, qui a notamment œuvré sur son album culte "D'Eux", avec Jean-Jacques Goldman.

Mais "il faut être bien conscient qu'on ne peut pas remplacer Céline: ce n'est pas qu'une des cinq meilleures chanteuses du monde - déjà ça, c'est difficile à trouver - mais c'est aussi une icône de mode, un conte de fées", s'exalte celui qui fut aussi proche de son mari et mentor René Angélil, décédé en 2016.

Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable.

Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf.

L'amour du public tient en partie à sa musique, "à la fois très exigeante au niveau vocal et en même temps très populaire", relève Erick Benzi.

"Tribute to Céline Dion", "Entre-D'eux", "Destin": les spectacles-hommages à la star sont légion, portés par un répertoire qui reste une valeur sûre et la demande d'un public jamais rassasié.

D'autant que son éventuel retour, en concert ou à travers un nouvel album studio, alimente les rumeurs mais reste hypothétique à ce stade.

Les fans se consolent avec l'anniversaire de l'album "D'eux", sorti il y a 30 ans avec des chansons ("Pour que tu m'aimes encore", "Je sais pas") écrites par Goldman et devenues cultes. Il est encore le disque francophone le plus vendu au monde, à environ 10 millions d'exemplaires.

"Quand je serai plus là", déclarait la chanteuse de 57 ans dans un documentaire diffusé fin août sur M6, "je pense sincèrement qu'il sera encore joué et qu'il sera encore chanté".