Course contre la montre au Sénat américain pour éviter la paralysie

Le Capitole des États-Unis à Washington, le 8 mars 2024 (Photo, AFP).
Le Capitole des États-Unis à Washington, le 8 mars 2024 (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 09 mars 2024

Course contre la montre au Sénat américain pour éviter la paralysie

  • Le Sénat n'avait, vendredi après-midi, pas encore fixé de calendrier pour voter à son tour sur le programme de dépenses de 467,5 milliards de dollars
  • Ce projet de budget avait été adopté mercredi par la Chambre des représentants, l'étape la plus critique

WASHINGTON: Les sénateurs américains étaient lancés vendredi dans une course contre la montre pour trouver un accord sur le budget avant minuit et, ainsi, éviter la paralysie partielle de l'administration fédérale qui menace.

Le Sénat n'avait, vendredi après-midi, pas encore fixé de calendrier pour voter à son tour sur le programme de dépenses de 467,5 milliards de dollars censé prémunir le pays contre un "shutdown".

Ce projet de budget avait été adopté mercredi par la Chambre des représentants, l'étape la plus critique car les élus de la frange la plus à droite des républicains, proches de Donald Trump, avaient jusqu'ici réussi à bloquer le processus.

C'est désormais au Sénat que les élus républicains s'écharpent, à propos des coupes dans les dépenses. Sans accord avant minuit, plusieurs agences et administrations cesseront de fonctionner dès samedi.

"Nous sommes proches de la ligne d'arrivée, mais il faudra une coopération des deux partis pour y parvenir", a déclaré le chef de la majorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer.

Il a assuré que le Sénat chercherait à progresser sur le texte pour une adoption finale plus tard dans la journée vendredi. Mais les conservateurs pourraient prolonger les débats jusqu'au week-end, plongeant de fait le pays dans une paralysie partielle.

L'année fiscale 2024 des Etats-Unis a débuté le 1er octobre déjà, mais le Congrès n'a pas encore approuvé les 12 projets de loi qui composent le budget fédéral annuel.

Élaboré au cours de mois d'intenses négociations bipartites, l'accord ne représente qu'une partie du budget total des Etats-Unis. Il permettrait ainsi aux ministères et agences clés, notamment l'agriculture, le commerce, la justice, la science, l'environnement, le logement et les transports, de fonctionner jusqu'à la fin de l'exercice financier, le 30 septembre.

Les sujets les plus controversés, comme l'armée ou la sécurité des frontières, ont été reportés dans un deuxième paquet qui doit parvenir sur le bureau du président Joe Biden d'ici le 22 mars.

«Tirelire politique»

Un calendrier menacé par les luttes internes entre républicains au sujet des amendements et de dispositions contournant le processus habituel de choix des projets pouvant bénéficier de fonds.

Car les conservateurs jugent certaines dépenses excessives, citant par exemple 1 million de dollars pour un centre de justice environnementale à New York, 4 millions de dollars pour une promenade au bord de l'eau dans le New Jersey et 3,5 millions de dollars pour un défilé de Thanksgiving dans le Michigan.

"Les contribuables américains ne devraient pas être utilisés comme une tirelire politique", a déclaré le sénateur républicain de Floride, Rick Scott.

Mais plus d'une dizaine d'élus républicains ne le voient pas du même oeil. Et M. Schumer a rejeté leur proposition.

L'accord comprend entre autres 1 milliard de dollars supplémentaires pour un programme nutritionnel fédéral destiné aux mères à faible revenu et à leurs bébés, une priorité pour les démocrates, et prévoit d'augmenter les aides au logement et les dépenses pour les anciens combattants.

Mais il comporte aussi des réductions de budget allant jusqu'à 10% pour certaines agences fédérales qui sont dans la ligne de mire des républicains, comme le FBI ou l'Agence de protection de l'environnement (EPA).

Le budget "impose de fortes coupes" à ces agences, "qui, sous l'administration Biden, ont menacé nos libertés et notre économie", a déclaré le président républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson.

Le premier paquet avait été adopté sans encombres mercredi à la Chambre des représentants.

La paralysie a jusqu'à présent été évitée cette année, mais à chaque fois à la dernière minute. Car, pour pallier l'absence d'un accord sur un budget annuel, le Congrès a dû fonctionner par une série de mini-lois pour prolonger le budget de quelques jours, semaines ou mois.

Dès qu'un de ces mini-budgets est sur le point d'expirer, le risque que l'administration fédérale ne soit mise partiellement à l'arrêt revient.

"J'invite mes collègues à cesser de jouer avec le feu", a lancé vendredi la sénatrice républicaine Susan Collins.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.