Biden donne de plus en plus libre cours à sa frustration face à Netanyahu

Le président Joe Biden s'exprime lors d'un rassemblement électoral le 9 mars 2024 à Pullman Yards à Atlanta (Photo AP).
Le président Joe Biden s'exprime lors d'un rassemblement électoral le 9 mars 2024 à Pullman Yards à Atlanta (Photo AP).
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Publié le Dimanche 10 mars 2024

Biden donne de plus en plus libre cours à sa frustration face à Netanyahu

  • Une telle initiative paraît dérisoire aux militants pro-palestiniens comme ceux qui se sont rassemblés jeudi soir autour du Capitole, où s'exprimait Joe Biden
  • Joe Biden a mal évalué les conséquences de son soutien initial aux représailles israéliennes à l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre

WASHINGTON: A son corps défendant, après des mois de soutien quasi inconditionnel à l'offensive israélienne, le président américain Joe Biden se retrouve obligé de hausser le ton face à la crise humanitaire à Gaza sous la pression d'une partie de son opinion.

"L'aide humanitaire ne peut être une considération secondaire ni une monnaie d'échange", a-t-il lancé à l'intention du Premier ministre israélien Benjamin Natanyahu dans son discours sur l'état de l'Union jeudi soir.

"Il va bien falloir qu'il se le rentre dans la tête", a-t-il ensuite confié au sujet de l'entrée de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, lors d'un aparté à portée de micro avec un sénateur et le secrétaire d'Etat Antony Blinken.

Dans son discours, il a annoncé avoir ordonné aux forces américaines de construire une jetée sur la côte du territoire palestinien assiégé afin d'augmenter la quantité d'aide entrant à Gaza menacé par la famine.

Mais une telle initiative paraît dérisoire aux militants pro-palestiniens comme ceux qui se sont rassemblés jeudi soir autour du Capitole, où s'exprimait Joe Biden, et de la Maison Blanche, réclamant notamment que les Etats-Unis utilisent une partie de leurs considérables moyens de pression sur Israël, à commencer par les livraisons d'armes.

Dans une lettre cette semaine, 37 élus démocrates conjurent l'administration Biden d'utiliser "tous les outils à sa disposition" pour s'assurer que des armes américaines ne servent pas à un assaut israélien sur Rafah, où plus de la moitié de la population de Gaza est piégée à la frontière fermée avec l'Egypte.

«Dernier recours»

Merissa Khurma, directrice du programme Moyen-Orient du centre de réflexion américain Wilson Center, qualifie les dernières initiatives américaines en matière de livraison d'aide humanitaire de "tentative de dernier recours".

"Pour quiconque regarde les photos et la couverture de la situation effroyable sur le terrain, c'est une nouvelle preuve de la nécessité d'une intervention des Etats-Unis si les Israéliens n'écoutent pas", a-t-elle dit à l'AFP.

En pleine campagne pour sa réélection, Joe Biden, qui s'est encore présenté jeudi soir comme un "partisan à vie d'Israël", pourrait en payer le prix lors de l'élection présidentielle de novembre.

Dans le Michigan (nord), de nombreux électeurs démocrates, parmi lesquels une forte proportion de membres de l'importante communauté arabo-américaine, de cet Etat clé menacent de ne pas voter pour lui contre le républicain Donald Trump, pourtant sans nuance dans son soutien à Israël.

Pour Steven Cook, un chercheur du centre de réflexion Council on foreign relations (CFR), Joe Biden a mal évalué les conséquences de son soutien initial aux représailles israéliennes à l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre.

Il a sous-estimé à quel point les dirigeants israéliens "formuleraient le conflit en termes de lutte existentielle, limitant l'influence qu'il pourrait exercer sur eux", indique Steven Cook.

Selon lui, il se retrouve désormais pris entre les feux croisés de la gauche et des partisans d'Israël, qui l'accusent de trop pencher du côté des Palestiniens, notamment en réaffirmant son soutien à une solution à deux Etats.

"C'est vraiment une situation perdant-perdant pour le président" estime Steven Cook. "A lui et ses conseillers politiques de décider quel électorat ils sont le plus prêts à s'aliéner".


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.